I. Les opérations de change

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I. Les opérations de change
A. La convertibilité des monnaies
L’internationalisation des échanges et la Division Internationale du Travail
(DIT) ont accentué l'importance et le rôle des opérations de change. Lorsqu’un agent
achète à l'étranger, il faut que la monnaie du débiteur soit convertie en celle du
créancier (et inversement). Cette convertibilité est appelée taux de change ou
cours de change. Ce taux se fixe sur le marché des changes qui assure la
confrontation de l'offre et de la demande de monnaies étrangères contre de la
monnaie nationale.
La convertibilité en devises est générale lorsqu'elle concerne :
1. Les transactions courantes : achats à l'étranger de biens et services
2. Les opérations en capital : ex: emprunts, transferts de fonds...
On dit que la convertibilité est limitée lorsqu'elle est assurée pour les
transactions courantes mais pas pour les opérations en capital.
De la même façon, elle est générale ou interne lorsque résident et non
résident peuvent librement convertir de la monnaie nationale en monnaie étrangère
(Ex : France) et limitée ou externe lorsque seuls les non résidents peuvent convertir
la monnaie nationale en monnaie étrangère.(Ex : URSS à une époque)
La cotation des changes entre les différentes monnaies peut se faire à
l’incertain (nombre d’unités monétaires nationales traduites en une unité étrangère
Ex : 0.85 euros = 1 dollars) ou au certain. (Nombre d’unités monétaire étrangères
traduites en une unité monétaire nationale. Ex : 1,25 dollar = 1 euro)
B. Le marché des changes
Le marché des changes est le lieu de rencontre de l'offre et de la demande de
devises. Les principaux intervenants sont les banques commerciales et centrales. Le
marché des changes comprend le change manuel et le change scriptural.
Le change manuel porte sur les billets, les chèques de voyage et concerne
les touristes et voyageurs.
Le change scriptural se traduit par des jeux d'écritures sur les banques
nationales et étrangères qui leur servent de correspondant. Ce type de change
représente de loin la part la plus importante du marché des changes. Ses taux sont
d'ailleurs plus faibles que ceux du marché des changes manuel.
On distingue deux types d'opérations sur le marché du change scriptural :
-
les opérations au comptant (achat et vente de devises dans un délai
maximum de 2 jours ouvrables, à partir de la signature du contrat)
-
les opérations à terme (achat et vente dès la conclusion du contrat mais la
date du règlement et la livraison des devises peut varier dans un délai qui peut
varier de 1 mois à 1 an)
Attention : la monnaie de facturation…
A l'inverse, la monnaie de règlement détermine qui aura la charge matérielle
de l'opération de change. (L’acheteur si c’est la monnaie du vendeur, le vendeur, si
c’est la monnaie de l’acheteur)
Certains investisseurs spéculent sur les fluctuations des monnaies en
achetant et vendant au bon moment pour gagner de l’argent. Parfois, la puissance
des spéculateurs peut faire vaciller certaines monnaies fragiles.
II. Les systèmes de taux de change
A. Taux de change fixes
C’est le cas de l’Eurosystème…
Les autorités monétaires (BCE) déterminent un taux fixe, une parité, qui a été
établie par rapport à un étalon de référence. (Ex : Or) Le taux fixe favorise la
stabilité du commerce.
Les accords de Bretton-Woods en 1944 déterminent un système de taux fixe
par rapport à l'étalon or ou encore en terme de dollars (35 $ l'once d'or).
Chaque pays doit déclarer sa parité par rapport à cet étalon. Chaque monnaie
étant définie par une unité commune est de fait déterminée par rapport aux autres
monnaies. Dans ce système, les banques interviennent pour maintenir les cours à
ce taux voire très proche dans le cadre de marges de fluctuations de part et
d'autre de la parité. Ces accords définissent une marge de fluctuation de 1% de
part et d'autre.
La parité d'une monnaie peut être modifiée dans le cadre d'une dévaluation ou
d'une réévaluation.
