
Projet dyscalculie / La Course aux Nombres 
 
Il s’agit d’un projet qui prend place au sein d’un programme de recherche mené depuis 
plusieurs années par notre équipe hospitalière en collaboration avec le CNRS, sur l’effet 
d’entraînements intensifs chez les enfants souffrant de troubles spécifiques d’apprentissage. 
Notre effort a porté ces dernières années sur le traitement de la composante phonologique 
chez les enfants dyslexiques. En effet, bien qu’il fût reconnu que cette composante, cruciale 
pour l’apprentissage de la lecture, faisait défaut aux enfants en difficulté de lecture, il restait 
des doutes sur la meilleure façon de l’exercer chez ces enfants. Nos travaux au cours de ces 
dernières années ont démontré de manière formelle l’utilité d’un tel entraînement quotidien 
(ou quasi-quotidien), réalisé dans des conditions très précises, dans un environnement 
spécialisé (cabinet d’orthophonie), mais également dans certaines conditions au domicile 
même de l’enfant. Nous avons en particulier  pu prouver qu’un rythme de 5 sessions de 20 
minutes par semaines, durant deux périodes de 4 à 6 semaines, réalise un compromis optimal 
entre efficacité et faisabilité (en raison du caractère répétitif pouvant altérer la compliance des 
enfants au traitement). Des examens de l’activité électrique du cerveau (potentiels évoqués) 
ont permis de prouver la réalité neurobiologique des améliorations constatées. 
Si on admet que 5 à 8 % des enfants souffrent de dyslexie, en tant que trouble spécifique de 
l’acquisition de la lecture, près de 30% d’entre eux souffrent également de dyscalculie, un 
trouble distinct mais dont les liens avec la dyslexie sont mal connus. 
Au cours de nos dernières études, nous avons réalisé que certains enfants dyslexiques, pas 
nécessairement ceux que l’on appelle dyscalculiques, ont également des difficultés dans une 
tâche de manipulation de la distance numérique, ce que l’on appelle l’effet de distance. Il 
s’agit d’une épreuve très simple permettant d’évaluer la capacité à apprécier de manière 
immédiate et intuitive la distance entre deux nombres de la même dizaine. Cette difficulté que 
nous avons pu attribuer à une stratégie atypique dans la réalisation de la tâche (l’enfant ayant 
des difficultés à accéder à la représentation mentale de la quantité), laisse penser qu’un 
traitement spécifique comportant précisément des exercices quotidiens ou plurihebdomadaires 
visant à entraîner cette aptitude cognitive pourrait améliorer ce déficit observé chez les 
dyslexiques et peut-être aussi le déficit dans le raisonnement mathématique des 
dyscalculiques. Il est également possible qu’un tel exercice puisse bénéficier aux enfants ne 
manifestant pas de difficulté évidente dans ce domaine. 
Nous proposons d’utiliser un logiciel interactif de traitement de la dyscalculie, « la Course 
aux Nombres », logiciel disponible en libre accès sur Internet, et que ses auteurs, de l’équipe 
de neurologie de la Salpêtrière à Paris, ont conçu spécifiquement autour du concept de 
représentation mentale des quantités. En répliquant le design expérimental déjà utilisé dans 
nos études sur la phonologie, nous pensons nous mettre dans les conditions optimales pour 
prouver scientifiquement l’utilité d’une telle démarche. 
Pour ce faire, 40 enfants de CE1 indemnes de toute difficulté d’apprentissage (pris en charge 
dans une école de la région de Fréjus) et 30 enfants dyslexiques (et éventuellement 
dyscalculiques), recrutés au sein des classes spéciales du département des Bouches du Rhône 
(« CLIS-DYS » de Marseille, Aix et Salon) recevront deux périodes d’entraînement de 4 
semaines, séparées d’une pause de 2 semaines (vacances de février), à l’aide de « La Course 
au Nombres », deux à trois fois par semaine à  raison de sessions de 30 minutes. Une moitié 
des enfants reçoit l’entraînement lors des 4 premières semaines et réalisent des exercice à 
visée visuo-spatiale et attentionnelle au cours des 4 semaines suivantes. Les enfants restants 
reçoivent le régime inverse, selon un protocole dit AB/BA. Tous les enfants auront reçu un 
premier bilan, incluant un test informatisé d’appréciation de la distance numérique, avec en 
sus :