TES2 Dissertation du Bac Blanc. Dans quelle mesure la flexibilité du travail favorise-t-elle l’emploi ? Analyse du sujet : Redéfinir les termes et comprendre l’enjeu. Flexibilité du travail : la flexibilité du travail est la capacité des entreprise d’adapter le travail aux variations de la demande. Elle ne concerne pas uniquement la flexibilité des rémunérations (qui est une forme de flexibilité), mais aussi la flexibilité quantitative externe (recours à la sous-traitance, travail temporaire, CDD, assouplissement du droit de licenciement), mais aussi interne (variation du temps de travail, des rémunérations, mais aussi modification de l’organisation du travail et développement de la capacité d’adaptation des travailleurs). Elle comprend donc l’ajustement du coût du travail, les formes de contrat de travail, le droit du travail et son évolution, l’organisation du travail. Emploi : vous pouvez privilégier l’aspect quantitatif de l’emploi (activité rémunérée associée à un contrat de travail), puisque c’est bien la manière de lutter contre le chômage qui est au centre de la question … donc vous pourriez reformuler la question « … favorise-t-elle la hausse de l’emploi ? » MAIS l’emploi a aussi un aspect qualitatif : comme évolue la qualité des emplois ? Délimitation spatio temporelle : sujet générique, mais au vu des documents, il s’agit surtout d’éclairer le cas de la France à l’aide de l’exemple des autres pays développés… temporellement, rien n’est précisé, mais vous devez évoquer l’évolution récente du marché du travail (chômage, mais aussi éventuellement politiques de l’emploi… qui visent à plus de flexibilité depuis au moins le début des années 1990, avec les exonérations de charges sur les bas salaires) Plans possibles Une question « Dans quelle mesure implique une réponse du type oui/mais pas toujours (ou mais sous certaines conditions) » Du coup, il s’agit bien de lire les documents avec les deux questions guides : I. Comment montrer que la flexibilité du travail peut favoriser l’emploi ? II. Comment montrer les limites de cette relation ? Attention, dans quelle mesure est différent de « En quoi » (qui nécessiterait alors un plan oui pour telle raison/ oui pour telle autre raison… mais ce plan est inadapté pour répondre à la question dans quelle mesure ? De même, quantitatif/ qualitatif est peu adapté pour la question qui nécessite de mettre en débat l’efficacité d’une mesure. Enjeu : l’enjeu est quasi évident et très important, et vous avez fait des introductions appliquées, mais très scolaires et plates. POURQUOI CETTE QUESTION EST ELLE IMPORTANTE ET MISE EN DEBAT ?: c’est bien sûr une manière de lutter contre le chômage… (et ses conséquences) qui est mise en débat. De très nombreuses mesures qui ont été prises dans les années 1990 visent à assurer la flexibilité accrue du travail, souvent au détriment de la sécurité des travailleurs (pour des questions de maintien de la compétitivité des entreprises, mais aussi de lutte contre le chômage) en s’appuyant sur un discours d’inspiration libérale. Ce type de mesure est-il une solution pour lutter contre le chômage ? Le taux élevé de chômage que connaît la France est-il donc à un marché du travail trop rigide qu’il faudrait assouplir ? (Éventuellement, accroche sur les débats autour du CNE ou du CPE ; ou sur les négociations récente sur le contrat de travail pour lutter, selon vos préférences) Arguments/ Idées Doc 1 Lecture : ce sont des indices, ils servent à comparer Notions clé (à mobiliser et à Eléments/ connaissances de cours à mobiliser expliciter si possible) Pour éviter la paraphrase Chômeurs au sens du BIT Lecture d’un indice : présenter directement les variations Période 3 : partie I d’emplois à durée limitée a augmenté de 80% CDI pour expliquer ce qu’implique Expliquer en quoi les emplois à durée limitée peuvent être liés à la Période 1 et 2 : partie II Question à laquelle répond le document : Y a-t-il la durée limitée, comparativement notion de flexibilité du travail et comment ils permettent une une corrélation nette entre le nombre de chômeurs à la durée indéterminée (en terme meilleurs flexibilité quantitative externe en fonction des variations et les emplois à durée déterminée ? de contrainte et d’avantages