Feuillet de liaison du réseau des professionnels de la santé mentale Feuillet de liaison du réseau des professionnels de la santé mentale N°1 Partage d’outils d’évaluation Feuillet de liaison du réseau des professionnels de la santé mentale Préambule « Le réseau des professionnels de la santé mentale » a été créé dans le cadre de la rechercheaction interuniversitaire sur les jeunes à hauts potentiels commanditée par la Communauté française de Belgique. Il a pour objectif principal de permettre des échanges de pratiques et de réflexions entre professionnels autour de la thématique du haut potentiel. Ces rencontres offrent la possibilité à chacun d’apporter un éclairage particulier en fonction de son expérience et de son lieu d’ancrage professionnel. Certaines journées sont consacrées à l’apport théorique et pratique de professionnels extérieurs au réseau. Le feuillet de liaison a pour visée de retracer et d’illustrer le travail mené avec les participants du réseau. Il a également pour objectif de donner une visibilité aux actions menées. Si vous souhaitez être tenu au courant des différentes rencontres organisées, vous pouvez contacter Madame Isabelle Goldschmidt ([email protected]). Les feuillets de liaisons ainsi que d’autres documents sont également disponibles sur le site : www.enseignement.be/jhp . Feuillet de liaison du réseau des professionnels de la santé mentale Introduction Ce premier feuillet retrace les apports de la rencontre du 10 février 2009. Cette réunion a eu pour objectif de présenter les outils utilisés par l’équipe du réseau interuniversitaire. Outre les échelles d’intelligence de Weschler, de nombreux outils sont à notre disposition afin de nous permettre de mieux connaître les jeunes dans leur globalité et de pouvoir les aider en fonction de leur spécificité. La deuxième partie de la journée a été consacrée à une présentation de l’échelle d’intelligence Wechsler ( WISC-IV) par Madame Maria Pereira-Fradin, Maître de conférences en Psychologie Différentielle à l’Institut de Psychologie de l’Université René Descartes. Ses principaux enseignements portent sur les enfants à haut potentiel, les théories de l’intelligence, la psychologie cognitive et la méthodologie de construction des questionnaires et échelles. Ses principaux thèmes de recherche sont (1) l’hétérogénéité des profils de performance aux tests d’intelligence chez les enfants à haut potentiel ; (2) les facteurs de développement du haut potentiel en musique et les facteurs de réussite des apprentissages ; (3) Les stratégies cognitives des enfants à haut potentiel (cf : http://www.enfants-haut-potentiel.com/spip.php?article3) Feuillet de liaison du réseau des professionnels de la santé mentale Première intervention : Utilisation d’outils complémentaires au WISC IV, par l’équipe de recherche interuniversitaire Au niveau cognitif o Test de créativité (EPOC). Il s’agit d’un test de créativité divergente et convergente. La passation dure environ 1h30. Il a été mis au point par l’équipe de Paris V et sera disponible à la vente prochainement. o Test des figures imbriquées de Witkin : Cet outil permet de tester la pensée divergente et convergente. Il a été créé par l’école de Palo-Alto. Dans une première phase, le psychologue demande à la personne de regarder une forme complexe, ensuite il la cache. Dans la phase suivante, le psychologue montre une forme simple et il la cache par après. Dans une troisième phase, le psychologue demande à la personne évaluée de retrouver la forme simple dans la forme complexe. Ce test permet de voir dans quelle mesure l'individu peut se décentrer de la globalité pour retrouver la forme simple. Il permet également de repérer les personnes indépendantes du champ qui peuvent envisager les choses en prenant du recul, (subissent-elles la forme ou entrent-elles dedans ?), leur image d'ellesmêmes étant plus individualisées. Ce test est intéressant afin de voir si la personne est capable de se remettre en question ou pas, en se décentrant. Il peut également être pertinent pour des suites thérapeutiques. o Questionnaire des intelligences multiples : test investiguant les huit types