[BIOGRAPHIE - GEORGES CLEMENCEAU ] février 2013 GEORGES CLEMENCEAU (1841-1929) INTRODUCTION Biographie inséparable (mais non réductible) de ses origines et son milieu. G. Clémenceau est né en Septembre 1841 en Vendée, un département royaliste au catholicisme ardent. Sa famille toutefois appartient à la minorité « patriote », républicaine. Son grand père était médecin et député du Conseil Législatif sous l’Empire. Son père, médecin également resta fidèle au républicanisme. Animateur d’un cercle de défense républicaine après le Coup d’état du 2 Décembre, il connut les prisons de l’Empire. Elève brillant : bachelier à Nantes, il quitte sa famille et sa région pour Paris. Etudes de médecine et médecin à Montmartre. Fréquente les milieux avancés culturels et politique : Monet et le révolutionnaire Blanqui. Ses origines et ses sociabilités nourrissent la culture politique de G. Clémenceau. Au cœur de cette culture politique : la défense et la construction de la République et de ce qui doit en être le garant : l’état. Pour G. Clémenceau, la République est le régime adapté au pays car il assure le consensus entre les groupes sociaux et la promotion sociale de ses membres. Cette République, G. Clémenceau finira par l’incarner complètement pendant la guerre 14/18. Son nom restera attaché au régime et à la victoire : la France de 1918 est la « République de Clémenceau ». Problématique : En quoi Georges Clémenceau incarne-t-il l’affirmation de la République et de l’Etat républicain en France ? I – CLEMENCEAU : L’Emergence des « nouvelles classes montantes » G. Clémenceau incarne l’émergence sociale de nouvelles catégories Quelles sont-elles ? La petite et moyenne bourgeoisie dont était issu Clémenceau. Cette catégorie va connaître un phénomène de promotion sociale sous la 3e République. « L’étape » (Léon bourgeois) c'est-à-dire le passage de la petite bourgeoisie méprisée à la haute bourgeoisie respectée et écoutée prenait appui sur des fonctions précises. -Fonctions de santé (médecin) comme le fut Clémenceau. -Fonctions de droit (juges, huissier, notaire et surtout avocats qui donna tant de leaders politiques à la France : Poincaré, Waldeck Rousseau, Gambetta…) -Enfin les fonctions intellectuels : journalisme (E. Combes). Clémenceau était au carrefour de ces fonctions « ascendantes » : médécin à Montmartre et propriétaire-rédacteur de journaux. L’ascension sociale va de pair avec l’affirmation politique. Cette bourgeoisie montante occupe de plus en plus les avenues du pouvoir local (Clémenceau devient maire de Montmartre en 1871) et national (nombre d’entre eux sont élus députés et ministres). Gambetta l’annonçait lors de son discours de Grenoble (1872) quand il prophétisait le remplacement des vieilles couches sociales ayant échoué par les « nouvelles couches montantes » qui assureraient le triomphe de la République. 1 [BIOGRAPHIE - GEORGES CLEMENCEAU ] février 2013 Ces couches montantes profitent de la démocratisation du pouvoir. Le suffrage universel (maintenu par Napoléon III) était libéré du carcan des surveillances et des candidatures officielles. Il fait la place à des hommes nouveaux auxquels appartenait Clémenceau. II – CLEMENCEAU : Une expression du radicalisme politique. Dès son entrée en politique, Clémenceau exprime des opinions politiques qui le rattachent au radicalisme politique. Le radicalisme est apparu dans les années 1840. Se distinguant mal des républicains modérés par détestation commune de la Monarchie de Juillet puis du 2e Empire, ils s’en écartent à la fin des années 1860. La pensée politique des radicaux et de Clémenceau peut se résumer toute entière dans le programme de Belleville que prononce Gambetta en 1869. -Clémenceau professe la nécessité de fonder une « République intégrale », c'est-à-dire complète. Sa faiblesse, ses dysfonctionnements viennent de son inaccomplissement. Cette république intégrale doit d’abord être libre. Libre des influences d’Ancien Régime et d’abord de celle de l’Eglise. Clémenceau est favorable à la laïcité même s’il n’aura jamais la violence des radicaux (Combes) ou