Evaluation finale de l’Objectif 3 en France Monographie de la Région Picardie Juin 2005 2 SOMMAIRE INTRODUCTION ET CADRAGE METHODOLOGIQUE ..................................................................... 3 PRESENTATION DU CONTEXTE REGIONAL ................................................................................. 6 LES CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DE LA REGION .................................................................. 6 LES CARACTERISTIQUES DES POLITIQUES REGIONALES D’INSERTION, DE FORMATION ET D’EMPLOI ......................... 8 AUTRES ELEMENTS DE CONTEXTE ECLAIRANT LES CONDITIONS DE MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME OBJECTIF 3 ........ 10 ANALYSE DES DONNEES DE GESTION DU PROGRAMME OBJECTIF 3 ........................................ 14 EFFETS DE LA MESURE 3 : APPUYER LES INITIATIVES LOCALES POUR L’INSERTION ET CONTRE L’EXCLUSION ............. 14 Mesure 3 – Type d’action 1 Les Plans Locaux pour l’Insertion et l’Emploi .................................. 14 Mesure 3 – Type d’action 2 Les Plans Départementaux d’Insertion (PDI) .................................. 25 Mesure 3 – Type d’action 3 Les initiatives locales en faveur de l’insertion ................................. 30 Aucune action n’a été cofinancée au titre de la mesure 3 – Type d’action 4 (Accompagnement à la mise en œuvre du Revenu Minimum d’Activité) ........................................................ 31 EFFETS DE LA MESURE 4 : FACILITER LE PASSAGE DE L’ECOLE AU TRAVAIL ET DEVELOPPER LA FORMATION EN ALTERNANCE .......................................................................................................................... 32 Mesure 4 – Type d’action 1 Donner une nouvelle chance aux jeunes pour éviter qu’ils quittent prématurément le système scolaire sans qualification ............................................... 32 Mesure 4 – Type d’action 2 Faciliter l’accès et la réussite des jeunes et des adultes dans les formations en alternance ....................................................................................... 42 Mesure 4 – Type d’action 3 Soutenir l’amélioration de la qualité des formations professionnelles . 43 EFFETS DE LA MESURE 5 : AMELIORER L’INFORMATION, L’ORIENTATION ET L’INDIVIDUALISATION DES FORMATIONS, NOTAMMENT PAR LES NTIC, ET DEVELOPPER L’ACCES A LA VALIDATION. ....................................... 53 Mesure 5 – Type d’action 1 Améliorer l’information, l’orientation et l’individualisation des formations notamment grâce aux NTIC ................................................................................... 53 Mesure 5 – Type d’action 2 Développer l’accès à la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) .. 58 EFFETS DE LA MESURE 6 : MODERNISER LES ORGANISATIONS DU TRAVAIL ET DEVELOPPER LES COMPETENCES ......... 62 Mesure 6 – Type d’action 1 Développer, anticiper et moderniser l’organisation du travail et renforcer les moyens d’expertise et d’analyse dans les domaines du travail, de l’emploi et de la formation .................................................................................................... 62 Mesure 6 – Type d’action 2 Favoriser le travail social ............................................................. 64 Mesure 6 – Type d’action 3 Agir de façon globale sur l’adaptation des ressources humaines dans le cadre de plans de formation des entreprises ............................................................ 65 Mesure 6 – Type d’action 4 Accompagner une démarche individuelle de formation à l’initiative du salarié, notamment au titre du congé individuel de formation .................................... 69 CONTEXTUALISATION REGIONALE .......................................................................................... 70 ETUDE DE LA PRISE COMPTE DES PRIORITES TRANSVERSALES ................................................................. 70 CONSTATS EN TERMES DE VALEUR AJOUTEE DU PROGRAMME OBJECTIF 3 ..................................................... 71 CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS ........................................................................................... 71 © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 3 INTRODUCTION ET CADRAGE METHODOLOGIQUE La présente monographie a pour objectif de mettre en lumière les principaux effets de la mobilisation du FSE dans le cadre de l'Objectif 3 en région Picardie. Elle s’insère dans le cadre d’une évaluation conduite au plan national, qui donne lieu à des investigations d’envergure nationale et à une analyse spécifique pour chacune des 21 régions métropolitaines concernées. Une évaluation ciblée sur certaines mesures du DOCUP et sur la période 2000 - 2004 Cette évaluation nationale est ciblée sur les mesures 3, 4, 5 et 6 du DOCUP : - Mesure 3 (axe 2) : Appuyer les initiatives locales pour l’insertion et l’exclusion - Mesure 4 (axe 3) : Faciliter le passage de l’école au travail et développer la formation en alternance - Mesure 5 (axe 3) : Améliorer l’information, l’orientation et l’individualisation des formations, notamment par les NTIC, et développer l’accès à la validation - Mesure 6 (axe 4) : Moderniser les organisations du travail et développer les compétences. La période considérée est la période 2000-2004. Pour beaucoup de mesures, on ne dispose toutefois pas encore des données 2004 et l’analyse a reposé sur la période 2000-2003. Des indications figurent néanmoins sur les actions mises en œuvre au titre de 2004 et 2005, ainsi que sur les perspectives tracées pour les années à venir. L’analyse des effets de l’intervention du FSE Les effets recherchés et analysés sont de plusieurs sortes : - - des effets par mesure ou par type d'action, avec une distinction entre : les effets sur les bénéficiaires ultimes (publics cibles des actions) : personnes bénéficiant d’actions visant la progression des qualifications, l’insertion sociale et professionnelle… les effets sur les structures ou systèmes de formation/insertion/validation : organismes gestionnaires, CFA et prestataires de formation, opérateurs d’insertion, OPCA, etc. des effets plus globaux, au niveau d'un ensemble de mesures (axes), des priorités transversales fixées par le DOCUP (égalité hommes femmes, personnes handicapées…) ou des politiques régionales et nationales. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 4 Ces différents effets sont illustrés par le schéma suivant : Schéma synthétique d’analyse des effets Effets spécifiques par type d’action ou mesure (pour les 4 mesures ciblées) Amplification Compléments Consolidation, synthèse, mise en perspectiv e / Bénéficiaires / Structures Ex : satisfaction, amélioration parcours… Ex : amélioration du fonctionnement, augmentation du nombre de PLIE Effets directs et indirects Effets directs et indirects Effets directs et indirects Effets directs et indirects Effets globaux Effets globaux pour un ensemble de mesures / axe(s) Effets transversaux Valeur ajoutée (apports aux politiques régionales et nationales) Effets généraux sur l’emploi et le développement économique 4 La méthode et les matériaux utilisés pour l'évaluation La difficulté de cette évaluation est que le FSE est un instrument financier mobilisé parmi d’autres. La mobilisation du FSE s’opère dans une stratégie propre, (fixée dans le DOCUP et le complément de programmation), mais par définition il co-finance des actions qui bénéficient également d’autres financements. Par conséquent, à côté de recherches destinées à mesurer autant que possible les effets propres à une action soutenue par le FSE, l’évaluation s’est intéressée au mode d’intervention de ce dernier (amplification ou complément des politiques existantes) pour se prononcer sur sa valeur ajoutée, c’est-à-dire les effets qui résultent du co-financement. Bien souvent, l’exercice se réalisera « en creux », c’est-à-dire en tentant d’identifier ce qui ne se serait pas produit en l’absence de l’intervention du FSE. Les conclusions d’une telle démarche hypothétique, sont évidemment à interpréter sous cette réserve. La monographie se fonde sur divers matériaux : Des sources documentaires et administratives fournies par les différents acteurs rencontrés. En particulier, nous avons pu exploiter une extraction de l’application FSE gérée par la DRTEFP ainsi que certains des Bilans quantitatifs et qualitatifs et financiers, transmis annuellement à la DRTEFP par les organismes bénéficiaires. Des informations qualitatives fournies par différents interlocuteurs rencontrés et interrogés (notamment dans le cadre de réunions thématiques qui se sont tenues sur les mesures 3, 4, 5 et 6), sur les modalités de mise en œuvre des actions et programmes les concernant et sur leur perception des effets "sur les structures" ou "sur les bénéficiaires ultimes". Il s'agit donc ici principalement de "discours" tenus par les acteurs de terrain vis-à-vis desquels nous avons cherché à recouper le mieux possible les informations transmises de manière à réduire autant que possible les biais engendrés par les représentations et les rôles des acteurs. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 5 Des informations quantitatives spécifiques à chaque mesure, sous-mesure ou action observées dans la démarche d'évaluation. Ces informations ne procèdent pas d'une approche systématiquement harmonisée et sont souvent partielles. De plus, les résultats d’une l'enquête statistique menée par JCA auprès d'un échantillon des bénéficiaires ultimes des mesures 3 à 6. Dans le cas de la Picardie, les informations disponibles relatives aux bénéficiaires ne nous ont permis d’obtenir des résultats exploitables que sur la mesure 3 (Cf. encadré dans la partie relative aux PLIE – mesure 3-1). En conséquence, les matériaux utilisés sont à la fois hétérogènes, partiels et souvent imprégnés des attitudes et représentations des acteurs vis-à-vis de la réalité observée. Cela nous a conduit à une certaine prudence dans leur interprétation et dans l'appréciation des effets de la mobilisation du FSE. Portée de la présente monographie régionale Ces données ayant pour vocation essentielle d’alimenter l’évaluation dans son cadre national, la présente monographie se limite à présenter les informations recueillies et les constats qui nous paraissent en ressortir. Nous y avons ajouté les éléments d’évaluation qu’il nous semblait raisonnables d’en retirer ainsi que les recommandations à l’attention des autorités de gestion que nous estimions pouvoir formuler. Ce rapport a été rendu possible par la collaboration des autorités et des opérateurs que nous avons rencontrés. Nous les remercions de leur participation. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 6 PRESENTATION DU CONTEXTE REGIONAL Les caractéristiques socio-économiques de la Région Une région jeune Au douzième rang des régions de France métropolitaine, la Picardie compte environ 1 857 105 habitants. La Picardie est l’une des régions les plus jeunes de France avec le Nord-Pas-DeCalais et l’Ile de France. Les moins de 24 ans représentent 33% de la population totale (26% en France). Campagnes et villes caractérisent un habitat Picard assez dispersé. La région compte treize unités urbaines de plus de 20 000 habitants mais Amiens, la plus importante, se situe au 35ème rang des agglomérations de la France métropolitaine. Un tissu urbain peu dense Les problématiques de la Picardie telles qu’on peut les trouver définies sur le site de la préfecture de Picardie sont les suivantes : - Une population jeune, mais rencontrant des difficultés particulières d’insertion dans le monde du travail. - Des phénomènes d’exclusion importants liés à la sous qualification des demandeurs d'emploi dans une région à forte tradition industrielle, et nécessitant des réponses individualisées et globales. - Un territoire marqué par l’industrialisation, constitué de PME, et nécessitant un accompagnement fort afin d’adapter les ressources humaines aux exigences de l’économie moderne. - La nécessité de développer et de favoriser les relations entre les entreprises et les établissements d’enseignement, de recherche et de transfert dans une démarche d’innovation. Une région de transit La Picardie constitue l’arc Nord du grand Bassin parisien. Son organisation est fortement marquée par la présence au sud de l’Ile de France (dont la densité urbaine gagne le Sud de la région) et au nord d’un des plus importants bassins de production du Nord de l’Europe, irrigué par les ports de la mer du nord et de la Manche. Région de passage, la Picardie dispose d’un important réseau de transit : autoroutes A1, A16, A26, A29, ainsi que la ligne TGV Nord. Une difficile reconversion industrielle La région Picardie a subi, du fait de sa forte tradition ouvrière, les conséquences de la désindustrialisation, et peine à mettre en œuvre sa reconversion. La Picardie se distingue par une structure d’activité moins tertiaire et plus industrielle par rapport au reste de la France (Cf. graphique ci-dessous). Le tertiaire représente 65,6% des emplois offerts dans la région, soit 6,3 points de moins qu’en moyenne ; l’industrie regroupe 24,1% des emplois régionaux, à 5,9 points au-dessus du niveau national. La reconversion industrielle est difficile : la région touche des fonds au titre de l’objectif 2. Pour coordonner les actions co-financées aux titres des objectifs 2 et 3, un « axe unique » a été créé regroupant l’ensemble des interventions relevant de manière spécifique du développement des ressources humaines. La coordination a notamment été mise en œuvre au moment de l’élaboration. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 7 Nombre de salariés Picardie 2003 90 000 Commerce Industries des biens intermédiaires Services aux entreprises Education, santé, action sociale Construction Industries de biens d'équipement Services aux particuliers Transports Industries agricoles et alimentaires 10 000 Administration 20 000 Activités financières 30 000 Industrie automobile 40 000 Activités immobilières 50 000 Nombre de salariés Energie 60 000 Agriculture, sylviculture et pêche 70 000 Industries des biens de consommation 80 000 0 1 2003 Agriculture, sylviculture et pêche Industrie automobile Industries agricoles et alimentaires Services aux particuliers Education, santé, action sociale Industries des biens intermédiaires Energie Activités financières Industries des biens de consommation Industries de biens d'équipement Services aux entreprises Activités immobilières Administration Transports Construction Commerce Une forte sous-qualification Bien que la situation soit améliorée, la situation picarde est marquée par un écart défavorable par rapport au niveau national : - 60% d’une classe d’âge est au niveau du bac en Picardie contre 62% en moyenne en France ; - dernière région pour la poursuite des études supérieures : 24% des jeunes picards de 20 à 24 ans contre 35 % au niveau national ; 15 221 jeunes sont sortis du système de formation initiale en 2000-2001 selon l’enquête d’insertion professionnelle à 20 mois de l’OREF Picardie. Les deux tiers environ des sortants provenaient d’un établissement de l’Education Nationale. La part des apprentis parmi les sortants est en progression de 9,1 points par rapport à 1993-1994. Le niveau de formation à la fin de la formation initiale est plus élevé que dans les années précédentes. Les jeunes sortant avec un niveau V progressivement de moins en moins nombreux, même si ce niveau reste largement le premier à la sortie (46,5% des sortants en 2000-2001 contre 49,9% en 1993-1994). A l’inverse les sorties de niveau IV (niveau BAC) progressent (21% en 93-94 et 27% en 00-01). Cependant un point négatif est à souligner. La part des sortants sans qualification (niveau VI) reste sensiblement la même qu’au début des années 90 (entre 14% et 15%). Le marché du travail Le marché du travail picard présente un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale (graphique 4). Le département de l’Oise enregistre un taux inférieur au niveau national grâce au dynamise des bassins du sud de l’Oise ou de Compiègne (graphique 5). En 2004, le taux de chômage en Picardie s’élève à 10.7% soit +0.8 point supérieur à celui de la France (9.9%). Il s’établit à 11.1% pour la Somme, 9.3% pour l’Oise et 12.8% pour l’Aisne. Le département de l’Oise est le seul à être en dessous du niveau national alors que le département de l’Aisne enregistre un taux très supérieur (+2.9 points). © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 8 Evolution du taux de chômage en picardie 14 13 AISNE AISNE 12 AISNE AISNE 11 SOMME SOMME SOMME PICARDIE 10 PICARDIE FRANCE 9 PICARDIE SOMME PICARDIE FRANCE FRANCE OISE OISE FRANCE OISE 8 OISE 7 6 5 4T01 4T02 AISNE OISE 4T03 SOMME PICARDIE 4T04 FRANCE Source Dares De 1993 à 2003, le nombre de bénéficiaires du RMI a fortement progressé (+66%) passant de 16 220 à 26 971 bénéficiaires. Le maximum a été atteint en 1999 et a diminué durant les deux années qui ont suivi. Depuis, il ne cesse de progresser notamment sur le département de la somme. Les caractéristiques des politiques régionales d’insertion, de formation et d’emploi Certaines des priorités inscrites au Contrat de Plan 2000-2006 correspondent aux thèmes abordés dans le DOCUP, notamment : - Améliorer l’équipement de lycées et l’accès aux nouvelles techniques de communication Améliorer l’insertion professionnelle des jeunes Développer la formation par alternance Lutter contre les exclusions Adapter les entreprises aux mutations industrielles Accompagner les acteurs de la formation Développer les activités Favoriser la parité hommes - femmes L’objectif 3 a vocation à accompagner la plupart de ces priorités. Ces priorités ont été déclinées en actions dont les montants cofinancés sont les suivants : © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 9 Priorités Etat Région Total 1,98 1,98 3,96 5,34 5,34 10,67 2,9 0,93 2,9 0,95 5,79 1,88 4,49 5,64 10,13 3,66 7,01 10,67 5,33 7,62 12,95 1,46 0 1,46 4,12 3,35 7,47 3,05 3,05 6,1 3,16 4,57 7,73 5,85 5,34 11,19 Renforcer l'accès au bilan de compétences 0,22 1,6 1,82 Actions en faveur de l'insertion et de l'emploi Favoriser la parité hommes-femmes 2,05 0,76 1,07 0 3,12 0,76 Favoriser l'insertion des jeunes en difficulté à la sortie du système scolaire Equipement technologique des établissements scolaires Favoriser et faciliter l'usage des TICE dans les pratiques pédagogiques Enseignement agricole Renforcement et développement des espaces jeunes et accompagnement des jeunes en difficulté Développer la formation professionnelle par alternance Dispositifs de remise à niveau et de lutte contre l'illettrisme Dispositifs d'accompagnement des jeunes sans qualification et des publics handicapés Formation des salariés d'entreprises et formation des cadres demandeurs d'emploi Observer et communiquer sur l'emploi et la formation Accompagner les dispositifs d'appui à la formation et renforcer la personnalisation des formations Soutenir les investissements des centres de formation Le bilan d’exécution des CPER pour les actions ci-dessus listées présente des taux d’engagement et de mandatement élevés lorsqu’on les compare aux taux des autres mesures. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 10 Autres éléments de contexte éclairant les conditions de mise en œuvre du programme Objectif 3 Comparaison entre les réalisations moyennes des régions françaises et les réalisations en Picardie Comparaison entre les réalisations de la région Picardie et les autres régions (cumul 2000-2003) 35,0% 30,0% 25,0% 20,0% Région Picardie 15,0% Toutes régions 10,0% 5,0% 11 10 es ur e M es ur e qu e M 7 M es ur e Un i 6 es ur e M 5 es ur e M 4 es ur e M 3 es ur e M 2 es ur e M es ur e M M es ur e 1 0,0% Les principales différences concernent les mesures suivantes : - la mesure 2 : plus faible en part de réalisations que dans le reste de la France ; - la mesure 4 : supérieurs de 10 points en Picardie ; - la mesure 6 : inférieure de 6 points en Picardie ; - la mesure 7 : supérieure de 3 points, soit deux fois plus de réalisations en Picardie que dans le reste de la France. C’est en particulier la mesure 4 qui présente un écart important par rapport aux autres régions françaises : on pourra notamment relever les montants consacrés aux dispositifs de l’alternance et de l’apprentissage. Les tableaux ci-dessous présentent les résultats de la Picardie, région en tête en termes de taux de réalisation et bien placée en termes de taux de conventionnement. Cette situation semble avoir été permise notamment par l’appropriation rapide de la circulaire du 15 juillet 2002 par la DRTEFP. Cette circulaire, qui sépare les engagements juridique et comptable, a permis, lors des CTS, la signature d’engagements globaux bien plus conséquents qu’auparavant et de limiter le nombre d’engagements spécifiques. Par ailleurs, les tableaux ci-après, présentant les données issues de la maquette et de l’applicatif FSE, montrent une forte accélération des taux de consommation (FSE conventionné / maquette) et des taux de réalisation (FSE réalisé / FSE conventionné). Les taux supérieurs à 100% témoignent de l’effet de rattrapage. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 11 D’une manière générale, lorsque des données de réalisation pour 2004 sont présentées, il faut tenir compte des délais d’instruction. Les données de gestion fournies par la DGEFP au mois de novembre 2004 pour les années 2000 à 2003 indiquent que la Picardie a un taux de consommation (réalisé/maquette) des crédits du volet régional supérieur à la moyenne nationale. Il est en effet de 60,77% (contre 46,65% au plan national) ce qui place la région parmi les plus avancées de la programmation 2000-2006. 20% 10% A Aq lsac ui e Au tain e Bo ve r g ur n g e Ch Br ogn am et e ag pa gn Ce n e Fr ea n Ar ntre La c d ng Il h e- enn ue e-d Co e do e - mt c- Fr é Ro an u s ce s Li illo m n o No Mi Lo usin rd di-P rra Ba Pas yr é in e ss - d né e e Ha e- N -C s al o ut e- rma ais N n Pa o rm die ys an de d ie Po ito P loir u- ica e C ha r di re e n Rh P tes ôn AC e- A Al pe s 0% © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 45,92% 49,49% 60,77% 38,11% 32,63% 46,41% 50,82% 45,08% 41,90% 51,72% 43,77% 40,98% 38,76% 28,61% 30% 37,18% 40% 33,06% 50% 58,47% 50,78% 60% 55,82% 70% 60,39% 80% 72,84% Taux de consommation (en %) 12 25 L'avancement du conventionnement et de l'exécution des conventionsdu volet régional © INEUMconsulting 2005 20 Poitou-Charentes Picardie Bretagne Bourgogne 15 Régions en tête Aquitaine 10 Alsace 5 PACA Midi-Pyrénées Basse-Normandie 15 10 0 -5 0 -1 5 Limousin 5 Ile-de-France 0 Pays de loire -1 -5 Franche-Comté Languedoc-Roussillon Rhône-Alpes Auvergne Haute-Normandie -1 0 Centre Lorraine Régions "en retard "de Champagne-Ardenne réalisation -1 5 Régions "en queue" 5 -2 0 Nord Pas-de-Calais -2 Ecart avec la moyenne du volet -2 régional des taux d'execution des 0 conventions (en points) Région "en retard" de conventionnement Ecart avec la moyenne du volet régional des taux de conventionnement (en points) Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 13 Etat des montants de la maquette, des conventionnements et des réalisations en Région Picardie années 2000 à 2003 © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 14 ANALYSE DES DONNEES DE GESTION DU PROGRAMME OBJECTIF 3 Effets de la mesure 3 : Appuyer les initiatives locales pour l’insertion et contre l’exclusion Mesure 3 – Type d’action 1 Les Plans Locaux pour l’Insertion et l’Emploi Dispositif indissociable du FSE, le PLIE a pour mission de mettre en cohérence des interventions publiques locales afin de « faciliter l’accès à l’emploi des personnes en grande difficulté d’insertion sociale et professionnelle dans le cadre de parcours individualisés permettant d’associer accueil, accompagnement social, orientation, formation, insertion et suivi » (Loi du 29/07/98). La stratégie définie par le DOCUP étant notamment de soutenir ces dispositifs en stimulant les partenariats et en favorisant l’extension de leur périmètre. Le FSE contribue de manière importante au cofinancement du dispositif PLIE : en part du budget éligible, le FSE représente en règle générale autour de 40-45% ; en part du budget total cette part se monte à environ 30% en moyenne. De ce fait, l’identification des effets propres au FSE est particulièrement difficile à distinguer. Nous mettrons donc en évidence un certain nombre d’effets bruts qu’il semble en l’occurrence justifié d’attribuer au FSE. L’évaluation des effets du FSE sur les PLIE repose sur différents outils : la base de données FSE, des entretiens individuels auprès de la DRTEFP et une réunion des responsables des PLIE à laquelle 9 des 11 PLIE de Picardie ont participé ainsi que le PDI de la Somme. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 15 Le mode d’actions communément utilisé par les PLIE PLIE Rémunération de référents dans les structures d’accueil : repérage des publics, orientation vers un parcours PLIE et suivi dans le parcours. Financement de prestations adaptées aux difficultés des publics : positionnement, réinsertion sociale et professionnelle, formations qualifiantes ou non Entrée du public dans le parcours Accueil Financement d’actions d’accompagnement des publics vers l’emploi : , prestation IOD, médiation à l’emploi… Prestations Conseil général: structures d’accueil et CLI Autres organismes d’accueil et de prescription : ANPE; ML; CCAS; CIAS;… Opérateurs : Entreprises d’insertion et ETTI Organismes d’orientation Chantiers d’insertion Organismes de formation Entreprises / Emploi … Suivi et accompagnement Les PLIE sont des dispositifs impulsés par les collectivités locales, souvent en intercommunalité, pour insérer durablement dans l’emploi des personnes en grande difficulté (RMIStes et bénéficiaires des minima sociaux, chômeurs de longue durée…), coordonner toutes les ressources disponibles au niveau local, mobiliser les entreprises pour multiplier les chances de réinsertion. Au centre des dispositifs PLIE, il y a l'idée d'un accueil et d’un suivi individualisé permettant de diagnostiquer les problèmes de la personne et de l'orienter vers des prestataires capables de répondre à un ensemble de besoins diversifiés : logement, santé, lutte contre des facteurs d'exclusion, remobilisation, insertion par l'économique, etc. Les PLIE sont ensembliers "innovateurs" de parcours d'insertion grâce à l'animation d'un partenariat des acteurs du SPE et de l’insertion. Contexte de la programmation - Place des PLIE dans la programmation régionale © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 16 Part de la mesure 3.1 dans le total des montants conventionnés du programme (2000-2004) 24% Mesure 3.1 Autres Mesures 76% Comme déjà expliqué en introduction, la mesure 3 concentre près d’un quart de l’ensemble des crédits conventionnés ; au sein de cette mesure, le type d’action 3.1, qui concerne le dispositif PLIE est largement prédominant. Notons, à titre de comparaison, que la part des crédits réalisés consacrés à la mesure 3-1 en 2003 par l’ensemble des régions bénéficiaires de l’objectif 3 représente 11,6%. - Analyse de la consommation des crédits Mesure 3.1 - écarts entre montants conventionnés et montants réalisés 16000000 14000000 12000000 10000000 Montants conventionnés 8000000 6000000 Montants réalisés 4000000 2000000 0 2000 2001 2002 2003 2004 On le voit, les montants conventionnés ont fortement progressé à partir de 2004. Cette forte augmentation est liée à celle de la maquette : entre 2000 et 2003, la maquette annuelle était comprise entre 3,2 M€ et 3,5 M€ ; en 2004, cette maquette est passée à 5,8 M€. - Analyse des données quantitatives des PLIE Il y a 11 PLIE cofinancés en Picardie. Ces PLIE sont parfois le fait de regroupement d’anciennes structures (exemple du PLIE du pays du trait vert, absorbé par le PLIE d’Amiens). Notons la prochaine extension du PLIE de l’Omois qui sera à cheval sur deux régions (Picardie et Ile de France) et devrait avoir une compétence sur un territoire très étendu. Les 11 PLIE picards couvrent un territoire de 703 465 habitants soit 37,52% de la population de Picardie. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 17 La consommation des crédits et les bénéficiaires sont répartis de la manière suivante1 : Parts des montants réalisés par les différents PLIE (cumul 2000-2004) PLIE de l'Omois 5% PLIE du Vermandois 3% PLIE du Beauvaisis 10% PLIE du Plateau Picard 11% PLIE des 3 rivières 6% PLIE Amiens Métropole 25% PLIE de St Quentin 6% PLIE d'Abbeville 7% PLIE du soissonnais 4% PLIE du Laonnois 12% PLIE de Creil 11% Analyse des réalisations en termes de publics 2 1 Source : Applicatif FSE 2 Notons que cette analyse a été effectuée à partir des données présentes dans la base FSE fournie par la DRTEFP. Ces données doivent être fournies par les PLIE au titre des conventions. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 18 Lorsqu’on met ce graphique en relation avec les consommations de crédits, la corrélation entre part des montants financiers et part des bénéficiaires n’est pas constante. Deux explications principales à cette situation : d’une part l’effet de seuil (une partie des dépenses est incompressible, notamment les salaires des référents), d’autre part la population cible présente sur le territoire de compétence du PLIE. Celle-ci est très nettement supérieure pour le PLIE d’Amiens Métropole. Parts des bénéficiaires PLIE du Beauvaisis 9% PLIE du Vermandois 2% PLIE des 3 rivières 3% PLIE du Plateau Picard 8% PLIE de St Quentin 7% PLIE Amiens Métropole 41% PLIE de l'Omois 3% PLIE d'Abbeville 9% PLIE du soissonnais 5% PLIE du Laonnois 9% PLIE de Creil 4% Parts des hommes et des femmes parmi les bénéficiaires des PLIE 47% 53% Part des femmes Part des hommes Le graphique ci-dessus présente une répartition hommes – femmes proche de la parité. Notons cependant de très fortes disparités3 : 3 Données issues de l’applicatif FSE. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 19 Analyse des effets du FSE pour le dispositif PLIE La logique de mobilisation des crédits Une forte concentration des crédits pour anticiper le coût lié aux évolutions du plan de cohésion sociale Le dispositif des PLIE consiste notamment à jouer un rôle d’ensemblier des différentes structures d’insertion présentes sur le territoire pour lequel il est compétent. Les notions de partenariat, d’échanges d’expériences et de mise en réseau sont donc cruciales, en particulier dans les contextes ruraux marqués par une offre réduite en matière de structures d’accompagnement, de formation, etc. La Picardie étant, d’une manière générale, fortement marquée par cette problématique, le dispositif des PLIE y prend une importance particulière. Dans ce cadre, les moyens mis à disposition des PLIE constituent un indicateur important de la marge de manœuvre qui leur est accordée. Les graphiques présentés ci-dessus, montrent que le type d’action 3-1 représente à lui seul 24% des montants réalisés sur l’ensemble de la programmation. Notons que cette part a fortement augmenté suite à la nouvelle maquette 2004 qui a donné une part prépondérante à la mesure 3. La cause principale de la forte mobilisation des crédits sur la mesure 3-1 est le contexte de mise en œuvre du « plan de cohésion sociale » avec notamment l’évolution des minima sociaux, la création des contrats d’avenir et des maisons de l’emploi. Aussi la DGEFP, et la DRTEFP à son niveau, ont-elles anticipé ces évolutions et porté une attention particulière à cette mesure en général, et au dispositif PLIE en particulier. Effets sur les bénéficiaires Caractéristiques des bénéficiaires Les situations sociales rencontrées par les différents PLIE sont relativement homogènes : les problématiques sont caractéristiques des territoires ruraux / rurbains avec en général une ville centre. Une exception est constituée par le PLIE d’Amiens Métropole qui est compétent sur 27 communes, dispose d’une forte urbanisation et concentre 177 000 habitants. Pour cette population, le problème de la mobilité par exemple est résolu par le réseau de transports en commun. La Picardie est par ailleurs confrontée à un fort problème de sous qualification. Elle est ainsi par exemple la région la moins bien dotée en termes de nombre de centres de formation. Les responsables de PLIE ont affirmé avoir le sentiment d’être le « dispositif de la dernière chance » des demandeurs d’emploi. Selon les responsables de PLIE, depuis 5 ans et surtout © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 20 depuis 6 mois, le public serait caractérisé par des freins à l’emploi de plus en plus lourds (illettrisme, conduites relevant de traitements psychiatriques, etc.). Les parcours s’en trouvent donc rallongés. Les formations qualifiantes et la pré-qualification sont hors de portée des bénéficiaires PLIE. D’une manière générale les PLIE ont rempli ou dépassé leurs objectifs en termes de nombre de parcours. Données issues de l’évaluation – consolidation d’Alliance Ville Emploi Les données ci-dessus présentent les sorties des PLIE pour l’année 2003 pour les 8 PLIE suivants : Beauvais, Omois, Creil, Laonnois, Clermontois et Plateau Picard, Soissonnais, Vermondois, Trois Rivières. Ces chiffres sont donnés à titre indicatif : les sommes ne correspondent pas toujours au total car les caractéristiques des bénéficiaires n’étaient pas systématiquement disponibles. On constate globalement une répartition à peu près équilibrée entre hommes et femmes, mais la proportion des femmes augmente dans les sorties sans suite. La part des moins de 26 ans reste constante à environ 1/3 des bénéficiaires totaux. On constate une difficulté pour les handicapés à avoir des sorties positives. Les données présentées ci-dessous sont issues des évaluations d’Alliance Ville Emploi. Les PLIE picards dont les données sont ici consolidées pour les années 2000 à 2003 sont les PLIE de l’Omois, de Creil, du Soissonnais, du Vermandois et des Trois Rivières. La consolidation nationale concerne 126 PLIE. La diminution du taux de sorties positives au niveau national illustre la dégradation de la conjoncture nationale. Cette diminution est beaucoup plus forte en Picardie. Notons que l’augmentation du taux de chômage a été plus forte et plus rapide en Picardie