d’intelligences (selon la théorie d’Howard Gardner). verbo-linguistique, logico-mathématique, visuo-spatiale, musicale-rythmique, corporelle-kinesthésique, interpersonnelle, intrapersonnelle, naturaliste C’est un questionnaire, créé par l’équipe du DET à Namur, pour enfants, adolescents et adultes. Les personnes lisent une affirmation (par exemple : « je réfléchis à des choses de la vie comme la naissance, la mort, le futur,…) pour laquelle ils évaluent s'ils sont d'accord ou non sur une échelle de Lickert (1 à 4). Ce questionnaire permet de voir les Feuillet de liaison du réseau des professionnels de la santé mentale domaines dans lesquels le jeune est investi ou non. Ce test peut également être passé par les parents (pour eux-mêmes ou par rapport à leur enfant). Il montre la vision que l'enfant porte sur lui-même. Ce questionnaire reflète donc un regard subjectif. A ce jour, ne disposant pas encore d'étalonnage, le test n’a pas de valeur statistique, il reste, néanmoins, un très bon outil clinique. Remarque : lorsque les enfants sont trop jeunes, il est important de savoir s'ils ont rempli ce questionnaire seuls ou avec leur parents. Au niveau du comportement o ASEBA (Achenbach, T.M, Rescorla, L. A. 2001). Il s’agit d’une évaluation du comportement pour les jeunes de 6 à 18 ans, sous trois formes : Un questionnaire pour les parents, Un auto questionnaire pour les jeunes à partir de 11 ans, Un questionnaire pour l'enseignant. Ce test permet l’évaluation de huit comportements: anxiété-dépression retrait-dépression, plaintes somatiques Problèmes sociaux problèmes de la pensée (pensées parasites, tics...) Difficultés d'attention/concentration comportement agressif / de rejet des règles et des autres autres problèmes / Ce test ne permet pas de poser un diagnostic mais permet de comparer les réponses enfantparents-enseignant. Les réponses obtenues sont comptabilisées et les notes obtenues sont comparées à des normes. Un mémoire a été réalisé sur cet outil: les résultats montrent qu’il n’y pas plus de problèmes de comportement ou d’anxiété chez les jeunes à hauts potentiels que chez les jeunes toutvenants. Les parents d'enfants à hauts potentiels ont même tendance à surévaluer les troubles du comportement de leurs enfants. o CONNERS (Conners’ Rating Scale-Revised, www.mhs.com) : Ce questionnaire est destiné aux parents et aux enseignants. Il permet d’objectiver ou non des signes d’hyperactivité souvent lié au jeune à hauts potentiels. Les différents items font référence à des comportements d'opposition, d'hyperactivité, de faible estime de soi, de difficultés attentionnelles, de haut niveau d’anxiété, qui sont les principales composantes du déficit attentionnel.Au niveau psychoaffectif Feuillet de liaison du réseau des professionnels de la santé mentale o Questionnaire des cinq traits pour enfants de 8 à 18 ans, le BFQ-C de Barbaranelli . Il s’agit d’avoir un aperçu de la personnalité (65 items avec échelle de Lickert allant de 1 à 5). Il y 13 items par état : Extraversion/énergie (qualités d'enthousiasme, confiance en soi, etc.) Agréabilité (sensibilité aux autres) Conscience (confiance, obéissance et méticulosité) Instabilité émotionnelle (colère, mécontentement, dépression, anxiété) Ouverture et intellectualité (ouverture à la culture à la créativité) Une version enseignant et une version parents existent également. o Tests projectifs: le CAT, le Patte noire et le TAT : Ces tests nous permettent d’investiguer le fonctionnement affectif du jeune. Les résultats obtenus sont toujours à remettre en perspective le comportement lors de toutes les passations aux autres tests d’évaluation et avec les résultats obtenus. o Dessin de famille : Il permet de voir les difficultés relationnelles. Il permet également de situer l'enfant dans son enfance. o Questionnaire des besoins de J.