des socialistes (Briand). Cette république doit être intégralement démocratique. Il est donc favorable à la RP (représentation proportionnelle) qui est le suffrage le plus démocratique. Il est ennemi du Sénat, repaire des conservateurs et vestige des régimes monarchiques et autoritaires. Cette République doit enfin être protectrice. -en cas de menace extérieure. Clémenceau qui a vécu la Commune garde un souvenir brûlant du siège et de l’occupation de paris par les prussiens. Si il n’est pas revanchard ni haineux contre le « Germain », sa pensée évolue en fonction des crises diplomatiques avec l’Allemagne et il entend armer la France. -contre la guerre civile politique ou sociale. Clémenceau tente d’opérer une médiation entre communards et versaillais afin d’éviter le bain de sang (1871) en vain. Clémenceau comme les radicaux prônent l’égalité fiscale, devoir de solidarité nationale : ils défendent l’impôt sur le revenu contre les cris des modérés et de la droite. Le paysage idéologique et politique dans lequel évolue Clémenceau explique ses prises de positions. L’affaire Dreyfus (Clémenceau est un dreyfusard virulent, il accueille l’article de Zola « j’accuse » en 1898 dans son journal l’Aurore) l’anticolonialisme (avant même les socialistes même si son opposition recouvre des raisons différentes, voir son discours contre Ferry en Juillet 1885 : la colonisation dépense « l’or et le sang des français » quand l’enjeu se situe sur la ligne bleue des Vosges) la laïcité (il défend et vote la loi de 1905) la défense nationale (il défend contre l’avis des radicaux la loi Barthou qui fait passer le service militaire de 2 ans à 3 ans et critiquera dans son journal la « faiblesse » des gouvernements de 1914 : « nous ne sommes ni dirigés ni défendus »). Ce radicalisme, Clémenceau le défend à la Chambre. Depuis 1871, Clémenceau est un élu radical de Paris. Mais sa position devient intenable. La victoire du boulangisme à Paris (1889) démontre le basculement des classes moyennes et d’une partie des ouvriers en direction de cette « nouvelle droite » : la droite autoritaire. De l’autre côté du spectre, les socialistes voient leur audience croître. En 1894, ils remportent nombre de villes aux élections municipales. Les radicaux sont 2 [BIOGRAPHIE - GEORGES CLEMENCEAU ] février 2013 pris en étau dans les grandes villes entre des forces maximalistes et des forces « réactionnaires ». C’est le moment du basculement du radicalisme qui va se déplacer des villes en direction des petites villes et des campagnes. Son discours qui va se modérer, va se révéler efficace : le radicalisme développe la thématique des petits contre les gros qui fait merveille visà-vis de ce nouvel électorat. Clémenceau ne déroge pas à la règle : en 1889 il se présente à Draguignan (Var) où il est réélu député. En 1901, le parti radical officiellement fondé est le 1e parti de France (25 % des voix entre 1906-1914). Pour Bernstein il a vacciné la société contre le fascisme dans les années 30 en occupant cette fonction tribunicienne de défense contre les possédants et les privilégiés. Ce radicalisme, Clémenceau le défend aussi dans ses journaux (La justice et l’ Aurore à la fin des années 1890, l’Homme libre en 1913 qui deviendra l’homme enchainé en 1914 sous le coup de la censure). Ces journaux permettront à Clémenceau de participer à la fabrication de l’opinion publique. Toutefois, tous déficitaires, ils inciteront Clémenceau à se lier à des investisseurs, peu scrupuleux. Les deux actions s’enchevêtrent en lui : action et écriture et l’écriture, action. La fusion des deux domaines s’éclaire lors d’une des cassures de son existence : le scandale de Panama (1892). -Le Canal est l’œuvre d’un ingénieur De Lesseps qui fait affaire avec un financier le Baron de Reinach afin de trouver les liquidités nécessaires. Ce dernier en affaire avec un aventurier spéculateur Herz, convainc des députés de soumettre un emprunt d’aide moyennant contreparties financières. L’affaire s’ébruite et les journaux de droite s’en font l’écho scandalisé : elle accuse une centaine