http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19194496&cfilm=174961.html
Occupy Wall Street : une contestation au cœur du système financier :
Occupy Wall Street, oubliés à 99 %
Le Monde.fr | 17.09.2012
http://www.lemonde.fr/ameriques/video/2012/09/17/occupy-wall-street-oublies-a-
99_1761572_3222.html
Images sur Occupy Wall street :
https://www.google.fr/search?q=occupy+wall+street&hl=fr&client=firefox-
a&hs=3F1&rls=org.mozilla:fr:official&prmd=imvns&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X
&ei=LlloULuSOqPR0QXst4DwBg&ved=0CEAQsAQ&biw=1014&bih=617
Si le spectre des grandes crises (1873, 1929) voire celui des cycles avait semblé pouvoir être
rangé au magasin des accessoires durant les « Trente Glorieuses », on s’interroge à nouveau
sur la fragilité de la croissance, son caractère cyclique et sur la difficulté du pilotage
économique, notamment depuis la crise de 1973 et la suite chaotique de l’histoire économique
depuis lors.
Lutter contre la crise est en effet, une des missions assignées aux politiques économiques dans
le seconde moitié du XXe siècle avec des succès variables et des débats nombreux, comme en
témoigne aujourd’hui dans la zone euro, les vives polémiques autour du Traité budgétaire
européen.
Comment donc expliquer les crises et plus généralement l’instabilité de la croissance
économique ?
Que peuvent faire les Etats pour faire face aux crises ?
Documents pour remettre en perspective les données purement financières de la crise :
Partons donc de la globalisation, d'abord en ce qui concerne l'économie « réelle » : les systèmes productifs, les marchés
du travail.
L'internationalisation et l'ouverture des économies produisent bien, à peu près, les effets prévus par l'analyse économique. Il y
a accélération de la croissance d'ensemble, puisque des centaines de millions d'individus dans les pays émergents deviennent
à la fois des producteurs et des consommateurs, mais cette accélération de la croissance est spontanément mal partagée. Elle
est très forte dans les pays émergents et chez les exportateurs de matières premières, où elle génère un supplément de revenu
et d'épargne. Elle est, en revanche, le plus souvent affaiblie dans les pays dits « avancés », avec les délocalisations, les pertes
de parts de marché. Un affaiblissement longtemps masqué par le recours au crédit, aux déficits publics, à l'enrichissement
patrimonial spéculatif, mais qui finit par apparaître, comme cela est clair depuis la crise financière de l'été 2007.
De plus, cette croissance devient fortement inégalitaire : les salariés qui ont la chance d'avoir choisi la bonne spécialité ou
de travailler dans un secteur qui profite de la mondialisation (finance, informatique, transports, etc.) voient leurs revenus
progresser rapidement par rapport aux moins qualifiés, à ceux qui travaillent dans les secteurs concurrencés par les pays
émergents. Les inégalités sont omniprésentes aussi dans ces pays avec l'exploitation des salariés pauvres souvent issus de
l'exode rural. Enfin, la croissance mondiale provoque une forte tension sur les ressources rares : énergie, alimentation, eau,
environnement... Comment en effet permettre à 1,3 milliard de Chinois d'avoir le même taux d'équipement en automobiles,
en logements que les Américains ou les Européens sans buter sur la contrainte de rareté, sans faire « exploser » les prix des
matières premières ou les émissions de CO2, sans faire revenir l'inflation?
La planète s'est aussi globalisée financièrement. Au point de départ de la « révolution financière » se trouve la
croissance très forte de la liquidité (quantité de monnaie disponible internationalement), conséquence naturelle de ce que les
pays émergents et les exportateurs de matières premières accumulent d'énormes réserves de change et sont donc fortement
créateurs de monnaie. L'abondance de liquidité a débouché sur l'endettement facile, d'où les développements contemporains
de la finance : titrisation, c'est-à-dire transformation des crédits en actifs achetables par les investisseurs; levier d'endettement
incorporé dans les actifs financiers et qui permettent d'en doper le rendement; détournement de produits qui devraient servir à
couvrir les risques en produits destinés aux investisseurs.
Les problèmes posés par cette innovation financière galopante sont multiples : les banques centrales nationale, ou régionales
(aux États-Unis, en Europe) ne peuvent plus contrôler la liquidité puisque celle-ci résulte des politiques monétaires et de
change des pays émergents. L'épargne mondiale est attirée vers des actifs improductifs, par exemple vers le financement du
crédit aux ménages américains, une fois transformés en actifs à haut rendement par l'innovation financière. La localisation
des risques financiers devient dangereuse : les banques qui « titrisent » les crédits, c'est-à-dire qui les sortent de leurs bilans,
ne portent plus les risques de défaut des emprunteurs, donc deviennent indifférentes à leur solidité financière, comme l'a bien
montré la crise des crédits subprime aux États-Unis.