-P. Pourtois, H. Desmet, C. Dierkens, N. Nisolle Auto-questionnaire pour enfants et pour adultes. Ce questionnaire donne des informations très utiles pour comprendre où se situent les « besoins » du jeune et donc où il est nécessaire d’apporter des modifications pour améliorer son bien être. o Tests d'intelligence émotionnelle (Trait Emotional Intelligence Questionnaire: TEIQue-LF): test destiné surtout à des adolescents: Il permet de voir la façon dont l'adolescent régule ses émotions en 15 sous-échelles : F 1 : Bien-être Humeur positive Optimisme Estime de soi F 2 : Contrôle de soi Régulation émotionnelle Maîtrise de l'impulsivité Gestion du stress Feuillet de liaison du réseau des professionnels de la santé mentale F 3 : Emotionnalité Perception émotionnelle Expression émotionnelle Empathie Compétences relationnelles F 4 : Sociabilité Compétences sociales Régulation des émotions d'autrui Assertivité Les deux sous-échelles suivantes n'appartiennent pas à un facteur en particulier. Elles interviennent directement dans le calcul du score total. Adaptabilité Motivation intrinsèque Ce test n’est pas encore publié, mais des informations complémentaires peuvent être obtenues sur le site www.teique.be. o Évaluation des troubles de l’anxiété et dépression. Ce questionnaire provient du livre intitulé « échelle et questions de l'évaluation des enfants et adolescents ». Ed Masson 2008 Martine Bouvard. o STAIC de Spielberger : Basée sur la même théorie que la STAI, le State-Trait Anxiety Inventory for Children (STAIC) fait la distinction entre une prédisposition à l’anxiété (comportement enraciné dans la personnalité) et de l’anxiété comme un état émotionnel éphémère. L'instrument se compose de deux échelles de20 points. La mesure est facile à lire et il peut être administré oralement aux plus jeunes. o RCADS de Chorpita : Il évalue l’anxiété de séparation et la dépression en 47 items. o CDI de Beck : Le CDI est une adaptation du Beck Depression Inventory (BDI). Cet instrument sert à évaluer la symptomatologie dépressive dans ses divers aspects, tels que le sentiment de tristesse, la capacité à prendre du plaisir, l'efficacité scolaire ou les relations interpersonnelles. Il peut être utilisé auprès d'enfants de 7 à 17 ans. L'échelle comprend 27 items. À chaque item correspondent trois phrases adaptées au vocabulaire de l'enfant et qui décrivent, en intensité croissante, une manifestation dépressive. L'enfant doit choisir la manifestation qui correspond le mieux à son état Feuillet de liaison du réseau des professionnels de la santé mentale depuis les quinze derniers jours. Le score total est calculé par la somme de tous les items; il va de 0 à 54. Plus la note est élevée, plus l'état est pathologique. Feuillet de liaison du réseau des professionnels de la santé mentale Deuxième intervention : Le WISC IV pour les enfants à hauts potentiels par Maria Pereira-Fradin Maria Pereira-Fradin est Maître de Conférences à l’Université Paris Descartes, Institut de Psychologie Membre de l’équipe : Cognition et Différenciation au cours de la Vie Echelles de Wechsler et concepts de l’intelligence : Le QI a été un peu abandonné au profit de l'étude de processus cognitifs plus fondamentaux, mais lorsque l'on parle de haut potentiel, il apparaît comme indispensable. C'est le critère le plus répandu pour l'identification, aussi bien dans la recherche que dans la pratique. L’inventaire de la situation fait apparaître que le WISC est le principal test permettant d'identifier le HP. Dans la recherche, ces échelles sont de moins en moins incontournables car leur temps de passation est très long. De plus, la conception du HP ainsi que la définition de l'intelligence ont évolué: Des mesures plus multidimensionnelles (intelligences multiples de Gardner...) sont de plus en plus utilisées. En France, les échelles de Wechsler sont encore largement utilisées. Le critère d’identification du HP est variable selon les études : Soit le QI global en une seule note est retenu soit les QI verbal et/ou performance sont utilisés. Et il y a aussi la question du seuil qui pose toujours problème (Selon les études, le seuil d’identification du HP se situe entre 120 à 140). Toutefois, la majorité s'accorde sur la valeur à 130. Cependant, dans les derniers articles américains, le seuil des enfants à HP est fixé à 120-125. En principe, ce qui définit le seuil est l'écart type par rapport à la moyenne (moyenne + 2 écart-types = 130). Or si cet étalonnage