3.Appareil CardioVasculaire - Sémiologie
Redacteur :Goin Paul , Examinateur : Dervout Charles 1
Examen General Du Cardiaque Et Pression
Arterielle
I. Interrogatoire
- Il faut savoir mettre en confiance le patient (lui souhaiter la bienvenue, etc.). Les patients ont peur de
dévoiler leurs symptômes, ils sont anxieux.
- On demande le motif de consultation ou d’hospitalisation.
- On note les antécédents :
o Facteurs de risques cardiovasculaires (FRCV).
o Chirurgicaux et obstétricaux.
o Médicaux et familiaux.
- On récupère le traitement à domicile (TAD) : ordonnance (liste et dosage).
- Puis on observe les symptômes importants en cardiologie :
o La douleur thoracique.
o La dyspnée.
o Syncopes / Lipothymies (mini-syncopes sans perte de connaissance).
o Palpitations.
II. Examen général
1. Poids, taille & morphotype
- Indice de masse corporelle :
IMC = P / T²
- Si 18 < IMC < 25 : normal.
- Si IMC > 25 : surcharge pondérale.
- Si IMC > 30 : obèse.
- Puis on s’intéresse au morphotype :
o Androïde (pomme). Les risques de faire un accident cardio-vasculaire sont plus importants. On a
une idée en mesurant le périmètre abdominal.
o Gynoïde (poire).
- Si IMC < 18 : dénutrition.
2. Syndromes dysmorphiques et anomalies morphologiques
- Gigantisme touche l’enfant (hypersécrétion d’hormones de croissance).
- Acromégalie touche l’adulte (hypersécrétion de l’hormone de croissance par le cerveau ou prise
d’hormones de croissance) qui s’accompagne parfois d’une cardiomégalie (à l’origine d’insuffisance
cardiaque):
o La bague trop petite.
o Les chaussures deviennent trop petites.
o Augmentation de la taille des organes (dont le cœur > cardiomégalie).
- Les myopathes ont un affaissement musculaire, une amyotrophie (un des premiers signes : paupières
affaissées).
Séméiologie cardiaque - J.S. Hermida
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- Ce phénomène touche aussi le muscle cardiaque :
o Insuffisance cardiaque.
o Trouble du rythme.
- Le longiligne, arachnodactylie (longs doigts, thorax « enfoncé » ou en pointe en forme de « carène de
bateau »), personnes atteintes de syndrome de Marfan :
o Dissection aortique (le sang s’engouffre entre l’intima et la média) risque de dissection aortique
(rupture).
o Insuffisance mitrale (la valve mitrale contient des fibres élastiques et peut fuir en cas de syndrome
de Marfan).
- Hippocratisme digital (parfois accompagné de malformation congénitale cardiaque, ongles
bombés) souvent lié d’insuffisance respiratoire.
Chez l’enfant
- Lentigos (taches cutanées marron) accompagné d’un syndrome de léopard :
o Sténose pulmonaire ou cardiomyopathie hypertrophie. Le cœur ne va pas pouvoir se remplir (du
fait de l’épaisseur trop importante du myocarde).
- Hyperthélorisme : Tailles des yeux importantes (compris dans le syndrome léopard).
- Implantation basse des oreilles (présent dans le syndrome de Noonan, s’accompagne de malformation
cardiaque).
- Ptérygum coli (présent dans le syndrome de Turner, les trisomies 2 ou les coarctations de l’aorte) avec
hypertrophie des muscles sterno-cléido-mastoidien
3. Œil
- Xanthelasa (dépot de cholestérol aux coins des yeux) Gerontoxon (arc cornéen), peut être liées à une
hypercholestérolémie.
- Les pâleurs conjonctives peuvent orienter vers :
o Une anémie.
o Un bas débit.
- Subictères pouvant orienter vers une insuffisance cardiaque globale.
- Exophtalmie (œil qui a tendance à sortir du globe oculaire) très souvent liée à une hyperthyroïdie (qui
peut avoir des retentissements cardiaques).
- Subluxation cristalline (le cristallin n’est plus en face de la pupille) qui peut orienter vers un syndrome de
Marfan.
4. Peau et muqueuses
- Pâleur (anémie et bas débit).
- Cyanose (bleu/violet) ou érythrocyanose (+rouge) :
o Cardiomyopathie congénitale.
o Hypercapnie.
