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positif ou négatif des investisseurs individuels aux Etat-Unis a atteint un pic de pessimisme
jamais observé depuis la création de cette enquête hebdomadaire, avec un pourcentage record
de plus de 70% de personnes interrogées qui étaient pessimistes, contre seulement 18%
d’optimistes sur les perspectives d’évolution des marchés pour les mois à venir, ce
pourcentage ayant été atteint début mars. Immanquablement, dès lors que nous avons pris
connaissance de ce sondage, nous est venu à l’esprit qu’en mars 2000, un sondage similaire
fait par CNN et mentionné par le présentateur Lou Dobbs faisait état que les investisseurs US
s’attendaient à un return moyen de leurs investissements en bourse d’au moins 30% par an
pendant les 5 prochaines années !
Donc, pendant les deux premiers mois de cette année, jusqu’au 9 mars, avec l’avalanche
quotidienne de mauvaises nouvelles sur le front économique, a-t-on pu constater que l’indice
Eurostoxx 50 E avait baissé de -32 % ( !) entre le 6 janvier et le 9 mars, aux Etats-Unis,
l’indice S&P 500 a enfoncé tous les supports pour chuter dans le même laps de temps
d’environ -29%. Rien ne pouvait donc arrêter cette marche inéluctable vers l’abîme.
Et pourtant là encore, il y a eu un précédent similaire, puisqu’entre début 2003 et le 12 mars
2003, l’Eurostoxx 50 avait baissé d’environ -27%. Mais lorsque nous évoquions le passé
pour remettre dans leur contexte les événements récents, on nous répondait invariablement :
« This time is different » !. Face à cette remarque, nous nous référons tout aussi
invariablement à la phrase de l’historien Marcel Bloch : « L’incompréhension du présent naît
fatalement de l’ignorance du passé. ».
La messe était donc dite : plus rien ne pouvait arrêter la chute des bourses et l’effondrement
de l’économie mondiale !... la chute de Stalingrad était inéluctable, comme le pensèrent alors
les généraux de la Wehrmacht.
Et pourtant : de-ci, delà, quelques timides bourgeons semblaient émerger de cet hiver d’un
bear market destructeur. Voilà que les statistiques de ventes au détail aux US ont montré
qu’en janvier, la consommation des ménages a été révisée à la hausse de +1,8% vs. 1%
auparavant, en février, celle-ci n’a reculé que de -0,1% vs. -0,50% attendus. Les ventes
d’écrans LCD ont progressé fortement en février 2009 et les professionnels s’attendent à une
hausse supplémentaire des ventes en mars. En France et encore plus en Allemagne, grâce à la
généreuse « Abwrackprämie » de 2.500 € du gouvernement Merkel, il y a eu une « ruée » sur
les concessions automobiles en janvier et février. De même, tout à coup, les banques
responsables de leur propre ruine, par la voie de leurs CEO, se mettaient à déclarer que les
résultats de T1 2009 allaient être positifs, comparables même à leur niveau de T1 2007 pour
Citigroup, dixit son PDG. Les CEO de Bank of America et JP Morgan ne furent pas en reste
pour exprimer le même optimisme. Warren Buffett a confirmé leurs propos en estimant que
les institutions financières, où il détient des participations importantes, comme US Bancorp et
Wells Fargo seront fortement bénéficiaires d’ici trois à cinq ans.
Le président de la Fed, Mr Bernanke, fortement critiqué de toutes parts, a déclaré
« timidement » qu’il estimait que l’économie américaine pourrait redémarrer fin 2009 ou en
2010, mais évidemment, aucun des docteurs « Doom and Gloom » n’accordait le moindre
crédit à ses déclarations. Et pourtant : le plan tant décrié du secrétaire au Trésor, Mr Geithner