CORRIGE DU DS : STRATIFICATION SOCIALE ET SOCIALISATION
Remarque : ce corrigé dépasse largement les attentes de ce DS. Il a pour objectif de vous fournir l’ensemble
des données sur les questions posées afin de vous permettre de réviser pour la suite.
Q1. Stratification sociale : désigne les différentes façons de classer les individus dans une société en fonction de la position sociale
qu’ils occupent. Il existe donc autant de formes de stratifications sociales qu’il y a de critères de classement ou de manière de les
combiner. (voir doc. 2 poly)
Castes, ordres, classes : voir définitions doc. 3 à 5 poly
Les castes et les ordres constituent une classification de droit (codification juridique).
Les classes sociales sont une classification de fait naturelle »).
les classes sociales correspondent alors à l’une des modalités possibles de stratification sociale. Cependant au sens strict ces
deux notions ne se recouvrent pas.
Epoques
Sociétés ou pays
Critères
d’appartenance
Rapports entre
groupes sociaux
Mobilité sociale
possible ?
Castes
Epoque
contemporaine
Inde traditionnelle
La naissance, la pureté
religieuse
Fermeture et répulsion
(endogamie et
interdits religieux)
Aucune mobilité
sociale
Ordres
Moyen Age
France, Royaume-Uni
La naissance,
l’honneur
Fermeture presque
totale
Ascension sociale
possible
Classes
sociales
Epoque
contemporaine
Europe, Etats-Unis,
Russie
La conscience
collective
(communauté
d’intérêts et de
valeurs)
Ouverture totale (en
théorie) mais
fermeture effective
(en réalité)
Mobilité sociale forte
en théorie mais il
existe une
reproduction sociale
Q2
le métier (profession individuelle)
le statut (salarié ou indépendant)
la qualification (en général liée au diplôme)
la responsabilité dans l'emploi (toujours liée à la profession et à la qualification) = place dans hiérarchie
la taille de l'unité de production
le secteur d'activité (primaire, secondaire, tertiaire).
Q3. Synthèse des atouts des PCS
a) Croisement de plusieurs critères permet une homogénéité
objective aboutissant même à un sentiment de proximité
sociale voire d'appartenance à un même groupe.
b) Le classement en PCS rend compte de la hiérarchie
sociale et de groupes sociaux homogènes. La
comparaison avec le niveau de revenu recoupe en effet
largement la classification des PCS.
c) La classification en PCS rend compte de la structure
sociale et de son évolution (exemple des trente Glorieuses
Malgré les critiques beaucoup estiment que cette
nomenclature reste un outil indispensable pour étudier les
clivages sociaux qui s'atténueraient bien moins qu'on (les
médias par exemple) le dit.
Synthèse des limites des PCS
a) Une classification statistique ne suffit pas à créer un groupe
social
L’homogénéité objective semble plus forte pour certaines
catégories agriculteurs, commerçants, artisans ou ouvriers que
pour d'autres tels que les cadres et professions intellectuelles
supérieures ou les professions intermédiaires.
b) Les PCS ne constituent pas toujours des groupes homogènes ni
d’un point de vue objectif, ni d’un point de vue subjectif. On ne
peut donc pas toujours parler de groupe social.
Les PCS ne rendent pas compte de tous les aspects des groupes
sociaux : origine ethnique, pratique religieuse, groupes
professionnels, âge, sexe, statut professionnel, homogamie, parcours
personnel . On peut dire que :
Les PCS masquent des regroupements qui existent au sein
de la société (ou des PCS)
Les PCS répartissent dans des groupes différents des
personnes qui appartiennent à un même groupe social
c) La classification en PCS se réfère surtout à l’activité
professionnelle : elle masque donc :
D’autres aspects de la vie des individus
Les évolutions du travail et de l’emploi
On peut donc estimer que ce type de classification a vieilli ou
est incomplet.
Q4 Qu’est-ce quune approche holiste ?
Le terme holisme vient du grec holos qui signifie « entier, complet, intact ». Concernant la vie sociale, le holisme est une
démarche qui repose sur l'idée que le « tout », c'est-à-dire la société dans son ensemble, présente des caractéristiques
différentes des éléments qui la composent. En conséquence, pour analyser la vie sociale, il faut se situer prioritairement au
niveau de l'ensemble de la société. Cela est d'autant plus nécessaire que, dans cette approche, les comportements
individuels ne peuvent véritablement être expliqués qu'en prenant en compte les contraintes et les opportunités qui
résultent des caractéristiques globales de la société.