de députés « chéquards » d’avoir accepté des pots de vin en échange de leur vote. Clémenceau ne compte pas parmi « les chéquards » mais parmi les intimes de Herz (qui a financé son journal La Justice). Manière pour Déroulède et les nationalistes de se déchaîner contre lui. Clémenceau qui se représente en 1893 est battu. -Commence pour lui la partie la plus sombre de son existence politique (« le tunnel »). Jusqu’en 1903, où Clémenceau retrouve un siège…de sénateur ! L’étude de son univers mental nous permet de l’opposer aux lignes idéologiques des autres forces de gauche. En dépit d’un terreau commun : l’acceptation de la république et la laïcité. Clémenceau reproche aux modérés leur compromis avec les élites sociales du pays (l’armée par exemple pour Jules Méline) et les catégories conservatrices (comme la paysannerie). Ce compromis était une compromission qui ferait de la république, un régime bancal, partiel et donc injuste. Face aux socialistes, les différences sont notables : Clémenceau comme les radicaux ont une approche politique des problèmes : c’est par la loi et par l’état que seront résorbés les problèmes de démocratisation politique (libertés) et sociales (égalité et la promotion sociale). Les socialistes eux ont une approche sociale : c’est par les manifestations de la base, la manifestation et la grève que le pouvoir, corrupteur par principe et conservateur par réflexe, cédera. De plus les radicaux refusaient de reconnaître l’existence des classes sociales. Ce terme n’appartenait pas au vocabulaire de Clémenceau qui toujours le critiqua. Quelle différence avec les socialistes qui ont une vision classiste de la société et pensent (avec Marx) que la lutte de classe est la clé d’explication et le moteur de l’Histoire ! III – Clémenceau, un homme de pouvoir (1906-1919) La montée au pouvoir de Clémenceau se fait par étape. 3 [BIOGRAPHIE - GEORGES CLEMENCEAU ] février 2013 Son intérêt pour le pouvoir se mesure lors de son soutien envers Boulanger. Le président du Conseil Freycinet recherche un général sûr pour tenir les militaires. Il écoute Clémenceau qui lui conseille Boulanger, le seul général républicain de l’Armée (1886). Toutefois après l’affaire Schnaébelé (1887), Clémenceau s’en écarte. Il considère que le succès lui est monté à la tête et qu’il représente une menace pour la république. La victoire de Boulanger a Paris agit comme un avertissement pour les radicaux : la ville de tradition républicaine est tombée dans le camp anti-républicain. C’est finalement en 1906 que Clémenceau atteint le pouvoir d’abord comme ministre de l’Intérieur (du gouvernement Sarrien) puis comme président du Conseil. Ce gouvernement est souvent perçu comme un gouvernement de combat et de fractures. Il est d’abord une tentative de compromis avec les socialistes indépendants qui acceptent (A. Briand qui entre au gouvernement) et avec la SFIO de Jaurès (qui refuse pour maintenir l’unité du jeune parti [1905]). Toutefois le gouvernement Clémenceau affronte des mouvements sociaux importants : -Des grèves ouvrières encadrées par la CGT (Nord à Lens et dans le Bassin Parisien) en 1906. Mouvement puissant (1 ouvrier sur 16 en 1906 contre 1 sur 120 en 1866). Le mouvement dégénère en 1908 : la grève générale décrétée par les ouvriers du bâtiment (Bassin Parisien). Clémenceau réquisitionne l’armée : elle fait feu, plusieurs morts, 200 blessés. -Des manifestations d’instituteurs qui réclament le droit de grève et le droit d’adhésion aux syndicats (surtout la CGT). Clémenceau refuse. Le représentant de leur « syndicat » officiel (Nègre) est révoqué. - Grève dans le Midi viticole (1907) qui flambe après la chute des prix consécutive à la surproduction viticole. La grève devient insurrectionnelle après la mutinerie du 17e régiment de Narbonne qui au lieu de réprimer les paysans révoltés, pactisent avec eux. Clémenceau compromet le leader Marcellin Albert en lui faisant accepter de l’argent pour son retour. Le gouvernement temporise puis vient la répression. Quels éléments retenir du gouvernement de 1906-1909 ? - le poste de