est construit correctement, il n'y a pas de raison pour que la valeur 130 ne soit plus valable. Mais dans la réalité, les enfants déjà identifiés ont obtenu des scores allant de 120 à 130. En Belgique, le critère de 130 est maintenu. L’intelligence se définit comme « la capacité complexe ou globale de l’individu d’agir dans un but déterminé, de penser rationnellement et d’avoir des rapports efficaces avec l’environnement » (Weschler, 1944). Feuillet de liaison du réseau des professionnels de la santé mentale Les échelles athéoriques, qui ne reposent pas sur une conception de l'intelligence, partent d’une perspective de situations différentes où ceux qui réussissent le mieux sont les plus adaptés, les plus intelligents. Au niveau de l'interprétation, on se limite au classement de l'individu par rapport à une même classe d'âge. Le WISC IV est apparue en 2002 aux USA et en 2005 en Europe francophone. Il y a quelques changements par rapport au WISC précédent : disparition de l’échelle verbale, disparition de l’échelle de performance et la mise en évidence des indices factoriels (ICP, IRP, IVT, IMT = QIT). Ces changements résultent du fait que, dans les anciennes versions, il y avait des problèmes lorsque l'on voulait dégager la structure factorielle. L'échelle verbale était peu homogène ainsi que l'échelle performance. Les tests verbaux mesuraient les acquisitions et les apprentissages, ce qui posait des problèmes lors du recrutement des soldats immigrés et peu instruits. Il fallait donc des épreuves dans lesquelles la maîtrise verbale n'intervenait pas. L'autre source de modification vient du fait que la conception de l'intelligence a évolué. Carroll décrit l'intelligence en structures hiérarchiques : c'est une synthèse des théories développées. Le développement en neuropsychologie et psychologie cognitive sur la mémoire de travail montre qu’il existe un lien positif fort entre la capacité de raisonnement et la mémoire de travail. L'échelle performance, remplacée par l’indice de raisonnement perceptif, a été réduite et rendue plus homogène, cohérente (matériel visuel). Le QI total est une note de synthèse mais il vaut mieux interpréter le profil des différents indices. Le QI total, bien que non satisfaisant, est cependant encore pris comme référence pour le diagnostic, l’orientation scolaire,... Il est courant chez les enfants à HP d'avoir un profil hétérogène au WISC . Cela peut être compréhensible si l'on considère que l'intelligence est une somme de processus qui peuvent être indépendants et se développer différemment. Le QI n'est qu'un indice et doit être intégré dans un bilan avec d'autres mesures. Il y a finalement peu de choses communes aux deux versions WISC III et IV. Le K-ABC (test basé sur une théorie cognitive de l'intelligence et récemment remis à jour) était beaucoup plus utilisé que les échelles de Wechsler. Ceci peut expliquer également le changement de la WISC III à la WISC IV. Notons également l’importance de l’effet Flynn qui montre le vieillissement des tests et la nécessité de les réactualiser régulièrement. L’effet apparaît massif sur certains outils (mesure du facteur g, matrices de Raven par exemple). La mesure de l'effet Flynn sur le WISC (population américaine) a montré que sur 13 ans, la différence moyenne entre le Feuillet de liaison du réseau des professionnels de la santé mentale WISC III et le WISC IV était de 2,5 points. C’est pourquoi, le WISC III étant devenu obsolète, un enfant ne peut plus être testé avec cet instrument. Que mesure le WISC IV? L'indice de compréhension verbale mesure le facteur verbal (qui peut se décomposer en facteurs spécifiques). Cet indice est très satisfaisant d'un point de vue psychométrique, il a un bon coefficient de fidélité (test/re-test). La variable est donc stable dans le temps. C’est un bon prédicteur de la réussite scolaire. Cet indice mesure l'intelligence cristallisée (apprentissage, acquisition). Il est donc extrêmement sensible aux différences sociales. Il est dès lors important de tenir compte du milieu dans lequel vit l’enfant lorsque l’on évalue cet indice. L'indice de raisonnement perceptif a également un