en rafale
j’aime quand, comme ici, on entend le bruit des ampoules, et que ça raconte
l’espace, l’artifice, l’impossible du silence a capella
j’aime presque toujours quand le phrasé des acteurs rappelle le toucher de Glenn
Gould
allez savoir
j’aime quand je ne comprends pas mais que, comme ici ces projecteurs,
ça me regarde.
/ en général presque à tous les coups Bauch, Forsythe, Grüber
rien que ça
j’aime quand quelque chose du rapport du fameux rapport homme-femme est pointé
j’aime quand ce temps qu’on me prend m’est donné
j’aime quand il y a une obsession comme de se gratter toujours la même plaie
j’aime quand je ris
j’aime quand
j’aime surtout quand on ne me demande pas d’écrire en même temps que j’écoute
Au théâtre.
on pourrait dire que je demande beaucoup au théâtre
ne pas être la télévision
être fort, beau, grand, sable chaud
mais aussi eau glaçée dans laquelle on jette les bébés esquimaux pour voir
être laid, râpeux, poisseux
nier la mort
tout en la chantant
faire mieux que les media
rendre le bruit et les fureurs du monde
mais aussi m’en consoler
m’être réparation et provocation et, comme ici, convocation
faire poésie, c’est-à-dire agir sur
donner le battement du chœur
de cet être ensemble qui manque toujours
parler fort, parler bien
ET du théâtre
ET de la vie
au théâtre je n’aime pas si
je n’aime pas quand
je n’aime pas souvent
je n’aime pas si souvent
je n’aime pas au théâtre quand tout crie que rien n’est possible
ni pensée ni sensation
je me le tiens alors pour crié