- Coloration cutanée :
o Mélanodermie : couleur « métallique » (hémochromatose : dépôt de fer dans tout l’organisme dont
la peau mais aussi dans le cœur à l’origine d’une insuffisance cardiaque).
o Teinte ardoisé (médicaments tels que l’amiodarone à l’origine d’une photosensibilité).
- Ictère ou sub-ictère (insuffisance cardiaque et hépatite).
- Xanthomes tendineux (petites formations de nodules au niveau des tendons notamment aux niveaux des
mains) à une hypercholestérolémie.
- Eruption en masque, c’est une infection auto-immune appelée lupus érythémateux cutané à l’origine d’une
endocardite.
Séméiologie cardiaque - J.S. Hermida
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5. Cou
- Recherche d’un goitre thyroïdien (due à l’hypertrophie de la glande thyroïde) : hyperthyroïdie. Lié à des
insuffisances cardiaques.
- Analyse du pouls carotidien : Si on peut les voir battre c’est un phénomène pathologique appelés danse
des artères du cou présent dans l’insuffisance aortique (en cas de mauvaise fermeture des valves
aortiques).
- Analyse des jugulaires (externes) : position semi-assise (45°) :
o On recherche si il y a une turgescence es veines jugulaires externes spontannée : traduit une
augmentation de la pression veineuse.
Cette hyperpression veineuse peut être présente dans une Insuffisance Ventriculaire Droite,
une Péricardite Chronique Constrictive (péricarde fibreux se calcifiant) ou d’une tamponnade
(épanchement péricardique).
o Expansion systolique des jugulaires : pouls systoliques jugulaires (insuffisance tricuspidienne). En
effet l’oreillette droite se rempli pendant la systole du fait de l’IT qui rempli les veines cave et donc
de se fait les veines jugulaires.
6. Examen pleuro-pulmonaire
- Recherche d’un épanchement pleural. Pour le diagnostiquer on recherche :
o Une matité à la percussion médiate (deux doigts sur le thorax et on tape sur nos doigts, pas sur le
patient). On écoute la sonorité de façon comparative.
o Le murmure vésiculaire. Du fait de l’épanchement on à une barrière acoustique qu’on fait qu’on
entend moins bien d’un côté que de l’autre. Du côté où on n’entend pas le murmure vésiculaire
traduit un épanchement.
o Les vibrations vocales. On demande au patient de parler et s’il y a un épanchement on n’entendra
pas les vibrations vocales d’un côté.
- Recherche de râles crépitants (un des signes d’œdème pulmonaire). Pour le diagnostiquer on recherche :
o Un crépitement en fin d’inspiration, bruit de velcro. Le liquide se situe dans les alvéoles
pulmonaires à l’origine d’un petit bruit du fait d’œdème pulmonaire. Ce phénomène commence à
la base pulmonaire (du fait de la gravité le liquide tombe). Au fur et à mesure il remonte lorsque
l’œdème se développe.
Les râles crépitants sont imputables à une insuffisance cardiaque, ils reflètent l’augmentation des
pressions pulmonaires, veineuses et capillaires.
7. Examen de l’abdomen
a. Examen du foie
- Hépathomégalie (HM) : insuffisance cardiaque. Quand le foie est gorgé de sang : il est douloureux et le
rebord est mousse qui est perceptible à l’inspiration.
- Signe de Harzer : gros ventricule droit perçu dans le creux xiphoïde dans l’insuffisance cardiaque.
- Expansion systolique du foie : à chaque systole nos mains sont repoussées par le foie car il est gorgé de
sang. Elle est due à une fuite tricuspide sévère ou à une péricardite constrictive (à l’origine de reflux de
sang dans le système veineux).
- Reflux hépato-jugulaire (RHJ) : observé en cas d’insuffisance cardiaque.
b. Examen de la rate et des reins
- Splénomégalie (SM) peut être due :
o A une insuffisance cardiaque avec HM.
o Infection (endocardite).
o Infarctus splénique embolique (SM en général douloureuse).
- Recherche d’un gros rein (tumeur ou hydronéphrose) et d’un souffle (sténose artérielle rénale). Fosses
lombaires et HTA rénovasculaire.
