Q4 Qu’est-ce qu’une approche holiste ?
Le terme holisme vient du grec holos qui signifie « entier, complet, intact ». Concernant la vie sociale, le holisme est une
démarche qui repose sur l'idée que le « tout », c'est-à-dire la société dans son ensemble, présente des caractéristiques
différentes des éléments qui la composent. En conséquence, pour analyser la vie sociale, il faut se situer prioritairement au
niveau de l'ensemble de la société. Cela est d'autant plus nécessaire que, dans cette approche, les comportements
individuels ne peuvent véritablement être expliqués qu'en prenant en compte les contraintes et les opportunités qui
résultent des caractéristiques globales de la société.
Dans une approche holiste, le sociologue (ou l'économiste) doit découvrir et analyser les règles qui régissent la société
globale et les implications qui en résultent en termes de pratiques sociales. Cela n'exclut pas l'analyse des comportements
sociaux individuels, mais modifie la façon dont elle est effectuée.
Qu’est-ce qu’une approche individualiste ?
Deux éléments essentiels caractérisent l'individualisme méthodologique:
L'individualisme méthodologique part de l'individu, défini comme un être rationnel, qui fait des choix personnels
pour atteindre ses objectifs dans un environnement donné. La rationalité de l'acteur peut simplement signifier que
l'acteur a de « bonnes raisons » de faire ce qu'il fait, que l'action a un sens, une signification pour celui qui agit.
La société, selon l'approche de l'individualisme méthodologique, est le fruit de l'action individuelle, elle ne résulte
ni de lois historiques ni de mécanismes généraux qui dépassent les individus.
Les phénomènes sociaux ne peuvent donc être expliqués que si on les considère comme les produits d'actions et de
croyances des individus. De plus, ces croyances et actions ont un sens, une raison d'être. Il peut s'agir de l'intérêt, et là
nous retrouvons les modèles utilitaristes, mais pas nécessairement. Par exemple, un militant religieux agit pour des
valeurs.
Remarque : la question demandait de distinguer les deux approches : il fallait donc répondre en mettant en évidence les
différences d’approche, d’outil,… Il était toutefois possible (et même préférable) de conclure en disant que ces approches
sont plus complémentaires qu’opposées.
Q5 Présentez l’analyse marxiste de la stratification sociale. (2 points)
Les classes sociales se définissent à partir des rapports de production les individus appartiennent à une classe en
fonction de leur place dans le système de production.
Il ne suffit pas qu’une classe ait des intérêts en commun pour qu’elle se mobilise (classe en soi), il faut que les membres
aient conscience de ces intérêts (classe pour soi), cette conscience de classe naît lors des conflits de classes. En effet, les
classes n’existent pas en dehors de la lutte des classes qui porte notamment sur le partage du surplus économique. On ne
peut pas penser la classe sans rapport avec une autre : « une lutte qui s’est chaque fois terminée par un bouleversement
révolutionnaire de toute la société ou par la ruine commune des classes en lutte » (Manifeste du parti communiste).
La conception de Marx est dite réaliste car il considère que les différentes classes sociales sont identifiables (bourgeoisie
et prolétariat par ex.) et qu’elles ont une existence réelle.
Q6 Présenter l’analyse de Pierre Bourdieu concernant la stratification sociale. Définissez les termes importants
(2 point)
P. Bourdieu s’inscrit à la suite de l’analyse marxiste en considérant le caractère central des oppositions et des conflits
entre classes. Autre point commun: l'importance des inégalités de dotation en capitaux économiques. La différence
essentielle porte sur la place accordée aux autres capitaux (sociaux et culturels) et qui s’inspire en partie de M. Weber.
Capital économique : il est constitué de l’ensemble des facteurs de production, des biens économiques et du revenu
Capital culturel : il est constitué de l’ensemble des dispositions et qualifications intellectuelles, mais aussi des biens
culturels acquis au cours de la formation et de l’histoire individuelle. Il peut exister sous 3 formes : incorporée
(dispositions de l’individu), objective comme bien culturel (tableau, livre…) et institutionnalisée (titres scolaires)
Capital social : il désigne le réseau des relations sociales d’un individu. Son volume « dépend de l’étendue des
liaisons qu’il peut effectivement mobiliser et du volume du capital (économique, culturel ou symbolique) possédé en
propre par chacun de ceux auquel il est lié ». Il dépend des institutions qui favorisent les échanges légitimes et
excluent les autres (rallyes, clubs, pratiques collectives comme le sport) et du travail de sociabilité.
Capital symbolique : il désigne des biens symboliques comme l’honneur, le prestige, la réputation dont
l’accumulation et la reproduction motive tout autant les individus et les groupes que celle des biens matériels ou des
titres scolaires.