que dans le reste de la France métropolitaine. Effets sur l’individualisation, la continuité et la diversité des parcours de formation D’une manière générale, les crédits FSE ont permis le cofinancement de la rémunération des référents, de chantiers d’insertion (qui représentent un élément décisif dans le contexte picard où la qualification est très faible), d’actions diverses de formation et de lutte contre les freins à l’emploi (mobilité : co-financement de permis de conduire, mobylettes, etc. ; savoir être ; développement personnel ; illettrisme). © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 21 Ainsi, le FSE contribue au financement d’actions ayant pour effet de : - Permettre un suivi plus personnalisé du bénéficiaire via un « référent unique ». Parmi les principaux avantages décrits au cours des entretiens, on peut noter la capacité d’adaptation du parcours aux spécificités du bénéficiaire et la capacité accrue pour le bénéficiaire de se repérer dans les différents dispositifs. - « combler les trous » repérés sur les parcours des bénéficiaires (via les actions spécifiques de formation, développement personnel etc.). - maintenir un réseau de partenaires pour des publics spécifiques (associations intermédiaires, entreprises d’insertion, etc.). Les entretiens ont permis de relever que plusieurs types d’actions (ci-dessus mentionnés) étaient régulièrement mis en place, qui permettent de compléter les parcours des bénéficiaires. Nous n’avons cependant pas pu obtenir de données présentant la durée moyenne des parcours pour l’ensemble des PLIE picards, ni le nombre moyen d’étapes par parcours. Le problème des publics cibles D’une manière générale, la réunion avec les responsables de PLIE a mis en lumière l’absence d’actions spécifiques menées sur des publics cibles type « jeunes » ou « femmes ». Effets sur les structures Le problème de l’appropriation du dispositif par les élus Au cours de la réunion avec les responsables de PLIE, ces derniers se sont montrés inquiets vis-à-vis de la programmation 2007-2013 et du risque de diminution des crédits. Ils pensent que dans le contexte de la mise en place des maisons de l’emploi, les élus ne souhaiteront probablement pas compenser ces éventuelles diminutions de crédit. Cette question soulève celle des contreparties d’une part et de l’appropriation du dispositif d’autre part. Selon ces mêmes responsables, la Picardie a souffert de son caractère rural et relativement pauvre : plusieurs communautés de communes n’ont que peu soutenu la mise en place des PLIE au départ de l’initiative. Ce sont dans certains cas des fonds d’Etat qui ont servi pour démarrer les structures. Le soutien politique et financier n’est parfois venu qu’après que le PLIE eût prouvé son efficacité. Se pose alors le problème de la visibilité et de l’efficacité de l’action des PLIE : l’absence d’implication des élus est à cet égard problématique. La question de la formation des élus au dispositif par la DRTEFP a été évoquée. Nous n’avons pas eu l’avis des élus sur ce point. Notons par ailleurs que nous n’avons pas eu d’information concernant la réalité d’échanges de bonnes pratiques et de mise en réseau systématique des différents PLIE. La coordination PLIE-PDI est hétérogène La situation est hétérogène en ce qui concerne la collaboration PLIE-PDI. Nous avons pu observer que certains PLIE et PDI cherchent à développer un travail en commun : des réunions récurrentes permettent l’élaboration de stratégies communes. Cependant, l’accent a été mis lors des entretiens sur le fait que les PLIE tiennent beaucoup à leur capacité de choix des bénéficiaires, à la notion de public volontaire et non d’obligation. Ils s’inscrivent également dans une démarche dont toute sanction est exclue : ils refusent toute logique de conditionnalité de l’attribution du RMI par exemple. Ainsi, l’éventuel effet de la mobilisation du FSE en termes de coordination est-il assez peu sensible du fait de la force des contraintes qui pèsent sur ces dispositifs. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 22 Une coordination partielle avec les structures de prescription (ANPE, Missions locales, etc.) Des conventions ont été signées avec les structures de prescription pour homogénéiser les procédures : les publics prescrits sont présentés en « cellule de positionnement » (une réunion mensuelle) qui sélectionne les publics. La très grande majorité de ces publics est retenue. Les logiciels de suivi des demandeurs d’emploi ne sont cependant pas communs aux différentes structures : on observe ainsi des doublons pour la réalisation des diagnostics des bénéficiaires. Si certains PLIE ont mis en place des fiches de liaison permettant d’éviter ces doublons, cette technique n’a cependant pas été étendue partout. Partenariats avec les entreprises La Picardie est caractérisée par un tissu industriel parfois très lâche. Le contact et le partenariat avec les associations intermédiaires et les entreprises de travail temporaire sont ainsi essentiels et difficiles. Le PLIE Amiens Métropole est le seul à disposer de 3 GEIQ 4, dont le GEIQ propreté (secteur important en Picardie) pour lequel le PLIE dispose également de formations spécifiques : une quinzaine de sorties positives par an sont assurées grâce à ce dispositif. L’encadré ci-dessous présente les résultats de l’enquête menée auprès des bénéficiaires ultimes des PLIE par JCA. On peut globalement noter : - des résultats en termes de satisfaction des bénéficiaires quant à la mise en œuvre du dispositif très nettement supérieurs à l’ensemble des régions françaises, - un public caractérisé par des difficultés socio-économiques importantes - des effets encore insuffisants pour pallier ces difficultés. Caractéristiques des répondants : une image fidèle des difficultés de la Picardie La difficile situation économico-sociale de la Picardie est nettement traduite dans les chiffres de l’enquête. Ainsi parmi les personnes interrogées (170 personnes interrogées soit 11,41% du total des personnes interrogées en France), on note une sous représentation de salariés (22% en Picardie contre 39% dans l’ensemble de la France) et une sous représentation de CDI : 8% contre 19% dans l’ensemble. De même, on remarque une surreprésentation de demandeurs d’emploi : 74% contre 53% dans l’ensemble. De plus, 26% des répondants sont allocataires du RMI contre 18% au niveau national et 48% sont aux ASSEDIC contre 34% sur la France. La part des répondants étant au chômage depuis plus d’un an est de 21% (13% au national) et la part des chômeurs depuis plus de deux ans est de 35% contre 20% au national. Par ailleurs, on peut noter que le niveau moyen de formation des répondants est plus faible en Picardie que sur l’ensemble du territoire, qu’ils ont plus de problèmes de mobilité (45% n’ont pas de permis de conduire contre 29 au national et 49% n’ont pas de moyen de locomotion contre 29%). La prise de contact avec la structure : un rôle relativement plus faible de l’ANPE La part des répondants ayant été mis en contact avec le conseiller PLIE via l’ANPE est de 23% contre 33% sur l’ensemble du territoire ; les répondants sont venus à 15% sur leur propre idée (9% au national) ou 4 Groupements d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification. Ce sont des associations, créées, pilotées, conduites et animées par les entreprises qui les composent. Elles embauchent des salariés, dont ils gèrent les contrats de travail, et les mettent à disposition des entreprises adhérentes en fonction de leurs besoins. Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale © INEUMconsulting 2005 Evaluation finale de l’objectif 3 en France 23 sur les conseils du conseiller d’orientation (11% contre 4% au niveau national). Le premier contact a été en règle générale apprécié : environ 95% des personnes interrogées ont été satisfaites de la qualité des conseils, de la disponibilité et de la compréhension du conseiller. Les conseillers sont fortement impliqués, les activités plus souvent proposées et la satisfaction en règle générale supérieure au niveau national On peut noter que 76% des répondants ont vu leur conseiller plus de trois fois depuis 2004 alors que le chiffre est de 51% sur l’ensemble du territoire. Aux questions « pendant les entretiens, avez-vous parlé avec votre conseiller des possibilités d’orientation ? De votre situation personnelle ? D’information sur les métiers ? », les répondants ont répondu « tout à fait d’accord » ou « plutôt d’accord » dans des proportions égales ou supérieures à l’ensemble de la France (82% pour l’orientation, 96% pour la situation personnelle, et 74% pour l’information sur les métiers). Sur les questions relatives aux activités proposées : - 91% ne se sont pas vus proposer d’activité relative à la création d’entreprise (92% en France) - 59% se sont vus proposer un accès à la formation professionnelle (contre 43% au national). La majorité des personnes ayant suivi cette formation disent l’avoir fait volontairement et en avoir été satisfaits - 24% se sont vus proposer l’accès à la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) contre 15% sur l’ensemble de la France - 58% (contre 35% au national) se sont vus proposer des ateliers, travaux et groupes - L’activité « maîtrise du français » a été proposée à 27% des personnes interrogées contre 14% sur l’ensemble du territoire national - 29% pour la maîtrise du calcul (11% sur la France) - 37% pour l’activité maîtrise de l’information (23% au niveau national) - 16% (contre 9%) pour l’accompagnement santé - 34% de répondants se sont vus proposer une activité « solution pour le transport » contre 15% au national Des activités bien menées mais dont les effets sont encore insuffisants face aux difficultés rencontrées par les participants Pendant les activités : un bilan très positif quant à l’implication et à l’écoute des animateurs Aux questions relatives à l’aide apportée durant les activités, aux réponses aux questions, etc., les personnes interrogées ont toujours positivement à plus de 80% et dans des proportions supérieures aux chiffres nationaux. Toutefois, en ce qui concerne le sentiment de progrès à l’issue des activités, ces chiffres diminuent sensiblement. S’ils restent supérieurs aux données nationales, ils avoisinent en général les 35% - 45% avec des pics à plus de 50% (progrès sur le travail en équipe) et des creux à 18% (progrès sur la maîtrise de l’informatique et d’Internet). D’une manière générale, les personnes interrogées semblent avoir été satisfaites de l’adaptation des activités à leurs difficultés mais continuent de réclamer un accompagnement (63% demandent un accompagnement supplémentaire sur la recherche de travail). Notons que parmi les répondants, la part des hommes est supérieure en © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 24 Picardie, et que 89% (contre 83% au national) des personnes interrogées considèrent que les aides apportées sont plus adaptées à un public féminin. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 25 Mesure 3 – Type d’action 2 Les Plans Départementaux d’Insertion (PDI) Contexte de la programmation - Place des PDI dans la programmation régionale Part de la mesure 3.2 dans le total des montants conventionnés du programme (2000-2004) 7,04% Mesure 3.2 Autres Mesures 92,96% - Analyse de la consommation des crédits Mesure 3.2 - Ecarts entre montants conventionnés et réalisés (20002004) 4000000 3500000 3000000 2500000 2000000 Montants conventionnés 1500000 Montants réalisés 1000000 500000 0 2000 2001 2002 2003 2004 Les graphiques ci-dessus montrent une part importante de la mesure 3-2 dans la programmation et une forte augmentation des crédits conventionnés en 2004. Cette augmentation est liée, comme déjà expliqué pour la mesure 3-1, à une augmentation globale de la maquette d’une part et à une attention spécifique portée sur la mesure 3 dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de cohésion sociale. Notons, à titre de comparaison, que la part des crédits réalisés consacrés à la mesure 3-2 en 2003 par l’ensemble des régions bénéficiaires de l’objectif 3 représente 2,1%. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 26 Parts des montants FSE réalisé Picardie Mesure 32 Parts des montants FSE conventionnés Picardie Mesure 3-2 4,0% 6,9% 31,2% Part PDI OISE 34,4% 30,1% Part PDI OISE 28,1% Part PDI AISNE Part PDI AISNE Part PDI SOMME Part PDI SOMME Part Autre Part Autre 33,8% 31,5% Les graphiques ci-dessus montrent, sur la période 2000-2004, les parts respectives des trois PDI co-financés par le FSE. Ils sont tous trois à environ 1/3 chacun. - Analyse des bénéficiaires Parts de hommes et des femmes bénéficiaires dans les dispositifs cofinancés Picardie Mesure 3-2 Bénéficiaires des dispositifs cofinancés Picardie Mesure 3-2 100,0% 307 80,0% 288 Part PDI OISE 570 Part PDI AISNE Part PDI SOMME 2896 Part Autre 60,0% 40,0% 20,0% 0,0% PDI OISE PDI AISNE PDI SOMME Part des hommes bénéficiaires AUTRE Part des femmes bénéficiaires Les graphiques ci-dessus, dont les données sont issues de la base de données de l’applicatif FSE, montrent une très forte prédominance du PDI de l’Oise en termes de nombres de bénéficiaires (2896, soit plus de deux fois le double des autres PDI réunis). Par ailleurs, on constate une relative homogénéité de bénéficiaires (53% d’hommes, 37% de femmes) dans l’Oise face à une très forte majorité d’hommes dans l’Aisne (80%) et surtout dans la Somme (90%). Les développements suivants présentent les actions auxquelles les bénéficiaires ont pu participer. Analyse des effets du FSE pour le dispositif PDI Notons que nous n’avons pas disposé d’informations autres que celles émanant de la base de données de l’applicatif FSE concernant les bénéficiaires des PDI. PDI de la Somme Logique de mobilisation : le FSE permet d’accompagner l’augmentation des compétences du département Lors de l’entretien avec le responsable du PDI de la Somme, la problématique suivante a été soulevée : © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 27 - Le département est confronté à l’extension de ses compétences et aux nouveaux enjeux que représentent notamment l’APA, les contrats d’avenir, etc. ; Le département n’a pas souhaité que sa fiscalité s’accroisse trop fortement ; Le maintien de l’offre de services du département nécessite dès lors l’utilisation d’autres fonds ; les fonds structurels sont donc mobilisés dans une logique de compensation / substitution pour maintenir le niveau de service et répondre à ces nouveaux enjeux. Toutefois, une logique de concentration des crédits a été mise en œuvre : concentration sur le volet « emploi – formation » (affectation des crédits en fonction du nombre de personnes présentes). Ainsi par exemple à la question « quelles actions n’auraient pas été menées sans le concours du FSE ? », il a été répondu que des actions, telles que le dispositif d’aide au transport par exemple, n’auraient pas vu le jour. Le PDI de la Somme coordonne ses actions avec les PLIE locaux Le PDI ne peut mobiliser du FSE sur des projets déjà co-financés par les PLIE (logique d’additionalité du FSE) : il y a donc coordination entre le PDI et les PLIE pour que les dépenses soient effectuées sur des dispositifs complémentaires les uns des autres. Les stratégies d’affectation sont élaborées annuellement au moment des programmations puis traduits dans l’année en actions concrètes discutées au sein d’instances de concertation (le PDI de la Somme est co-signataire du protocole de mise en œuvre des PLIE et assiste de ce fait aux comités). Trois exemples : - Les chantiers d’insertion d’Abbeville ne sont pas gagés par le département pour que les crédits soient mobilisables dans le cadre du PLIE d’Abbeville. - Le PDI de la Somme a signé une convention avec le PLIE d’Abbeville répondant aux termes suivants : le département engage 30 000€, en échange de quoi le PLIE s’engage à suivre 50 bénéficiaires et à respecter un protocole opérationnel spécifique. Ce protocole opérationnel consiste notamment à assurer que les actions d’intégration des bénéficiaires sont coordonnées avec celles du département (via, entre autres, un comité d’étude des projets auquel participe le département). - Une association intermédiaire, signataire d’une convention avec le département, s’est engagée à suivre 50 bénéficiaires, dont 20 étaient suivis par le PLIE local et 30 n’étaient pas suivis par ce même PLIE. Il apparaît ainsi que le département de la Somme cherche à s’assurer que l’action des PLIE se fait bien en coordination avec ses propres actions en termes de suivi des bénéficiaires du RMI. Il cherche également à compenser la logique très territoriale des PLIE (ces derniers sélectionnent leurs bénéficiaires en fonction de leur domiciliation) en présentant des demandes de concours sur des zones hors-PLIE. PDI de l’Oise Modalités de fonctionnement : la loi de décembre 2003 devrait permettre la mise en place d’une stratégie de mobilisation du FSE Avant la loi du 18 décembre 2003 : les 9 Commissions Locales d’Insertion du département de l’Oise remontaient les informations sociales pertinentes et identifiaient les besoins