OUEST France Jeudi 26 mai 2016
Le temps partagé, un service gagnant-gagnant
Le groupement d’employeurs mayennais emploie 45 salariés, mis à disposition d’entreprises. Une réponse aux besoins de
flexibilité des entreprises et de sécurité des personnes recrutées.
Pourquoi ? Comment ? C’est quoi le Gem 53 ?
C’est le groupement d’employeurs mayennais. Il rassemble, depuis 2009, les deux groupements d’employeurs qui
avaient été créés respectivement en 2001 dans le NordMayenne et en 2005, à Laval. « C’est un centre de compétences
qui appartiennent aux entreprises », précise Hervé Maugeais, président du Gem 53.
À quoi sert-il ?
Le Gem a pour objectif de « permettre aux entreprises d’accéder à des compétences qu’elles ne pourraient pas se payer à
temps plein ». Ce n’est ni plus, ni moins que de la mise à disposition de personnel dans plusieurs entreprises. Employés
par le groupement, ces salariés partagent leur temps de travail au sein de plusieurs sociétés.
Comment cela fonctionne-t-il concrètement ?
Pour bénéficier des services du groupement, il faut que l’entreprise y adhère. Elles sont 85 à ce jour, essentiellement
des très petites entreprises, même si certaines sont plus importantes (TDV, Tul…). Le salarié, lui, est embauché en
CDI, dans différents domaines mais sur des « fonctions supports » : administration, ressources humaines, assistance
commerciale, informatique…
En quoi le temps partagé est-il intéressant pour l’entreprise ?
Parce qu’il permet à des entreprises qui ont un besoin régulier, mais non permanent, de bénéficier de compétences. «
Une entreprise comme la nôtre n’est pas dans une logique de recherche, explique Frédéric Devineau, directeur de Kéolis
qui gère les Tul (Transports urbains lavallois). Pour autant, plutôt que de faire appel à des CDD, on a eu l’idée de se
tourner vers les groupements d’employeurs. Deux conducteurs, mis à disposition chez d’autres transporteurs, viennent
travailler chez nous durant les congés d’été du personnel, lors des vacances scolaires et l’été. »
Quels sont les avantages pour le salarié ?
Le temps partagé offre une sécurité de l’emploi au salarié, puisqu’il est sous contrat à durée indéterminée. Cela lui
permet aussi de rester habiter sur son territoire. Et même à terme d’être embauché au sein d’une des entreprises dans
laquelle il intervient. « Depuis 2001, on a créé plus de 110 emplois », souligne Hervé Maugeais, avec une légitime
satisfaction. En moyenne, les 45 salariés du Gem (dont 25 à temps plein) travaillent pour deux ou trois entreprises en
moyenne. Standardiste, Émilie Rébillard intervient dans deux sociétés. « Auparavant animatrice en centre de loisirs, j’ai
toujours été habituée à avoir du temps partagé, indique la jeune femme. Cela permet de varier les missions et d’avoir une
sécurité de l’emploi. Et ça se passe très bien. » Comme tous les employés de Gem, elle est considérée comme une
salariée de l’entreprise dans laquelle elle travaille. La différence, c’est que son bulletin de paie est édité par le Gem.
Comment se porte le Gem ?
Plutôt bien. Le groupement a été labellisé, il y a un mois, pour sa responsabilité sociétale. Il a réalisé, l’an dernier, un
million d’euros de chiffre d’affaires pour 41 000 heures de mises à disposition. Il envisage, aujourd’hui, de créer une
structure d’employeurs pour offrir cette même mutualisation aux associations et collectivités du secteur non marchand.
Nicolas EMERIAU.
Gem 53,
tél. 02 43 53 01 38.