Les Romanov réunis aux obsèques de Maria Fiodorovna, malgré leurs différends (PAPIER D'ANGLE) Slug : Russie Danemark royauté histoire tsar Par Marina KORENEVA =(PHOTO)= ATTENTION - Avec changement d'attribut /// SAINT-PETERSBOURG (Russie), 28 sept 2006 (AFP) - Les descendants des Romanov, venus du monde entier assister jeudi aux obsèques de Maria Fiodorovna, mère du dernier tsar russe Nicolas II, s'opposent toujours sur l'héritier du trône, une question toutefois sans enjeu dans la Russie du «tsar» Poutine. Une cinquantaine de descendants des Romanov, la dynastie qui régna en Russie de 1613 à 1917, sont arrivés du Danemark, des Etats-Unis, de France, d'Italie ou de Grande-Bretagne, a indiqué à l'AFP Ivan Artsichevski, représentant de l'Association de la famille Romanov. La grande-duchesse Maria Vladimirovna, qui vit à Madrid et se considère comme la principale héritière de la Maison Impériale russe, et son cousin, le prince Nikolaï Romanovitch, chef de l'Association de la famille Romanov et qui lui conteste son droit à la succession, ont assisté aux cérémonies. Jeudi, la télévision publique Pervyï Kanal a montré les images d'une rencontre de descendants des Romanov de tout âge, notant que pour beaucoup d'entre-eux l'unique langue utilisée pour communiquer était l'anglais, la jeune génération ne connaissant pas un mot de russe.\( Pendant leur séjour à Saint-Pétersbourg, les Romanov ont assisté à l'inauguration de deux bustes de Maria Fiodorovna et visité une exposition de peinture danoise au musée de l'Ermitage. Dispersés dans le monde après la révolution de 1917, ils s'étaient déjà réunis à SaintPétersbourg en 1998, à l'occasion de l'inhumation des restes du dernier tsar Nicolas II, de sa femme et de trois de leurs filles exécutés par les bolcheviques en 1918. Maria Vladimirovna, petite fille de Kirill Vladimirovitch, le cousin du dernier tsar de Russie, affirme dans ses interviews être «toujours prête» à remonter sur le trône et réclame en vain à la justice russe la réhabilitation de Nicolas II en tant que victime de répressions politiques. Mais les adversaires de Maria Vladimirovna contestent ses droits à la succession, estimant qu'elle est née d'un mariage morganatique (lorsqu'un prince épouse une femme de condition inférieure). Sa mère, Léonida Gueorguievna, appartenait à une dynastie géorgienne qui n'a jamais été au pouvoir et avait épousé en deuxième noce le prince Vladimir Kirillovitch. Pour le prince Nikolaï Romanovitch, arrière-petit-fils de l'empereur Nicolas I vivant en Grande-Bretagne, la question des droits de succession reste toute «théorique», car la dynastie impériale a de facto cessé d'exister en 1918, lorsque les bolcheviques ont fusillé Nicolas II. De son côté, M. Artsichevski, représentant de l'Association de la famille Romanov en Russie, accuse Maria Vladimirovna de vouloir se faire «de la publicité» par un procès retentissant. «A quoi bon réhabiliter un tsar qui a déjà été canonisé par l'Eglise orthodoxe russe?», s'interroge-t-il. La question du retour des tsars au pouvoir en Russie n'a de toute façon jamais été sérieusement discutée en Russie, où le président Vladimir Poutine bénéficie d'un pouvoir quasi-absolu.