laves s'épanchent à une température supérieure aux points de Curie des minéraux magnétiques
présents dans cette lave. En se refroidissant, ces minéraux s'aimantent selon la direction et l'intensité
du champ magnétique terrestre local de l'époque ; cette
aimantation thermorémanente
, sorte de
« mémoire magnétique », subsiste tant que la pierre n'est pas réchauffée à une température qui
pourrait faire perdre leur propriété magnétique à ses grains ferromagnétiques. On peut donc connaître
le champ magnétique terrestre à l'époque du refroidissement de la lave.
Inversement, l'étude de l'aimantation fossilisée, le
paléomagnétisme
, peut renseigner les géologues
sur l'histoire de la Terre. Ainsi, par l'étude comparée de magnétisme ancien dans des roches de
continents différents et de même période, la dérive des continents a pu être confirmée.
Les petites variations qui se superposent au champ moyen sont étudiées avec des magnétomètres, à
protons par exemple, qui mesurent l'intensité du champ magnétique au dix-millionième près.
Contrairement aux variations lentes du champ moyen, elles sont dues le plus souvent à des causes
extérieures au globe terrestre, essentiellement à l'action du Soleil. Il y a des variations régulières,
comme les variations diurnes, mais aussi des variations brutales et inattendues, des « orages
magnétiques », qui provoquent les aurores boréales. Les éruptions de la couronne solaire qui
perturbent le vent solaire sont la cause essentielle de ces variations.
Prospection magnétique et magnétoélectrique
Les mesures locales du champ magnétique terrestre, qui se font actuellement en avion, mettent en
évidence des anomalies magnétiques. Elles résultent de l'existence dans le sous-sol de roches
possédant différentes aimantations. Elles sont particulièrement importantes dans les régions
volcaniques ; ainsi, au sommet du puy de Dôme, la déclinaison varie de 6° sur une distance de 150 m.
Aux endroits où la foudre est tombée, les roches sont souvent fortement aimantées par le champ
magnétique créé par le courant électrique de la décharge, et les variations locales peuvent être très
fortes.
Associée à d'autres méthodes de prospection, la méthode magnétique participe à la recherche des
gisements de pétrole, laquelle représente 97 % du chiffre d'affaires de la prospection géophysique
industrielle. En archéologie, des mesures faites sur des petites distances permettent de détecter des
masses de terres cuites enterrées (fours, murs…).
Une autre méthode de prospection utilise les variations rapides du champ magnétique terrestre. Le sol
étant légèrement conducteur, les variations du champ magnétique terrestre induisent dans le sol des
courants électriques de très faible intensité, appelés
courants telluriques
. Le rapport entre les courants
telluriques et les variations du champ magnétique terrestre dépend naturellement de la conductibilité
électrique du sous-sol. De la mesure du champ magnétique et des courants telluriques on peut tirer
des informations sur la conductibilité du sol et du sous-sol, et par suite sur la composition de ce
dernier. Ainsi, il est possible de distinguer le socle cristallin, qui est en général moins bon conducteur
que les roches sédimentaires.
Le magnétisme et les organismes vivants
Ce qu'on a appelé jusqu'à la fin du siècle dernier « magnétisme animal » désigne les attouchements
ou les impositions, avec ou sans aimants, censés guérir toutes sortes de maladies. À la veille de la