Fasken Martineau DuMoulin S.R.L. Biotechnologie 2
L'alinéa 5(1)b) du projet de loi stipule en effet que :
« Nul ne peut, sciemment, créer un embryon in vitro à des fins autres que la création d'un être humain ou que
l'apprentissage ou l'amélioration des techniques de procréation assistée. »
Dans le cadre de la procréation assistée, les embryons rejetés au tout début de leur développement pourront être
utilisés pour la recherche sur les cellules souches dans la mesure où ils n'ont pas été produits pour l'unique raison de
favoriser ou de faciliter des expériences scientifiques. En d'autres mots, les chercheurs ne pourront utiliser que des
embryons qui ont été créés pour des traitements de problème de fertilité et qui sont excédentaires. Le projet de loi a
donc choisi d'appuyer la thèse voulant qu'il est préférable de faire bon usage des embryons qui ne sont pas
implantés plutôt que de simplement les supprimer.
L'utilisation de cellules souches embryonnaires à des fins de recherche devient toutefois une activité réglementée.
En effet, pour ce faire, les chercheurs devront obtenir une autorisation de la nouvelle Agence canadienne de
contrôle de la procréation assistée avant d'entreprendre un projet de recherche sur des embryons in vitro. Il
appartiendra à qui veut obtenir cette autorisation de démontrer clairement à l'Agence que l'utilisation d'un embryon
est nécessaire aux fins du projet de recherche. Dans le but d'assurer la sécurité et la santé des gens qui font appel à
la procréation assistée, on exige aussi que le donneur donne son consentement éclairé en ce qui concerne le sort à
réserver aux embryons excédentaires.
Une autre prohibition a trait à la présélection du sexe de l'enfant. Aujourd'hui, grâce à des techniques de sélection
génétique, il serait possible pour un couple de décider d'avoir un enfant d'un sexe plutôt que de l'autre. Ces
pratiques ne seront plus tolérées parce que jugées contraires à l'égalité des individus consacrée dans les chartes et
les instruments liés aux droits de la personne. Une seule exception toutefois, lorsqu'il s'agit de prévenir,
diagnostiquer ou traiter des maladies ou des anomalies liées au sexe.
Il est de plus devenu moralement, médicalement et socialement inacceptable de permettre la modification des
cellules germinales pour avoir, finalement, ce qu'il est convenu d'appeler des « enfants à la carte ». Qu'il s'agisse de
science-fiction ou de réalité, même si la technologie devait permettre de faire en sorte que l'on puisse avoir des
enfants ayant, à titre d'exemple, des cheveux blonds et des yeux bleus, les parents ne pourront pas recourir à ce
genre de technologie. Pas question donc de modifier un embryon de manière à ce qu'il corresponde à l'image que
les parents se font personnellement de la perfection.
Au chapitre des pénalités, les délinquants seront sévèrement punis. Un contrevenant reconnu coupable par mise en
accusation sera exposé à une amende maximale de 500 000 $ et un empri-sonnement maximal de dix ans, tandis
que s'il est reconnu coupable par procédure sommaire, l'amende maximale sera de 250 000 $ et l'emprisonnement
maximal de quatre ans.
Comme on peut le deviner, ce projet de loi C-56 soulève de nombreuses questions d'éthique et de morale. Il s'agit
d'assurer un juste équilibre entre la protection et la promotion de la santé et de la sécurité de tous les Canadiens tout
en leur donnant l'assurance que la recherche très prometteuse qui y est rattachée se fasse dans le respect de la
morale et des convenances.
On peut communiquer avec Paul Marcotte au 514 397 5152 ou à l'adresse suivante :
pmarcotte@mtl.fasken.com