DEFINITION : adhésif structural = assemblage de résistance

DEFINITION : adhésif structural = assemblage de résistance équivalente à celle des
materiaux assembles.
Réalisation de l’assemblage : les théories de l’adhésion
Le collage permet d'assembler deux substrats par l'intermédiaire d'un tiers corps, qui est
le plus souvent un adhésif polymère. Pour que l'assemblage soit performant et durable,
il est nécessaire d'obtenir un niveau d'adhésion satisfaisant entre adhérent et adhéré.
Cette condition implique une bonne compréhension des mécanismes qui sont à l'origine
du phénomène d'adhésion. La réalisation d'un collage consiste à mettre en contact des
surfaces imparfaites et à établir des liaisons physiques ou chimiques entre ces surfaces
par le biais de l'adhésif. Il existe de nombreuses théories relevant de la physico-chimie,
de la tribologie et d'autres disciplines, qui rendent compte de ces interactions entre
adhérent et adhéré. Cependant, aucune de ces théories ne permet d'expliquer à elle
seule le phénomène d'adhésion, car celui-ci résulte de la superposition de nombreux
mécanismes élémentaires que nous allons maintenant présenter.
I.A.1. Modèle de la liaison chimique
La liaison à l’interface colle/substrat peut être réalisée au cours d’une réaction chimique.
Ce sont alors des liaisons covalentes ou ioniques qui se forment. Il existe deux
procédés de formation possible :
par réaction directe entre l'adhésif et le substrat; c'est par exemple le cas entre une
résine époxyde et la couche d'oxyde superficielle d'un métal (figure de gauche).
par l'intermédiaire d'un agent de couplage, c'est-à-dire d'une molécule compatible à
la fois avec la colle et avec le substrat. C'est généralement la technique utilisée pour
obtenir une bonne adhésion entre une matrice époxyde et des fibres de verre dans les
matériaux composites (figure de droite).
I.A.2. Modèle mécanique
Initié par Mac Bain et Hopkins (1925), il suppode que l'adhésion résulte essentiellement
d'un ancrage mécanique des matériaux mis en contact. Le mécanisme mis en jeu est lié
à la pénétration de la colle dans les porosités et les aspérités des substrats, ce qui
permet de constituer de nombreux points d'ancrage après solidification de l'adhésif. Si la
liaison canique contribue à accroître l'adhésion par l'augmentation de l'aire de
contact effective, elle peut également être un handicap. En effet, il est nécessaire que la
colle mouille parfaitement les surfaces afin de ne pas piéger de bulles d'air dans les
porosités, ce qui induirait des concentrations de contraintes et fragiliserait le joint. Une
rugosité trop importante peut elle aussi être source de bulles d'air: il existe donc une
rugosité optimale des substrats à assembler.
Cette théorie trouve des applications essentiellement dans les collages de matériaux
poreux (pièces en bois, en papier, en tissus).
I.A.5. Modèle thermodynamique - Notion de mouillage
Mis au point par Sharpe et Schonhorn (1963), ce modèle met l'accent sur le mouillage
du substrat par la colle. En effet, les colles étant mises en oeuvre à l'état liquide dans la
plupart des cas, il semble nécessaire de considérer leur étalement sur la surface de
contact. Le phénomène de mouillage traduit l'aptitude de l'adhésif à créer des liaisons
de Van der Waals (interaction de faible intensité entre atomes, molécules, ou une
molécule et un cristal) ou des liaisons de type acide-base (liaisons "hydrogène") avec le
substrat. Selon le modèle, l'adhésion s'expliquerait donc par l'existence de ces forces de
liaisons physiques.
Ces liaisons ont un champ d’action de l’ordre des distances intermoléculaires. De ce fait,
pour qu’elles s’établissent, il est nécessaire de créer un bon contact entre les deux
surfaces. Elles sont faibles et non dirigée, et par conséquent, ce modèle ne suffit pas
pour expliquer la résistance à la rupture et la durabilité des assemblages collés.
I.A.3. Modèle électrostatique
Il fut développé par Deryagin et Krotova (1948), après l'observation d'émissions
d'électrons rapides lors de la fracture d'un cristal ou de la rupture d'un contact, puis fut
repris par Skinner (1953).
Lors du contact entre deux matériaux de propriétés électriques différentes, les
hétérogénéités chimiques et les défauts de surface aboutissent à la formation de
charges électrostatiques. Le système colle/substrat est alors assimilé à un condensateur
plan dont les armatures seraient les deux couches électriques formées au contact des
deux surfaces.
I.A.4. Modèle de la diffusion/interdiffusion
Proposée par Voyustkii (1949), cette théorie s'applique essentiellement aux
assemblages de polymères compatibles (c’est-à-dire lorsque au moins un monomère
est soluble dans l’autre monomère). Dans cette théorie, l’adhésion résulte de
l’interdiffusion des molécules ou des chaînes d’un des prépolymères dans l’autre, selon
un mécanisme, appelé reptation, qui sera décrit plus tard par De Gennes (1971).
L’interface entre les deux matériaux disparaît au profit d’une interphase, dont les
propriétés physico-chimiques varient continûment, depuis les propriétés du premier
matériau jusqu'à celles du second. Cette interdiffusion est également présente dans le
cas des thermoplastiques, sous le nom d'auto-soudage.
I.A.6. Modèle des couches de faible cohésion
Il s'agit plus ici d'une théorie de la rupture des interfaces que d'un modèle d'adhésion.
Dans le cas d'une forte cohésion de l'assemblage, la rupture n'a généralement pas lieu
à l'interface, mais dans une couche voisine. Bikerman postule donc dans les années
soixante l'existence d'une interphase d'épaisseur finie entre les deux matériaux. Cette
couche de faible cohésion, due à la présence d'imperfections provenant de la mise en
oeuvre (bulles d'air,…) et à la discontinuité entre les phases, constitue une zone de
transition et présente des gradients de propriétés et de structure. Cette théorie permet
de se placer à une échelle très fine car elle décrit l'interface en termes d'interactions
moléculaires.
I.A.7. Modèle du facteur dissipatif
Ce modèle fait intervenir la notion de rupture de l'interface et s'attache à calculer
l'adhérence de l'assemblage collé [19]. Pour une fissure se propageant à l'interface d'un
joint adhésif, l'énergie de rupture G est définie par la relation : G (IA-7) c'est-à-
dire par le produit de l'énergie de surface et du facteur de dissipation irréversible en
volume (qui est lié aux pertes visqueuses dans le cas des polymères). Le phénomène
de dissipation est amplifié par "l'effet ventouse", produit par de minuscules bulles d'air
piégées au sein de l'adhésif, qui a émis en évidence par Leibler [20] récemment. Il
permet de mieux comprendre pourquoi l'énergie nécessaire pour décoller un
assemblage est largement supérieure à l'énergie des forces de liaisons attractives entre
molécules.
Décomposition du processus d’adhésion suivant les principaux mécanismes
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