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Embolie pulmonaire
I- introduction :
Oblitération brutale (totale ou partielle) du tronc de l'artère pulmonaire ou une de ses
branches par un corps étranger, le plus souvent un caillot fibrino-cruorique à point de
départ une thrombose veineuse des membres inférieurs.
Pathologie fréquente de Dc difficile.
Apport des examens invasifs.
II- épidémiologie :
incidence et mortalité :
o maladie thrombo-embolique = 1,5/1000.
o EP : 0,5/1000
o gravité : 11 % déces à la première heure, 30 % après.
o Erreurs de diagnostic fréquente.
Facteurs favorisant:
o acquis : chirurgie (générale, orthopédique, neurochirurgie, gynécologique,
neurologique), traumatisme, contraception et oestrogènes, grossesse,
immobilisation prolongée (voyage), cardiopathies (insuffisance cardiaque
globale), IRC, âge, maladies systémiques (LEAD, Behçet).
o Cancer et hémopathies.
o Thrombophilies institutionnelles.
III- anatomopathologie :
Localisation multiple et bilatérale.
Prédominance au niveau des branches droites de l'artère pulmonaire et dans les branches
inférieures.
Localisation ds les artères de gros calibre.
Autopsie : thrombus du tronc et de la bifurcation + thrombi branche et VD.
OD, VD, AP dilatées.
IV- physiopathologie :
A- cause :
origine des EP : thrombose des veines des membres inférieurs sans signes cliniques ds ½
des cas.
présence de thrombus dans les cavités droites 8 à 10 % des cas.
Facteurs de thrombose : immobilisation et hypercoagulabilité.
Causes du détachement du thrombus mal connus.
Point d'arrêt dans les poumons dépend du volume (thrombus) et du flux pulmonaire : le
lobe inférieur et droit.
B- conséquences :
perturbations circulatoires :
o élévation de pressions pulmonaires.
o Élévation des résistances vasculaires pulmonaires.
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Perturbations respiratoires : zone ventilée non perfusée, augmentation de l'espace mort :
o hyperventilation : dyspnée avec polypnée.
o Désaturation en oxygène du sang artériel.
o Diminution de la tension en CO2 du sang artériel.
2 facteurs de l'HTAP : obstruction vasculaire, pathologies respiratoires au cardiaque
antérieur.
Obstruction par deux mécanismes : les thrombus et la vasoconstriction.
50 % d'obstruction = HTAP (PAP moyenne 25 mm Hg), jamais > 40 mm Hg.
Les résistances pulmonaires augmentent à partir de 60 % d'obstruction.
Atteintes secondaires du ventricule gauche (diminution du débit cardiaque).
V- diagnostic clinique :
A- signes cliniques : non spécifique + +
début brutal, contexte particulier.
Dyspnée (polypnée superficielle, FR > 20/min) 80 % des cas.
Douleur pleurale (point de côté basi thoracique) 60 %.
Autres : toux sèche, hémoptysie, OMI.
B- examen clinique :
signes de retentissement droit :
o tachycardie,
o IVD (bruit de galop, reflux hépato-jugulaire, hépatomégalie, turgescence de la
veine jugulaire),
o TA normale
examen pulmonaire normal (parfois râles crépitant, bronchique)
recherche d'une thrombose veineuse des MI + + + : oedème, douleur spontanée ou
provoquée du mollet : signes de Homans, du ballottement du mollet comparativement.
VI- examens complémentaires :
1- ECG : anomalies dans 70 % des cas.
QRS dévié à droite.
Aspect S1Q3 (S en D1, Q en D3)
bloc de branche droit (BBD) incomplet, onde P pulmonaire.
Troubles du rythme : ACFA, flutter.
Rythme sinusal rapide : tachycardie sinusale > 100 batt/min.
Signes transitoires et retardés.
2- radio pulmonaire :
normal + dyspnée = embolie pulmonaire.
Cardiomégalie.
Épanchement pleural.
Infiltration pulmonaire, atélectasie.
Ascension d'une hémicoupole (surtout à droite).
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3- biologie :
D-Dimères :
o nouveau marqueur spécifique de la coagulation et la fibrinolyse.
o Place importante dans la stratégie diagnostique.
o 3 méthodes de dosage agglutinations (latex) .
o Elisa, vidas D-dimères,
o les résultats en 10 et 30 min.
o Valeur seuil 500 ng/ml = une valeur élimine de façon certaine une embolie
pulmonaire mais avec une spécificité faible 50 % (cancer, CIVD, ACFA)
o NB : troponine dans les embolies pulmonaires moyennes à massives.
gaz du sang :
o hypoxie PaO2 < 60 mm Hg 25 %, entre 60 et 80 dans 50 % des cas.
o hypocapnie PaCO2 basse et alcalose respiratoire.
