Anse de Viarmes – 4 rue de Viarmes Septembre 2003

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Centre Local d’Information et de Coordination
Anse de Viarmes – 4 rue de Viarmes
22300 LANNION
Docteur Alain Albaret
Bulletin d’information n°14 :
Septembre 2003
Comité de Rédaction :
Médecin Gériatre attaché au Clic
Tél. : 02.96.46.22.10 – Fax : 02.96.46.22.15
Danièle Venet
E-mail : [email protected]
Chargée de la coordination
EDITORIAL
Le CLIC Ouest Trégor poursuit sa mission d’information, d’évaluation et de
proposition. Il observe ainsi les difficultés des plus âgés et de ceux qui les soutiennent.
Par bonheur le maintien à domicile de nombreuses personnes âgées et handicapées est
réalisé dans l’harmonie grâce à la participation des familles et au travail des professionnels.
Cependant certaines familles et nombre de personnes parmi les plus handicapées sont mises
en difficulté par l’insuffisante disponibilité de ces professionnels durant les fins de semaine,
par l’absence d’assistance nocturne organisée et par la difficulté à obtenir les soins de base
que sont l’hygiène, la surveillance et l’aide à la prise médicamenteuse.
Le maintien à domicile est alors remis en cause, non sans drame pour les intéressés,
afin de leur assurer la sécurité. Et les demandes d’entrée en institution se font de plus en plus
nombreuses alors que l’offre des structures locales d’hébergement, aussi riche soit-elle, ne
suffit pas à les satisfaire.
Pour prendre sa place dans l’effort collectif pour le maintien à domicile, le Clic OuestTrégor propose aujourd’hui plusieurs pistes :
- réflexion commune avec les professionnels du soin et de l’assistance pour la mise en place
d’initiatives adaptées aux enjeux ;
- soutien aux actions innovantes, telles que le développement de la télésurveillance qu’illustre
le projet Elsa;
- participation à l’offre de soins dans la maladie démentielle par la mise en place d’ateliers de
stimulation cognitive, selon les données scientifiques actuelles.
Le maintien à domicile aura cependant toujours des limites qu’il sera nécessaire
d’anticiper. Le Clic-ouest Trégor, quotidiennement confronté à ce problème, peut proposer à
tout décideur sa connaissance de la situation locale.
Alain ALBARET
Médecin Gériatre
Attaché au CLIC
LE PROJET D’EVALUATION DE LA PLATE FORME D’EXPERIMENTATION
DU BRACELET « SECURITE DES PERSONNES »
Thématique du projet : Sécuriser le maintien à domicile des personnes âgées et améliorer le
suivi en institutions
Maître d’Ouvrage : A.D.I.T. (Agence de Développement Industriel du Trégor)
Maître d’œuvre : C.L.I.C Ouest-Trégor (Centre Local d’Information et de Coordination)
Enjeu
Face au vieillissement de la population et dans le cadre de la loi du 20.07.2001 relative à la
prise en charge de la perte d’autonomie des Personnes Agées, le maintien à domicile devient un
enjeu majeur. Le Centre Local d’Information et de Coordination gérontologique Ouest Trégor
(CLIC) est situé sur la zone gérontologique couvrant les cantons de LANNION, PERROS,
PLESTIN et PLOUARET.
Le CLIC se compose d’une équipe pluridisciplinaire au service des personnes âgées, de
leurs familles et des professionnels et propose des compétences complémentaires dans le cadre
d’un accompagnement personnalisé.
Guichet unique d’information, le service assure des missions d’évaluation des besoins
individuels et collectifs, d’élaboration et de suivi des plans d’aide et d’orientation vers les services
compétents.
L’ADIT a pour mission d’œuvrer au développement industriel du Trégor. A ce titre, elle a
contribué à la création de l’entreprise « APHYCARE Technologies ». La société a mis au point un
« bracelet-sécurité » qui permet de détecter de façon automatique les chutes et les anomalies de
paramètres vitaux (pouls, fréquence respiratoire, température cutanée).
En portant un projet de cette envergure, le CLIC remplit ses missions de prévention des
inadaptations liées à la survenue des handicaps au cours du vieillissement. Sa fonction de
coordination est confortée par ses liens privilégiés avec les différentes institutions (Maisons de
retraite, longs séjours, MAPA et foyers logements) et les services de maintien à domicile. L’ADIT
s’engage dans ce projet d’expérimentation terrain car il est dans la continuité de son soutien
antérieur à l’entreprise (étude marketing, recherche de financement, incubation).
Le Pays du Trégor-Goëlo soutient la mise en place de la plate-forme d’expérimentation et de
démonstration du produit sur son territoire. L’enjeu est de crédibiliser et de favoriser l’émergence
de nouvelles technologies au profit de nos aînés tout en mettant en avant une région.
Objectifs opérationnels
Cette vitrine se présente sous la forme d’une expérimentation qui intégrera à la fois la mise à
disposition du matériel mais également la constitution d'une plate-forme de suivi spécifique. Ceci
doit permettre de :
- Démontrer l’intérêt du dispositif en grandeur nature
- Rendre plus performant le «bracelet-sécurité» en affinant les paramètres de sensibilité des
capteurs
- Évaluer le caractère transférable du projet
-
Identifier un territoire comme vitrine de nouveaux savoir-faire
Evaluer l’acceptabilité du dispositif.