bon coefficient de fidélité. Le processus de base concerne le raisonnement, basé sur du matériel perceptif. Cet indice contient également une composante verbale, puisque qu’une tâche non verbale peut être résolue d'une manière verbale. Par exemple, l’épreuve d’Identification de Concepts, qui concerne la catégorisation, comporte une composante verbale, car le codage sémantique est sollicité, mais le support est imagé et la réponse ne demande pas une réponse verbale. Mémoire de travail : Cet indice est subdivisé en 2 épreuves et est basé sur le modèle de Baddeley (1986). La mémoire de travail est composée d’un administrateur central qui gère les informations. Il est alimenté par les entrées sensorielles (visuelles / auditives) qui sont des sous-systèmes esclaves. La boucle phonologique permet l’entrée des informations auditives et le calepin visuo-spatial permet l’entrée des informations visuelles. Le WISC IV ne mesure que la mémoire avec des entrées auditives et non visuelles. Vitesse de traitement : C’est l’indice le moins stable, il est souvent l’indice le plus faible chez les enfants à hauts potentiels. Est-ce que la vitesse de traitement fait partie de l’intelligence ou non ? C’est un débat qui est toujours d’actualité. Les qualités psychométriques du WISC IV Le WISC-IV est peu discriminant pour les sujets extrêmes en termes de sensibilité. Il manque de sensibilité pour les enfants très jeunes, ainsi que pour les enfants à très hauts potentiels (il est alors conseillé d’utiliser la version adulte WAIS pour les jeunes adultes). Il montre, par contre, de très bons coefficients de fidélité et de validité. Feuillet de liaison du réseau des professionnels de la santé mentale Il est important de considérer les observations cliniques lors de l'interprétation des scores. Lorsque nous remettons nos conclusions aux parents de jeunes qui sont venus pour une identification de haute potentialité et que leur profil met en évidence une grande hétérogénéité des résultats, potentialités », plutôt que nous parlons, alors, en termes de « zones de hautes d’avoir un profil global à hauts potentiels. Cela permet de prendre en compte tous les niveaux qui constituent le profil du jeune sans en nier l’un ou l’autre aspect. En effet, les processus sont de nature différente, et certains peuvent être plus ou moins développés que d’autres. Le milieu socioéconomique, la perception, la représentation du haut potentiel,…Beaucoup d’éléments sont à prendre en compte lors de l'identification du haut potentiel et la remise des résultats. Les profils d'enfants à hauts potentiels sans trouble des apprentissages sont très différents les uns des autres. L’analyse en scatters est une façon de caractériser l'enfant en comparant l’enfant par rapport à ses propres performances. Ceci permet de voir les points forts et faibles de l'enfant, épreuve par épreuve (voir Grégoire, 2009). Procédure d'identification La question de l'identification renvoie toujours à la conception de l'intelligence : Quelle théorie sous-jacente de l’intelligence utilisons-nous lorsque nous identifions un jeune à hauts potentiels ? Une théorie unidimensionnelle, multidimensionnelle, cognitiviste (théorie triarchique, Steinberg),… Le modèle de Gagné (2004) postule qu’il y a, au départ, un potentiel, un don qui peut se transformer en talent. Pour cela, il faut des catalyseurs (environnementaux, intra personnels, hasard...) qui interviennent dans une configuration particulière et l’interaction entre ces catalyseurs et le hasard peut conduire à l’expression du don et devenir le talent. C’est une conception très sociale des hauts potentiels, qui va au-delà des capacités cognitives au-dessus de la moyenne. Il existe donc des variables qui permettent l'éclosion du don en talent. Le point positif de cette théorie est que l’on prend en compte l’individu dans sa globalité. Feuillet de liaison du réseau des professionnels de la santé mentale Le modèle des trois anneaux de Renzulli :. Aptitudes Créativité Implication Le haut potentiel résulterait de l’interaction d’un haut niveau de compétence dans trois variables : aptitudes intellectuelles, implication et