
Anesthésie de patient à estomac plein 
Dr ZERBIB 
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Injection de l'hypnotique intraveineux : 
 Il dépend du terrain du patient : il convient d'utiliser un hypnotique de délais d'action court (< 45 s)  
o Le propofol   : 2–3 mg/kg 
o Le thiopental   : 5–7 mg/kg 
Les situations hémodynamiques instables :  
o L’étomidate :   0,3 mg/kg 
o La kétamine   : 2–3 mg/ kg 
Curares avec monitorage : 
 Le curare idéal doit posséder un délai d'action court (1 min) et une durée d'action brève. 
o Succinylcholine (1 mg/kg), curare de référence, dont la durée d’action est de 6mn 
o Rocuronium (1 mg/kg) chez le patient présentant une contre-indication à la succinylcholine 
l'utilisation possible 
 De son antagoniste spécifique, le Sugammadex ou Bridion® à 16 mg/kg, permet une décurarisation 
immédiate en cas de difficultés d'intubation 
 Réaliser la laryngoscopie et intuber le patient et gonfler le ballonnet de la sonde d'intubation. 
 Contrôler la position de la sonde d'intubation avec une auscultation pulmonaire symétrique aux bases et aux 
sommets, ainsi que l'obtention de 6 courbes de capnogramme d'aspect normal et constant. 
 Relâcher la manœuvre de Sellick. 
 Fixer la sonde d'intubation et débuter la ventilation mécanique 
 Ré auscultation après fixation. 
Les morphiniques :  
 Injection après gonflement de ballonnet 
 L'utilisation de morphiniques peut être discutée, notamment pour les situations comportant un risque 
hémodynamique délétère pour les patients comme dans : 
o La chirurgie cardiaque avec un risque de souffrance myocardique ; 
o La chirurgie du globe oculaire ouvert avec un risque d'extrusion  
o La chirurgie obstétricale dans un contexte d'éclampsie ou toxémie gravidique 
o La neurochirurgie avec un risque de rupture d'une malformation artério-veineuse (MAV). 
Postopératoire : 
 La phase de réveil est une période à haut risque d'inhalation 
 Conditions d'extubation d'un patient estomac plein 
1. Assurer la vidange gastrique si une sonde nasogastrique a été mise en place  
2. S'assurer des signes de réveil complet 
3. S'assurer de la récupération du réflexe de déglutition (le patient peut avaler sa salive) 
o Risque d'inhalation en cas de nausées-vomissements 
 En cas d'inhalation : après deux heures de sureiveillance postopératoire, le patient pourra être transféré en 
hospitalisation normale si : 
o Absence de signes cliniques (pas de toux, pas de dyspnée). 
o Sp02 > 90% à l'air ambiant. 
o Absence de signe radiologique. 
 Si tous ces critères ne sont pas réunis, le patient est gardé en SSPI, voire transféré en réanimation. 
 Conclusion :  
 Si la technique de l'anesthésie pour estomac plein est bien définie, sa réalisation pratique reste encore 
entachée de quelques erreurs ayant conduit à certaines catastrophes. 
 Le respect des règles de bonnes pratiques doit permettre de réduire l'incidence de ces accidents.