Exercice de réflexion. Septembre 2010. Master 2 IPC Les

Exercice de réflexion. Septembre 2010. Master 2 IPC
Les interventions des consultants psychologues et non psychologues. Quelles
différences dans la pratique ? Quelle valeur ajoutée en tant que psychologue ?
Mon objectif de départ était de prendre contact avec des professionnels exerçant dans
le domaine du conseil, ou du consulting pour employer un terme plus « à la mode », pour
ensuite tenter de comprendre et de dissocier l’approche du consultant psychologue, ou du
moins du consultant ayant suivi une formation en psychologie, d’avec celle d’un « consultant
lambda », provenant d’une filière plus commerciale, par exemple.
Aujourd’hui, je vous fais état de mes réflexions qui je l’espère vous satisferont. Elles
peuvent se décliner en 3 actes :
- Autour de la mission que j’ai effectuée
- Autour des métiers de la psychologie
- Autour de la psychologie du travail
Ma problématique de part a é formulée en raison du positionnement que j’ai
tenir et développer dans ma mission, pendant ces six derniers mois. En effet, au regard du
secteur d’intervention, de la demande qui nous (ma binôme et moi-même) a été adressée, il
était clair que le travail que nous avions a effectué relevait d’un travail de consultant
psychologue en organisation spécialisé dans les compétences. C’est en tout cas de cette
manière que je voyais les choses. Les acteurs avec qui nous avons collaboré, notamment et
surtout M. Hannequin, notre tuteur (formation en sciences sociales) et M. Chevalier, notre
commanditaire (directeur d’un cabinet de consultants experts en entreprise), ne sont pas issus
de formations en psychologie. Au sein de cette équipe pluridisciplinaire, nous nous devions
alors de déployer nos compétences en matière de psychologie appliquée. En effet, face à une
problématique de changement émergente dans le secteur de l’agroalimentaire, l’apport de
certaines théories et pratiques psychologiques se révèlent pertinentes et nécessaires depuis un
certain temps pour faire face à ce nouveau défi, ce dernier s’insérant dans de multiples enjeux.
Comme je l’ai écris dans notre rapport de mission, aujourd’hui le recours aux
consultants est souvent lié à une volonté de développer ou de transformer le fonctionnement
d’une organisation. L’objectif de notre mission s’insère parfaitement dans cette logique
d’intervention car il s’agissait pour nous de concevoir une méthodologie permettant de
stimuler le changement des pratiques dans les entreprises. Toutefois, j’ai été quelque peu
déstabilisé par le caractère économique et stratégique sous jacents à notre mission. Ce sont
des champs très éloignés de ceux de la « psychologie ordinaire ». J’emploie ce terme de
psychologie ordinaire consciemment car je ne me risque pas à dire que pour la plupart des
gens les domaines d’intervention de la psychologie se situent au carrefour des métiers de la
clinique et de la psychopathologie. Le psychologue du travail est d’ailleurs souvent associé et
réduit aux pratiques liés à la médecine du travail, à la prévention des risques au travail, au
stress. Le psychologue pour un grand nombre traite la souffrance, les maladies mentales et
psychiques. Moi-même, jusqu’en Master 1 j’estime avoir eu une vision très réductrice des
métiers de la psychologie, avec comme point de repère la relation soignant-soigné. Ces deux
dernières années de Master m’ont donné à concevoir autrement l’identité du psychologue et à
élargir les champs d’investigation et d’intervention qu’il lui est possible de traiter. Au final,
les emplois que les psychologues sont amenés à exercer se caractérisent par une très grande
diversité, car ils touchent à tous les secteurs de la vie socio-économique.
Une phrase provenant d’un forum de discussion sur le net a particulièrement retenu
mon attention car elle fait écho à la finalité de ma mission qui est à forte tendance
économique et politique. En effet, l’enjeu à long terme est de garantir la pérennité des
entreprises, d’assurer leurs capacités de compétition nationale et même mondiale. Cette
phrase est la suivante : « Pour moi, l’idée qu’un psychologue travaille pour une structure
ayant pour sens une logique de rentabilité financière me fait dresser le poil… ». En tant que
psychologue, nous sommes entraînés à une démarche scientifique, à l’empathie par la prise en
compte de multiples facteurs pour une situation, une problématique, pour éviter des biais
inconscients Ces compétences clefs, selon moi indispensables pour être psychologue,
peuvent se déployer dans des structures à forte valeur financière, à partir du moment
l’humain est inséré dans le fonctionnement de ces organisations. On ne peut négliger
d’intervenir dans ces secteurs sous prétexte que leur finalité ne correspond pas forcément à
nos valeurs. Bien au contraire, nous nous devons de les investir de plus en plus afin d’y
déployer notamment de nouvelles méthodes de management prenant plus en compte le bien
être des salariés (cf. mission de Bastien et Sandra sur le baromètre du bien être social).
A travers mes lectures traitant des champs d’intervention et des missions de la
psychologie du travail j’ai retiré de cette spécialisation 3 grandes fonctions possibles :
Adaptation de l’homme au travail
- Sélection du personnel et orientation
- Formation et perfectionnement du personnel
Adaptation du travail à l’homme (ergonomie)
- Problèmes de condition de travail
- Automatisation du travail et contraintes humaines
Gestion des ressources humaines
- Climat social de l’entreprise
- Les relations de commandement
- Les communications dans l’entreprise
- Motivation et satisfaction
La psychologie du travail a pour objet l’analyse et l’amélioration des conditions de
travail, de même que l’optimisation des ressources humaines des entreprises, mais il est
certain que le psychologue du travail est avant tout un clinicien. On ne doit pas gliger
l’aspect clinique car on perdrait progressivement de vue que nos interventions peuvent
toucher de près ou de loin les aspects psychiques des personnes prisent dans l’organisation,
dans le système.
Pour finir, je dirais qu’à l’heure d’aujourd’hui j’ai une vision assez globale des
différents champs d’intervention du psychologue avec, en adoptant une vision prospective, la
compréhension du besoin émergeant d’intégrer la psychologie et le psychologue dans des
domaines d’activités paraissant très éloignés aux premiers abords. En effet, la psychologie
n’est pas un domaine qui échappe aux mutations de l’environnement. Il se doit d’évoluer pour
ne pas devenir obsolète. Pour se faire, il est important et nécessaire de véhiculer, dans
n’importe quel domaine qui soit, les bases fondamentales, les valeurs qui fondent cette
discipline. L’humain, le social, l’humain pris dans le social, dans un système organisationnel,
doivent rester les préoccupations majeures du psychologue, qu’il soit en entreprise, dans
l’insertion, dans la communication, dans la formation, dans la santé, dans l’environnement,
etc.
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