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ECONOMIE GENERALE LES FLUCTUATIONS DE LA CROISSANCE
La croissance économique n’est pas régulière ; elle connaît des fluctuations. Par exemple, après une longue période
de croissance qualifiée de 30 glorieuses, les pays industrialisés ont connu une crise accompagnant de profondes
mutations technologiques et une mondialisation de l’économie.
I. LA CROISSANCE ECONOMIQUE
A. Qu’est ce que la croissance ?
La croissance mesure sur une longue période l’augmentation de la quantité de biens et de services produits
par un pays.. La notion de croissance est différente de celle de développement.
La croissance est un phénomène quantitatif ; le développement est de nature plus qualitative car intégrant les
transformations démographiques, sociales, culturelles et technologiques qui accompagnent la croissance.
La croissance est mesurée par le taux de croissance du PIB en volume et non en valeur pour annuler les effets
de l’évolution générale des prix. Elle peut être positive ou négative.
B. Quelles sont les explications de la croissance ?
La croissance économique s’explique d’abord par l’accroissement des facteurs de production,
l’augmentation de la quantité de travail et de capital utilisée : on parle de croissance extensive.
La quantité de travail dépend de la population active, du taux d’activité et de la durée du travail.
La quantité de capital s’élève avec l’investissement, le taux et la durée d’utilisation du capital technique.
La croissance sulte aussi de l’augmentation de la productivité des facteurs : on parle de croissance
intensive. Elle repose sur des gains de productivité, eux-mêmes fonctions :
du progrès technique qui permet de développer de nouveaux produits et de rendre les équipements plus
performants
d’une meilleure organisation de la production et du travail
d’une meilleure qualification de la main-d’œuvre
de dépenses publiques plus efficaces qui créent des externalités positives : niveau d’instruction plus élevé
infrastructures meilleur état de santé…
II. LES FLUCTUATIONS DE LA CROISSANCE
L’étude de la croissance économique des principaux pays développés permet de constater que celle ci n’est pas
uniforme et qu’elle connaît de fortes fluctuations. On constate des phases d’expansion, de crise (retournement), de
dépression ou récession puis de reprise. Ce phénomène est qualifié de cycle. Il existe des cycles courts et des cycles
longs.
A. Les cycles courts ou cycles Juglar
Ils ont été analysés au 19éme siècle par Clément JUGLAR (économiste français). Ce sont des cycles d’une durée de
6 à 11 ans qui se composent de 4 périodes : expansion - crise (retournement de la tendance) - récession (croissance
économique faible voire négative) - reprise (début d’un nouveau cycle).
Expansion
Forte croissance
Hausse des prix
Investissements
importants
Reprise
Début d’un nouveau
cycle
Récession
Faible croissance
Baisse des prix
Chute de
l’investissement
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Dans tous les cas, le mouvement d’expansion ou de récession résulte d’une hausse ou d’une baisse de l’une ou
plusieurs composantes de la demande globale : consommation - exportations - dépenses publiques et en
particulier investissement.
L’analyse des cycles courts a permis d’en identifier 13 de 1825 à 1938.
Après 1945, les pays occidentaux, en particulier la France, ont connu une période exceptionnelle de croissance
ils n’apparaissent plus clairement. Les crises des années 70 et 90 ont marqué leur retour.
Ces cycles s’inscrivent à l’intérieur de cycles longs mis en évidence par Kondratiev.
B. Les cycles longs ou cycles Kondratiev
Les cycles longs ont été analysés par Nicolas KONDRATIEV dans les années 1920.
Ce sont des cycles d’une durée de 40 à 60 ans faisant alterner des phases montantes, phases de croissance
accompagnées d’une tendance à la hausse des prix et des revenus et des phases de baisse, correspondant à une
croissance ralentie accompagnée d’un recul des prix et des revenus et d’une hausse du chômage.
C’est à SCHUMPETER que l’on doit une tentative d’explication.
Il attribue ces cycles aux innovations introduites par les entreprises aussi bien dans le domaine des produits que des
méthodes de production et d’organisation.
