I- Relation entre cerveau et pensée : approche historico-épistémologique.
On retrouve sur des crânes humains vieux de plus de 7000 ans des traces de
trépanation. Celle-ci est une opération consistant à perforer le crâne d’une personne de son
vivant qui en survivait d’ailleurs. Nos ancêtres connaissaient bien le cerveau mais on ne sait
pas si c’était des rîtes magiques ou si c’était pour enlever des maux de têtes.
Dans la Grèce antique, sur certains papyrus, on parle de cerveau (ex : Cas 22 : « Si tu
examines un homme ayant la tempe enfoncée... lorsque tu l’appelles, il ne répond pas, il a
perdu l’usage de la parole »). Durant les cérémonies d’embaumement, les organes du défunt
sont conservés dans des jarres pour la vie de l’au-delà.
1- Approche historico-épistémologique.
1. 1 - Pensée immatérielle.
1. 1. 1 - De l’Antiquité à la Renaissance.
Tout au long de l’histoire, on repère une importance du cœur à la place du cerveau
dans l’étude de la pensée. A l’époque de l’antiquité, les médecins et philosophes parlent de
l’importance du cœur qui est source de vie (car il est chaud, il bat et on peut relier ses
battements à des émotions). Le cœur est dit source de pensée, d’intelligence et d’émotion :
cette théorie a été faite par Aristote (384 - 322 avant J. C.) et se nomme le cardio-centrisme.
Une autre théorie développé par Hippocrate (460 - 340 avant J. C.), Platon (427 - 347
avant J. C.), Hérophile (331 - 250 avant J. C.) et Galien (130 - 200 après J. C.) est plus
focalisée sur le cerveau : c’est le cérébrocentrisme. Le cerveau a longtemps été considéré
comme froid (donc sans aucune source de vie), puis, au fur et à mesure de l’histoire, il
prendra une place centrale dans la pensée. Celle-ci est, d’après les gens de cette époque, soit
située au niveau du cœur soit au niveau du cerveau : elle permet d’engendrer les
comportements d’autrui. La pensée est immatérielle et est appelée de différentes manières tout
au long de l’histoire :
Psyché , Esprit , Ame
Pneuma, Esprit Animal VITALISME
Fluide Nerveux
Ce courant de pensée s’appelle le Vitalisme.
Démocrite (460 - 370 avant J. C.), lui, est opposé à la théorie du vitalisme et élabore
ainsi la théorie de l’atomisme : c’est une théorie des atomes qui se veut d’expliquer l’homme
sans faire intervenir la pensée (« La pensée et l’être sont une seule et même chose »
Parménide). Les atomistes sont très penchés sur des théories matérielles : on redécouvrira ce
matérialisme bien plus tard lorsque les gens de la renaissance réétudieront les travaux des
anciens.
Galien (130 - 200 après J. C.) va établir sa théorie ventriculaire localisée sur le
cerveau, on y voit d’ailleurs des reprises de cette théorie sur différentes gravures (Ex :
gravure de Rusconibus 1520) qui essaient de la vérifier. Pour connaître les emplacements des
différents ventricules cérébraux, la dissection était interdite sur l’être humain donc elle a été
faite sur des animaux. Ainsi on a put se rendre compte qu’à chacun des ventricules s’associe
une fonction de la pensée. Ces ventricules sont au nombre de trois :
Ventricule antérieur : domaine de l’imagination.
Ventricule central : domaine de la connaissance et de la pensée pure.
Ventricule postérieur : domaine de la mémoire.
Ces pensées perdureront du moyen-âge jusqu’à la renaissance.