Êtes-vous en faveur d’une augmentation du nombre de permis de chasse aux
cerfs de Virginie?
Texte 1 :
L'histoire commence en 1895 au moment où Henri Menier, un richissime chocolatier français, use de sa
fortune pour devenir propriétaire de l'île d'Anticosti. À seule fin de satisfaire ses lubies de chasseur, il
décide de transformer son île en eldorado de la chasse.
En 1896, un an après avoir fait l'acquisition d'Anticosti, le riche propriétaire fait relâcher 220 cerfs sur son
île. Contre toute attente, la population de cervidés connaît une croissance spectaculaire. Quelque 60 ans
plus tard, on en dénombre près de 100 000 et en 2001, plus de 125 000.
Le paradis du cerf de Virginie
En moins d'un siècle, les cerfs de Virginie se sont imposés comme les maîtres d'Anticosti. Et ce qui devait
être le royaume de la chasse est rapidement devenu le paradis des cerfs. L'île d'Anticosti, c'est 7943 km2 de
territoire où cet animal est exempt de prédateur et de compétiteur. Il y possède presque toutes les ressources
alimentaires et, au bout du compte, il y rencontre très peu de chasseurs.
En outre, les hivers plus courts et moins rigoureux des dernières années allongent la période de croissance
des plantes. Pour les cerfs, le réchauffement climatique signifie plus de nourriture et moins d'efforts.
Normalement, les déplacements dans la neige sont une cause importante de mortalité chez l'espèce.
Des animaux sauvages mais bien élevés
En plus d'être nombreux, les cerfs ont un appétit dévorant. Et ils ont appris à finir leur assiette. Les cerfs
broutent la plante au complet : racine, feuilles, tige... tout y passe. Ces habitudes alimentaires ont
d'importantes répercussions sur l'écosystème et sur les autres populations animales.
Les ours noirs, par exemple, étaient assez nombreux pour attirer les adeptes de chasse sur l'île il y a
cinquante ans à peine. Aujourd'hui, cet animal a disparu. Un seul ours a été repéré depuis les dix dernières
années. Les cerfs leur ont coupé l'herbe sous le pied en broutant tous les arbustes à petits fruits. Ils ont
également englouti les arbrisseaux compris entre 30 cm et deux mètres.
La démographie galopante de l'espèce est inquiétante. Elle représente une menace pour la flore, la faune et
les cerfs eux-mêmes. À trop forte densité, ils risquent de ravager leur habitat et de causer leur propre déclin.
Source : http://www1.radio-
canada.ca/actualite/semaine_verte/imageMilleMot.aspx?idDocument=31940&idItemMenu=50
Texte 2 :
Pendant des années, la chasse a eu mauvaise presse. Encore aujourd'hui, ses opposants l'accusent de
menacer la survie de certaines espèces.
Pourtant, le gibier se reproduit abondamment. Selon des spécialistes, les bêtes sauvages sont beaucoup plus
menacées par la destruction de leur habitat que par la chasse. Dans certains cas, la chasse est même
devenue un outil de gestion essentiel.
C'est pour ralentir la croissance rapide des populations d'oies que le gouvernement fédéral a rouvert la
chasse printanière à l'oie des neiges en 1999. Depuis, les agriculteurs, qui étaient au départ assez réticents à
laisser les chasseurs pratiquer leur activité sur leurs terres agricoles, sont de plus en plus nombreux à en
permettre l'accès.
Environnement Canada estime que les dommages causés à l'agriculture par les oies blanches en période
migratoire génèrent des pertes annuelles de 750 000 $. Ainsi, depuis qu'ils ont constaté l'ampleur des dégâts
occasionnés par les oies des neiges, plusieurs agriculteurs ont changé leur fusil d'épaule!
Ailleurs, ce sont les chevreuils qui donnent du fil à retorde aux agriculteurs. En Estrie, le broutage du cerf,
d'octobre à mai, génère une baisse de production de 14 % de la récolte de foin l'année suivante.
Apparemment, ces bêtes gourmandes ne sont jamais rassasiées. Plantations d'arbres, vergers, jardins,
plates-bandes, tourbières, tout y passe. L'appétit insatiable du chevreuil menace notamment la diversité
végétale de l'île d'Anticosti. Les surfaces dépourvues de couvert végétal se multiplient en raison de
l'importante densité de cerfs sur le territoire.
Manifestement, la croissance démographique fulgurante de certaines espèces est devenue problématique. Et
il n'y a pas que les agriculteurs qui en souffrent. Chaque année, au Québec, il se produit 7000 accidents
routiers impliquant la grande faune.
Malheureusement, l'augmentation du gibier est devenue l'alibi de nombreux braconniers. Or, le fait que la
ressource se porte bien ne signifie pas pour autant qu'il faille en abuser. Cette année encore, les agents de
protection de la faune ont eu affaire à plusieurs brigands.
Une question d'équilibre
Les quotas de chasse sont établis de manière à préserver l'équilibre des populations fauniques. Le gros
gibier est d'abord recensé, au moyen d'inventaires aériens par exemple. Ensuite, les biologistes dressent un
bilan des populations en fonction de leur densité, de leur capacité de reproduction et des caractéristiques du
territoire. Quant au petit gibier, généralement très prolifique, les quotas sont plus aléatoires. Si, en certains
cas, la société de la faune et des parcs du Québec procède par essai-erreur, la plupart du temps elle arrive à
rajuster le tir rapidement.
Sources texte 2 : http://www1.radio-
canada.ca/actualite/semaine_verte/imageMilleMot.aspx?idDocument=28554&idItemMenu=50
Feuille de l’enseignant
Reportage vidéo : Hivers cléments, impact sur les chevreuils (mars 2007)
http://www.radio-
canada.ca/actualite/v2/decouverte/niveau2_liste88_200703.shtml#
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