
2.2.2. Les germes Gram négatifs
1 - Le pyocyanique ou Pseudomonas
aeruginosa est responsable de
pneumopathies nosocomiales, en
particulier chez les malades aplasiques. Sa
dissémination peut être bronchogène avec
pneumopathie extensive plus ou moins
systématisée, ou être hématogène,
responsable d'une miliaire. Il peut être
responsable d'excavation ou d'une atteinte
pleurale, fréquente. Chez le malade
insuffisant respiratoire chronique ou atteint
de dilatations bronchiques, en particulier
en cas de mucoviscidose, il peut rester
simple saprophyte ou être responsable
d'une suppuration bronchique. Signalons
qu'en cas de pneumopathie chez
l'aplasique, la radiographie du thorax peut
être normale, rendant le diagnostic difficile
avec une septicémie; ou être non
spécifique, les images radiologiques étant
uniquement en rapport avec un oedème
alvéolaire hémodynamique et/ou lésionnel
et/ou avec des hémorragies alvéolaires.
2 - Le colibacille ou Escherichia coli est
responsable de pneumopathies chez les
immunodéprimés, les bronchopathes
chroniques ou chez des malades ayant des
séquelles post-infectieuses. Il s'agit de
foyers de condensation pneumoniques, de
broncho-pneumonies, de foyers
nécrotiques ou gangreneux; une atteinte
pleurale est possible. On observe
également des oedèmes lésionnels sur choc
septique.
3 - La klebsielle ou Klebsiella pneumoniae
(ex bacille de Friedlander) est responsable
de pneumopathie bronchogène
systématisée très oedémateuse faisant
bomber les scissures de façon transitoire.
Cette pneumopathie évolue rapidement
vers une nécrose tissulaire, souvent
étendue, véritable gangrène, d'où le terme
parfois employé de "pneumonie
disséquante". Une atteinte pleurale est
possible.
4 - L'hemophilus influenzae ou bacille de
Pfeiffer, est surtout responsable de
broncho-pneumonie chez les malades
atteints de broncho-pneumopathie
chronique obstructive, chez le malade
atteint du SIDA et au décours d'une
pneumopathie virale.
2.2.3. Les germes particuliers
1 - Les germes anaérobies sont source
d'une dissémination aérienne le plus
souvent à point de départ dentaire, voire
ORL. Ils sont responsables de foyer
souvent unique, postérieur. Une
dissémination hématogène avec embolies
septiques et foyers multiples, au cours
d'une thrombophlébite, est exceptionnelle.
Radiologiquement, c'est le plus souvent un
foyer nécrotique unique avec atteinte
pleurale (empyème).
2 - La légionnellose due à Legionella
pneumophila, est responsable chez l'adulte
sain, d'une pneumopathie alvéolaire en
foyer, semblable à celle due au
pneumocoque, et de début brutal. Elle s'en
distingue cliniquement par l'apparition
d'une encéphalopathie, des signes digestifs
et sa résistance aux pénicillines. Il peut
exister des foyers de broncho-pneumonie,
des foyers rétractiles. On décrit, chez les
immunodéprimés (greffés rénaux ou de
moelle osseuse, malades sous corticoïdes),
des formes nodulaires alvéolaires, des
foyers multiples, mais surtout une
évolution nécrosante avec une excavation
du foyer de condensation pneumonique
chez 30% d'entre eux.
3 - La nocardiose, due à Nocardia
astéroïdes, est responsable d'images
granulomateuses assez semblables à celle
de la tuberculose, de suppurations, de
pneumopathies chroniques fibrosantes.
Elle survient chez des malades alcoolo-
tabagiques ou immunodéprimés. Dans les
formes graves, elle peut atteindre la plèvre