engagement dans la tâche, créativité. Il se situerait donc à l’intersection des trois cercles. Théorie multidimensionnelle de l'intelligence, d'après Sternberg (1985, 1997). D’après celui-ci, l'intelligence est la capacité de s'adapter à l'environnement, de le modifier. L’idée principale est que l'individu doit interagir avec son environnement. Pour cet auteur, l'intelligence comporte 3 parties distinctes: intelligence analytique (processus cognitifs, méta-composantes...) intelligence pratique : capacité à acquérir et à développer des connaissances et savoirfaire sans apprentissage explicite. Exemple : maîtrise des codes sociaux, adaptation à l'environnement, adaptation du comportement en fonction du statut de la personne que l'on a en face de soi,... intelligence créative: capacité à produire des réponses nouvelles, originales lorsque l'on est dans une situation qui le nécessite. Ceci implique que l'individu soit capable de générer des réponses et d'inhiber les réponses qui ne sont pas adaptées. Cette théorie accorde aussi de l’importance aux facteurs contextuels : milieu socio-économique, niveau d'éducation... La procédure développée par le service de l’Université Paris V se base sur une procédure développée par Sternberg, aux USA. La procédure d'identification DTM développée par l'équipe de Sternberg a permis une étude interculturelle d'identification d'enfants à hauts potentiels en musique entre le France, la Russie et les Etats-Unis. Trois aspects majeurs ont été étudiés : l'intelligence, les tests de personnalité et les tests de créativité. Feuillet de liaison du réseau des professionnels de la santé mentale Questionnaires utilisés lors de cette étude: Test de créativité (Torrance) Questionnaire de personnalité: profil d'auto-perception (Harter). Ce test mesure le sentiment de compétence personnelle, l’idée que le sujet a de lui-même sur ses compétences physiques et athlétiques, sur ses capacités scolaires, sur son estime de soi, sur son apparence physique,... Questionnaire de motivation Facteurs de succès potentiels : Ce questionnaire permet d’identifier l’opinion que le sujet a sur différents facteurs potentiellement liés au succès. L'Adjective Check List de Gough : Le sujet choisit un adjectif en fonction de ce qui le définit. Questionnaire de styles de pensée: prise en compte du mode de fonctionnement de l'individu: style législatif : personne qui aime créer ses propres règles, qui n'aime pas qu'on lui impose des règles de travail, des procédures => anticonformisme. style exécutif : personne qui aime qu'on lui propose un cadre de travail, qui est très adaptée à toute situation d'apprentissages pour lequel la créativité n'est pas obligatoire. style judiciaire: personne qui est toujours dans l'envie de comprendre ce qu'on lui demande, qui a besoin de s'approprier les méthodes. Questionnaire de vie scolaire STAT (Sternberg Triachic Abilities Test) : Ce questionnaire contient neuf épreuves qui servent de cadre pour générer des épreuves d'intelligence. Le contenu de ces épreuves peut être verbal, quantitatif et numéral. Lorsque ces épreuves sont mises en lien avec les 3 parties de l’intelligence, cela donne neuf combinaisons possibles. ✔ Résultats obtenus : Les outils récents ne sont pas pertinents pour identifier les enfants à HP, il faudrait inventer des outils spécifiques. La majorité des sujets de l’étude montre un style de pensée soit législatif, soit judiciaire. Feuillet de liaison du réseau des professionnels de la santé mentale Les résultats les plus importants sont dans l'auto-perception et l'identification des facteurs de succès : les sujets à hauts potentiels montrent un très bon décryptage de leurs propres capacités par rapport aux critères de réussite de l'environnement. Les styles de pensée sont des caractéristiques cognitives stables à placer sur un continuum : il y a toujours un style dominant qui va caractériser un individu. Les styles peuvent évoluer s'il y a modification du contexte par une action extérieure (psychothérapie, modification de l'environnement...) Il est important d’évaluer la personnalité d’un individu lorsque l’on veut décrire son intelligence.