La révolte des Pays-Bas et la naissance des Provinces-Unies

La révolte des Pays-Bas et la naissance des Provinces-Unies.
Si aujourd’hui le nom des Pays-Bas nous évoque un pays indépendant depuis fort
longtemps et membre de l’Union Européenne. Cependant, ce pays a connu d’autres noms et
d’autres appartenances politiques.
Les Pays-Bas, au départ nommée Belgique, sont passés de l’époque antique à l’époque
médiévale entre les mains des romains puis des germaniques et enfin des Francs. Ainsi à
l’époque moderne une partie des Pays-Bas, la Flandre, faisait parti de la maison de
Bourgogne, de l’union en 1383 de Philippe le Hardi avec Marguerite de Male, héritière de
Flandre. La maison de Bourgogne tentait par ce pied mis en Flandre, réaliser à son profit
l’unification de tous les Pays-Bas. Ainsi dès 1428 Philippe le Bon, força sa cousine de
Bavière à lui céder les provinces de Hollande, de Zélande, et de Frise, et fit donner la
province d’Utrecht à son fils légitime. Son successeur Charles le Téméraire réussi quant à lui
à acquérir le duché de Gueldre, en 1477. A la mort du téméraire, la Gueldre retrouvait son
indépendance, mais le reste des Pays-Bas acquis étaient alors destinés à ses héritiers
Habsbourgeois. Ces héritiers entreprirent de continuer l’unification des Pays-Bas. Ainsi
Charles Quint en 1515-1524 se rendit maître de la Frise, et s’empare du pouvoir temporel
dans la principauté ecclésiastique d’Utrecht en 1528. Par la suite il annexa en 1536 la
Groningue et la Drenthe, et reconquit en 1543 la Gueldre et Zutphen. Les Dix-Sept provinces
ainsi unifiées furent placées sous l’autorité d’une gouvernante générale sidant à Bruxelles,
Marie de Hongrie, sœur de l’empereur. La gouvernante était alors assistée par trois
organismes : le Conseil d’Etat soit le gouvernement central, le Conseil privé, et le Conseil des
finances. Au cours du 16ème siècle les Provinces septentrionales firent des progrès rapides
alors que les villes de Flandre auparavant prépondérantes déclinaient. Ainsi l’activité se
retrouvé sur Anvers et les villes avoisinant les bouches de la Meuse et du Rhin. Ainsi une
ville comme Amsterdam passa de treize milles habitants en 1514 à trente mille vers 1550.
L’activité commerciale de ces nombreuses villes, les mettait en contact avec de nombreux
autres pays comme l’Angleterre, la France, et l’Allemagne. C’est par ce biais là, que pénétra
aux Pays-Bas de nombreuses idées de la Réforme. Ainsi dès 1521 Charles Quint répondait à
cette expansion hérétique par la publication des Placards menaçants. Puis en 1525 à la Haye,
le premier protestant fut brûlé vif. Annonçant alors une répression, qui allait faire d’autres
victimes. Enfin en octobre 1555 Charles Quint transmet les Pays-Bas à son fils, Philippe II.
Celui-ci prétendit appliquer la même politique centralisatrice dans ces pays, qu’en Espagne.
Or jusque là les Pays-bas sous l’autorité des ducs de Bourgogne, puis des Habsbourg, avaient
connu un régime politique très équilibré entre les Etats Généraux et les Etats Provinciaux,
face à l’autorité du souverain. Or avec Philippe II, il y a l’instauration d’une politique
personnel, en la personne de marguerite de Parme, qui confisquèrent le gouvernement du
pays. Les Pays-Bas entrent alors dans un contexte politique nouveau. Ainsi, quel est ce
contexte politique et religieux, qui fait éclater les révoltes aux Pays-Bas ? Mais aussi par quels
procédés aboutit la fondation des Provinces-Unies ?
Nous allons donc nous intéresser dans un premier temps à la première volte des Pays-
Bas, née d’une politique espagnole particulière, ainsi que d’une crise religieuse,
aboutissement au remplacement de Marguerite de Parme. Ensuite, dans un second temps nous
allons tenter de comprendre les mécanismes qui mènent de la révolte à la guerre, et enfin dans
un troisième point nous traiterons des procédés qui ont amené à l’indépendance des
Provinces-Unies.
