DURKHEIM et 
l’analyse du lien 
social
 
Selon le Dictionnaire des sciences économiques et sociales 
(Edition Belin), le lien social se définit comme « l’ensemble des 
liens qui se tissent entre les individus des groupes qui les 
intègrent, socialisent et forgent leur identité » 
I. L’analyse durkheimienne 
!"
Les solidarités 
Le lien social ou solidarité sociale a évolué dans le temps. On 
distingue la solidarité mécanique de la solidarité organique. 
La solidarité mécanique 
Selon Durkheim, ce type de solidarité se rencontre dans des 
sociétés qu’il qualifie de traditionnelles. Au sein des ces 
sociétés, règnent des règles strictes et les individus s’effacent 
au profit de la collectivité (comme la parenté). Ce type de 
solidarité se trouve dans ce que Tönnies appelle la 
Gemeinschaft ou communauté. 
La solidarité organique 
Chez Durkheim existe une forme d’évolutionnisme en ce sens 
où de la société traditionnelle on passe à la société moderne. 
La solidarité organique se caractérise par une société 
individualiste laquelle permet à l’individu de se forger une 
personnalité autonome. 
!"
Fondements et rupture du lien social 
Fondements 
Au sein des sociétés traditionnelles, le lien social prend 
appuie sur le groupe, le développement de la population mais 
aussi sur leur capacité à communiquer et à interagir. En 
définitive, l’intégration passe par le groupe. 
 
Dans les sociétés plus complexes, le fondement de la 
solidarité repose sur la division du travail. Cette division 
permet aux individus de se spécialiser tout en restant 
interdépendants. Elle repose essentiellement sur la taille du 
groupe ; plus il est important plus les individus se doivent de 
tisser des liens entre eux. Cependant, l’intégration, compte tenu 
de l’importance du groupe, n’est pas directe ; elle passe par 
des institutions intermédiaires comme l’école. 
La rupture du lien social 
Toutefois, Durkheim constate un dysfonctionnement qu’il 
nomme anomie.  
L’anomie désigne la perte de repères qui régissent les individus 
dans leur comportement. Autrement dit, les actions ne sont plus 
réglées par des normes claires, l’individu ne sait plus si le 
comportement qu’il adopte est conforme. 
Pour Durkheim, il existe deux types d’anomie à même de 
rompre le lien social. 
• L’anomie au travail 
Dans ce cas, il s’agit d’un dérèglement de la solidarité 
organique laquelle repose sur la division du travail. 
Concrètement, cela se traduit par une déficience de règles 
propres à fixer une tâche à chaque ouvrier. Ainsi, si les cadres 
et les ouvriers ne parviennent pas à définir leurs place et rôle 
respectifs, naîtront des tensions qui pourront conduire à une 
situation anomique. 
• L’anomie chez l’individu 
A travers son étude sur Le Suicide (1897), Durkheim met en 
avant l’anomie qui peut toucher les individus. Ces situations 
interviennent alors que les passions individuelles ne sont 
plus conformes aux règles du groupe. 
Par exemple, l’évolution du marché du travail peut conduire à 
des situations d’anomie. En effet, la situation de chômeur ne 
permet pas à l’individu de s’intégrer dans la société. 
 
II.  Quels prolongements pour l’analyse 
durkheimienne ? 
L’analyse de Durkheim a connu des développements tant au 
niveau de la nature et des formes du lien social qu’au niveau 
de la crise de l’intégration. 
!"
Nature et formes du lien social 
L’évolution de nos sociétés a conduit à renouveler l’analyse du 
lien social. 
A l’heure actuelle, le lien social se manifeste sous la forme du 
lien marchand lequel prend naissance à travers les échanges 
marchands et du lien démocratique impulsé par l’Etat grâce à 
sa politique de redistribution des richesses (Etat-providence) en 
plus du lien communautaire qui se tisse traditionnellement au 
sein du groupe. 
!"
La crise du lien social 
Du fait des bouleversements économiques et sociaux issu de la 
période des « Trente Glorieuses », les institutions 
intermédiaires et par nature intégrative ne jouent plus leur rôle. 
Ainsi, la Famille, avec le nombre croissant de divorces et la 
baisse du nombre de mariage, associé à une baisse de la 
natalité ne permet pas la socialisation initiale des enfants. 
Le travail, quant à lui, compte tenu de la situation délicate suite 
aux chocs pétroliers, génère de plus en plus d’exclusion via le 
chômage massif. Ce chômage extrait, dans un premier temps, 
le chômeur de son groupe professionnel, réduisant ses 
contacts avec autrui et ainsi il s’engouffre dans un cercle 
vicieux le conduisant à rompre tout lien social. 
 
 
 
 
 
 
 
MemoPage.com SA © / 2006 / Auteur :Sébastien KNOCKAERT