4- scintigraphie pulmonaire de perfusion et de ventilation :
micro agrégat d'albumine lunaire marquée au technétium 99m, décubitus dorsal strict, 6
incidences (face antérieure, postérieure, profil, oblique postérieure : droite gauche).
Ventilation au Xénon 133 ou Krypton 80m =
o sensibilite 80 %
o spécificités 100 %
o normal elle élimine l'embolie pulmonaire.
5- TDM :
spiralé volumétrique visualise les caillots dans les artères pulmonaires.
Defect endoluminale centrale ou périphérique.
Sensibilité 95 % vaisseaux proximaux, moins bonnes pour les distaux.
6- échocardiographie :
intérêt de L'ETO si suspicion de EP invasive.
Présence de thrombus dans le tronc l'artère pulmonaire.
Signes de CPA : dilatation des cavités droites, septum paradoxal, diminution du volume
du VG.
évaluation de la pression pulmonaire grâce aux Doppler tricuspidienne.
7- écho Doppler vx : recherche d'une thrombose veineuse des membres inférieurs.
8- angioplastie pulmonaire :
examen de référence +++
Présence d'un caillot endoluminal ou arrêt cupuliforme du produit de contraste.
Index de Miller % = coefficient de perfusion + coefficient d'obstruction/34
(> 60 % d'obstruction = embolie pulmonaire massive)
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VII- évolution, pronostic :
Favorable sous traitement anticoagulant : clinique et paracliniques (scintigraphie 15 jours
après puis 3 mois plus tard).
Défavorable: Récidive (thrombus extensif, accident à l'héparine), thrombopénie.
Éléments du pronostic :
o Degré d'obstruction artérielle : IVD, IRA, BBD complet, PaO2 < 50 mmHg,
dilatation des cavités droites, pression artérielle pulmonaire
moyenne (PAPM) > 40 mm Hg.
o Pathologies associées, âge > 70, cardiopathies, coeur pulmonaire chronique (CPC)
(bronchite chronique, asthme)
VIII- formes cliniques :
1- symptomatique :
Grave sur coeur sain : Mort subite, syncope, collapsus, IVD.
Diagnostic difficile si IC, RM en ACFA, IDM :
angio +++ si douleur fugace, fièvre, tachycardie.
Présentations atypiques :
o douleur thoracique, abdominale,
o dyspnée isolée, hémoptysie,
o choc cardiogénique inaugural, opacités radiologiques pseudo tumorales.
2- évolution :
Récidivantes risque de mort subite et CPC.
CPC post embolique.
3- selon la nature du matérielle embolique :
fibrino-cruorique + +
Autres : graisseuses, gazeuse, septiques.
IX- traitement :
A- moyen :
Anticoagulant : diminuent la mortalité et les récidives.
o Héparine non fractionnée HNF.
o HBPM.
o Relais par les AVK précoces (j1 ou j2)
thrombolytique
Embolectomie
Interruption de la VCI
1- anticoagulant : maniement doses curatives.
a- héparine :
HNF : bolus IV 5000 UI + quotidienne 500U/kg/jour IV continu ou sous cutanée x
2 ou x 3.
Ajustement par la biologie :
o TCA 2 à 3 x la normal, 4 à 6 heures après injection,
o héparinémie = 0,3 - 0,6 UI/ml
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HBPM : ou 1 injection sous cutanée,
Dose ajustée au poids 100 UI/kg/12h
Non ajustée par la biologie (activité anti Xa) (pas de control à faire)
!! Fonction rénale > 70 ans.
!! Toujours surveillance de la numération plaquettaire
(Avant le début du traitement, à refaire si traitement > 1 an)
Héparine : réversibilité
T1/2 d'élimination : IV sous-cutanée
HNF 1h 2h
HBPM 2h 4h
Sulfate de protamine (IV lente 10 min)
o Unité pour unité d'héparine estimée en circulation.
o Neutralisation complète de l'activité antiXa.
o Contrôle biologique.
b- antagonistes de la vitamine K (AVK)
warfarine, acenocoumarol (sintron*)
Évaluation du risque hémorragique.
Interactions médicamenteuses (AINS,...)
Information / éducation.
Une seule prise, le soir, horaire régulier.
Carnet du traitement / INR régulier, TP régulier.
Ajustement des doses.
2- thrombolytiques :
Actions : dissolution du thrombus par activation du plasminogène en plasmine qui
dégrade la fibrine en peptides.
Urokinase : bolus 4400 UI/kg IV puis 4400 UI/kg/h 12 heures continues.
Streptokinase : 250.000 UI 30 min puis 100.000 UI/h 24h.
tPA : 100 mg en 2h.
B- indications :
Traitement curatif : quelque soit la gravité.
o Hospitalisation en réanimation.
o Anticoagulant - héparine IV
o Relais par les AVK.
Embolie pulmonaire sévère : index Miller > 50 %
o thrombolytique
o Embolectomie sous CEC.
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