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I. La première révolte des Pays-Bas.
A. La politique espagnole.
Il faut noter avant toute chose, que le sujet que nous traitons : les révoltes, la guerre et
l’indépendance des Provinces-Unies… a pour usage d’être nommé la « guerre des Quatres-
Vingts Ans », qui commence en 1568 et s’achève en 1648. De plus, ce long conflit comporte
plusieurs phases de conflits et de trêves… bref des épisodes forts différents. La révolte des
Pays-Bas dans son sens premier, selon Christophe de Voogd, est considérée comme achevée
au début des années 1590. Il explique également qu’à l’intérieur même de cette période, les
motifs, la chronologie et la géographie de la rébellion varièrent sensiblement. C’est donc dans
un espace et une chronologie complexe, que nous allons tenter d’éclairer les phases de
révoltes et d’union des Pays-Bas.
Nous allons donc dans un premier temps nous intéresser à la politique espagnole aux
Pays-Bas.
a. L’affrontement entre les Pays-Bas et l’Espagne.
Tout d’abord, il est important de remarque que le roi Philippe II ne voyage plus en
Espagne depuis 1557, laissant alors à Marguerite de Parme le rênes du pouvoir. Cependant la
gouvernante se retrouve vite en étau entre d’un côté la politique espagnole de Philippe II à
mettre en application, tout en respectant les particularismes de chaque Provinces des Pays-
Bas. Marguerite de Parme est alors assistée de trois conseils collatéraux : le Conseil d’Etat, le
Conseil Privé, et le Conseil des Finances. Mais ses prérogatives se trouvent limitées par le
consentement des Etats, via l’existence des états généraux (depuis 1464), et plus encore par
les états provinciaux qui défendent les « libertés et franchises » de la confédération
néerlandaise. Bref le pouvoir central de la gouvernante se trouve limité par les provinces qui
souhaitent garder leur particularisme, au grand regret des grands seigneurs : les Bourguignons
et les Habsbourgs principalement, qui souhaitent une unité des dix-sept provinces. Par ailleurs
il faut noter que les pouvoirs du roi sont limités par les chartes de privilèges des villes et des
provinces, dont les plus connues sont : la « Joyeuse Entrée de Brabant » de 1356 et le « Grand
Privilège » de 1477. Limites notamment en matière fiscale et proclamant par ailleurs le droit
des sujets à se révolter contre un prince tyrannique.
Contrairement à Charles Quint, Philippe II ne comprend pas ces particularismes et le
peuple néerlandais. Il évite autant que possible de se rendre au pays de « par-deçà », créant
alors une politique éloignée. De fait cette politique éloignée, et méprisante de ses sujets, fait
naître alors un décalage entre la politique qu’il souhaite et la politique de la gouvernante. On
retrouve alors d’un côté Philippe II qui parle d’obéissance, alors que les provinces demandent
la liberté. Les sujets et le souverain entrent alors dans un véritable dialogue de sourds.
De plus le souverain espagnol tente d’instaurer de nouvelles taxes sur les biens
immobiliers et mobiliers, mais rejeté en force par les états. Sa politique est de plus en plus mal
vécue, et la tension s’accroît, ayant comme point d’orgue l’entretien des garnisons qui est mal
supportée par la population. En effet l’armée espagnole est constamment présente. Suite à ces
tensions le souverain renonce en 1561 à la présence des troupes espagnoles qui était le point
de départ des révoltes, ainsi qu’à l’intervention contre la France depuis les Pays-Bas.
Cependant, il laisse à Marguerite de Parme une garnison de trois milles hommes, et un
groupes de conseillers royales favorables à l’autorité royale : Berlaymont, Viglius et le plus
important l’évêque Granvelle. Ce triumvirat ayant pour but de mettre un terme à la
domination des grandes villes et des grands nobles. Ce qui entraîne la fin de l’équilibre du
régime politique qui était d’un côté les Etats Provinciaux et les Etats généraux, face à
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l’autorité du gouverneur et des conseillers du gouvernement central. Les nobles se liguent
alors contre l’évêque Granvelle qui apparaît comme le premier ministre et chef de l’Eglise, de
plus en plus convaincu de l’absolutisme, de la centralisation et de la répression sévère de
l’hérésie. Les nobles obtiennent alors son renvoi en 1564.