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III. Examen vasculaire
1. Examen veineux des membres inférieurs
- Varices (dilatation du réseau veineux superficiel) qui se traduisent par une lourdeur et un œdème
vespéral (le soir).
- Il faut regarder si les œdèmes sont bilatéraux. Si c’est le cas :
o Maladie veineuse post-phlébitique.
o Insuffisance cardiaque globale.
- En cas d’œdème unilatéral on se demande s’il n’y a pas de thrombophlébite :
o Douleur du mollet, rougeur, chaleur.
o Diminution du ballant du mollet.
o Signe de Homans (la flexion du pied entraine une douleur du mollet).
- On diagnostique les œdèmes par:
o Palpation.
o Pesé.
2. Examen artériel
a. Pouls
- Le pouls artériel résulte de la transmission de l’onde de pression vers les artères. On peut palper
plusieurs pouls :
o Brachial.
o Carotide.
o Sous-clavier.
o Axillaire.
o Radial.
o Cubital.
o Fémoral.
o Poplité (jambe semi-fléchie).
o Tibial postérieur (derrière la malléole interne).
o Pédieuse (le long du 1er métatarsien).
- L’analyse du pouls :
o Fréquence.
o Régularité. Le pouls est irrégulier en cas :
o D’extrasystoles.
o De fibrillation atriale.
o Amplitude :
o Augmentée lors de l’insuffisance aortique.
o Réduit lors d’une chute de la pression artérielle.
o Pouls périphérique : disparition en aval d’une sténose.
b. Palpation de l’aorte abdominale
- Possible à l’épigastre, un peu à gauche de la ligne médiane sauf chez l’obèse. Si palpable : anévrisme.
- Une forte expansion latérale, battante, suggère un anévrysme de l’aorte abdominale (sous-rénale).
- Il peut y avoir un souffle à l’auscultation.
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IV. Mesure de la pression artérielle
1. Méthode auscultatoire et palpatoire
- Auscultation des bruits artériels de Korotkov.
- Brassard gonflé (au dessus de 160) au dessus de la pression artériel, puis lentement dégonflé. Stéthoscope
en regard de l’artère humérale :
o Le sang passe uniquement en systole. Premier bruit entendu est donc la pression artérielle
systolique.
o On continue à dégonflé, quand le bruit disparait c’est que l’écoulement devient laminaire : c’est la
pression artérielle diastolique.
- La méthode palpatoire fournit la systolique (apparition du pouls) utilise si la pression artérielle est très
basse (état de choc).
- Conditions de mesure :
o Adapter la taille du brassard.
o Dégonflage lent.
o Sans vêtement.
o Après 10 minutes de repos, au calme, aux deux bras, et après deux minutes d’orthostatisme.
- Trois mesures à au moins 2 reprises avant de parler d’HTA. Effet « blouse blanche » augmente la pression
artérielle de 10%.
- Chez l’enfant, les bruits sont entendus jusqu’à 0 mmHg. La diastolique correspond à l’affaiblissement du
son.
- Les valeurs de la PA chez l’adulte (++QE) :
Catégorie
Systolique mmHg
Diastolique mmHg
Optimale
<120
<80
Normale
120-129
80-84
Normale haute
130-139
85-89
HTA stade 1
140-159
90-99
HTA stade 2
160-179
100-109
HTA stade 3
>180
>110
HTA systolique isolée
>140
<90
- Auto-mesure (automesure.com) :
o Nombre élevé de mesures sur une période prolongée, à domicile, par le patient.
o Evite le diagnostique de l’HTA par excès lié à la réaction d’alarme (effet « blouse blanche »).
o Mesure en dehors et pendant les symptômes.
o On peut conseiller la « règle des trois » : 3 mesures consécutives le matin, 3 mesures consécutives
le soir, et ça pendant 3 jours de suite.
- Mesure ambulatoire de la pression artérielle (MAPA) :
o Mesures répétées sur 24h, par exemple tous les demi-heures dans al journée et toutes les heures la
nuit.
o Avantages :
o comme automesure.
o Evaluation de la pression nocturne.
o Non remboursé.
- Pression chez l’adulte
Technique de mesure
Systolique mmHg
Diastolique mmHg
Mesure clinique
140
90
Automesure
135
85
MAPA éveil
135
85
MAPA sommeil
120
70
MAPA 24h
130
80
1 / 6 100%
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