2.1.1. L’approche interdisciplinaire de la communication non verbale
Les chercheurs sont d’accord avec le fait qu’il n’y a pas une seule théorie
générale de la communication non verbale et qu’il y a plusieurs disciplines qui
s’occupent de l’étude de ses types, formes et fonctions. En synthétisant tous les
types d’approche de la communication non verbale, S. Chelcea tire la conclusion
que «du point de vue théorique et méthodologique, l’analyse de la communication
non verbale s’est développée sur trois grandes dimensions : a) l’analyse des
indicateurs (l’étude de l’apparence physique, des artefacts); b) les facteurs
déterminants de la communication non verbale (hérédité, culture, appartenance au
genre, contexte, etc.); c) les fonctions de la communication non verbale» (Chelcea,
Ivan, Chelcea 2005: 31), dimensions qui ont conduit à des approches extrêmement
généreuses, dont nous ne pouvons pas exclure la dimension didactique. On voit que
l’étude de la communication non verbale se retrouve au carrefour de plusieurs
disciplines scientifiques, qui, toutes, corroborent leur réflexion, leurs analyses et
leurs observations sur ce domaine fascinant de la connaissance: biologie,
neurosciences, sociologie, anthropologie, psychologie expérimentale, sociale et
clinique, didactique et pédagogie.
2.2. La gestualité didactique
Les gestes contiennent les mouvements, la tenue de la tête, des bras, des
mains, du corps, des pieds. La gestualité ou ce qu’on appelle body language n’est
pas une préoccupation récente, mais, comme le souligne Adam Kendon (cf.
Chétochine 2008: 6), le grand historien de la gestualité, les premières informations
écrites apparaissent dès l’antiquité. Les gestualistes sont préoccupés par les
significations multiples des gestes dans les divers rapports de communication
interpersonnelle, confirmant, tous, la vérité de la célèbre affirmation de José Ortega
y Gasset qui disait «sans vos gestes, j’ignorerais l’entier secret lumineux de votre
âme».
2.2.1. La classification des gestes
La littérature de spécialité distingue plusieurs typologies des gestes:
H. Wespi (apud Dinu 2000: 229) divise les gestes en fonction de leurs
rapports avec les mots en: substitutifs, complétifs et d’accompagnement du
discours verbal.
Une autre typologie des éléments mimo-gestuels inventorie: gestes quasi-
linguistiques (le doigt devant les lèvres comme signe de silence), co-verbaux (le
geste de présentation ou d’introduction d’une personne, synchronisateurs
(mouvement léger de la tête, accompagné par la parole, en signe de confirmation)
et extra-communicatifs (les gestes qui accompagnent le discours sans supplément
d’information, comme le toucher des cheveux, du front, de la blouse etc.).
Paul Ekman et Wallace V. Friesen (apud Chelcea, Ivan, Chelcea 2005: 130-
135) proposent la typologie suivante:
Les emblèmes représentent, au fond, les gestes substitutifs de la typologie
de Wespi, pouvant remplacer le langage et former un autre langage (le langage des
sourds-muets). Les emblèmes soulignent et doublent les mots, le locuteur ayant un
contrôle quasi total sur leur utilisation. Il y a plusieurs types d’emblèmes, en