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Revue de la Régulation
Capitalisme, Institutions, Pouvoirs
Appel à proposition pour un dossier :
"Théorie de la régulation et développement durable"
Cadrage général
Depuis une vingtaine d'années, la problématique du développement durable (DD) tend à se
diffuser largement auprès de la plupart des organisations (institutions internationales,
gouvernements, collectivités territoriales, entreprises et leurs représentants, ONG…). Entendu
généralement comme un développement conciliant des finalités d'équité sociale, de prudence
écologique et d'efficacité économique, et appelé à renouveler les modes de gouvernance, le
DD a, cependant, donné lieu à des interprétations très variées, voire contradictoires, selon les
analyses et les programmes prescriptifs. Sur un plan théorique, l'éventail des lectures
existantes va de l'approche néoclassique de la croissance soutenable aux propositions de
décroissance soutenable en passant par les apports issus de l'économie écologique et de
nombreuses contributions de type institutionnaliste.
Jusqu'à présent, et mises à part quelques exceptions limitées, la théorie de la Régulation (TR)
est restée en dehors de ce mouvement d'idées. Ce qu'Alain Lipietz remarquait au milieu des
années 90, à savoir une quasi absence des régulationnistes vis-à-vis de la problématique
environnementale, semble devoir se prolonger s'agissant du DD. À bien y fléchir, cette
omission est pourtant paradoxale. En effet, le contenu même de cette problématique paraît
pouvoir intéresser la construction théorique régulationniste. L'analyse des facteurs,
notamment mais pas uniquement écologiques, à même d'enrayer la pérennité des modes de
croissance économique, aiderait ainsi à conforter le programme régulationniste sur les crises
et la dynamique de long terme. De même, les catégories conceptuelles de la TR semblent en
mesure de renouveler les analyses actuelles du DD. Une démarche en termes de régime
d'accumulation, de modes de régulation et de formes institutionnelles devrait aider à affiner
les lectures entre sphères économique, sociale et environnementale et leurs impacts sur la
durabilité, lesquelles demeurent actuellement encore insuffisantes. En fait, une certaine
complémentarité est à attendre d'un rapprochement entre DD et TR.
L'objet du présent dossier thématique est de montrer justement les potentialités offertes par
une telle mise en rapport. Celle-ci pourrait se décliner de différentes manières (non
exhaustives).
Questions et thématiques susceptibles d'être traitées :
L'apport de la TR à la problématique du DD concerne, en premier lieu, le registre
macroéconomique général, à l'échelon national et surtout international. Plusieurs
interrogations peuvent, dans un tel cadre, être abordées : quels ont été les effets, en termes de
durabilité, du régime fordiste ? Et des formes variables du post-fordisme actuel ? En quoi les
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problèmes actuels interrogent-ils la conception des crises de la TR ? Les enjeux d'équité
intragénérationnelle (auxquels s'est intéressé la TR) et les enjeux d'équité intergénérationnelle
(que la problématique du DD nous convie à étudier) peuvent-ils être appréhendés de la même
manière ? Quelles sont les chances de construction d'une gouvernance mondiale (ou
simplement internationale) pour dépasser les problèmes transfrontières actuels (changement
climatique, réduction drastique de la biodiversité, paupérisation de nombreux territoires et
leurs répercussions internationales…) ?
D'autres thématiques ou questions plus particulières mériteraient aussi être abordées, en
s'appuyant sur les outils conceptuels de la régulation :
étude des relations entre telle forme institutionnelle et le rapport à la durabilité, en
particulier les formes de la concurrence, le rôle économique de l'État, l'insertion dans
le cadre international ;
analyse des comportements d'entreprises (et éventuellement d'autres "acteurs") face
aux exigences supposées du DD ;
analyse de la dimension territoriale du DD ;
analyse des effets de la recomposition sectorielle sur le DD ;
analyse des relations entre DD et autres objets : finance, progrès technique, économie
de la connaissance, économie de l'immatériel, risques économiques…
Précisions d'ordre organisationnel :
Proposition a envoyer à [email protected] et [email protected]
Dossier coordonné par S. Rousseau, F.-D. Vivien et B. Zuindeau (CLERSE-IFRESI,
Université de Lille 1) ;
Date limite de dépôt des propositions : 30 avril 2007
Forme et style :)
Nombre de signes 45 à 60 000 signes (notes et bibliographie comprises
Texte en Garamond, 12pts, interligne simple, justifié.
Saut de ligne après chaque paragraphe
Retrait de 1,25 pour chaque nouveau paragraphe.
3 niveaux de titre :
premier titre (14, gras, sans retrait)
deuxième titre (12, gras, retrait)
troisième titre (12, gras, italique, retrait )
Notes de bas de page en 10 pts, interligne simple, justifié.
Citation : (auteur, 2006), (auteur1 et auteur2, 2006), (auteur et al., 2006)
Bibliographie :
Kaldor, N. and Trevithick, J (1981) « A Keynesian Perspective on Money. » Lloyds Bank Review,
139 (1), 1-19.
Wade, R. (2004) Governing the market : Economic Theory and the role of Government in East Asian
Industrialization. Princeton University Press.
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