Dans une approche holiste, le sociologue (ou l'économiste) doit découvrir et analyser les règles qui régissent la société
globale et les implications qui en résultent en termes de pratiques sociales. Cela n'exclut pas l'analyse des comportements
sociaux individuels, mais modifie la façon dont elle est effectuée.
Qu’est-ce qu’une approche individualiste ?
Deux éléments essentiels caractérisent l'individualisme méthodologique:
L'individualisme méthodologique part de l'individu, défini comme un être rationnel, qui fait des choix personnels
pour atteindre ses objectifs dans un environnement donné. La rationalité de l'acteur peut simplement signifier que
l'acteur a de « bonnes raisons » de faire ce qu'il fait, que l'action a un sens, une signification pour celui qui agit.
La société, selon l'approche de l'individualisme méthodologique, est le fruit de l'action individuelle, elle ne résulte
ni de lois historiques ni de mécanismes généraux qui dépassent les individus.
Les phénomènes sociaux ne peuvent donc être expliqués que si on les considère comme les produits d'actions et de
croyances des individus. De plus, ces croyances et actions ont un sens, une raison d'être. Il peut s'agir de l'intérêt, et là
nous retrouvons les modèles utilitaristes, mais pas nécessairement. Par exemple, un militant religieux agit pour des
valeurs.
Remarque : la question demandait de distinguer les deux approches : il fallait donc répondre en mettant en évidence les
différences d’approche, d’outil,… Il était toutefois possible (et même préférable) de conclure en disant que ces approches
sont plus complémentaires qu’opposées.
Q5 Présentez l’analyse marxiste de la stratification sociale. (2 points)
Les classes sociales se définissent à partir des rapports de production les individus appartiennent à une classe en
fonction de leur place dans le système de production.
Il ne suffit pas qu’une classe ait des intérêts en commun pour qu’elle se mobilise (classe en soi), il faut que les membres
aient conscience de ces intérêts (classe pour soi), cette conscience de classe naît lors des conflits de classes. En effet, les
classes n’existent pas en dehors de la lutte des classes qui porte notamment sur le partage du surplus économique. On ne
peut pas penser la classe sans rapport avec une autre : « une lutte qui s’est chaque fois terminée par un bouleversement
révolutionnaire de toute la société ou par la ruine commune des classes en lutte » (Manifeste du parti communiste).
La conception de Marx est dite réaliste car il considère que les différentes classes sociales sont identifiables (bourgeoisie
et prolétariat par ex.) et qu’elles ont une existence réelle.
Q6 Présenter l’analyse de Pierre Bourdieu concernant la stratification sociale. Définissez les termes importants
(2 point)
P. Bourdieu s’inscrit à la suite de l’analyse marxiste en considérant le caractère central des oppositions et des conflits
entre classes. Autre point commun: l'importance des inégalités de dotation en capitaux économiques. La différence
essentielle porte sur la place accordée aux autres capitaux (sociaux et culturels) et qui s’inspire en partie de M. Weber.
Capital économique : il est constitué de l’ensemble des facteurs de production, des biens économiques et du revenu
Capital culturel : il est constitué de l’ensemble des dispositions et qualifications intellectuelles, mais aussi des biens
culturels acquis au cours de la formation et de l’histoire individuelle. Il peut exister sous 3 formes : incorporée
(dispositions de l’individu), objective comme bien culturel (tableau, livre…) et institutionnalisée (titres scolaires)
Capital social : il désigne le réseau des relations sociales d’un individu. Son volume « dépend de l’étendue des
liaisons qu’il peut effectivement mobiliser et du volume du capital (économique, culturel ou symbolique) possédé en
propre par chacun de ceux auquel il est lié ». Il dépend des institutions qui favorisent les échanges légitimes et
excluent les autres (rallyes, clubs, pratiques collectives comme le sport) et du travail de sociabilité.
Capital symbolique : il désigne des biens symboliques comme l’honneur, le prestige, la réputation dont
l’accumulation et la reproduction motive tout autant les individus et les groupes que celle des biens matériels ou des
titres scolaires.
