Texte 2 :
Pendant des années, la chasse a eu mauvaise presse. Encore aujourd'hui, ses opposants l'accusent de
menacer la survie de certaines espèces.
Pourtant, le gibier se reproduit abondamment. Selon des spécialistes, les bêtes sauvages sont beaucoup plus
menacées par la destruction de leur habitat que par la chasse. Dans certains cas, la chasse est même
devenue un outil de gestion essentiel.
C'est pour ralentir la croissance rapide des populations d'oies que le gouvernement fédéral a rouvert la
chasse printanière à l'oie des neiges en 1999. Depuis, les agriculteurs, qui étaient au départ assez réticents à
laisser les chasseurs pratiquer leur activité sur leurs terres agricoles, sont de plus en plus nombreux à en
permettre l'accès.
Environnement Canada estime que les dommages causés à l'agriculture par les oies blanches en période
migratoire génèrent des pertes annuelles de 750 000 $. Ainsi, depuis qu'ils ont constaté l'ampleur des dégâts
occasionnés par les oies des neiges, plusieurs agriculteurs ont changé leur fusil d'épaule!
Ailleurs, ce sont les chevreuils qui donnent du fil à retorde aux agriculteurs. En Estrie, le broutage du cerf,
d'octobre à mai, génère une baisse de production de 14 % de la récolte de foin l'année suivante.
Apparemment, ces bêtes gourmandes ne sont jamais rassasiées. Plantations d'arbres, vergers, jardins,
plates-bandes, tourbières, tout y passe. L'appétit insatiable du chevreuil menace notamment la diversité
végétale de l'île d'Anticosti. Les surfaces dépourvues de couvert végétal se multiplient en raison de
l'importante densité de cerfs sur le territoire.
Manifestement, la croissance démographique fulgurante de certaines espèces est devenue problématique. Et
il n'y a pas que les agriculteurs qui en souffrent. Chaque année, au Québec, il se produit 7000 accidents
routiers impliquant la grande faune.
Malheureusement, l'augmentation du gibier est devenue l'alibi de nombreux braconniers. Or, le fait que la
ressource se porte bien ne signifie pas pour autant qu'il faille en abuser. Cette année encore, les agents de
protection de la faune ont eu affaire à plusieurs brigands.
Une question d'équilibre
Les quotas de chasse sont établis de manière à préserver l'équilibre des populations fauniques. Le gros
gibier est d'abord recensé, au moyen d'inventaires aériens par exemple. Ensuite, les biologistes dressent un
bilan des populations en fonction de leur densité, de leur capacité de reproduction et des caractéristiques du
territoire. Quant au petit gibier, généralement très prolifique, les quotas sont plus aléatoires. Si, en certains
cas, la société de la faune et des parcs du Québec procède par essai-erreur, la plupart du temps elle arrive à
rajuster le tir rapidement.
Sources texte 2 : http://www1.radio-
canada.ca/actualite/semaine_verte/imageMilleMot.aspx?idDocument=28554&idItemMenu=50