Ainsi lorsque début 1565 le comte d’Egmont se rend en Espagne pour apporter les
doléances de ses sujets, concernant la modération des « placards », il se retrouve face à
dialogue de sourds. Ainsi le roi dans les Lettres du Bois de Ségovie des 17 et 20 octobre 1565,
révèle qu’il ne laisserait aucun terrain aux nobles, ainsi qu’aux hérétiques. Il déclare alors
qu’il exige une application plus stricte des Placards, le remplacement des magistrats
négligents et il réaffirme la volonté de voir fonctionner l’Inquisition aux Pays-Bas. Cette
affirmation politique absolutiste, plaça alors la gouvernante en porte à faux. En effet celle-ci
depuis plusieurs mois s’était rapprochée de l’opposition et avait alors acceptée de modérer les
placards contre les protestants. Bref la gouvernante opérait une politique plus souple,
complètement lapidé par le coup de force du souverain. Ce décalage politique fit alors naître
une ligue des grands nobles, dont le Prince Guillaume D’Orange, le comte d’Egmont et le
comte d’Hornes… qui en janvier 1566 signent le manifeste intitulé le Compromis des nobles.
Aboutissant en avril 1566, à une démarche solennelle, mais néanmoins armée, de nombreux
gentilshommes. Désormais la révolte est tournée contre le gouvernement. Nous allons
maintenant voir plus en détail ce qu’est le compromis des nobles.
b. Le Compromis des nobles (1565-1566).
Tout commence donc lors du départ de Granvelle début 1564, avec le rapprochement des
calvinistes et l’opposition nobiliaire composée en majeur parti par de « bons » catholiques.
Beaucoup de seigneurs demandent la modération des « placards » contre l’hérésie à condition
que l’ordre public et leur pouvoir personnels soient préservés. Donc après l’épisode des
Lettres du Bois de Ségovie (octobre 1565), et le durcissement de la politique du souverain, les
partisans du compromis se sentent déçus. Commence alors un véritable mouvement de
concertation des nobles, qui s’amplifie au fil des mois. Ainsi sous l’impulsion de Jean de
Marnix, une requête intitulée Traité des grands et des nobles des Pays-Bas contre
l’Inquisition d’Espagne, désignée plus tard comme le Compromis des Nobles, circule dans
tous les Pays-Bas fin 1565 au début 1566, et récolte deux milles signatures notamment parmi
la petite noblesse réformée. Cette requête réclame un changement radical de la politique
religieuse, l’atténuation des Placards et l’abolition des l’Inquisition afin d’éviter l’émeute
générale.
Cependant la couche dirigeante autochtone qui sent ses privilèges menacés par le coup de
force royal, se trouve face à une réflexion : faut-il qu’ils se soumettent à l’autorité du roi en
passant par la punition des hétérodoxes ou doivent-ils s’allier avec les réformés au risque de
trahir leur souverain ?
Mais une version plus légère de ce manifeste est faite, ce qui lui vaut d’être rallié par la
plupart des grands seigneurs. Ainsi le 5 avril 1566, le compromis est remis à Marguerite de
Parme par quatre cents de ces gentilshommes, qui sont alors armés afin de faire une
démonstration de force spectaculaire. Le manifeste pour l’ensemble demande l’allègement de
l’inquisition. Mais certains nobles comme Orange, Egmont et Hornes ne se contentent pas de
demander une modération des placards. En effet ils profitent de la position de faiblesse de la
gouvernante pour exiger une plus grande part dans l’exercice du pouvoir. Marguerite de
Parme accepte afin d’éviter qu’ils démissionnent du Conseil d’Etat, et surtout en attendant
une décision de la part de Philippe II. Celui-ci met du temps à ratifier la modération
entreprise, assortie d’une suppression de l’Inquisition… sa décision arrive trop tard : fin août
1566, alors en pleine crise iconoclaste, l’obligeant alors à faire machine arrière dans sa
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politique. En attendant sa réponse Marguerite de Parme, doit alors composer avec d’une part
le roi et d’autres part les confédérés. Le fossé entre le roi catholique et absolutiste, et la
gouvernante confronté de près aux troubles, s’élargi à mesure que le temps s’écoule.
