VIèmes Journées annuelles de la Société Française de Myologie
AFM/ EB/TNB/12-12-08
Lors du bilan d’inclusion, la composition corporelle était très perturbée (rapport MG/MM
1,11). Un an après le début des corticostéroïdes, une amélioration était notée (rapport
MG/MM 0,78), alors que l’IMC passait de 18,12 à 20,04 kg.m-2. La MM totale augmentait
significativement après un an de traitement.
Chez les garçons non traités, l’IMC restait stable à 2 ans d’intervalle, mais le rapport MG/MM
s’aggravait. Leur MM totale n’augmentait pas.
Observatoire français des corticoïdes
Une étude de suivi des patients atteints de dystrophie musculaire de Duchenne traités par
corticothérapie est en cours, en France. En dehors de l’évaluation de l’efficacité et de la
tolérance de la Prednisone, l’objectif est aussi d’identifier des facteurs pronostiques de la
réponse au traitement et de la survenue des effets secondaires.
Les critères d’inclusion dans l’étude sont un diagnostic de dystrophie musculaire de
Duchenne confirmé par la biopsie musculaire et/ou la biologie moléculaire, une
corticothérapie administrée selon un protocole défini par un groupe d’experts français, soit
Prednisone à la dose de 0,75 mg/kg/jour pendant les six premiers mois puis 0,75 mg/kg tous
les deux jours. Les critères d’évaluation concernent la fonction motrice (testing musculaire,
MFM), la fonction respiratoire (capacité vitale couchée/assise et sniff test), la fonction
cardiaque (écho ou scintigraphie), les déformations orthopédiques (scoliose), la survenue
d’une cataracte ou de fractures, la densité osseuse (ostéodensitométrie), l’état nutritionnel, le
stade pubertaire, la biologie, la qualité de vie et les changements de comportement.
Treize centres (consultations pluridisciplinaires MNM) ont participé et 96 enfants ont été
inclus. L’âge moyen des enfants est de 11 ans à l’inclusion. Parmi eux, 48 ont conservé la
marche (âge : 6 à 13 ans) et 48 l’ont perdue (âge : 6 à 27 ans). Après traitement, un léger
décalage vers le haut de la MFM est observé ainsi qu’une légère amélioration de la capacité
vitale assise.
Etat nutrtionnel de l'enfant MNM : évaluation et prise en charge
La dénutrition, fréquente chez les enfants porteurs de maladies neuromusculaires aggrave
l’évolution naturelle de la maladie. Elle doit être, plus rapidement, prise en compte dans la
stratégie thérapeutique globale (nécessité de mettre en place un protocole de dépistage et de
prise en charge préventive).
Une étude rétrospective, incluant 76 enfants suivis pour une maladie neuromusculaire, a été
menée dans le centre de référence du CHU de Nice (septembre 1987 à avril 2008). L’objectif
était l’évaluation (selon les critères de Gomez) de l’état nutritionnel. Ont ainsi été étudiés les
facteurs alimentaires, respiratoires et orthopédiques pouvant être liés à l’état nutritionnel et
leur âge d’apparition. La qualité et l’efficacité de la prise en charge nutritionnelle ont été
évaluées chez les patients dénutris.
Cinquante trois pour cent des enfants étaient dénutris. Le taux de dénutrition était
significativement corrélé à l’anorexie et aux infections respiratoires. L’âge d’apparition de la
dénutrition était significativement corrélé à l’âge d’apparition d’une dysphagie, d’un
allongement du temps des repas, des décompensations respiratoires et de l’aggravation de
l’EFR. 38% des patients dénutris ont bénéficié d’une prise en charge nutritionnelle qui s’est
avérée efficace chez seulement 23% d’entre eux.
Maladies neuromusculaires : développement des Banques de Données