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3. Carrefour 2 (Paul) : Le pouvoir prédictif de la génétique et les risques d’eugénisme (19H15)
L'eugénisme désigne la volonté d'améliorer l'espèce humaine. Ce souhait, qui existe depuis l'antiquité peut se
traduire par une politique d'éradication des caractères jugés handicapants ou de favorisation des caractères
jugés « bénéfiques ».
Selon ses défenseurs l'eugénisme visait à assurer une humanité plus adaptée, donc en principe plus heureuse.
Ce n'est donc pas sa fin en elle-même qui a été critiquable, mais bien souvent les moyens choisis. Si le diabète,
l'hémophilie et d'autres maladies héréditaires venaient à être éliminées par thérapie génique, tout le monde en
serait ravi
Mais la variété et le nombre (la biodiversité) représentent autant d'opportunités possibles d'adaptation des
systèmes vivants à des conditions futures inconnues, et donc à la survie de l'espèce. L'élimination systématique
de tous les caractères jugés handicapants ou superflus à un moment donné pourrait parfaitement abréger la
durée de vie d'une lignée...
La question de l'eugénisme est traitée par le code pénal, dans le Sous-titre II du Titre I du Livre II, intitulée « Des
crimes contre l'espèce humaine »
Cependant, aussi claire qu'elle paraisse, la position française est en pratique bien plus ambiguë, si on considère
les obligations de dépistage (visites prénatales obligatoires) et les facilités légales ainsi que l'encouragement à
l'avortement lorsque l'enfant à naître présente des malformations : il s'agit manifestement de pratiques
eugénistes, qui ne posent pas de problèmes sociaux.
Rmq : Le cas de l'eugénisme nazi
La France est le seul pays au monde à rembourser 3 échographies au cours de la grossesse. Plus de 80% des
femmes bénéficient font ces 3 échographies.
En 1997, le dosage des marqueurs sériques a été demandé par 52% des femmes enceintes
Enjeux éthiques
Si le diagnostic et le dépistage prénataux peuvent être un outil particulièrement indispensable pour prévoir un
traitement, pour améliorer l’accueil d’un nouveau né en difficulté et surtout pour traiter et guérir des patients in
utero, il n’en reste pas moins qu'aujourd'hui il est plus souvent utilisé en vue d'une interruption médicale de
grossesse (IMG).
Les questions qui se posent ici sont les suivantes : l’Etat est-il en droit de généraliser les tests prénataux à
certaines catégories d’individus présentés comme génétiquement prédisposés ? Le dépistage de masse
systématique est-il conforme à la morale médicale ? L’Etat peut-il avoir pour politique de santé l’éradication d’une
maladie ?
Se cantonner à proposer une interruption médicale de grossesse aux maladies "d'une particulière gravité" ne
résout pas la difficulté car, où mettre le curseur ? Quels sont ceux dont la vie ne vaut pas la peine d'être vécue ?
« les échographistes, qui sont tous devenus des délinquants en puissance, doivent désormais
considérer chaque fœtus comme un suspect. »
La médecine est-elle là pour éliminer plutôt que pour traiter ? Comment discerner entre l’acceptable et
l’inacceptable ?