L’Europe de 1914 à
1929 (1)
I. La « Grande Guerre » (1914-1918)
!"
Le conflit
Le 28 juin 1914, l’archiduc d’Autriche est assassiné à Sarajevo,
les Autrichiens accusent les Serbes d’avoir fomenté ce complot,
et leur déclarent la guerre le 28 juillet. Cette crise va déclencher
le mécanisme des alliances dès août. Tous les belligérants sont
persuadés que la guerre sera courte.
Dès 1914, c’est une guerre de mouvement : les armées se
déplacent. Les Allemands sont refoulés en France lors de la
bataille de la Marne (1914) grâce au général Joffre.
De 1915 à 1916, c’est la guerre de position : les fronts se
stabilisent (tranchées). On a recours à des attaques massives,
mais cette méthode est très meurtrière aussi bien d’un côté que
de l’autre (autant de morts à Verdun en 1916 du côté français
qu’allemand). En mai 1915, l’Italie entre en guerre.
Guerre de mouvement : Les armées donnent priorité à
l’offensive pour percer les lignes de l’adversaire.
Guerre de position : Les armées sont retranchées derrière des
positions fortifiées, pour résister à l’ennemi.
En 1917, la guerre prend un tournant. En France, la lassitude
est générale. La défaite du Chemin des Dames (général
Nivelle) provoque d’énormes pertes humaines. Côté Grande-
Bretagne et Italie c’est la même chose : les défaites britannique
de Passchendaele (Flandre) et italienne de Caporetto (oct.
1917) provoquent autant de morts. De même, les révolutions
russes perturbent la population. L’entrée en guerre des Etats-
Unis en février 1917 va provoquer le déclenchement de la
guerre sous-marine en Atlantique.
En 1918, la guerre de mouvement reprend. Elle est lancée par
les Allemands. La deuxième bataille de la Marne a lieu : le
général Foch mène ses troupes à la victoire. De même, l’Italie
est victorieuse à Vittorio-Venoto contre l’Autriche-Hongrie.
Les armistices mettent fin au conflit. L’armistice du 11
novembre règle la fin de la guerre franco-allemande.
Armistice : Accord conclu entre les gouvernements d’Etats en
guerre pour suspendre les combats.
!"
La vie pendant la guerre
Pendant la période 1914-18, il est nécessaire d’organiser une
économie de guerre. En France, on multiplie la fabrication des
obus. On mobilise les industries et la main-d’œuvre, surtout
féminine (munitionnettes). On procède au ravitaillement de
l’armée et des civils : l’objectif est de lutter contre la pénurie à
cause des réquisitions. Le rationnement se met en place.
Mais le financement de la guerre pose problème : les Etats
émettent de gros emprunts à long terme. L’inflation règne car
on provoque le cours forcé des billets.
L’opinion est encadrée (censures, propagande…). Ainsi, le
moral de la population sombre, les grèves se multiplient.
Les Etats affirment leur autorité grâce à des hommes comme
Lloyd George en Grande-Bretagne, Clémenceau en France,
Orlando en Italie.
II. La reconstruction européenne
!"
Le règlement du conflit
Les vainqueurs règlent la paix lors de la conférence de Paris (8
janvier 1919). Le « Conseil des Quatre » est composé de
Wilson (Etats-Unis), Clémenceau (France), Lloyd George (GB),
Orlando (Italie).
Les empires sont réorganisés : l’Empire russe devient la Russie
bolchévique, l’Empire allemand devient une République,
l’Empire austro-hongrois est décomposé, l’Empire ottoman est
problématique : un foyer national juif est constitué en Palestine.
La SDN (Société des Nations) est mise en place dans le but de
garantir la paix dans le monde.
On proclame le principe du respect du droit des peuples à
disposer d’eux-mêmes : 2 Etats sont créés : la Tchécoslovaquie
et la Yougoslavie. Mais cette disposition est plus favorable aux
vainqueurs.
Le traité de Versailles (28 juin 1919) attaque l’Allemagne, les
clauses sont humiliantes (Diktat de Versailles).
Cependant le règlement de la paix provoque des désaccords et
des frustrations chez les vainqueurs.
!"
Le bilan de la guerre
L’Europe est meurtrie : plus de 10 millions de morts et plus de 6
millions d’invalides. L’Europe est appauvrie : on ne compte plus
les ruines, et les Etats-Unis sont devenus les créanciers de
l’Europe.
Créancier : Personne ou groupe à qui il est dû de l’argent.
Les aristocraties ont échoué, les démocraties triomphent mais
sont fragilisées par la montée des extrêmes : révolution
spartakiste en Allemagne (janv.1919), République des soviets à
Budapest. La peur du communisme engendre la montée de
l’extrême-droite. Des problèmes, dus aux minorités nationales,
apparaissent. La paix a provoqué des frustrations nationales :
en Italie, la victoire « mutilée » (perte de Fiume) entraîne la
montée du totalitarisme et de l’autoritarisme. Mussolini, ainsi
que Hitler en Allemagne, exploite ces frustrations.
MemoPage.com SA © / Septembre 2003 / ISSN : 1762 – 5920 /
Auteur : Claire Garcin / Expert : Christine Maillard
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