I.A.2. Modèle mécanique
Initié par Mac Bain et Hopkins (1925), il suppode que l'adhésion résulte essentiellement
d'un ancrage mécanique des matériaux mis en contact. Le mécanisme mis en jeu est lié
à la pénétration de la colle dans les porosités et les aspérités des substrats, ce qui
permet de constituer de nombreux points d'ancrage après solidification de l'adhésif. Si la
liaison mécanique contribue à accroître l'adhésion par l'augmentation de l'aire de
contact effective, elle peut également être un handicap. En effet, il est nécessaire que la
colle mouille parfaitement les surfaces afin de ne pas piéger de bulles d'air dans les
porosités, ce qui induirait des concentrations de contraintes et fragiliserait le joint. Une
rugosité trop importante peut elle aussi être source de bulles d'air: il existe donc une
rugosité optimale des substrats à assembler.
Cette théorie trouve des applications essentiellement dans les collages de matériaux
poreux (pièces en bois, en papier, en tissus).
I.A.5. Modèle thermodynamique - Notion de mouillage
Mis au point par Sharpe et Schonhorn (1963), ce modèle met l'accent sur le mouillage
du substrat par la colle. En effet, les colles étant mises en oeuvre à l'état liquide dans la
plupart des cas, il semble nécessaire de considérer leur étalement sur la surface de
contact. Le phénomène de mouillage traduit l'aptitude de l'adhésif à créer des liaisons
de Van der Waals (interaction de faible intensité entre atomes, molécules, ou une
molécule et un cristal) ou des liaisons de type acide-base (liaisons "hydrogène") avec le
substrat. Selon le modèle, l'adhésion s'expliquerait donc par l'existence de ces forces de
liaisons physiques.
Ces liaisons ont un champ d’action de l’ordre des distances intermoléculaires. De ce fait,
pour qu’elles s’établissent, il est nécessaire de créer un bon contact entre les deux
surfaces. Elles sont faibles et non dirigée, et par conséquent, ce modèle ne suffit pas
pour expliquer la résistance à la rupture et la durabilité des assemblages collés.
I.A.3. Modèle électrostatique
Il fut développé par Deryagin et Krotova (1948), après l'observation d'émissions
d'électrons rapides lors de la fracture d'un cristal ou de la rupture d'un contact, puis fut
repris par Skinner (1953).
Lors du contact entre deux matériaux de propriétés électriques différentes, les
hétérogénéités chimiques et les défauts de surface aboutissent à la formation de
charges électrostatiques. Le système colle/substrat est alors assimilé à un condensateur
plan dont les armatures seraient les deux couches électriques formées au contact des
deux surfaces.
I.A.4. Modèle de la diffusion/interdiffusion
Proposée par Voyustkii (1949), cette théorie s'applique essentiellement aux
assemblages de polymères compatibles (c’est-à-dire lorsque au moins un monomère
est soluble dans l’autre monomère). Dans cette théorie, l’adhésion résulte de