L’IRM montre des lésions non visibles sur le scanner (œdème, zones hypoxiques) et explore non
seulement le cerveau mais aussi la moelle.
Outre les séquences habituelles en pondération T1 et T2, d’autres applications de l’IRM sont
également indispensables :
- l’imagerie de susceptibilité magnétique pour détecter des petits saignements récents ou
anciens (dépôts d’hémosidérine) ;
- l’imagerie de diffusion pour détecter un œdème cytotoxique indiquant la présence de
lésions anoxo-ischémiques parenchymateuses.
Le syndrome de Silverman
Appelé aussi syndrome des enfants battus ou traumatismes non accidentels, il correspond par
définition à la présence de fractures multiples d’âges différents. Il concerne surtout de jeunes
enfants, âgés de moins de 2 ans.
Le diagnostic repose donc sur les radiographies du squelette, qui doivent explorer la totalité du
squelette, être d’excellente qualité et effectuées sur des clichés séparés, par des incidences dédiées
à chaque segment de membre. Les lésions les plus caractéristiques sont les fractures arrachements
métaphysaires (partie de l’os située entre l’extrémité et son milieu, jouant un rôle important dans sa
croissance), les fractures des arcs postérieurs de côtes, certaines fractures du crâne….
Le scanner cérébral est systématique. En effet, les lésions cérébrales constituent la principale cause
de morbidité et de mortalité chez l’enfant de moins de 2 ans victime de sévices.
L’échographie abdominale est plus largement pratiquée chez ces jeunes enfants à la recherche des
lésions viscérales. Au moindre doute, un scanner abdominal est réalisé.
Avant 2 ans, le bilan systématique devant toute suspicion de maltraitance doit comprendre des
radiographies du squelette, une imagerie cérébrale et une échographie abdominale.
D’autres examens peuvent être nécessaires si le bilan squelettique initial est douteux :
La scintigraphie osseuse, qui peut mettre en évidence des fractures infra-radiologiques,
notamment au niveau des côtes. Elle est surtout utile en cas de doute diagnostique après un
premier bilan squelettique, viscéral et cérébral.
La réalisation de nouvelles radiographies du squelette entier à 10-15 jours d’intervalle, à la
recherche de fractures en voie de consolidation, passées inaperçues initialement (on peut
observer des réactions osseuses à type de cal ou d’appositions périostées).
Dès lors que le diagnostic de maltraitance est évoqué, l’hospitalisation est nécessaire pour protéger
l’enfant.
Les informations obtenues à partir des examens radiologiques permettent d’établir le certificat
descriptif nécessaire au signalement. Le radiologue a donc un rôle majeur dans la prise en charge de
ces enfants : il doit déterminer avec pertinence les examens radiologiques nécessaires et avoir une
interprétation minutieuse des résultats pour ne pas méconnaître une fracture et/ou une lésion
cérébrale non accidentelles.
La datation exacte des lésions squelettiques et/ou encéphaliques est impossible, que ce soit avec le
scanner, l’IRM ou les radiographies. Elle est, de plus, inutile au moment du diagnostic, le point le plus
important étant la présence de lésions d’âges différents, situées dans des localisations diverses. Ces
lésions d’âges différents indiquent des violences répétitives et un risque très élevé de récidives
nécessitant de protéger l’enfant immédiatement.