Au XVIIIe siècle : associationnisme, qui explique les comportements complexes par
l'association de représentations, sensations ou images, et localisationisme, qui lie une fonction
à une localisation. Sont à la base de la neuropsychologie.
Les zones d'association ne sont pas amodales, mais polymodales.
Au XIXe, le caractère multidisciplinaire de le NP se profile, en même temps que sa rigueur
scientifique.
Les "faiseurs de diagramme". Astucieux et finalement féconds. Mais ils vont rapidement
tourner en rond, entre le sujet réel et le diagramme : ils créent leurs modèles à partir des
sujets, tout en expliquant les caractéristiques de leur sujets à partir de ces modèles, sans réelle
possibilité de vérification. De plus, limités à la méthode anatomo-clinique, ils leur arrivera de
forcer les explications de manière un peu artificielle, et d'aboutir à des résultats incohérents.
C'est l'ouverture à d'autres champs scientifiques (neuro-anatomie, physiologie,
psychophysique, neurologie...) qui permettra de rompre la circularité en permettant la
convergence de données complémentaires.
Shallice appelle cette période la "jeunesse rococo de la neuropsychologie".
Broca, Lichteim (1er diagramme de flux en 1885), Liepman (apraxies), Lissauer (agnosies),
Wernicke, et des cliniciens à double appartenance, soutiennent à la fois l'hypothèse de
localisation des fonctions élémentaires, et celle de la formation des facultés complexes par
association de centres.
Ils étaient convaincus du fait que les fonctions émergent du cerveau.
La complexité du cerveau peut sembler poser problème. Le nombre de combinaisons
neuronales possibles s'élève à 10e^(1 suivi de 1milliard de zéro) ! Or une telle évolution n'est
pas a priori nécessaire.
La position qui dit que "l'ensemble de notre vie est contenu à l'intérieur de notre cerveau" n'est
pas nécessairement matérialiste.
Le principal outil utilisé pour l'étude de patients cérébro-lésés présentant des troubles des
fonctions mentales supérieures fut la méthode anatomo-clinique :
1) observation d'un trouble et description précise.
2) Examen post-mortem.
3) Comparaison avec cerveaux sains et lésés (similaires ou différents).
4) Conclusions sur les liens entre localisations et fonctions.
Au XXe siècle, la première révolution est l'introduction de la psychométrie :
Mesure des phénomènes psychiques, par l'utilisation de méthodes expérimentales,
standardisées et étalonnées (batteries de tests).
Le premier est du à Binet et Simon, sur demande du ministère de l'instruction publique, et
servait au départ à repérer les enfants qui bénéficieraient d'un enseignement spécial.
Ce test ne deviendra célèbre qu'après 1916, date de sa traduction par Stanford.
En 1940, Hebb applique pour la première fois des tests d'intelligence à des patients cérébro-
lésés. Les patients frontaux réussissent normalement, ce qui renverse une certitude de
l'époque.
Chez l'homme, les lobes frontaux représentent 1/3 de la taille du cerveau, et les HC dans leur
ensemble, 80 %.