Or, le développement des innovations n’est pas linéaire ; elles se développent par vagues majeures qui
conditionnent alors la croissance de l’économie sur de longues périodes. Chaque grappe d’innovations provoque un
afflux de capitaux vers les nouvelles activités qui se développent rapidement ; les investissements sont importants
ainsi que les gains de productivité. L’évolution des modes de vie liée à ces innovations stimule la consommation.
La croissance est au total favorisée.
Globalement, innovations hausse des investissements relance de la demande croissance
Les phases de baisse correspondent à des phases d’innovations plus rares avec arrivée à maturité voire déclin des
anciennes branches motrices. Les nouveaux marchés sont saturés et la concurrence fait baisser les prix et comprime
les profits.
On a identifié 4 cycles longs : de 1790 à 1848 (expansion de la machine à vapeur et du textile), de 1848 à 1896
(chemin de fer et acier), de 1896 à 1945 (électricité, moteur à explosion et chimie).
Les Trente Glorieuses (1945 - 1973) correspondent à la phase d’expansion du 4ème cycle basé sur le pétrole, les
plastiques et le moteur électrique ; la phase de baisse aurait débuté avec la crise des années 70.
Pour certains économistes, nous serions entrés depuis les années 1990/2000 dans un 5ème cycle basé sur les
nouvelles technologies.
III. LES CRISES ECONOMIQUES DANS LES PAYS DEVELOPPES
A. Les caractéristiques
Le 1er choc pétrolier marque le début de la crise qu’ont connue les pays industrialisés. Elle s’est manifestée en 2
temps :
1974 1982 : dans tous les pays, on observe :
un ralentissement de la croissance (autour de + 2.5% par an contre 5 % en moyenne durant les 30
glorieuses)
une inflation importante, souvent supérieure à 10%
une hausse du chômage
des déficits extérieurs
On parle de stagflation
1982 - 1990 :
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la croissance reprend mais plus lentement que dans les années 60 (autour de 2% en moyenne)
l’inflation diminue fortement suite aux politiques de rigueur instaurées par les Etats (freinage des
salaires et hausse des taux d’intérêt) et grâce à la baisse des prix du pétrole
ce qui permet de stabiliser voire de faire diminuer le chômage
1991 1993 : nouvelle récession consécutive à guerre du golfe entraînant un fort ralentissement de l’activité
économique d’abord aux USA puis en Europe. Le chômage progresse dans la plupart des pays industrialisés.
En Europe, la récession est aggravée par une forte hausse des taux d’intérêt liée à la politique d’emprunt de
l’Allemagne pour financer la unification, les pays européens faisant de même pour ne pas dévaluer leur
monnaie par rapport au DM. L’investissement et la consommation sont brutalement freinés.
1997 : crise asiatique
La crise asiatique est une crise financière liée au dysfonctionnement du système financier international.
C’est une crise de la mondialisation caractérisée par sa vitesse de propagation à l’ensemble du monde du fait de la
libre circulation des capitaux et de l’interconnexion des marchés.
La croissance est repartie aux USA puis en Europe mais depuis 2001 elle est à nouveau très faible.
B. Conclusion
Les pays développés ont connu 4 crises au cours des dernières années.
Ces crises ont été provoquées par de nombreux facteurs :
exogènes : hausse des prix du pétrole entraînant une baisse du pouvoir d’achat des ménages, une dégradation
du commerce extérieur, une hausse de l’inflation et du chômage – réunification allemande…
plus récemment financiers.
Les crises semblent dorénavant plus fréquentes, plus rapides et de plus grande ampleur géographique. La libre
circulation des capitaux a été voulue par les pays développés pour mieux financer l’économie mondiale. Mais elle
s’accompagne d’un développement de la spéculation qui engendre la constitution de « bulles financières ». Du fait
de la globalisation, le moindre problème local entraîne une crise généralisée. Le départ des capitaux d’un pays
provoque un effondrement des bourses et des monnaies locales, des faillites de banques et d’entreprises. La crise se
propage de l’économie financière à l’économie réelle du fait des multiples interdépendances.
D’où la nécessité de mieux réguler l’économie mondiale.
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