pour de la demande. PERIODISEZ l’employeur et le salarié) des évolutions. Entre 1991 et 2000, le nombre 1991/1994 : les deux augmentent en même Vous avez des connaissances que vous pouvez mobiliser sur temps (d’ailleurs, c’est peut-être le chômage qui Eventuellement, CDD/ contrats l’évolution de la croissance économique sur la période. (très faible, conduit au développement des CDD avec un aidés (éventuellement donner des voire récession en période 1 ; croissance plus forte en période 3) rapport de force défavorable au salariés) exemples)/ apprentis 1994/1999 : stagnation du chômage, augmentation des emplois à durée déterminée (sans 2 Dans quelle partie ? Vous pouvez aussi vous appuyer sur le TD6 pour expliquer le Flexibilité externe développement des emplois aidés à partir de 1993-1994 cette augmentation des le nombre de chômeurs Note : ce graphique ne donne pas l’évolution de la Population aurait peut-être encore plus fortement augmenté) active, ni celui de la création d’emplois ; on ne sait donc pas à quoi 1999/2002 : évolution inverse imputer l’évolution des chômeurs ; vous pouvez le rappeler quand Conclusion : pas de corrélation univoque. Vous vous utiliser ces données, pour nuancer les conclusions que vous pourriez émettre de nombreuses hypothèses pouvez en tirer. On présente ici différentes manières d’enrichir la Enrichissement de la croissance en Expliquer le rééquilibrage dans le recours aux facteurs de Partie I Montrer comment croissance en emplois, en rappelant que un même emploi production (qui sont le capital et le travail) : si le coût du travail certaines mesures (baisse du n’augmente pas trop, et si le licenciement devient moins coût contraignant, au niveau micro économique, les entrepreneurs vont temps moins systématiquement substituer du capital du travail. permettre taux de croissance ne mène pas à un même rythme d’emploi. Comment se fait-il que la croissance soit Emploi atypique, FPE plus ou moins riche en emploi ? Cette différence est, selon le texte, due à plusieurs Réduction du temps de travail facteurs Coût du travail (charges patronales atypiques et réduction du coût du travail, temps + salaire brut) partiels) de CDD, peuvent stimuler sur le TD6 créer des emplois (cf explications du Doc 3) Partie II : rôle de la RTT partiels) Donner des exemples des mesures de flexibilisation prises (cf doc 4 Mais l’autre, la réduction collective du temps de Eventuellement effet travail ne visait pas a priori le développement de la (limites mesures flexibilité favorisant la flexibilité) des travail, l’emploi en vous appuyant Expliquer pourquoi la réduction du temps de travail peut conduire à L’un tenant à la flexibilité (développement d’emplois du d’aubaine prises p.125 du livre) (décision politique) 3 En quoi le développement du temps partiel peut Temps partiel stimuler la quantité d’emplois ? Efficacité du travail On est ici dans la logique du point de vue de l’offre Rentabilité des entreprises production (augmentation ce la productivité horaire+ meilleur flexibilité ajustement aux besoin de Main d’œuvre par exemple pour les interne permet de stimuler caissières qui viennent aux heures de pointe… ce qui satisfait mieux l’emploi heures de pointe)) Compétitivité Conditions Partie II : du point de vue de la demande Souligner que l’amélioration de la compétitivité des entreprises (qui ne donnent aussi lieu qu’à est une politique de l’offre, peut stimuler la croissance) un salaire partiel… et on (donner des exemples concrets) Coût quantitative qualitatif, les emplois créés allègement de charges sociales ; réduction de la durée (et donc plus d’emplois disponibles) Partie I : montrer que la les conditions de la demande des clients qui viennent en masse aux Stimulation de l’emploi par aménagement du temps de travail ; réduction du coût des temps partiels par Expliquer en quoi le temps partiel permet de réduire les coûts de du travail (charges patronales + salaire brut) peut les considérer comme Expliquer la manière dont l’allégement sur coût du travail via une forme de sous emploi ; l’exonération des cotisations sociales sur les temps partiels été pensée De plus, cela instaure un comme une politique de l’emploi, incitant les entreprises à choisir dualisme sur le