des publics. Ces informations étaient analysées par la Commission départementale d’insertion et les avis étaient inscrits dans le PDI après validation par le préfet et le président du Conseil Général. De ce fonctionnement ne se dégageait pas réellement de stratégie d’utilisation des crédits, du FSE © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 28 notamment. Les avis des CLI étaient largement suivis. Nous n’avons pas disposé d’exemple de cette logique de mobilisation. Avec la loi de décembre 2003 et le désengagement de l’Etat, le rôle des élus a été affirmé : ces derniers décident de la répartition des crédits en fonction de la stratégie qu’ils ont défini. Parallèlement le nombre de CLI est réduit à 4 : le pouvoir des CLI est renforcé et un dialogue s’instaure avec les élus. D’outil de programmation, le PDI devient ainsi un outil au service des élus. La mise en œuvre de la loi de décembre 2003 est en cours et les premiers effets ne sont pas encore clairement identifiables. Cependant, cette évolution devrait transformer la façon d’envisager le PDI d’une part, ses financements d’autre part, et donc éventuellement de définir une stratégie de mobilisation du FSE spécifique, ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent. En effet le FSE est, ici comme dans beaucoup de départements, utilisé dans le cadre de la politique d’aide à l’insertion professionnelle, mais sans avoir de logique de mobilisation à l’égard de certains publics spécifiques. Le FSE permet de faire plus, pas de faire autrement : l’analyse des effets du FSE dans le département de l’Oise nécessiterait donc une analyse globale des effets de la stratégie départementale, ce que nous n’avons pas été en mesure de réaliser étant donné les termes de la mission d’évaluation. Les actions cofinancées par le FSE et leurs effets : insertion professionnelle et insertion sociale Les actions co-financées par le FSE dans le domaine de l’insertion professionnelle sont les suivantes : - la PEF – o Objet : dispositif d’accompagnement, de diagnostic professionnel, de mise en relation des bénéficiaires du RMI avec les organismes de formation o Opérateur : ce dispositif est confié à des associations via des conventions contenant des objectifs de résultats et faisant l’objet de bilans trimestriels (comités de pilotage réunissant tous les acteurs intéressés : CG, ANPE, ML, etc.) o Part du co-financement (à venir) les ALI (Accompagnateurs locaux à l’insertion) o Objet : toucher et accompagner les publics ruraux, les plus éloignés géographiquement de l’emploi et les orienter vers les structures (PEF, PLIE, etc.) o 11 accompagnateurs Ce dispositif prend donc en compte un public plus spécifiquement rural, tentant, par une présence géographique plus rurale, de pallier le frein à l’emploi que constitue la déficience en termes de mobilité. - Les actions co-financées par le FSE dans le domaine de l’insertion sociale sont les suivantes : - Les CAUS (Chantiers d’Activité d’Utilité Sociale) o Objet : proche de la formule des chantiers d’insertion, il s’agit de dispositifs de préparation de retour à la vie professionnelle - Les MAS : Modules d’activité sociale o Objet : dispositif comparable aux CAUS mais de durée plus réduite Des partenariats inexistants avec les PLIE Les dispositifs d’insertion professionnelle ci-dessus présentés sont uniquement financés par le Conseil Général et permettent à ce dernier de contrôler et de suivre le parcours des rmistes, ce que ne permettent pas les PLIE. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 29 En effet, en termes de partenariat local, les PLIE et le PDI fonctionnent en parallèle, sans actions ni stratégie de fonctionnement communes. L’un des problèmes majeurs semble être celui de la territorialité des PLIE qui, de par leur structure, ne suivent que des personnes habitant sur leur territoire de compétence alors que le PDI refuse ce qu’il considère comme une « ségrégation ». En ce qui concerne la mise en place des « maisons de l’emploi », le PDI n’a pas été associé à la réflexion sur la question et ne souhaite pas prendre position pour l’heure actuelle, préférant attendre la mise en œuvre pour éventuellement engager une démarche de partenariat. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 30 Mesure 3 – Type d’action 3 Les initiatives locales en faveur de l’insertion - Analyse de la consommation des crédits 0,65% Mesure 3.3 Autres Mesures 99,35% Mesure 3.3 - Ecarts entre montants conventionnés et réalisés (20002004) 250000 200000 150000 Montants conventionnés 100000 Montants réalisés 50000 0 2000 2001 2002 2003 2004 Les opérations cofinancées au titre de la mesure 3-3 ne constituent qu’une faible part de la programmation totale mais représentent cependant, en montants réalisés, près de 500 000 €. Notons, à titre de comparaison, que la part des crédits réalisés consacrés à la mesure 3-3 en 2003 par l’ensemble des régions bénéficiaires de l’objectif 3 représente 0,4%. - Analyse des bénéficiaires © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 31 Nombre de bénéficiaires d'actions cofinancées Picardie Mesure 3-3 2000 1717 1500 1194 1011 1000 717 521 523 500 294 165 229 292 Total 2002 Total 2003 245 80 0 Total 2000 Total 2001 Nombre de bénéficiaires réalisés Nombre d'hommes Nombre de femmes On constate une forte réduction du nombre de bénéficiaires à partir de 2002, en lien avec la diminution des crédits mobilisés sur la mesure 3-3. Cependant, on peut noter un relatif rééquilibrage des actions au profit des femmes. Notons que les chiffres de la base de données de l’applicatif FSE ne permettent pas de faire de corrélation entre les montants FSE réalisés et le nombre de bénéficiaires. Ainsi, c’est l’action « Bourse de compétences sur le bassin d'emploi du Vimeu et extension sur le bassin abbevillois », menée par l’association Objectif, qui a touché le plus de bénéficiaires (plus de 37% du total) bien qu’elle ne représente que 4% des montants réalisés. A l’inverse, l’action « Emploi et Entreprises, méthode I.O.D. » menée par l’association Aisne Action Emploi, qui a mobilisé le plus de crédits (plus de 26% du total), n’a touché – chiffres début 2005 – que 5,8% du total des bénéficiaires. - Analyse d’une action L’action ci-dessus mentionnée « Emploi et Entreprises, méthode I.O.D.» (Intervention sur les Offres et les Demandes) est fondée sur une méthode élaborée par l’association bordelaise Transfer. Cette action a été développée sur les bassins d’emploi de Saint Quentin et Soissons. Il s’agit d’une action à destination de publics en situations d’exclusion professionnelle : l’objectif de l’association est de 80 personnes en CDI ou CDD de 6 mois et plus sur un total de 200 personnes accueillies. L’idée est de faire accompagner les publics en difficultés dans l’entreprise par des chargés de mission qui vont travailler à l’intégration du salarié. Sur l’année 2003, les publics accueillis par l’association n’ont pas eu d’activité professionnelle depuis plus de deux ans (pour 71% d’entre eux), ne sont pas diplômés (pour 66% d’entre eux) et cumulent au moins trois freins à l’emploi. Un travail a été effectué avec 206 personnes, la grande majorité ayant entre 26 et 45 ans ; 131 ont trouvé un emploi dont 71 en emploi durable (dont 68% en CDI). En amont de la mise en œuvre opérationnelle de cette méthode, un travail d’information et de mobilisation des acteurs locaux de l’insertion a été mené : en 2003, 22 réunions de collaboration ont été organisées, impliquant entre autres les CCAS, Services sociaux du département, AREAF, Mission locale, ANPE, Coordonnateurs Emploi Formation DDTEFP, PLIE, etc. Les Commissions Locales d’Insertion ont établi des bilans tous les trimestres Aucune action n’a été cofinancée au titre de la mesure 3 – Type d’action 4 (Accompagnement à la mise en œuvre du Revenu Minimum d’Activité) © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 32 Effets de la mesure 4 : Faciliter le passage de l’école au travail et développer la formation en alternance Eléments caractéristiques de la politique de formation en Picardie Un contexte de forte sous-qualification - La Picardie est l’une des régions les plus jeunes de France. Les moins de 25 ans représentent 34,3% de sa population (1 857 800 habitants), contre 32,1% en moyenne nationale (RP 99). - La proportion d’élèves scolarisés en Zone d'Education Prioritaire dans l’académie est supérieure à la moyenne nationale dans les écoles et les collèges. - Dans la région, les sorties sans qualification de niveau V bis et VI s’élèvent à 11,5% des sortants en 2000, soit 4,2 points de plus que la moyenne nationale. - Enfin, la Picardie fait partie des 5 régions de France les plus touchées par le chômage. L’implication des différentes structures - Le CPER a intégré certaines actions de la MGI : l’article 12 du CPER note parmi ses actions, « Elargir et faire évoluer une action déjà engagée dans le cadre de la mission générale d’insertion » Les dispositifs particulièrement mentionnés sont : les ateliers de pratique professionnelle ; les ateliers professionnels expérimentaux Les formations professionnelles aménagées ; les formations complémentaires d’initiative locale. Les montants FSE réalisés au titre de la mesure 4 par le volet « Education Nationale » du FSE sont les suivants : Montants des Montants des dépenses de dépenses de fonctionnement rémunérations Total 2000 304 593,14 916 523,49 1 221 116,63 2001 90 407,30 824 998,34 915 405,64 2002 239 152,75 1 137 132,10 1 376 284,85 2003 80 775,00 919 794,00 1 000 569,00 2004 106 624,00 1 032 199,00 1 138 823,00 Notons que faute d’éléments suffisants pour distinguer les effets propres à chaque type d’action, notre analyse regroupe les types d’actions 2 et 3. Mesure 4 – Type d’action 1 Donner une nouvelle chance aux jeunes pour éviter qu’ils quittent prématurément le système scolaire sans qualification Analyse des effets du FSE pour le dispositif de la Mission Générale d’Insertion (MGI) de l’Education Nationale Le dispositif MGI comprend deux types d’actions : - des actions de prévention (Groupe d’aide à l’insertion (GAIN) ; entretiens de situation) ; © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 33 - des actions de formation (actions d’accueil et de remotivation ; actions de qualification ; actions d’accompagnement vers l’emploi). Caractéristiques du financement de la MGI par le FSE : MGI Total FSE fonctionnement fonctionnement Part du FSE Total salaires FSE salaires Part du FSE Total général Total FSE Part du FSE 2002 277 372,00 81 366,57 29,3% 1 496 809,00 596 742,17 39,9% 1 774 181,00 678 109 38,2% 2003 247 307,00 85 683,35 34,6% 1 576 865,00 276 468,58 17,5% 1 824 172,00 362 152 19,9% Sur l’ensemble de la programmation, les financements FSE sont majoritairement intervenus sur les rémunérations des enseignants MGI. Les dépenses de fonctionnement représentent une part non négligeable du financement total mais le rectorat a décidé, pour des raisons de simplification comptable, de ne plus financer, à partir de 2005, que les rémunérations. Comme dans la plupart des régions, la part des dépenses de fonctionnement s’inscrit ainsi dans une tendance de diminution au profit des dépenses de rémunérations. Ces rémunérations sont des Heures Supplémentaires Enseignants. Les contreparties de ces rémunérations sont plus simples à mobiliser pour les rectorats (les rémunérations émanant du budget de l’Education Nationale peuvent être des contreparties). Par ailleurs, la mobilisation des fonds FSE est souple lorsqu’on les compare aux budgets de l’Education Nationale et permet ainsi aux bénéficiaires de s’adapter rapidement aux contextes locaux. Notons que la diminution en valeur absolue du cofinancement FSE en 2003 est intervenue du fait de problèmes de mobilisation comptable internes à l’Education Nationale. - Actions de prévention proposées par la MGI Dispositif GAIN Présentation du dispositif Ce dispositif s’adresse à tous les élèves d’un établissement qui présentent des difficultés d’adaptation, sont en situation de décrochage ou en difficulté d’insertion professionnelle. L’objectif consiste à mettre en place des aides individualisées afin de limiter les sorties prématurées du système éducatif et de préparer à l’insertion. Plus concrètement, le « groupe d’appui » est composé – en fonction des l’assistante sociale, etc. Ce groupe doit repérer les élèves présentant les caractéristiques ci-dessus énoncées, mettre en œuvre des actions d’accompagnement, suivre le devenir de l’élève. Le GAIN doit également être le cadre privilégié de recensement des élèves sortant de l’établissement : ils doivent suivre un entretien de situation et être signalé au CIO et à l’Inspection académique. Caractéristiques des élèves passés par le dispositif GAIN 2500 2500 2279 2279 2000 2000 1780 1500 1000 500 1500 1415 filles 1140 1071 864 515556 782 446 336 garçons total 655 485 1140 1071 1000 973 854 711 782 499 500 217 71 0 167 0 2000/2001 2001/2002 © INEUMconsulting 2005 2002/2003 2003/2004 2000/2001 2001/2002 2002/2003 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 2003/2004 - de 16 ans + de 16 ans total 34 Détails pour l’année scolaire 2003 - 2004 en collège Nombre d'élèves suivis F G 58 5 63 -16 ans +16 ans Total Total 39 2 41 en lycée général et technologique en lycée profesionnel F 97 7 104 G 29 518 547 Total 33 331 364 F 62 849 911 G 3 42 45 TOTAL Total 5 75 80 8 117 125 F G 90 565 655 77 408 485 Total 167 973 1140 Données relatives à l’année civile 20045 Dispositifs co-financés Nombre de "GAIN" Nombre d'élèves suivis 146 Dépenses réalisées F G Crédits FSE Contrepartie Etat Total 691 696 27440,29 33538,15 60978,44 Précisons que tous les « GAIN » sont cofinancés par le FSE. Dans ce cadre, le FSE a notamment permis le cofinancement du temps passé par les membres du dispositif dans les groupes. L’effet principal est donc d’avoir permis d’atteindre le nombre de « GAIN » indiqué dans les tableaux ci-dessus. Dispositif « Entretiens de situation » Présentation du dispositif Les entretiens de situation ont pour objectif de proposer, à chaque élève de plus de 16 ans quittant un établissement scolaire sans solution de poursuite d’études ou d’insertion professionnelle, une analyse de sa situation et une série de conseils en termes de poursuite d’études, de formation et d’insertion professionnelle. Il s’agit donc pour le chef d’établissement de mettre en place un dispositif de veille et de solliciter les membres du GAIN, les deux dispositifs étant étroitement liés. Données financières relatives à l’année civile 2004 Entretiens de situation co-financés Dépenses réalisées Nombre d'entretiens de situation 5225 Nombre de bénéficiaires (d'un ou plusieurs entretiens) F G 1921 2551 Crédits FSE Contrepartie Etat Total 100406,56 122719,13 223125,69 5 Les données 2004 sont incomplètes : elles ne comprennent que les données des trois premiers trimestres de l’année civile. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 35 Evolution du nombre et caractéristiques des bénéficiaires des entretiens de situation Nombre de bénéficiaires des entretiens de situation année 2003-2004 5500 5000 4500 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 0 5152 4984 4863 3000 4722 2653 2500 2989 2746 2218 2163 2622 2241 2653 2069 total filles garçons 2069 2000 1500 1000 607 Filles 1414 1049 848 Garçons 308 266 500 0 2000/2001 2001/2002 2002/2003 Répartition des situations des bénéficiaires à l'issue des entretiens de situation année 20032004 22% Solution connue à l'issue des entretiens de situation 2% Recherche de solution 76% Total 1er cycle 2003/2004 Solution inconnue 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Total 2nd cycle pro. 15 16 14 12 23 25 Total 2nd cycle G. et T. 33 TOTAL 25 7 8 23 autres et sans solution 20 emploi 48 48 39 45 formation hors statut scolaire formation sous statut scolaire 2000/2001 2001/2002 2002/2003 2003/2004 Les graphiques présentés ci-dessus montrent : - une diminution du nombre de bénéficiaires, principalement due à une diminution du nombre de garçons intégrés au dispositif ; - une part prédominante des bénéficiaires issus du 2nd cycle professionnel ; - qu’une solution est trouvée à l’issue des entretiens de situation pour 76% des bénéficiaires des entretiens ; - une forte part de retours vers la formation, même si en 2002/2003, la part des « autres et sans solution » a très fortement augmenté (plus du double par rapport à l’année précédente). - Actions de formation proposées par la MGI Catégorie 1 : actions d’accueil et de remotivation © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 36 nombre d'actions menées dans le cadre des actions de remobilisation nombre de bénéficiaires des actions de remobilisation 840 45 40 38 800 34 35 30 25 826 824 820 39 31 774 780 760 740 20 15 10 720 720 700 680 5 0 660 2000/2001 2001/2002 2002/2003 2003/2004 2000/2001 2001/2002 2002/2003 2003/2004 On constate, entre 2002/2003 et 2003/2004 une augmentation du nombre d’actions plus forte que celle des bénéficiaires (en 2002/2003, le nombre de bénéficiaires par action est d’un peu plus de 23, en 2003/2004, ce chiffre est inférieur à 20). Les actions mises en place à partir de 2003 sont en effet centrées sur des groupes plus restreints de bénéficiaires, permettant un suivi plus personnalisé des participants. Présentation du dispositif Implantées prioritairement en lycées professionnels, ces actions ont pour objectif de préparer les élèves à entrer en formation qualifiante ou à poursuivre leur formation par voie scolaire ou par contrat d’apprentissage ou de qualification. L’idée finale est de permettre à l’élève de mieux élaborer son projet de formation et le cas échéant de combler ses lacunes. Plus concrètement, il s’agit de « positionner » les bénéficiaires de manière à leur faire suivre un certain nombre de modules adaptés à leur « positionnement ». Ces modules consistent en des modules dits « fondamentaux » (expression, culture technologique et scientifique, hygiène et sécurité au travail), puis spécifiques ; un accompagnement individualisé et personnalisé ; l’élaboration d’un projet personnel et des périodes de formation en entreprise ou lycée professionnel. Caractéristiques des bénéficiaires des « actes de positionnement » Caractéristiques des bénéficiaires des "actes de positionnement" 600 484 500 400 300 200 290 267 187 212 199 Garçons 103 89 100 Filles 14 13 0 Total 1er cycle sous-total 2nd cycle pro. sous-total 2nd cycle G. et T. Total 2nd cycle TOTAL Tous les bénéficiaires des actes de positionnement suivent ensuite les modules précédemment décrits, déclinaisons des « actions d’accueil et de remotivation ». Situations des bénéficiaires à l’issue des actions d’accueil et de remotivation © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 37 Situations des bénéficiaires à l'issue des actions d'accueil et de remotivation Actions spécifiques MGI 6% Emploi 7% Stages région 15% Scolarité traditionnelle sous statut scolaire 51% Formations sous contrat hors statut scolaire 21% Les actions d’accueil et de remotivation débouchent, pour environ la moitié des bénéficiaires, sur un retour à une scolarité traditionnelle sous statut scolaire. En ajoutant les formations sous contrats, cette part atteint près des trois quart. Catégorie 2 : actions de qualification et/ou diplômantes Les actions de qualification peuvent être de 5 types : - Actions de formation intégrée – acquisition d’un CAP via une année sous statut scolaire puis une ou deux années sous contrat d’apprentissage ou de qualification) ; - Module de repréparation à l’examen par alternance (MOREA) – permet aux élèves ayant échoué à un examen de le repréparer par alternance sans redoubler la classe terminale ; - Formation professionnelle aménagée – formation professionnelle de niveau III à V quel que soit le niveau d’enseignement atteint en lycée ou dans l’enseignement supérieur ; - Itinéraire personnalisé d’accès à la qualification et au diplôme (ITAQ) – dispositif d’accès à la qualification destiné à des jeunes revenant vers leur établissement scolaire après l’avoir quitté ; - Ateliers de pratiques professionnelles – découverte de métiers d’un secteur professionnel via l’apprentissage. Nombre d'action de qualification 19 20 15 16 14 Nombre de bénéficiaires des actions de qualificaton 17 18 300 12 244 250 12 10 200 8 150 6 203 200 2000/2001 2001/2002 212 100 4 50 2 0 0 2000/2001 2001/2002 2002/2003 2003/2004 Nombre d'élèves inscrits dans les actions de qualification et / ou diplômantes Année scolaire 2003-2004 Filles Garçons Total Formations intégrées 0 0 0 MOREA 17 31 48 Cursus adaptés 41 57 98 ITHAQ 1 2 3 Autres actions 0 40 40 © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 2002/2003 2003/2004 38 Situation des bénéficiaires à l’issue des actions de formation Situation des bénéficiaires à l'issue des actions de formation année scolaire 2003-2004 70 60 50 40 30 20 10 0 59 25 0 Scolarité traditionnelle sous statut scolaire 11 4 6 0 Formations sous contrat hors statut scolaire Stages région Filles 7 Emploi 2 6 Actions spécifiques MGI Garçons Catégorie 3 : actions d’accompagnement vers l’emploi Les actions d’accompagnement vers l’emploi peuvent être de deux types : - Formation Complémentaire d’Initiative Locale (FCIL) – il s’agit de permettre aux jeunes titulaires d’un diplôme professionnel d’acquérir une compétence supplémentaire correspondant aux besoins identifiés localement ; - Ateliers professionnels expérimentaux – les jeunes issus de SEGPA n’ayant pu intégrer une formation en lycée professionnel ou bénéficier d’un contrat de travail suivent une formation en lycée professionnel la plus proche possible de la vie active. Le FSE ne cofinance pas le FCIL mais les ateliers professionnels expérimentaux. Actions co-financées Nombre d'actions 3 Nombre d'élèves présents Dépenses réalisées F G Crédits FSE Contrepartie Etat Total 33 9 5844,31 7143,06 12987,37 Les effets de la mobilisation du FSE sur la MGI On constate une mobilisation forte du FSE sur les rémunérations des enseignants. Les actions mobilisant le plus de FSE sont les actions d’accueil et de remotivation ainsi que les entretiens de situation. Globalement, le FSE apparaît comme un fonds permettant de « faire plus » sur des dispositifs par ailleurs considérés comme importants pour la région puisque le Conseil Régional a inscrit la MGI au CPER. L’accent a été mis sur les élèves sans solution au sortir de la 3 ème. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 39 Nous avons également noté, dans le cadre du dispositif GAIN, une mobilisation du FSE sur financement du temps passé en groupe de travail permettant une augmentation et une plus forte structuration du dispositif. Les entretiens menés avec l’aide du rectorat ont par ailleurs permis de mettre en lumière l’existence d’un partenariat solidement établi entre les établissements de la région, en particulier les lycées techniques et professionnels. Ainsi, par exemple, le lycée technique et professionnel (1200 élèves) de la Cité scolaire Amiens Sud (4500 élèves) sert potentiellement d’établissement de rattrapage pour tous les élèves de lycée général de l’académie ayant échoué au bac S. Par ailleurs, la mise en œuvre des ateliers professionnels expérimentaux (qui ont une part importante de jeunes filles) implique que les établissements soient conçus comme des plates-formes d’acceptation et d’orientation de tous publics : des réseaux d’établissements ont été construits permettant d’orienter les élèves vers les établissements les plus adaptés à leurs profils. Enfin, des réseaux d’entreprise ont été développé permettant de construire des parcours plus adaptés aux parcours des élèves. Notons que nous n’avons pas pu identifier un lien direct entre la mobilisation du FSE et les observations notées ci-dessus. Analyse des effets du FSE pour le dispositif Ingénieurs pour l’Ecole (IPE) - Rôle du dispositif « Ingénieurs pour l’Ecole » (IPE) dans la lutte contre le décrochage des jeunes Le premier Ingénieur pour l’école a commencé son action en Picardie en février 2005 – jusqu’alors aucun ingénieur pour l’école n’était installé en Picardie. Aucun élément de bilan n’est donc pour le moment mobilisable. L’action de cet ingénieur sera centrée sur les lycées des métiers (9 labellisations ont déjà eu lieu) et sur les dispositifs de parrainage. Analyse des effets du FSE pour le dispositif des Classes Relais Contexte du dispositif en Picardie Le dispositif est récent en Picardie : les premiers ateliers relais ont été mis en place en 2003. La structure de gestion – le GIP Forinval – est également récente. Le dispositif est donc à l’heure actuelle en phase de maturation. Initialement, seuls deux collèges avaient sollicité la DRTEFP pour bénéficier du FSE Objectif 3 : le collège Edouard Lucas et le collège Gérard Philipe. Cette phase de maturation passe notamment par l’acceptation progressive du FSE, qui a, selon le coordinateur du dispositif, d’abord inquiété les établissements car il était considéré comme synonyme de lourdeur administrative, de complexité et de contrôle. Des présentations ont été faites par le responsable FSE du rectorat qui ont permis de répondre aux principales questions. Notons cependant que par exemple sur le département de l’Aisne, qui compte pour l’année scolaire 2004-2005 2 classes relais et 2 ateliers relais, seul 1 atelier est cofinancé. Les montants mobilisés en 2003 par les deux collèges précités sont relativement faibles puisqu’ils se montent à environ 40 000 € réalisés. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 40 Les montants mobilisés par le GIP Forinval au titre des dispositifs relais se montent, pour 2004, à environ 265 000 € conventionnés. Place de la mesure 4-1 dans la programmation régionale Part de la mesure 4.1 dans le total des montants conventionnés du programme (2000-2004) 3,91% Mesure 4.1 Autres Mesures 96,09% Analyse de la consommation des crédits Mesure 4.1 - Ecarts entre montants conventionnés et réalisés (20002004) 2500000 2000000 Montants conventionnés 1500000 Montants réalisés 1000000 500000 0 2000 2001 2002 2003 2004 A titre de comparaison, la part des crédits réalisés consacrés à la mesure 4-1 en 2003 par l’ensemble des régions bénéficiaires de l’objectif 3 représente 3,4%. Les conventionnements au titre de la mesure 4 type d’action 1 sont très largement à destination du GIP Forinval qui, comme déjà expliqué, est une structure récente ; les actions cofinancées sont pour l’essentiel des actions du dispositif relais. L’impact sur les bénéficiaires Notons que, tel qu’il est conçu pour l’instant, le dispositif ne permet pas de suivre à plus de 1 mois le parcours des bénéficiaires. Aussi l’évaluation en termes de résultats sur les parcours scolaires est elle rendue dépendante des discours des responsables. Par ailleurs, le dispositif est encore trop récent (les actions du GIP Forinval ont été cofinancées en 2004) pour disposer d’autres éléments quantitatifs. Le dispositif a été conçu comme un dispositif « intégrateur », c’est-à-dire associant systématiquement les familles des élèves bénéficiaires. Des objectifs sont fixés aux élèves et un suivi est effectué (via des fiches bilans), l’idée étant d’éviter que ces structures ne soient considérées comme « relégatrices ». © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 41 Les entretiens ont permis de distinguer trois catégories d’élèves, dont deux bénéficient avantageusement du dispositif : les « absentéistes » et les « perturbateurs ». Pour la troisième catégorie, les « décrocheurs », l’intérêt que présente le dispositif semble moins évident. Le dispositif semble fonctionner pour les élèves présentant des comportements querelleurs, agressifs ou violents : le passage par l’atelier permet des évolutions du comportement. Ce type d’effet est difficilement mesurable quantitativement : ils émanent surtout des impressions émises par les responsables. Cependant, ces progrès comportementaux, mineurs, et identifiables dans le cadre du petit groupe qu’est l’atelier, ne sont pas aussi visibles au sein de la structure beaucoup plus lourde qu’est celle du collège. Les méthodes pédagogiques n’évoluent pas sous l’influence de ces dispositifs : il n’y a pas de continuité entre le dispositif et le collège. Cette situation est due à la petite taille de l’atelier qui permet une attention particulière sur chaque enfant, ce que ne permet pas la structure du collège où le nombre d’élèves pour un enseignant est 5 à 6 fois plus important. Il y a encore trop peu de réflexion sur la manière de réintégrer les élèves dans leur classe et sur les enjeux pédagogiques que cela représente. Par ailleurs, le dispositif ne présente pas la même efficacité en termes de réussite scolaire pour les élèves en difficulté. L’impact sur les structures Le FSE a permis aux structures des ateliers de financer leurs caractères originaux : - l’extériorité (location de locaux) ; - la mise en place d’activités sportives (petits équipements) ; - des activités culturelles (recours à des vacataires) ; - les repas en tant qu’activité de socialisation ; - la location d’un parc informatique, etc. Des partenariats existent entre le dispositif des ateliers et des associations populaires ; les classes relais sont quant à elles en partenariat avec la PJJ. Par ailleurs, des pistes de travail avec des psychologues sont en cours d’élaboration pour la rentrée 2005-2006. Il a été mis en avant par le coordonnateur du dispositif que le FSE est appelé à jouer un rôle de plus en plus important en termes de diversification du dispositif, du fait notamment de la coordination entre le département FSE du rectorat et le GIP Forinval. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 42 Mesure 4 – Type d’action 2 Faciliter l’accès et la réussite des jeunes et des adultes dans les formations en alternance Contexte de la programmation Le dispositif picard de soutien aux formations en alternance est cofinancé au titre des objectifs 2 et 3. Il passe notamment par la promotion d’actions de pré-formation. Ainsi, trois programmes ont été développés qui s’inscrivent dans la mesure 4 du DOCUP: - un programme de formations qualifiantes, - un programme de formations alternées pré-professionnelles, - un programme de formations « pré-professionnelles renforcées ». En ce qui concerne l’objectif 3, l’accent avait, en début de programmation, été particulièrement porté sur les formations pré-professionnelles destinées aux jeunes les plus démunis en matière de qualification. Un état des lieux en 2002 a permis de mettre en lumière la plus forte demande émanant des publics pour les formations qualifiantes que pour les qualifications prépofessionnelles. Les crédits ont donc été en priorité réaffectés vers les actions qualifiantes. Cependant, la révision à mi-parcours du DOCUP ne permettant plus le cofinancement des actions qualifiantes au titre de la mesure 4 de l’objectif 3, c’est l’objectif 2 qui a « pris le relais » pour cofinancer ces actions. Les fonds FSE de l’objectif 3 ont pour leur part été réaffectés sur les formations pré-professionnelles. Comme déjà indiqué en introduction de la mesure 4, faute d’éléments suffisants pour distinguer les effets propres à chaque type d’action, notre analyse regroupe les types d’actions 2 et 3. - Place de la mesure 4.2 dans la programmation régionale Part de la mesure 4.2 dans le total des montants conventionnés du programme (2000-2004) 14,54% Mesure 4.2 Autres Mesures 85,46% - Analyse de la consommation des crédits © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 43 Mesure 4.2 - Ecarts entre montants conventionnés et réalisés (20002004) 3500000 3000000 2500000 2000000 Montants conventionnés 1500000 Montants réalisés 1000000 500000 0 2000 2001 2002 2003 2004 A titre de comparaison, la part des crédits réalisés consacrés à la mesure 4-2 en 2003 par l’ensemble des régions bénéficiaires de l’objectif 3 représente 7,1%. Mesure 4 – Type d’action 3 Soutenir l’amélioration de la qualité des formations professionnelles Contexte de la programmation - Place de la Mesure 4.3 dans la programmation régionale Part de la mesure 4.3 dans le total des montants conventionnés du programme (2000-2004) 1,65% Mesure 4.3 Autres Mesures 98,35% - Analyse de la consommation des crédits © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 44 Mesure 4.3 - Ecarts entre montants conventionnés et réalisés (20002004) 1000000 900000 800000 700000 600000 Montants conventionnés 500000 400000 300000 Montants réalisés 200000 100000 0 2000 2001 2002 2003 2004 A titre de comparaison, la part des crédits réalisés consacrés à la mesure 4-3 en 2003 par l’ensemble des régions bénéficiaires de l’objectif 3 représente 3,4%. Analyse des effets du FSE pour le dispositif de pré-qualification - Le dispositif de la pré-qualification en Picardie Le programme de formations qualifiantes L’objectif du programme est de permettre aux bénéficiaires : - d'accéder à un contrat de travail (CDD, CDI) - d’obtenir (totalement ou partiellement si la validation est modulaire) un titre, un diplôme homologué, une qualification de branche permettant l’accès à l’emploi, une certification délivrée par la Mission Régionale de Certification de Compétences Professionnelles (MRCCP). Le public concerné est constitué par trois catégories de demandeurs d’emplois : - demandeurs d'emploi ayant une représentation claire de leurs motivations, expériences, de leur potentiel et de leurs capacités par rapport à un domaine professionnel ou un métier déterminé, - demandeurs d'emploi satisfaisant aux pré-requis définis dans la présentation de l’action de formation, - demandeurs d'emploi n’ayant pas bénéficié dans les deux dernières années de plus de 800 heures de formation sur un financement régional (hormis sur des actions préqualifiantes). L’action comprend le suivi de modules de formations adaptés. Les actions de formation qualifiantes d’une durée supérieure à 140 heures comprennent une période de stage en entreprise. Les actions de plus de 500 heures sont validées par un titre ou diplôme homologué, une validation de branche ou une certification de la Mission Régionale de Certification des Compétences Professionnelles. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 45 On constate une forte augmentation des crédits mobilisés sur ce type d’actions. Cette situation résulte d’un diagnostic établi sur les années 2000-2001 et qui a permis de mettre à jour une forte demande de la part des publics sur les formations qualifiantes. Depuis la révision du DOCUP à mi-parcours, ces actions ne sont plus cofinancées par le FSE au titre de l’objectif 3. Le programme de formations alternées pré-professionnelles L’objectif du programme est de permettre aux bénéficiaires : - d'accéder à l’emploi au travers de contrats en alternance ou de contrats de travail (CDD, CDI), après avoir vérifié et consolidé son choix professionnel, - d'accéder à une formation qualifiante ou diplômante, financée ou non par la Région, grâce à l'acquisition de compétences minimales, - de retourner en formation initiale. Ce dispositif concerne en priorité les jeunes de 16 à 26 ans, sortis du système de formation initiale, dépourvus de qualification ou de diplôme. Les actions de formations alternées pré-professionnelles passent par des modules sur : - l'acquisition de connaissances de base générales et techniques, - l’acquisition de gestes professionnels et de la culture économique particulièrement du secteur d'activité visé, - l’initiation à la mise en œuvre de techniques professionnelles, - l’évaluation des acquis professionnels, - les techniques de recherche d’emploi. Des périodes de « simulation professionnelle » sont également proposées qui permettent au stagiaire de découvrir de façon concrète les techniques, le vocabulaire et les gestes professionnels et les règles de sécurité du ou des métiers identifié(s) dans son projet. L’action de pré-professionnalisation a une durée maximale de 400 heures. Elle est complétée par une ou plusieurs périodes en entreprise d’une durée globale maximale de 400 heures. Tout stagiaire sortant d'une action pré-professionnelle doit être en possession d'un document écrit faisant état de ses acquis en termes de : - connaissances générales, - connaissances professionnelles, - aptitudes sociales. Cette reconnaissance peut aussi être validée par l’obtention du CCIP (Certificat de capacité d’insertion professionnelle) ou du CFG (Certificat de formation générale). © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 46 Le programme de formation « pré-professionnelle renforcée » Le programme de formation « Pré-Professionnelle Renforcée » visa à faciliter l'accès à la qualification et à l'insertion professionnelle de ses bénéficiaires. Il s’adresse : - soit à des jeunes rencontrant des difficultés d’ordre social, familial ou personnel et relevant d’un niveau de formation inférieur ou égal au niveau V ; - soit, exceptionnellement, à un public d'adultes (plus de 26 ans) rencontrant les mêmes difficultés. Il s’agit de permettre à chaque stagiaire d'élaborer un projet professionnel et/ou de s'orienter vers un parcours menant à une qualification ou un emploi : soit dans le cadre d'une action de formation financée ou non par la Région Picardie, soit par un emploi en alternance, en insertion ou durable. soit par un retour en formation initiale. L'action de formation est élaborée à partir de modules : « Socialisation », « professionnel ou technique », « Connaissance du monde professionnel et de l'environnement socioéconomique », « remise à niveau ». A partir de 2005, ce dispositif sera accompagné du dispositif « mobilisation pour l’insertion ». Il s’agit de faciliter l’accès à la qualification et à l’insertion professionnelle des bénéficiaires en travaillant notamment sur les connaissances générales, la projection dans le monde professionnel et les aptitudes sociales. Le dispositif Mobilisation pour l’Insertion vise ainsi 3 objectifs : Objectif 1 : Socialisation Objectif 2 : Projection dans un environnement professionnel Objectif 3 : Accession à la qualification par l’emploi ou la formation © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 47 Effets du FSE sur les bénéficiaires Les différents tableaux présentés permettent de prendre la mesure de l’impact du FSE sur les bénéficiaires : le FSE a permis de financer plus d’heures de formation à destination des publics cibles que sont les jeunes en difficulté notamment. Analyse des effets du FSE pour le dispositif Apprentissage L’évaluation du dispositif de soutien des CFA a été effectuée à l’aide de la consultation de documents et d’entretiens avec les différents intervenants du Conseil Régional. Notons que seule une directrice de CFA (en poste depuis seulement trois mois) s’est présentée à la réunion d’évaluation organisée par le CR alors que la mobilisation des directeurs de CFA avait été forte lors de l’évaluation intermédiaire. Par ailleurs, le FSE est mobilisé sur des actions au sein desquelles il est difficile de distinguer les effets spécifiques qui pourraient lui être attribués. Aussi présentons-nous dans cette partie des résultats liés à la mise en œuvre des actions dans leur entier, non des résultats qui pourraient être exclusivement mis en relation avec la mobilisation du FSE. Présentation et contexte du dispositif La région Picardie rencontre d’importantes difficultés d’accès à la qualification des jeunes : en 2001, 14,8% des jeunes picards sont sortis du système scolaire sans qualification professionnelle contre 7% au niveau national. Le nombre d’apprentis picards reste par ailleurs inférieur à al moyenne nationale. Par les lois de décentralisation de 1983, les Régions détiennent une compétence de régulation de l’apprentissage et une responsabilité dans son financement. Dans ce contexte, le Conseil Régional de la Picardie a progressivement développé une politique de l’apprentissage autour des principes objectifs suivants : - revaloriser l’apprentissage pour qu’il constitue une alternative de qualité à la formation professionnelle en temps plein, - favoriser l’accès des jeunes à un premier niveau de qualification professionnelle, - adapter les niveaux et les diplômes aux besoins de l’environnement économique et notamment accompagner l’élévation des niveaux, - diversifier l’apprentissage sur des secteurs et métiers nouveaux. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 48 Les principales actions prévues dans le cadre du soutien du Conseil Régional à l’apprentissage sont les suivantes : - Permettre l’accès à l’apprentissage des jeunes filles en cofinançant les formations des jeunes filles apprenties, - Permettre aux apprentis de faibles niveaux de qualification de suivre une formation en cofinançant des indemnités pour les frais relatifs à leur hébergement (nuitées) et à leurs repas, - Permettre le développement du préapprentissage en cofinançant les sections de CPA et CLIPA, - Accompagner la démarche qualitative des CFA en cofinançant les contrats de progrès, - Réaliser une brochure sur l’apprentissage en Picardie qui a pour objectif de faire connaître cette voie de formation aux élèves des établissements publics et privés et de Classes Préparatoires à l'Apprentissage (CPA) ainsi qu'à leur famille Ces actions sont, comme nous le verrons plus loin, notamment mises en œuvre via les « contrats de progrès ». Analyse des données financières Les crédits FSE mobilisés pour l’apprentissage l’ont principalement été au titre de la mesure 42, « appuyer les dispositifs d’apprentissage ». Une partie des fonds mobilisés l’est également au titre de la mesure 4-3 « Améliorer la qualité des formations dans le domaine de l’apprentissage (…) ». Les montants des crédits FSE mobilisés sur l’apprentissage entre 2000 et 2004 sont les suivants : Année 2000 2001 2002 2003 2004 Total Agrément 1 981 837,22 2 167 825,03 2 412 734,77 2 421 419,75 2 421 419,75 11 405 236,52 % FSE 45% 45% 45% 45% 45% 45% Réalisation 1 981 837,22 2 167 825,03 2 412 734,77 2 421 419,75 Non achevé 8 983 816,77 % réalisation 100% 100% 100% 100% --- Evolution de la destination des financements FSE Contrats de progrès Fonctionnement des formations des jeunes filles Allocations de repas et d’hébergement Pré-apprentissage Brochure ONISEP 2000 23,1% 61,8% 15,1% 2001 19,0% 50,7% 12,7% 17,6% Indicateurs généraux relatifs à l’apprentissage en Picardie © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 2002 19,0% 44,8% 13,9% 22,4% 2003 18,9% 44,6% 13,9% 22,3% 0,4% 2004 18,8% 44,5% 13,8% 22,3% 0,6% 49 Le graphique ci-dessus montre que le nombre d’apprentis a fortement augmenté au cours de la seconde moitié des années 1990 et est resté à peu près stable depuis 2000. Le graphique ci-dessus présente la répartition des apprentis par niveau en 2003. La part des niveaux V est proche de 60%. Les tableaux ci-dessous présentent le suivi à 11 mois des apprentis sortis de CFA en 2003. Les résultats sont issus de données fournies par le CR. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 50 Le taux de rupture ne doit pas être interprété en données brutes, certaines ruptures pouvant être positives pour le jeune ou déboucher sur un autre contrat. C'est pourquoi on regardera toujours en parallèle le taux de recherche d'emploi suite à une rupture qui mesure le nombre de jeunes n'ayant pas trouvé de solution après celle-ci. 18,3% des jeunes ayant rompu leur contrat d'apprentissage se retrouvent sans solution et sont à la recherche d'un emploi, en forte augmentation par rapport à 2003 (13,3%).6 Analyse de la mise en œuvre du dispositif d’accompagnement des CFA en Picardie Le dispositif d’accompagnement des CFA en Picardie répond à une forte volonté du Conseil Régional qui a mis en œuvre différents instruments dans le cadre du Contrat de Plan Etat Région pour tenter de coordonner et systématiser les actions de qualité des CFA. Le caractère 6 Source des tableaux et notes : Document « Indicateurs d’apprentissage » élaboré par le Conseil Régional de Picardie. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 51 innovant des politiques de formation menées en région Picardie s’est notamment manifesté par le développement de l’individualisation croissante des parcours de formation. Pour les CFA, cette mise en œuvre est notamment passée par les « contrats de progrès » qui ont pour objectif explicites, depuis 2000 : - d’appuyer les démarches des CFA pour accueillir et accompagner les jeunes les plus en difficulté au travers d’actions d’ordre social, pédagogique et d’insertion professionnelle ; - de garantir aux jeunes apprentis l’accès à une qualification professionnelle au minimum de niveau V ; - de renforcer l’accès des jeunes filles aux formations par la voie de l’apprentissage ; - de contribuer à l’acquisition des connaissances de base dans la maîtrise des outils de la société de l’information. Ces objectifs sont déclinés en « mesures éligibles », dont les CFA ne peuvent s’affranchir qu’à condition de respecter les objectifs ci-dessus énoncés. Encadrant les actions des contrats de progrès dans une démarche pluriannuelle, un « contrat de développement triennal » a été mis en œuvre, et surtout, plus récemment, un « contrat d’objectifs et de moyens ». Ce contrat s’accompagne d’une charte « les CFA picards à l’horizon 2010 » qui sera mise en œuvre à la fin de l’année 2005. Le contrat d’objectifs et de moyens englobe les contrats de progrès et les contrats de développement triennal, et développe une série d’autres actions telles que des campagnes de communication, l’aide à la création de nouveaux CFA, etc. Place du FSE dans ce dispositif Le FSE ne cofinance que les actions des « contrats de progrès » et les « contrats de développement triennal ». Pour les années 2005 et 2006, les contrats de progrès concernent quelque 19 CFA. Nous focaliserons donc notre évaluation sur ce dispositif. Notons cependant d’emblée que, même si le FSE Objectif 3 n’abonde que de manière relativement faible le dispositif d’apprentissage, il semble avoir cependant joué un rôle important dans la mobilisation de la sphère décisionnelle de la région pour la mise en œuvre d’une stratégie régionale de formation. Par ailleurs, les exigences européennes en matière de suivi ont contribué à la mise en place de procédures comptables plus appropriées pour rendre compte des coûts de formation, démarche parfois difficile à mettre en œuvre. Comme déjà noté, le dispositif des contrats de progrès s’inscrit dans le cadre du Contrat de Plan Etat Région de Picardie. Le cahier des charges précise que l’action sera principalement orientée vers les jeunes inscrits dans des formations de CAP, ou autres niveaux V. La démarche consiste notamment à adapter les parcours et donc à financer des heures de formation spécifiquement mobilisées sur ces publics. L’aide doit également parvenir aux « jeunes les plus en difficulté » via la possibilité d’allonger les contrats à 3 ans, le dédoublement de sections, et la mise en place de soutien personnalisé. Par ailleurs, un objectif spécifique concerne les jeunes filles dont il s’agit d’augmenter la proportion. Indicateurs présentant les réalisations des années 2002 et 2003 sur les actions que cofinance le FSE © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 52 2002 Nombre total de bénéficiaires Montant dépensé Répartition des bénéficiaires par sexe Total Hommes Femmes < 25 ans Salariés Répartition des bénéficiaires par âge Répartition des bénéficiaires par statut sur le marché du travail Niveau de qualification des bénéficiaires Niveau III et + Niveau IV Niveau V Niveau infra V Nombre total d’heures Coût moyen du parcours Durée moyenne du parcours Coût horaire moyen Actions de prestation (étude, diagnostic, conseil) Contrats de qualité Nuitées Repas 2003 2 425 5 361 632,83 € 446 2 059 2 425 2 378 5 380 932,78 436 1 942 2 378 2 425 2 378 452 344 1 114 515 1 305 770 1 484,54 538 2,96 292 352 1 237 497 1 329 095 1 514 559 2,71 16 16 56 894 294 753 56 894 294 754 Les effets spécifiques du FSE sont donc difficiles à isoler. Quantitativement, il est possible de distinguer notamment les heures de formation qu’il a permis de financer. Par ailleurs, on peut noter, à la suite de l’évaluation intermédiaire, que la visibilité des financements européens pour les directeurs de CFA est assurée par la procédure des contrats de progrès. Cependant, on peut constater que le Conseil Régional a une politique très volontariste en termes d’organisation, de suivi et de mise en partenariat des différents CFA. Dans ce contexte, la valeur ajoutée du FSE sur ce point est difficile à établir. L’absence des directeurs de CFA à la réunion d’évaluation ne nous permet pas d’affirmer que le FSE constitue un levier d’action décisif pour les CFA picards. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 53 Effets de la mesure 5 : Améliorer l’information, l’orientation et l’individualisation des formations, notamment par les NTIC, et développer l’accès à la validation. Mesure 5 – Type d’action 1 Améliorer l’information, l’orientation et l’individualisation des formations notamment grâce aux NTIC Contexte de la programmation - Place de la Mesure 5.1 dans la programmation régionale Part de la mesure 5.1 dans le total des montants conventionnés du programme (2000-2004) 2,57% Mesure 5.1 Autres Mesures 97,43% - Analyse de la consommation des crédits Mesure 5.1 - Ecarts entre montants conventionnés et réalisés (20002004) 700000 600000 500000 400000 Montants conventionnés 300000 Montants réalisés 200000 100000 0 2000 2001 2002 2003 2004 A titre de comparaison, la part des crédits réalisés consacrés à la mesure 5-1 en 2003 par l’ensemble des régions bénéficiaires de l’objectif 3 représente 3,0%. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 54 Analyse des effets du FSE pour la Mesure 5.1 L’organisation des APP en Picardie est en phase de structuration et s’inscrit dans un contexte d’augmentation du nombre de structures porteuses (4 nouvelles structures en 2004). Le dispositif des APP fonctionne en mode marchés publics avec une gestion très proche des APP et APLI. Notons à cet égard que le cahier des charges oriente fortement les structures porteuses d’APP vers un souci d’amélioration des pratiques pédagogiques et des moyens mis à disposition des bénéficiaires. La DRTEFP travaille en partenariat avec une Cellule d’Appui Pédagogique de manière à garantir la qualité des aspects pédagogiques du cahier des charges, du suivi et de l’animation du réseau. Cette Cellule regroupe entre autres des représentants de l’Education Nationale, de l’Université, et des consultants. Cette Cellule fonctionne sans l’appui du FSE. Le dispositif se structure donc, avec notamment la tenue de réunions de travail sur les questions suivantes : la mutualisation des ressources de positionnement des bénéficiaires, un livret de suivi commun aux différents APP, les centres ressources. Le FSE est mobilisé en priorité pour les heures de formation. Les effets de la mobilisation du FSE sont donc largement des effets volumes qui permettent une augmentation du nombre de bénéficiaires. Analyse de données issues de la base de données nationale (Algora) Parts des différentes structures d’orientation Origine des bénéficiaires (structure d'orientation) 40,00 35,00 30,00 Ce graphique montre la diminution du nombre de candidatures spontanées ; la DRTEFP cherche à développer la formation des prescripteurs. 