l’Intérieur (lui-même se revendiquait comme le 1e policier de France) était un poste clé dans la conquête du pouvoir et qu’à l’ère des masses, il fallait incarner la fonction. « Le Tigre » est le 1e à multiplier les voyages en province auprès des forces de police et des habitants. Un ministre de la République doit avoir un visage, et doit être l’incarnation du pouvoir (en 1899, le président Felix Faure a été le 1e à admettre une caméra pour filmer de son voyage officiel à travers la France). -Clémenceau en retire sa réputation de briseur de grève et son impopularité à la gauche de la gauche (affrontements nombreux à la Chambre avec Jaurès). - Nuances : Clémenceau accepte la manifestation de protestation mais dans les cadres légaux de la loi. Il refuse la syndicalisation des fonctionnaires qui agent de l’Etat ne peut être contre lui. Il réprime les grèves mais ouvre la porte à des manifestations tolérées si les syndicats s’entendent avec l’Etat pour fixer un parcours et un service d’ordre. Le Gouvernement Clémenceau durera 3 ans (l’un des gouvernements les plus stables après celui de Waldeck-Rousseau, 1899-1902). Il tombe en 1909 sur un prétexte qui fait fond sur une réalité. -Le prétexte est la question du réarmement de la France suite aux soubresauts de l’affaire marocaine (1906 : conférence d’Algésiras après le discours offensif de Guillaume II à Tanger). Clémenceau a fortement critiqué la politique de Delcassé, le ministre des relations étrangères (1898-1905) en l’accusant de mener une « politique de risque » avec l’Allemagne. Delcassé lui garde une rancune tenace et l’accuse de n’avoir rien fait pour réformer et armer la marine. Clémenceau déclare que la « France est mal préparée pour gagner une guerre ». Une motion de censure est déposée : Clémenceau est mis en minorité et démissionne. 4 [BIOGRAPHIE - GEORGES CLEMENCEAU ] février 2013 Au-delà de la question de principe, il y a aussi la réalité politique. Clémenceau a perdu la confiance d’une partie des radicaux et des socialistes heurtées par sa politique envers les mouvements sociaux. La droite ne lui pardonne pas 1905. Le Gouvernement Clémenceau de 1917-1919 : la république de Clémenceau » ? Le Gouvernement de Clémenceau (1917-1919) s’inscrit à la suite d’une instabilité ministérielle (4 Gouvernements se succèdent avant celui de Clémenceau pour 1917) du fait de la rupture de l’union sacrée par les socialistes. Clémenceau mène une politique d’autorité : son discours de politique générale plaidant pour la « la guerre intégrale » (20 Novembre 1917) et son discours : « je fais la guerre » (Mars 1918) sont des moments de volontarisme en politique. On l’a taxé à Gauche d’autoritaire et de dictature. Y-a-t-il « dictature clémenciste » ? Plusieurs éléments pourraient incliner à cette version. concentration des pouvoirs. Clémenceau, Président du Conseil et également Ministre de la Guerre et dirige entouré de quelques collaborateurs privant le Conseil d’informations (Poincaré se plaint d’être laissé dans l’ignorance) [G. Mandel ou P. Reynaud]. -Clémenceau renforce le dirigisme économique de l’Etat (fixation des salaires, des prix, investissement, construction d’usines, commandes aux entreprises). -Il renforce son autorité sur les militaires et les membres de l’Etat major (Pétain et Foch qu’il nomme généralissime en Mars 1918). Si Clémenceau affirme la supériorité du pouvoir civil sur le pouvoir militaire, les généraux gardent toutefois une marge de manœuvre. Répression des opinions contraires à la Guerre : il engage les poursuites contre les pacifistes « défaitistes » (le radical J. Caillaux et certains socialistes comme Malvy). L’opération est aussi un moyen de gagner la bataille de l’opinion alors que le moral à l’arrière et au front fléchit (remobilisation de l’opinion). Les socialistes lui sont hostiles : ils voient en lui l’auteur des campagnes de presse lancées contre eux. Toutefois le gouvernement Clémenceau n’a pas suspendu les règles de la démocratie en France -Persistance d’une opposition parlementaire forte (les socialistes). Clémenceau a même