La dévaluation consiste à diminuer la valeur de la monnaie nationale par
rapport à l'étalon de référence. Ex : Le franc qui pèse 0,180 g d'or avant le 8 août
1969 n'en pèse plus que 0,160 le lendemain après la dévaluation. Il faut davantage
de monnaie nationale pour obtenir de la monnaie étrangère. La dévaluation permet
en théorie :
de renforcer les exportations (produits nationaux moins chers à l’étranger)
et de diminuer les importations. Celles ci étant plus chères, cela décourage
les français d’importer. Elle peut également favoriser l'entrée de devises et freiner la
fuite des capitaux car la monnaie est moins chère donc plus attractive. (Lorsque la
confiance dans le pays concerné demeure.)
La réévaluation est le contraire. La valeur de la monnaie augmente par
rapport à l'étalon. Réduction de l'excédent de la balance des paiements car les
exportations sont plus chères et les importations moins chères. Entrée des capitaux
étrangers plus onéreuse et placement des capitaux nationaux plus avantageux à
l'étranger.
B. Les taux de change flottants
C'est le jeu spontané de l'offre et de la demande qui détermine le cours des
monnaies. Les banques n'ont pas à intervenir. Il est rare car trop préjudiciable au
commerce. Ce système est appelé système flottant pur des changes. En réalité,
les banques interviennent toujours un peu pour former un système impur des
changes.
Le flottement des changes s'est généralisé depuis 1973 et caractérise le
S.M.I. Notons que le S.M.E. fonctionne lui encore avec un système de change "fixe"
depuis 1979.
III. La réglementation et la politique des changes
A. Réglementation
Afin d'assurer l'équilibre des paiements extérieurs, l'Etat peut instaurer un
contrôle des changes qui consiste à autoriser ou non tout achat et toute vente de
devises étrangères. Cette réglementation exerce sur les agents une contrainte plus
ou moins forte. Lorsqu'il y a contrôle total des changes, l'Etat fixe de facto, le cours
des changes et autorise les transactions qu'il souhaite.
(1930, 1945). Ce système n'existe plus depuis 1958.
Le contrôle des changes peut s'appliquer soit aux opérations courantes (a)
soit aux opérations sur capitaux.(b)
a.
- limitation des allocations de devises pour les voyages de tourisme ou
d'affaires.
- interdiction de payer à l'avance ses importations ou de les payer à terme.
- obligation de cession sur le marché des changes des devises provenant de
l'exportation
b.
- contrôle des investissements directs à l'étranger
- contrôle des opérations de portefeuille
Le contrôle des changes a été totalement supprimé en France le 01/01/1990.
B. La politique des changes
Les gouvernements influencent les politiques de change en pratiquant des
dévaluations, (dévaluation compétitive) ou des réévaluations. Les dévaluations
peuvent avoir des effets pervers (inélasticité de la demande) d'où un déficit qui
s’accroît. Une politique de monnaie forte est conduite en France depuis le début des
années 80. Cette politique par exemple oblige les entreprises à faire des efforts de
productivité et à ne pas augmenter leurs prix.( car le franc est déjà fort) On parle
alors de désinflation compétitive.
Ces politiques peuvent avoir des conséquences importantes pour la
croissance des protagonistes. Mais le change c’est aussi un risque majeur et donc
un frein au commerce international lorsque l’évolution des conversions est
défavorable pou un pays. Ex : Les entreprises françaises de luxe qui effectuent de
nombreuses facturations en yens, en bahts, en dollars de Hong Kong sont très
défavorisées par l’effondrement de ses monnaies lors de crises (Asie, Mexique,
Argentine). (LVMH, L’Oréal, Hermès, Carrefour...)
Les politiques de change se font de moins en moins au niveau national et de
plus en plus à travers de grandes zones. En 1999, la monnaie unique est rentrée en
vigueur en Europe. La Banque de France et la Bundesbank, qui intervenaient très
souvent au sein du SME, ont été remplacées par la BCE qui gère la politique
monétaire européenne.
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