marché du deux emplois au lien d’un… et donc a augmenter le nombre travail d’emplois 4 Y a-t-il un lien entre un indicateur de flexibilité et un Taux de chômage Vous pouvez ici vous en tenir au constat statistique, les explications taux de chômage ? pourront être trouvées essentiellement dans les autres documents Lecture d’une donnée : Alors que l’indicateur de Bien flexibilité conventionnelle des Etats Unis est de 6, l’indicateur son taux de chômage est de 5%. conventionnelle est construit et de modèle lire la manière chômage, le nuage de points ne seraient pas si étalés Flexisécurité éventuellement pour Expliquer éventuellement ce qu’est la flexsécurité pour montrer qu’il et s’organiserait plus nettement autour d’une droite. commenter Norvège Danemark n’y a pas qu’une politique qui marche pour lutter contre le chômage de dont flexibilité Partie II, les pays en bas à Eventuellement noter que les pays anglo-saxons servent de référence Idée : Si le degré de flexibilité déterminait le taux de Le lien n’est pas mécanique pourtant, si vous séparez en zones le graphique certains pays laissent à penser que OUI, il y a un lien Exemples de forte flexibilité et faible chômage : Canada, RU, EY (inversement, exemple de l’Italie, de la France, de l’Espagne qui connaissent en 1999 les plus forts taux de chômage et une flexibilité plutôt faible) D’autres que Non (Norvège, Autriche, Pays-Bas) Partie I : les pays oui gauche 5 Lien avec le document 5. Comparaison des « Modèle du marché du travail » performances en terme de chômage dans les pays développés Emploi stable vs emploi instable Décrire les institutions qui encadrent le marché du travail, pour Partie I : expliquer la expliquer concrètement la différence entre un marché rigide et un théorie néoclassique du marché flexible: le SMIC et son niveau, le droit du travail et de marché du travail licenciement, les conventions collectives, les exonérations de charges, Les chiffres de l’Italie montre qu’un pays à faible la possibilité ou non d’utiliser des formes flexibles d’emploi, Flexibilité conventionnelle n’empêche pas la création l’indemnisation plus ou moins forte, plus ou moins longue du d’emplois et que ces emplois créés sont stables chômage. (pourtant, cette hausse des emplois nécessite une croissance forte. Expliquer la théorie néoclassique du marché du travail qui souligne l’importance de la possibilité de la baisse du salaire réel : le travail doit être considéré comme une marchandise comme une autre 6 Lien entre la croissance et le rythme de création PIB d’emplois. 1. La création d’emplois dépend aussi de la croissance économique (cf. Italie, Japon, Rôle de la demande et des anticipations des entrepreneurs pour Partie II : souligner le rôle l’embauche de la croissance et donner TCAM le contre exemple de la Lecture correcte du TCAM Royaume-Uni) même si ce lien est parfois 2. comparaison France EU à mettre en regard du plus incertain Vous savez aussi depuis le devoir Maison et le Bac Blanc que document LA bonne idée est de mettre en lien avec le l’enrichissement de la croissance en emplois dépend aussi du l’enrichissement doc 4. Par exemple : le RU a une flexibilité caractère intensif ou extensif de la croissance économique. D’après le croissance en emplois ne conventionnelle beaucoup plus forte que la texte du DM, c’était d’ailleurs plus une croissance avec un faible dépend pas uniquement de France, une croissance économique plus progrès technique qui expliquait dans un premier temps la croissance la flexibilité. forte en 1990-1999… et pourtant un américaine plus riche en emplois qu’en France. Cela peut-être une rythme de création d’emplois moins élevé hypothèse pour le paradoxe apparent de la comparaison entre France et RU. (Peut contrebalancer le document 3) 2: de la Corrigé de la dissertation Introduction Accroche : importance du problème du chômage et mesures de flexibilisation du contrat du travail présentées comme une solution possible. En profiter pour expliciter la notion de flexibilité mais aussi d’emploi. Annoncer l’enjeu (cf plus haut). Annoncer le plan I. La flexibilité du travail peut stimuler la création d’emplois 1. Les Etats-Unis et le Royaume Unis comme exemples de la supériorité libérale a. Constat : Lien entre flexibilité du marché du travail et taux de chômage faible b. Un marché du travail moins rigide peut permettre d’expliquer la réactivité accrue des entreprises. La capacité de licenciement et d’embauche rapide, des salaires qui ont la possibilité de baisser peuvent expliquer cette création d’emplois, puisque les entrepreneurs hésitent moins à embaucher. De plus, les chômeurs sont poussés à accepter rapidement un emploi, car ils sont peu indemnisés. Enfin, quand il secteur est peu compétitif il disparaît rapidement ce qui accélère l’intégration du progrès technique. 