C’est aussi lors de l’exposition du manifeste à la gouvernante, que valu le nom de gueux
aux confédérés, par un conseiller de Marguerite de Parme.
B. La crise religieuse et le mouvement iconoclaste.
En corrélation à la politique espagnole bicéphale qui fait naître la révolte, il y a aussi la
politique religieuse menée par Philippe II le très chrétien.
Ainsi l’explosion iconoclaste se déroule en août et septembre 1566, alors que la tension
est à son comble entre la gouvernante et les « Gueux ». La prise de position des nobles face à
la gouvernante donne un élan et un impact positif sur la population néerlandaise. Fleurit
depuis le printemps, tout un mouvement de pamphlet, de littérature, de ballades, d’images, de
chansons réclamant la tolérance religieuse. Période à laquelle de nombreux exilés protestants
sont de retour dans les Pays-Bas et pratiquent alors une prédication importante, surtout
localisée dans les Pays-Bas méridionaux. On trouve dans les Pays-Bas méridionaux le
Brabant, la Flandre, l’Hainaut et l’Artois. La prédication se fait dans les campagnes
environnantes des villes. Ainsi très rapidement de nombreux artisans sont séduits par la
Réforme, notamment à Ypres, Gand et Tournai. Préparant ainsi le terrain à la crise
iconoclaste. En fait en faisant la promotion de la croyance au Salut par la Foi seule, les
réformés rejettent alors le culte des images, les reliques des saints, ainsi que les cérémonies du
culte catholique. Cérémonies considérées comme des impostures contrairement à la
communication directe avec Dieu que procurent les textes saints, lors des cérémonies de
prédication. Ainsi le mouvement iconoclaste, appelé aussi Beeldenstorm (Beelden : images ;
storm : tempête), éclate en Flandre occidentale où les artisans et ouvriers sont très nombreux
et la prédication calviniste à un fort retentissement et une forte activité. C’est alors le 10
août 1566 qu’éclatent les premiers signes du mouvement, à Steenvoord au Sud de Dunkerque,
s’attaquant l’église de leur ville, ainsi que les jours suivants aux églises des villes
environnantes. Le 17 août le mouvement atteint la ville d’Ypres. C’est surtout avec le
mouvement d’Ypres que la révolte iconoclaste se répand dans toute la Flandre, mais
également en Zélande, en Hollande, à Utrecht, en Frise, et en Groningue le mouvement
s’éteint en septembre 1566. Le mouvement n’a pas atteints trois provinces le
protestantisme était peu important : en Artois, en Namur et une partie du Hainaut. Concernant
les villes seules Lille, Bruges et Bruxelles sont épargnées, alors en pleins dans le mouvement.
Dans de nombreux cas, surtout dans la partie septentrionale des Pays-Bas, la révolte est
organisée, selon Catherine Denys et Isabelle Paresys. Des nobles et des notables prennent le
mouvement en main à Utrecht par exemple. Les attaques sont purement religieuse et ne vise
pas les autorités ou les marchands de grains, mais cependant très violentes.
Concernant la politique de Marguerite de Parme face à ce mouvement, dès août elle fait
des concession notamment dans sa Grande Ordonnance du 23 août, elle vise la
pacification en accordant aux calvinistes la liberté de culte, mais sous surveillance de l’Etat et
à l’extérieur des villes. Cependant en sont exclus les anabaptistes, les iconoclastes et les
rebelles. Par cette ordonnance elle ne parvient pas à mettre un terme au mouvement, puisqu’il
continue encore un mois durant. Elle demande alors aux grands nobles un soutient de leur
part. Certains comme Hornes et Egmont vont alors répondre à son appelle et tenter d’écraser
les révoltes. Tandis que Guillaume et Louis de Nassau se démarquent en prônant la tolérance,
et se démarquent et des calvinistes extrémistes et du Conseil d’Etat. Pour eux ni les uns- ni les
autres ne convient à leur idéal politique. L’aide des nobles a été importante pour la
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gouvernante qui a pu récupérer des villes de révoltés. En effet les nobles ont été très
profondément marqués par les émeutes, et opposés à une prise d’armes contre le roi,
permettant de se rallier à Marguerite de Parme. Ainsi de nombreux aristocrates ont aussi
proposé leur aide à la gouvernante. De plus le 23 août de certains nobles du Compromis des
Nobles signe un accord avec la gouvernante, offrant leur soutien à la Grande Ordonnance, et
par la même ont dissout la Ligue du Compromis. Enfin fin 1566 Philippe II sous l’impulsion
du Duc d’Albe rappelle à l’ordre sa sœur, qui réinstaure donc les Placards et l’Inquisition.