restauré la liberté de discussion politique au sein de l’Assemblée et il en fait les frais : il a été l’objet d’interpellations (deux fois entre 1917-1919). -Quant à sa majorité qui se déplace vers le centre droit (par rupture du soutien des socialistes), elle est entretenue par Clémenceau qui plus qu’aucun président assista aux séances parlementaires. En lieu et place de dictature, il faut parler d’une démocratie en guerre. C'est-à-dire une démocratie qui adapte ses principes en fonction des exigences de la Guerre : renforcement de l’exécutif, concentration, personnalisation, (F. Bock). Personnalisation du pouvoir : Clémenceau renforce le lien du pouvoir avec les poilus et avec l’arrière par des visites fréquentes au front et la communication photographique de ces visites. De ce point de vue, le gouvernement Clémenceau n’est qu’une exacerbation du fonctionnement d’une démocratie en Guerre. Toutefois la façon de gouverner de Clémenceau est ferme et volontariste. Il exerce l’autorité que la droite et un partie de la société demandait : « le pays saura qu’il est commandé ». Du fait même de son intervention dans les affaires militaires, sa figure fusionne avec la Guerre et son issue : il est considéré comme le « père-la victoire ». Il incarne même la république à 5 [BIOGRAPHIE - GEORGES CLEMENCEAU ] février 2013 force de concentration du pouvoir et d’incarnation : la république de 1917-1919 est la République de Clémenceau ». Conclusion Evolutions dans la trajectoire politique : radical, il a fini par s’en écarter. Il a fini, lui le laïc par être soutenu par les partis de Droite et les modérés. Toutefois, nous pouvons discerner au-delà de ces évolutions, des principes constants qui donnent sens à l’ensemble de son action : un souci permanent d’affirmation de la République et de l’Etat au sein de la République (M. Winock) Occasion d’étudier l’évolution de la figure de G. Clémenceau dans la mémoire collective Le Clémenceau des années 1900-1914 est perçu comme un diviseur, clivant les opinions et les individus, opposant permanent (le tombeur de gouvernements). La guerre aidant, il est devenu une figure de rassemblement. Sa majorité lui laisse les mains libres après 1918 pour poser les fondements de l’après Guerre. Mêmes les socialistes se rallient (temporairement) le 11 Novembre 1918 en accueillant le discours du Père la victoire debout et par acclamation. Au moment de la signature de la Paix de Versailles, Clémenceau prononce un discours qui réconcilie les visions opposées de l’histoire nationale : « la France, hier soldat de Dieu, aujourd’hui soldat du Droit, sera toujours le soldat de l’Idéal ». Le jeu politique reprend toutefois ses droits : les grèves géantes de 1919 sont soutenues par la SFIO. Les députés lui refusent le poste de Président de la République (Janvier 1920), admettant implicitement que la Démocratie en paix signifie le retour à l’équilibre des pouvoirs. Sa mort en 1929 est entourée de louanges de part de la droite et de la gauche. Clémenceau est devenue une figure tutélaire et consensuelle de la République. Toutefois à partir des années 1960-1970, la figure de Clémenceau est reconsidéré à la lumière des événements postérieurs : le traité de Versailles et ses conséquences. Clémenceau a été l’un des orateurs de la guerre des races qui a justifié les violences de masse de la Guerre Totale. Clémenceau est également responsable d’une ligne dure envers l’Allemagne. Il a négocié et signé le Traité de Versailles qui est en partie responsable de la victoire du Nazisme à la fois par sa dureté et sa mollesse. Par sa dureté, le traité a été perçu comme un diktat donnant raison aux leaders qui accusent la France de vouloir la mort de l’Allemagne. Par sa mollesse, ses dispositions ne résisteront pas à la violence nazie et précipiteront la Guerre. BIBLIOGRAPHIE J.J. Becker (dir.), Clémenceau et la Grande Guerre, 2010. J.B. Duroselle, Clémenceau, 1988. M. Winock, Clémenceau, 2011. MOTS-CLES République Radicalisme Ministère de l’Intérieur « Briseurs de grèves » Guerre intégrale République de Clémenceau Etat 6