2. Ce constat est renforcé par des arguments théoriques en faveur de la flexibilité du travail a. La théorie néoclassique du marché du travail explique le chômage par une impossibilité de l’ajustement par les prix entre offre et demande b. Une flexibilisation du travail permettrait alors d’enrichir la croissance en emplois (cf doc 2) et d’abaisser le seuil de croissance à partir duquel des emplois sont créés. 3. De fait, des mesures prises en France favorisant la flexibilité ont stimulé la création d’emploi par une politique de l’offre. a. Le développement du temps partiel (flexibilité interne) a eu des effets positifs sur l’emploi de trois manières en partageant le travail et en rendant les entreprises plus compétitives (doc 3) b. Entre 1997 et 2002 il semble y avoir un le lien entre création d’emplois à durée limitée (flexibilité externe) et réduction du chômage (doc 1) II. Mais ses effets sur l’emploi présentent des limites 1. Le lien entre flexibilité du travail et faible taux de chômage ou forte création d’emplois (et inversement) n’est pas systématique. a. Il peut y avoir faible flexibilité du marché du travail et taux de chômage faible Il y a donc différentes manières de faire face au chômage Doc 4. Norvège et Pays Bas b. Doc 5 l’exemple de l’Italie montre que des emplois stables n’empêchent pas la création d’emploi c. la période 91-97 du document 1 2. La création d’emplois reste fortement dépendante de la croissance a. Sans croissance, il est difficile de créer des emplois (cf doc 2 et 6) b. L’enrichissement de la croissance en emplois ne dépend pas uniquement de la flexibilité du travail (doc 6 Comparaison France GB) mais aussi du caractère intensif ou extensif de la croissance. 3. La flexibilité du travail accrue conduit au développement d’emplois précaires a. Ce qui peut poser des problèmes en terme d’emploi Des emplois vite trouvés, mais des licenciements rapides…ce qui risque d’aggraver la récession au niveau macro économique par une réduction rapide de la demande quand il y a des récessions (approche keynésienne) Un ajustement pas nécessairement optimal entre les qualifications des salariés et des postes, puisque le temps de recherche d’emploi est très court (si le chômage est peu indemnisé) Des emplois créés qui masquent des formes de sous-emplois b. Mais aussi d’intégration sociale (développement sur la précarité… et sur le rapport de force de plus en plus défavorable aux salariés dans un contexte de fort chômage) Les working poors L’incertitude à laquelle sont soumis les salariés bénéficiant de FPE Conclusion : Au total, la flexibilité du travail mise en place dans les pays anglo-saxons permet une réactivité plus grande des entreprises et s’accompagne d’un faible taux de chômage, illustrant les arguments néoclassiques. D’ailleurs, des mesures prises en France de développement de la flexibilité interne et externe ont eu un effet positif sur l’emploi. Pour autant, certains pays réussissent à allier faible taux de chômage et rigidité conventionnelle du marché du travail, et la croissance reste un déterminant essentiel de l’emploi. En contribuant au développement d’emplois précaires, une flexibilité du travail accrue n’a pas que des effets positifs sur l’emploi en terme quantitatif et qualitatif. Cette flexibilité est cependant aujourd’hui largement considérée comme nécessaire –non pas seulement à la création d’emploi- mais surtout au maintien de la compétitivité des entreprises dans un contexte de concurrence accrue. Tout l’enjeu est alors aujourd’hui de trouver un compromis entre flexibilité et sécurité, et des débats sont en cours pour mettre en place un système de flexisécurité à la française.