Ceci ayant pour conséquence de raviver et pousser l’effervescence plus loin. Ainsi au Sud une
politique d’éradication du protestantisme est instaurée avec l’aide de nobles comme Egmont
et Hornes, qui ne veulent se révolter contre le souverain. Quant aux partisans de la révolte, ils
se replient au Nord, où Guillaume d’Orange sera contraint de s’y rendre. En effet au départ les
frères Nassau et les comtes d’Hornes et d’Egmont, étaient favorable à l’idée d’une paix de
religion et d’un démantèlement pacifique e la politique royale. Mais tous se séparent lors de
cette nouvelle effervescence, ou certains nobles catholiques comme Hornes et Egmont vont
rallier la cause du souverain.
Ainsi les troupes de la gouvernante marchent avec succès sur les villes des révoltés, et au
printemps 1567 de nombreuses villes des provinces wallonne sont reprises, et de nombreux
calviniste reviennent au catholicisme ou décident alors d’émigrer en Angleterre, en
Allemagne ou encore en Scandinavie. Le mouvement s’essouffle face à de longs sièges. Ainsi
de grands nobles comme Guillaume d’Orange pense qu’il est plus prudent de s’exiler, ainsi ils
gagnent l’Allemagne, et plusieurs à Dillembourg en Rhénanie résidence familiale des Nassau
d’où ils organisent une résistance. Suite à ces évènements Philippe II
Enfin pendant que la gouvernante lutte contre les rebelles, une armée est envoyée par le
souverain, en direction des Pays-Bas.
C. Le remplacement de Marguerite de Parme par le Duc d’Albe.
a. Instauration d’une politique de terreur et du Conseil des Troubles.
L’armée contourne la France par l’Est, tout d’abord car il y a la deuxième guerre de
religion en France en 1567-1568, puis car le souverain concentre dans son armée des
hispaniques mais aussi des napolitains et des mercenaires germaniques. En effet Philippe II,
doit une partie de son armée à des ducs catholiques germaniques et italiens. Même si certaines
provinces germaniques sont réticentes, certains bons catholiques sont prêts à fournir le
nombre d’hommes nécessaire. Du reste si Philippe II a du soutient par des catholiques, sa
mission est unique : extirper l’hérésie et l’opposition aux Pays-Bas. Pour cela il faudra au duc
punir de façon exemplaire les grands aristocrates, les villes et les peuples en révolte contre
l’autorité royale, avec l’injonction de faire observer strictement les Placards. C’est alors au
Duc d’Albe qu’il en confie la charge et la réussite. Albe est un Grand d’Espagne et surtout
Chevalier de la Toison d’Or, il compte donc exécuter les ordres du souverain auquel il
conseillait quelques mois auparavant la fermeté et la sévérité. Ainsi le duc arrive le 22 août
1567 à Bruxelles, et dès septembre il frappe fort. En effet il fait arrêter les comtes d’Hornes et
d’Egmont, qui pourtant n’avaient pas pris les armes contre l’autorité du roi et de plus sont de
fervents catholiques. Ces arrestations font alors démissionner Marguerite de Parme, qui ne
comprend l’arrestation de nobles qui l’a soutenaient. Le duc instaure en outre une véritable
inquisition civile d’exception : le conseil des Troubles, très rapidement rebaptisé le conseil du
Sang (bloedraad). Ce conseil a pour but de juger les infractions aux Placards, et de gérer les
biens confisqués. Le bilan de ce conseil est de douze milles inculpés entre 1567 et 1576, onze
milles confiscations et plus de milles exécutions ; dont les comtes d’Hornes et d’Egmont en
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