TES 2012-2013 Chap4 Cohésion sociale et transformations 2
G. Paoletti, « Les études sur Durkheim en France à l’occasion des centenaires de ses ouvrages : état de
la question », L’Année sociologique, n°1, vol 49, 1999.
Le développement de la solidarité organique engendre-t-elle la disparition de la solidarité
mécanique ?
Recherchez des exemples de solidarité mécanique dans notre société.
13- Les déficiences dans le processus d’intégration : l’anomie
Document 3
« Anomie. Ce mot est forgé par Jean-Marie Guyau en 1885./…/ Emile Durkheim s’approprie
ce concept dans De la division du travail social (1893) mais en le chargeant d’un sens
négatif : « nous croyons au contraire que l’anomie est la négation de toute morale ».
Durkheim y voit une des « formes pathologiques » de la division du travail : « si elle ne
produit pas la solidarité, c’est que les relations des organes ne sont pas réglementés, c’est
qu’elles sont dans un état d’anomie ». Depuis cette date, anomie rime avec anarchie, absence
de règle ou de régulation.
Pourtant, le concept a connu d’autres développements. D’abord Durkheim l’a repris en 1897
dans Le Suicide. L’anomie y devient un des types de suicide ainsi qu’une caractéristique des
dangers de l’évolution des sociétés modernes. Face à l’affirmation des individus et de leurs
désirs par définition illimités, la société doit donner des bornes et des objectifs.
Laurent Mucchielli, « Anomie », dans : Serge Paugam (sous la direction de), Les 100 mots de
la sociologie, Que sais-je ?, PUF, 2010, p 46.
La division du travail crée-t-elle toujours du lien social ?
Dans une perspective durkheimienne, la concurrence entre salarié est-elle souhaitable ?
Expliquez le passage souligné.
2/ L’effritement de la cohésion sociale
21- Le monde du travail
Document 4
« On observe une décollectivisation généralisée des formes d’organisation du travail et de
structuration des carrières professionnelles qui se manifeste principalement à deux niveaux :
- sur le plan technique de la division du travail d’abord s’impose ce que l’on traduit
généralement par une exigence de flexibilité /…/. La production est de moins en moins
réalisée au travers de longues chaînes d’opérations stéréotypées opérées par des collectifs de
travailleurs interchangeables. L’individualisation des tâches à accomplir exige une
responsabilisation de l’opérateur, une adaptabilité permanente, une capacité de se recycler
pour faire face aux changements. Le travailleur acquiert ainsi une certaine marge
d’indépendance. /…/ mais il ne peut plus compter sur les solidarités collectives qui ont
constitué une part essentielle de la culture ouvrière. L’individualisation des tâches met en
concurrence les travailleurs, y compris s’ils ont le même niveau de qualification./…/
- cette exigence de mobilité se traduit sur le plan des carrières professionnelles qui deviennent
discontinues, au lieu d’être programmée de manière stable /…/ces trajectoires
professionnelles à haut risque sont la conséquence du caractère profondément ambigu de cette
dynamique d’individualisation qui domine actuellement le monde du travail : elle libère
effectivement les individus des contraintes collectives qui pouvaient être très pesantes, /…/
mais elle les laisse souvent isolées, démunis des protections qu’ils tiraient de leur appartenance
à des groupes. Elle agit ainsi comme un puissant facteur de décohésion sociale. »
Robert Castel, « La cohésion sociale », dans : « Pascal Combemale (sous la direction de), Les
Grandes question économiques et sociales, La Découverte, 2009, p 244-245.
Recensez les transformations dans l’organisation du travail.
Quelles sont les conséquences sur les liens sociaux et la cohésion sociale ?