25,00 20,00 15,00 10,00 5,00 0,00 2000 2001 2002 2003 2004 Missions locales et PAIO Agences locales ANPE CIO Entreprises - OPCA - FAF Organismes de formation Travailleurs sociaux Autres structures Candidatures spontanées © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 55 Caractéristiques des bénéficiaires Caractéristiques des bénéficiaires 60 50 La lecture de ce graphique permet de mesurer la part prépondérante des publics féminins, par ailleurs en croissance. 40 30 20 10 0 2000 2001 H 16-25 ans 2002 H 26 et + F 16-25 ans 2003 F 26 et + Caractéristiques des bénéficiaires à l’entrée dans l’APP Situation des bénéficiaires à leur arrivée à l'APP 80 70 60 50 La part des chômeurs, supérieure à 50%, est en forte croissance depuis le début de la programmation. 40 30 20 10 0 2000 2001 2002 2003 2004 Stagiaires de la formation professionnelle Salariés - contrats de travail particulier (secteur marchand) Salariés - contrats de travail particulier (secteur non-marchand) Salariés de droit commun Demandeurs d'emploi Autres statuts Series7 Parts des bénéficiaires ayant bénéficié de la FOAD Nombre de bénéficiaires ayant bénéficié de FOAD durant leur formation Malgré les efforts fournis pour développer la Formation Ouverte à Distance, cette forme d’apprentissage est en diminution, seules les formations dispensées par le CNED augmentent. 120 100 80 60 40 20 0 2000 2001 2002 2003 2004 Conventions CNED Centre National Enseignement à Distance Conventions AFPA (CNEFAD) Conventions autres prestataires Dispositifs de formations ouvertes et à distance © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 56 Evolution des situations à la sortie de l’APP 2000-2003 Situations à la sortie de l'APP 2000 Autres situations Situations inconnues connues 9% 10% Situations à la sortie de l'APP 2001 Entrée en formation (préqualif, qualif,,,,) 8% Poursuite du stage en cours 9% Retour en formation initiale 1% Inactifs 1% Salariés - contrats de travail particulier (secteur marchand) 5% Salariés de droit commun 13% Demandeurs d'emploi 33% Salariés - contrats de travail particulier (secteur non-marchand) 11% Demandeurs d'emploi 37% Demandeurs d'emploi 34% Salariés de droit commun 12% Salariés - contrats de travail particulier (secteur nonmarchand) 8% Situations à la sortie de l'APP 2003 Situations inconnues 7% Entrée en formation (préqualif, qualif,,,,) Retour en formation initiale 8% 1% Inactifs 1% Inactifs 1% Autres situations connues 7% Poursuite du stage en cours 12% Entrée en formation (préqualif, qualif,,,,) 9% Salariés - contrats de travail particulier (secteur nonmarchand) 6% Retour en formation initiale 1% Salariés - contrats de travail particulier (secteur marchand) 2% Salariés - contrats de travail particulier (secteur marchand) 5% Salariés de droit commun 17% Retour en formation initiale 0% Salariés - contrats de travail particulier (secteur marchand) 5% Poursuite du stage en cours 15% Situations inconnues 6% 8% Inactifs 1% Situations à la sortie de l'APP 2002 Autres situations connues 7% Poursuite du stage en cours Entrée en formation 14% (préqualif, qualif,,,,) Situations inconnues Autres situations 7% connues 8% Demandeurs d'emploi 38% Salariés de droit commun 17% Salariés - contrats de travail particulier (secteur nonmarchand) 6% Bien que la part des salariés de droit commun soit en augmentation sur la période, les sorties de l’APP vers des demandes d’emploi progressent. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 57 Evolution des estimations des stagiaires sur l’atteinte de leurs objectifs Estimations des stagiaires sur l'atteinte de leurs objectifs 60 50 40 30 20 10 entièrement atteints partiellement atteints 0 2000 2001 2002 Objectifs pas atteints 2003 2004 Pour finir, ce graphique montre à la fois une augmentation de la part des bénéficiaires considérant que leurs objectifs sont entièrement atteints à l’issue de la formation, et une légère augmentation de la part des bénéficiaires considérant n’avoir pas du tout atteint leurs objectifs. Cette lecture est à relier aux résultats en termes de sorties. D’une manière générale, le manque de coordination du dispositif rend difficile la lecture d’effets propres à la mobilisation du FSE autres que des effets volumes. Notons cependant qu’une dynamique est en train de voir le jour sous l’impulsion conjointe de la DRTEFP et de la Cellule d’Appui à l’Apprentissage qui devrait permettre de structurer le dispositif, de développer les échanges de bonnes pratiques entre formateurs (encore assez difficile) et promouvoir l’amélioration de la qualité des pratiques et matériels pédagogiques. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 58 Mesure 5 – Type d’action 2 Développer l’accès à la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) Contexte de la programmation - Place de la Mesure 5.2 dans la programmation régionale Part de la mesure 5.2 dans le total des montants conventionnés du programme (2000-2004) 0,34% Mesure 5.2 Autres Mesures 99,66% - Analyse de la consommation des crédits Mesure 5.2 - Ecarts entre montants conventionnés et réalisés (20002004) 140000 120000 100000 80000 Montants conventionnés 60000 Montants réalisés 40000 20000 0 2000 2001 2002 2003 2004 A titre de comparaison, la part des crédits réalisés consacrés à la mesure 5-2 en 2003 par l’ensemble des régions bénéficiaires de l’objectif 3 représente 1,7%. Analyse des effets du FSE pour la Mesure 5.2 - Effets de la mobilisation du FSE sur le développement de la VAE dans la région La région est confrontée à une situation de sous qualification très forte. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 59 Actions retenues Intervention 45% 2002 : - Qualité accueil VAE - Accompagnement VAE 2003 : - Professionnalisation des acteurs - Démarche Qualité 2004 : - La qualité du service rendu « Etude personnalisée de chaque demande » - Développer le partenariat pour accroître le nombre de bénéficiaires - Professionnaliser les acteurs 2005 – 2006 : - Systématiser un suivi individualisé des parcours VAE - Améliorer l’accès à la VAE pour les bas niveaux de qualification - Professionnaliser les acteurs de la VAE prévue FSE 105 304€ 105 304€ 90 664€ 2005 : 126 000€ 2006 : 135 000€ Trois axes de mobilisation du FSE sont particulièrement ressortis des entretiens et consultations de documents : La professionnalisation des acteurs Comme le montre le tableau ci-dessous, l’accent a été mis sur la professionnalisation des conseillers, sur les formations des membres de jurys et des GRETA (un conseiller VAE est présent dans chaque GRETA). Des groupes de travail ont été mis en place qui ont permis l’échange de pratiques entre conseillers. La communication autour du dispositif Des plans de communication ont été mis en place (on constate une forte augmentation du nombre de personnes accueillies dans le graphique ci-dessous) ; Les informations étaient autrefois diffusées par des organismes indépendants de l’Education Nationale. 80% des certificats étant du ressort de l’Education Nationale, il a été décidé que les Centres d’Information et d’Orientation seraient désormais des « Points Relais Conseil ». Un suivi plus structuré des bénéficiaires Le FSE finance le temps passé par les conseillers : pour chaque personne orientée vers la VAE par un PRC, un entretien personnalisé est assuré et une procédure de suivi est mise en place. Le graphique ci-dessous présente l’évolution du nombre de bénéficiaires accueillis, suivis et dont le dossier a été examiné par un jury. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 60 250,0% 200,0% 150,0% 100,0% 50,0% 0,0% 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1996 -50,0% Pourcentage d'augmentation du nombre de personnes accueillies Pourcentage d'augmentation du nombre de personnes suivies Pourcentage d'augmentation du nombre de dossiers examinés par un jury Le graphique ci-dessus présente les taux de croissance annuels des personnes accueillies, suivies et dont le dossier a été examiné par un jury. Ce format a été choisi pour rendre compte de la vitesse d’adaptation du DAVA à l’augmentation du public (augmentation qui a été très soutenue, notamment entre 2000 et 2002). On constate ainsi une forte progression du nombre de personnes accueillies. Ainsi, le DAVA parvient à conserver une part constante de personnes suivies par rapport au nombre de personnes accueillies. Entre 1995 et 2003, le nombre de personnes accueillies a été multiplié par plus de 10, de même que le nombre de personnes suivies. Toutefois, lorsqu’on regarde les chiffres en valeur absolue, on constate qu’un très grand nombre de personnes accueillies ne sont pas suivies. Il semble donc que la logique de qualité ait été préférée à une logique de quantité. 1600 1506 1479 1400 1200 1000 739 800 600 317 212 147 200 40 0 494 417 384 400 6 1995 37 121 18 1996 86 47 25 27 1997 1998 Personnes accueillies © INEUMconsulting 2005 229 165 114 72 1999 Personnes suivies 327 147 180 83 2000 108 2001 Dossiers examinés par un jury Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 2002 2003 61 En ce qui concerne le nombre de diplômes délivrés on constate une forte progression également. Année 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Nombre de diplômes délivrés / Nombre de Nombre de Nombre d'unités délivrées candidiats inscrits à diplômes complets aux candidats n'ayant pas l'examen VAP - VAE (cumul délivrés par la VAE obtenu le diplôme complet annuel) 4/10 14/28 29/46 49/84 87/146 124/201 2002 61 69 (pour 21 candidats) 257/399 2003 198 355 (pour 98 candidats) 486/743 Enfin, en termes de caractéristiques des bénéficiaires, les données ci-dessous montrent que la part des bénéficiaires de niveaux V est relativement importante, bénéficiaires qui présentent des taux de réussite élevés par rapport aux autres catégories. Part des candidats en fonction de leur niveau de formation (session du 31 mars 2005) Niveau V Niveau IV Niveau III Total © INEUMconsulting 2005 Candidats Admis 21,1% 23,5% 55,4% 100,0% Refusés 20,7% 27,6% 51,7% 100,0% Partiels 3,8% 15,4% 80,8% 100,0% Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 43,5% 13,0% 43,5% 100,0% 62 Effets de la mesure 6 : Moderniser les organisations du travail et développer les compétences Mesure 6 – Type d’action 1 Développer, anticiper et moderniser l’organisation du travail et renforcer les moyens d’expertise et d’analyse dans les domaines du travail, de l’emploi et de la formation - Place de la Mesure 6.1 dans la programmation régionale Part de la mesure 6.1 dans le total des montants conventionnés du programme (2000-2004) 2,15% Mesure 6.1 Autres Mesures 97,85% - Analyse de la consommation des crédits Mesure 6.1 - Ecarts entre montants conventionnés et réalisés (20002004) 1200000 1000000 800000 Montants conventionnés Montants réalisés 600000 400000 200000 0 2000 © INEUMconsulting 2005 2001 2002 2003 2004 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 63 A titre de comparaison, la part des crédits réalisés consacrés à la mesure 6-1 en 2003 par l’ensemble des régions bénéficiaires de l’objectif 3 représente 1,0%. Analyse des effets du FSE pour la Mesure 6.1 Le type d’action 6-1 est réservé aux études d’une manière générale. Ainsi le FSE a-t-il permis de financer l’Observatoire Emploi Formation de l’OREF. On note également le cofinancement d’actions de l’AGEFOS PME, par ailleurs cofinancées au titre de la mesure 6-3 et sur lesquelles nous reviendrons. Notons enfin le cofinancement d’une action menée par l’Association des Paralysés de France : un « Pôle de Mutualisation des Ressources » contribuant au développement de l'Emploi des Personnes handicapées. Cette action est cofinancée en Picardie mais met en jeu un dispositif dont l’envergure est nationale. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 64 Mesure 6 – Type d’action 2 Favoriser le travail social - Place de la Mesure 6.2 dans la programmation régionale Part de la mesure 6.2 dans le total des montants conventionnés du programme (2000-2004) 0,27% Mesure 6.2 Autres Mesures 99,73% - Analyse de la consommation des crédits Mesure 6.2 - Ecarts entre montants conventionnés et réalisés (20002004) 180000 160000 140000 120000 100000 80000 Montants conventionnés 60000 Montants réalisés 40000 20000 0 2000 2001 2002 2003 2004 A titre de comparaison, la part des crédits réalisés consacrés à la mesure 6-2 en 2003 par l’ensemble des régions bénéficiaires de l’objectif 3 représente 0,5%. - Analyse des effets de la mesure 6.2 Peu d’actions ont été menées au titre de la mesure 6 type d’action 2 – on compte 7 bénéficiaires et un montant réalisé de moins de 250 000 €. On peut noter, parmi les bénéficiaires, le Comité Régional Picardie CGT : l’action cofinancée (« projet Eurofor ») a notamment permis de former des dirigeants syndicaux à la maîtrise d’outils informatiques. Les formations ont été menées dans l’Aisne, dans l’Oise et dans la Somme et ont concerné quelque 134 syndicalistes. Cette formation est sensée permettre aux responsables syndicaux d’améliorer leur capacité à jouer leur rôle de partenaires sociaux dans le domaine de la gestion des fonds structurels et d’opérateurs des programmes communautaires (la formation informatique était doublée d’une formation sur les questions européennes). © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 65 Mesure 6 – Type d’action 3 Agir de façon globale sur l’adaptation des ressources humaines dans le cadre de plans de formation des entreprises - Place de la Mesure 6.3 dans la programmation régionale Part de la mesure 6.3 dans le total des montants conventionnés du programme (2000-2004) 10,90% Mesure 6.3 Autres Mesures 89,10% - Analyse de la consommation des crédits Mesure 6.3 - Ecarts entre montants conventionnés et réalisés (20002004) 4000000 3500000 3000000 2500000 2000000 Montants conventionnés 1500000 Montants réalisés 1000000 500000 0 2000 2001 2002 2003 2004 A titre de comparaison, la part des crédits réalisés consacrés à la mesure 6-3 en 2003 par l’ensemble des régions bénéficiaires de l’objectif 3 représente 14%. Mise en œuvre de la programmation L’une des spécificité de la Picardie consiste dans le fait que la région soit le « guichet unique » des diverses sources de financement : le dépôt et la gestion des dossiers s’en trouve grandement facilité pour les OPCA. Actions menées : la part prépondérante de l’AGEFOS PME A 4 reprises, la région a utilisé la procédure de dérogation pour financer des plans pour des entreprises de plus de 250 salariés (procédure autorisée suite à la révision à mi-parcours du DOCUP). Les quatre plans de formation concernaient des « métiers en tension ». Le nombre d’actions menées a progressivement augmenté au cours de la programmation. L’AGEFOS PME est l’OPCA le plus consommateur de crédits puisqu’il concentre à lui seul près de 40% des montants conventionnés. Notons que l’AGEFOS PME fonctionne sur deux régions : Picardie – Nord Pas de Calais. En termes d’entreprises adhérentes, l’AGEFOS PME compte 1319 adhérents de plus de 10 salariés et 2571 adhérents de moins de 10 salariés. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 66 Les actions menées par l’AGEFOS PME ayant bénéficié des crédits FSE sont de différents types : - accompagnement des entreprises dans la mise en œuvre de leurs plans de formation ; - formation et accompagnement dans la mise en œuvre de projets de reprise d’entreprises ; - actions de formation à destination des futurs responsables de structures associatives (gestion, suivi de projet, etc.) ; - actions à destination des TPE (identifier les principes liés à la stratégie de l’entreprise, objectifs de progrès, etc.). Une des actions importantes menées en Picardie est le recensement des besoins en TIC des PME sur le département de la Somme. Les actions de formation liées à l'évolution des emplois et participant au maintien dans l'emploi représentent environ 50% des actions contre 40% pour les actions de formation ayant pour objet le développement des compétences des salariés. En termes d’actions collectives, il existe des actions menés sur le thème de la professionnalisation du métier de chef d’entreprise, les évolutions législatives (ex : circulaire sur la prévention des risques), l’adaptation de l’entreprise à l’évolution d’un territoire, etc. Par exemple, sur deux territoires (Soissons et Ham), plusieurs entreprises étaient dépendantes vis-à-vis d’un sous-traitant unique contraint à la cessation d’activité : le FSE a permis de financer des actions pour que les entreprises réfléchissent à de nouveaux positionnements et forment leur personnel. Ainsi, les actions collectives ne portent pas seulement sur les salariés, mais sur l’adaptation de l’entreprise et de ses salariés à des évolutions législatives ou économiques. Les effets du FSE sur les bénéficiaires : exemples des actions de l’AGEFOS PME Les données de la base FSE exploitées pour les OPCA ayant reçu le plus de cofinancement au cours de la programmation (ils représentent plus de 70% de la programmation totale) permettent d’obtenir le nombre de bénéficiaires suivant. Des actions de formation mieux structurées L’entretien avec la responsable de l’AGEFOS PME pour les régions Nord Pas de Calais et Picardie a permis de mettre en lumière le fait que le FSE permet de valoriser le temps passé en accompagnement des entreprises : en amont, pendant et en aval. Un temps de structuration semble donc possible pour les entreprises, grâce à cet accompagnement, le montage de dossiers de co-financement paraissant très complexe aux chefs d’entreprises. Sans ce temps de structuration et de d’accompagnement, les entreprises monteraient des actions de formation de façon irrégulière et dans l’urgence : l’absence d’anticipation conduirait à ne mener que des actions d’adaptation aux postes de travail. Impacts sur la mobilité, l’employabilité, le transfert de compétences © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 67 - Les impacts sur la mobilité des salariés sont peu importants : la situation de l’emploi fait que les salariés changent peu d’entreprises. Les salariés ont tendance à rester dans leur entreprise. Il y a donc peu d’effet sur la mobilité, mais plutôt sur la professionnalisation des salariés par rapport à l’entreprise dans laquelle ils sont. Toutefois, - La notion d’employabilité en NPDC et Picardie consiste plus à pouvoir retrouver un travail en cas de difficulté de l’entreprise que de pouvoir changer d’entreprise pour évoluer. - La notion de compétence transférable est présente dans toutes les formations, il y a donc bien un effet mais il n’est pas mesuré. Ainsi, une action collective est menée sur les offices du tourisme. Le but est de permettre la mobilité au sein de ce secteur. De même sur l’hôtellerie de plein air (camping) : l’objectif ets de promouvoir la mobilité au sein d’une branche professionnelle car il s’agit d’emplois saisonniers ou de CDD, or l’ensemble des entreprises de ces secteurs se sont structurées pour organiser la formation de leurs personnels confrontés à l’obligation d’êtr mobiles. D’une manière générale, la réunion avec les OPCA a cependant mis en lumière que les OPCA n’orientent pas les formations sur les salariés mais sur les postes : la logique n’est pas d’augmenter l’employabilité des salariés (qui n’est qu’un corollaire de la formation) mais d’améliorer l’adéquation entre les compétences de l’employé et les compétences requises pour le poste qu’il occupe. Ainsi les OPCA n’orientent pas les formations proposées vers les publics définis comme prioritaires par le DOCUP. Les OPCA répondent aux besoins de l’entreprise, non aux besoins des salariés : le client des OPCA est l’entreprise. Toutefois, le fait est que les publics ciblés par le DOCUP se révèlent bien être les bénéficiaires des formations : les entreprises potentiellement bénéficiaires du FSE (moins de 250 salariés) ont effectivement besoin de former les employés les moins qualifiés, de former les personnels administratifs, qui s’avèrent être en majorité un public féminin, etc. La concordance entre les objectifs du FSE et les besoins des entreprises se fait donc par nécessité sans que la logique de mobilisation que le DOCUP a cherché à impulser en soit effectivement responsable. Les effets de la mobilisation du FSE sur les structures et les partenariats La réunion avec les responsables d’OPCA a permis de mettre en lumière le rôle croissant de ces derniers dans les entreprises. La présence des OPCA en entreprise semble être de mieux en mieux acceptée et même réclamée par ces dernières. La connaissance de plus en plus fine des problématiques spécifiques aux adhérents - même si le ratio entreprise / conseiller départemental est variable d’un OPCA à l’autre fait dire que les référents OPCA deviennent de véritables « conseillers en formation » notamment en ce qui concerne les problèmes liés à la pyramide des âges. Le rôle des conseillers est d’identifier les stratégies des entreprises, de rechercher avec eux des solutions à leurs difficultés par le biais de la formation. Rapport avec les organismes de formation Les appels à proposition pour les organismes de formation ont été mis en place récemment. A l’exemple de l’AGEFOS PME, grâce aux projets qui ont été cofinancé par le FSE, il y a eu des partenariats : avec des organismes de formation sur des problématiques particulières (ex : formation au management de la prévention des risques), avec des fédérations (ex : tourisme, hôtellerie de plein air, fédération entreprise d’insertion par l’économique en Picardie), avec des chambres de commerce. Il y a également des partenariats d’ingénierie avec les GRETA, (ex : partenariat avec le DAFCO : sur les projets de FOAD tuteurs). © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 68 Effets des procédures FSE Dans le monde agricole, un véritable changement de mentalité semble en cours de déploiement du fait de l’obligation de constituer des dossiers de financement – le besoin de l’aide des OPCA est très fort dans le contexte agricole. Impact des procédures FSE sur la professionnalisation des OPCA : intérêt de la démarche pédagogique liée à la constitution des dossiers FSE, logiques de projet. Comment les OPCA vérifient le service et la qualité des formations : - en cas d’actions collectives, les OPCA sont beaucoup plus responsabilisés puisqu’ils sont à l’origine du projet (ce sont eux qui coordonnent les entreprises ayant accepté de mener une action de formation collective et l’organisme de formation qui va la réaliser) : ils vont donc sur place au moment de la formation - en ce qui concerne les actions individuelles, les évaluations se font principalement via les retours d’expérience des entreprises Les OPCA proposent des formations aux entreprises par deux approches : - une approche consistant à étudier la stratégie de l’entreprise, à identifier les éventuels besoins de formation et à repérer les organismes et actions de formation pouvant correspondre ; - une approche « par catalogue » qui consiste à repérer les formations dans les catalogues des organismes de formation et à évaluer quelles entreprises pourraient trouver une valeur ajoutée à suivre ces formations. Cette seconde approche est en diminution du fait de la personnalisation progressive des formations : les organismes des formation proposent de plus en plus de formations adaptées aux différents contextes des entreprises. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 69 Mesure 6 – Type d’action 4 Accompagner une démarche individuelle de formation à l’initiative du salarié, notamment au titre du congé individuel de formation - Place de la Mesure 6.4 dans la programmation régionale Part de la mesure 6.4 dans le total des montants conventionnés du programme (2000-2004) 1,23% Mesure 6.4 Autres Mesures 98,77% - Analyse de la consommation des crédits Mesure 6.4 - Ecarts entre montants conventionnés et réalisés (20002004) 1000000 900000 800000 700000 600000 500000 400000 300000 200000 100000 0 Montants conventionnés Montants réalisés 2000 2001 2002 2003 2004 A titre de comparaison, la part des crédits réalisés consacrés à la mesure 6-4 en 2003 par l’ensemble des régions bénéficiaires de l’objectif 3 représente 0,8%. Ici, seuls 23% des crédits conventionnés ont été réalisés à l’heure actuelle. Le nombre d’actions menées dans le cadre de la mesure 6 type d’action 4 est peu élevé : les premières actions ont été cofinancées à partir de 2003. A cette date, le FAFSEA et UNIFAF sont les deux OPACIF à avoir conventionné du FSE ; en 2004, FAF-TT et l’AFDAS les ont rejoints. Peu d’informations sur les effets de la mobilisation du FSE sont donc pour l’instant disponibles. Les « Bilans Qualitatifs, Quantitatifs et Financiers » consultés ne nous permettent pas de © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 70 CONTEXTUALISATION REGIONALE Etude de la prise compte des priorités transversales Les priorités transversales inscrites dans le DOCUP sont les suivantes : - promouvoir les initiatives locales pour l’emploi et les Pactes territoriaux pour l’emploi ; - prendre en compte la dimension sociale et la dimension emploi des nouvelles technologies de l’information et de la communication ; - intégrer dans toutes les politiques la dimension égalité des chances entre les hommes et les femmes ; - l’insertion professionnelle et la qualification des personnes handicapées qui constitue une priorité gouvernementale et se situe dans le prolongement de l’année européenne pour ces publics ; - la participation au marché du travail des travailleurs (actifs et non actifs) expérimentés sur les axes d’intervention appropriés. Cette partie a pour objectif de synthétiser les différents éléments, repérés au cours de l’évaluation, relatifs à ces priorités. Précisons à nouveau que cette étude est focalisée sur les mesures 3 à 6. Aussi les conclusions ici développées ne peuvent-elles s’appliquer aux autres mesures, qui n’ont pas fait l’objet d’une analyse aussi approfondie. Notons à cet égard que plusieurs intervenants mentionnent la mesure 2 (type d’action 3) et l’axe 5 comme des privilégiés pour mettre en œuvre des actions correspondant aux priorités transversales. Cependant, dans l’ensemble des entretiens, plusieurs priorités transversales sont revenues systématiquement dans le discours des responsables. L’intégration de l’égalité hommes femmes notamment est souvent apparu comme une préoccupation. Ainsi, il ne fait pas de doute que la très grande majorité des responsables des structures porteuses d’actions cofinancées par le FSE ont intégré ces priorités comme éléments à prendre en compte dans le cadre de la mise en œuvre d’actions cofinancées par le FSE – Objectif 3. Les causes de cette situation sont notamment la signification systématique de ces priorités dans les conventions ainsi que le rôle de pédagogue de la cellule FSE de la DRTEFP. Toutefois, dans la réalité de la mise en œuvre des actions, on rencontre au mieux une coïncidence de fait entre, par exemple, les publics cibles d’une part et les publics visés par les priorités transversales d’autre part. C’est notamment le discours tenu par les OPCA au cours de la réunion de travail sur l’évaluation : il ne serait pas pertinent de faire en sorte que les publics bénéficiaires d’actions de formation respectent systématiquement la parité, mais il se trouve que les entreprises ont de plus en plus recours à des formations de main d’œuvre féminine (emplois administratifs nécessitant la maîtrise d’outils bureautiques), et que le FSE cofinance ces formations. Il en est de même avec les APP qui ont, presque par nature, vocation à développer des outils de FOAD : le FSE cofinance cette démarche mais n’en est pas l’élément déclencheur. Ainsi, d’une manière générale, sur les priorités transversales que sont l’égalité hommes – femmes, la promotion des initiatives locales et la prise en compte des NTIC, le FSE accompagne sans déclencher ni aiguiller. En ce qui concerne les priorités transversales relatives aux handicapés ou travailleurs expérimentés, nous n’avons pas rencontré de cas de mise en œuvre d’action où elles étaient explicitement prises en compte. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 71 Constats en termes de valeur ajoutée du programme objectif 3 Le référentiel stratégique de l’évaluation finale de l’Objectif 3 validé en Comité Technique de l’Evaluation du 19 avril 2005 précise la notion de valeur ajoutée : il s’agit de la « contribution du DOCUP aux stratégies et instruments existants ». La contribution du FSE, précise le référentiel, réside soit dans l’amplification soit dans le complément de la politique. Ainsi, on peut à l’évidence repérer un certain nombre de dispositifs ici étudiés ayant bénéficié d’un effet d’amplification. C’est par exemple le cas des dispositifs cofinancés au titre de la mesure 4, notamment pour le dispositif de la MGI. L’utilisation du FSE permet à ces dispositifs d’accueillir plus de publics et ainsi d’augmenter la chance des publics accueillis d’y être effectivement intégrés. L’effet d’amplification du FSE – Objectif 3 est alors largement corrélé avec la part que représente le FSE dans le financement du dispositif. Cependant, un effet d’amplification peut également être identifié – sous forme d’effet induit – par une amélioration de la productivité des acteurs de terrain : c’est notamment le cas de la VAE. Le FSE cofinance des actions de formation de ces acteurs qui, gagnant en productivité et en qualité suivent plus de bénéficiaires en les conseillant mieux. Par ailleurs, pour le dispositif des PLIE, le cofinancement du FSE – Objectif 3 est à ce point important (en moyenne environ 1/3 du budget des PLIE) que ce dernier n’a plus seulement un effet d’amplification mais conditionne l’existence du dispositif. Il nous est cependant difficile d’identifier dans quelle mesure les financements émanant du FSE seraient ou non pris en charge par d’autres structures en cas de besoin. Par ailleurs, on peut identifier, pour certains dispositifs, un apport du FSE en termes de complément : le cofinancement a permis de toucher des publics ou de disposer d’équipements ou de formations hors de la cible initiale des dispositifs concernés. C’est par exemple le cas du PDI de la Somme. D’une manière générale toutefois, nous avons, au cours de la mission, beaucoup plus souvent mis en évidence des effets d’amplification que des effets de complémentarité. Conclusions et recommandations Suite aux différentes étapes de la mission confiée par la DGEFP, la mise en œuvre de l’Objectif 3 en Picardie sur la période 2000-2006 nous a semblé présenter les éléments caractéristiques suivants: Utilisation du FSE – Objectif 3 dans le contexte picard - l’utilisation du FSE s’est heurtée, comme toutes les sources de financement, aux difficultés intrinsèques de la région en termes de faible développement des structures de formation et d’insertion et surtout de faibles débouchés pour les bénéficiaires de ces dispositifs ; - dans le contexte de sous-qualification, de faible croissance et de tissu industriel peu développé, le FSE est un outil de développement décisif pour traiter les problèmes de masse auxquels la région est confrontée (effet d’amplification des politiques). Le rôle des institutions – DRTEFP, CR et Rectorat - la logique de la cellule FSE de la DRTEFP a consisté, avec succès, à obtenir les taux de conventionnement et de réalisation les plus élevés possibles ; - le Conseil Régional a pour sa part développé une politique de formation très active dans laquelle le FSE a pu jouer le rôle d’amplificateur ainsi que de déterminant pour la mise en © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France 72 œuvre de pratiques nouvelles (comptabilité analytique, etc.) ; toutefois, le rôle dévolu à la cellule FSE consiste à identifier les dispositifs éligibles puis à gérer les aspects proprement financiers et comptables du FSE : un rapprochement plus net entre gestion du FSE et mise en œuvre de la politique de formation a pu apparaître comme pertinent dans d’autres régions; - la démarche de la cellule FSE du Rectorat s’est structurée très récemment (GIP Forinval) et semble encore faire face à des résistances de la part des bénéficiaires ; toutefois la structuration devrait permettre de lever ces dernières résistances. Les opérateurs face à des situations difficiles - les opérateurs nous ont semblé disposer de moyens assez réduits (notamment les PLIE) ; - dans ce cadre l’utilisation du FSE semble permettre d’atteindre un niveau de service minimum plutôt que de jouer le rôle d’accélérateur et de modernisateur identifié dans d’autres régions ; - le peu de mobilisation sur les priorités transversales révèle cette situation : le traitement est un traitement de masse où il est difficile de développer (malgré quelques expériences intéressantes) des approches très individualisées. Conclusion La mobilisation du FSE nous semble décisive pour la région Picardie, confrontée à un contexte difficile, tant en termes de caractéristiques socio-économiques, qu’en termes de structures de formation et d’insertion sociale et professionnelle. Cette mobilisation a été faite dans un souci global d’efficacité. Si le FSE a joué un rôle dans le développement des différents dispositifs, c’est en règle générale un rôle d’accompagnement plus que de déclenchement. Se pose en fait la question de la complémentarité des différents dispositifs de financement et de leur intégration dans une dynamique territoriale transversale qui évite la multiplication des guichets et la diversification des orientations stratégiques. Recommandations A notre sens, la mobilisation du FSE pourrait avantageusement bénéficier de la mise en place des points suivants : - un rôle plus directement « managérial » de la cellule FSE de la DRTEFP ; - une association plus étroite des élus locaux au principe de cofinancement ; - un travail plus régulier et plus profond sur les logiques de partenariats entre dispositifs (notamment entre PLIE et PDI) ; - un conditionnement plus strict (via les conventions par exemple) des cofinancements au respect des priorités transversales ; - une articulation plus forte entre les enjeux économiques et le fonctionnement de l’appareil de formation et d’insertion ; - une articulation plus forte entre les fonds mobilisés aux titres des Objectifs 2 et 3. © INEUMconsulting 2005 Ministère du travail, de l’emploi et de la cohésion sociale Evaluation finale de l’objectif 3 en France