Sur le plan des objectifs humains, le « bracelet-sécurité » doit permettre avant tout d’éviter les
hospitalisations liées aux chutes sans intervention immédiate des secours. Le dispositif doit
améliorer la qualité de vie des personnes âgées et apporter sérénité et sécurité à ceux qui le portent
et à l’entourage proche. Cette expérimentation doit par ailleurs permettre de mesurer le degré
d’acceptation et d’adhésion du dispositif, d’évaluer la « perception » des personnes en terme de
sérénité et de sécurité.
L’expérimentation s’effectuera en premier lieu en institutions (hôpitaux et ensuite foyers
logements) et, dans un second temps, à domicile.
Nous sollicitons la collaboration des professionnels de santé pour l’expérimentation
du bracelet sécurité à domicile à compter de mars 2004. Pensez à nous indiquer dès à
présent les coordonnées des personnes à risques susceptibles de bénéficier de ce dispositif de
sécurisation à domicile.
L’EXPERIMENTATION DES ATELIERS D’ACCOMPAGNEMENT A DESTINATION
DES MALADES D’ALZHEIMER ET DES AIDANTS NATURELS ET
PROFESSIONNELS
Objectifs visés au regard des constats pointés par les professionnels du CLIC :
Le sentiment d’abandon et la grande détresse psychologique des aidants familiaux face à
l’accompagnement de la pathologie démentielle ont été mis en évidence dans nos derniers rapports
d’activité 2001 et 2002. Cet état des lieux nous a invité à répondre à l’appel à projets de la
Fondation Médéric Alzheimer : Action de Communication en faveur des malades d’Alzheimer.
L’objectif recherché était de développer notre programme d’accompagnement
psychosocial déjà amorcé avec les entretiens proposés dès l’annonce de diagnostic, par les
médecins neurologues et traitants et les groupes de soutien des aidants. Ces deux actions,
individuelles et collectives se révélant insuffisantes au regard du besoin de formation des familles,
la création d’un espace d’accompagnement, actuellement inexistant sur la zone gérontologique
Ouest Trégor a été proposée à divers organismes financeurs.
Objectifs
- travailler sur l’interaction malade - aidant (familial ou professionnel), à l’aide de techniques de
communication non verbales,
- étayer les facultés encore existantes chez le malade afin qu’il puisse vivre en harmonie avec lui
même et avec l’entourage immédiat.
Intérêts à domicile
- maintenir les fonctions cognitives encore mobilisables, en travaillant sur le patient lui même
mais aussi sur l’entourage simultanément,
- conférer aux aidants les moyens de gérer eux-mêmes de façon la plus sereine possible
l’accompagnement de cette maladie.
Intérêt de l’ouverture aux institutions
- décloisonner les lieux de vie, domicile / institution et démystifier les représentations négatives
sur les structures d’hébergement,
- déculpabiliser les aidants vis à vis du recours institutionnel (il est toujours possible de continuer
à accompagner un proche même dans le cadre institutionnel)
- soutenir les soignants confrontés à des difficultés de communication ou de décodage des
troubles du comportement,
- acquérir des techniques de communication transmissibles aux autres soignants, transposables aux
autres résidents, dans le cadre d’un projet institutionnel de formation des soignants.
Contenus des ateliers
-
Formation à la relaxation dynamique par des exercices du Tai Chi Chuan,
Formation des aidants à l’échange avec les patients (méthode « clé des sens »),
Formation à la technique du toucher relaxant.
Jocelyne de ROTROU, neuropsychologue à l’hôpital Broca, nous fait part de son
expérience sur les ateliers de stimulation en faveur des malades d’Alzheimer dans un article de
« La recherche » Hors série n°10 de Janvier 2003.
Ils ont pour objectifs d’améliorer la qualité de vie des patients et de leur entourage. Pour
les patients vivant à domicile, leur but est également de préserver au maximum leur autonomie
afin de retarder l’entrée en institution. Ils visent aussi à renforcer l’éveil, la réactivité, la confiance
en soi et le mieux – être du patient.
Ces ateliers permettent de travailler simultanément avec les patients et les aidants
familiaux et professionnels tout en apportant à ces derniers des techniques transposables dans leur
accompagnement quotidien, que ce soit au domicile ou en institution. Cette démarche, lorsqu’elle
est institutionnelle, indique l’intérêt porté aux patients déments et leur reconnaît des capacités
cognitives, psychologiques et sociales.
Au terme des différents ateliers, il convient d’évaluer l’efficacité de ce type de prise en
charge. Quelques chercheurs et psychologues cliniciens recommandent de réaliser une évaluation
individuelle.
Une première étude a montré que 87% des familles ayant bénéficié de ces ateliers pensent
que la stimulation apporte un mieux être aux malades. Cette étude a également permis de mettre
en avant l’intérêt du travail de groupe qui, toujours selon les familles, permet de dédramatiser la
maladie. Enfin, ces ateliers favoriseraient la re-socialisation et le sentiment d’appartenance à un
groupe.
La perte de la mémoire n’est pas une fatalité : elle ne fait pas partie du vieillissement
normal. Quand elle survient, interrogez le médecin.
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