La notion de légitimité est ici centrale, la violence légitime avec laquelle les dominants exercent leur puissance sur les
dominés au sein d’un champ s’appuie essentiellement sur la possession d’un stock de biens symboliques. On peut
illustrer facilement la notion par rapport aux champs artistique (être invité dans telle émission de télévision, exposer
dans une galerie renommée) ou scientifique (article dans une revue prestigieuse, citation dans une bibliographie)
Tout en s'inscrivant dans le cadre d'une analyse des rapports de domination entre classes sociales, l'approche de P.
Bourdieu opère une triple rupture par rapport au marxisme :
D'abord, l'analyse privilégie les relations entre positions sociales plutôt que de poser les problèmes du nombre ou
de la délimitation des classes sociales.
Ensuite, les classes sociales ne sont pas exclusivement définies à partir d'un critère économique: le capital culturel
est considéré comme une autre dimension pertinente de la position sociale
Enfin, les classes sociales ne sont pas appréhendées à partir de critères objectifs : les luttes symboliques par
lesquelles chaque groupe social essaye d’imposer sa représentation du monde social comme légitime constituent
une dimension essentielle de l’étude des classes sociales.
Q7 Présentez l’approche wébérienne relative à la stratification sociale (2 points)
Max Weber définit la classe sociale comme l’agrégation d’individus dont la situation est similaire les critères retenus
sont des caractéristiques objectives (chance d’accéder à des revenus ou à des biens, détention d’un pouvoir politique,
prestige social), et non le sentiment subjectif d’appartenance à un groupe (valeurs et sentiments communs).
L'analyse tridimensionnelle de M. Weber a le mérite de mettre en évidence l'existence de plusieurs principes de
hiérarchisation des groupes sociaux dans les sociétés modernes. Si les classements dans les différents groupes peuvent se
recouper, il n'en est pas forcément ainsi. On peut très bien se trouver placé en haut de l'échelle sociale du point de vue
économique et dans une position inférieure ou moyenne du point de vue du prestige ou du pouvoir. La conception de
Weber est nominaliste car il classe les individus dans un groupe sans qu’ils aient conscience d’appartenir à ce groupe.
L’action communautaire, qui équivaut à la lutte des classes chez Marx, reste une hypothèse.
Q8 Pourquoi, selon R. Boudon, la stratification sociale peut-elle être considérée comme un « effet pervers » ? (1 pt)
Les conditions de la spécialisation des tâches et des différences de rémunération nécessaire pour que toutes fonctions
soient assumées aboutissent à une stratification sociale. Les individus font des choix rationnels en fonction des efforts
qu’ils sont prêts à fournir pour obtenir une certaine rémunération. L’agrégation de ces choix aboutit à un effet pervers
(non désiré) : la stratification sociale.
Q9 Voir manuel p. 70 (doc. 2) et-71 (repère) ou définitions suivantes.
Socialisation . Processus d’apprentissage et d’intériorisation des normes et des valeurs qui permet à un individu de
s’intégrer dans la société et/ou dans le gp social auquel il appartient.
Ou « processus par lequel un individu apprend et intériorise les normes et les valeurs de la société à laquelle il
appartient »
Normes : règle ou modèle de conduite propre à un groupe ou à une société, appris et partagée, légitimée par des valeurs,
et dont le non respect entraîne des sanctions.
Valeurs : préférence ou principe qui oriente et légitime l’action, et s’impose aux individus comme un absolu.
Q10 : Cette intériorisation rend le comportement de conformité spontané, et l’individu ne ressent aucun sentiment de
contrainte ; il pense donc exercer son libre arbitre dans le choix de ses comportements. Ceci est illustré par une autre
phrase de Durkheim : « Les institutions nous obligent et nous les aimons. »
La socialisation permet à l’individu de s’intégrer dans la société, de trouver une place dans le groupe social. Mais cela
suppose qu’il partage un certain nombre de traits culturels (valeurs, normes, goûts…) de la société dans laquelle il
s’inscrit. Il ne peut s’intégrer que s’il dispose des « codes sociaux » en vigueur dans la société.
Une fois les valeurs et les normes intériorisées, celles-ci vont guider ses actions, et son comportement va spontanément
correspondre à ce que le gp juge comme acceptable. L’assimilation des règles sociales limite l’utilisation de la sanction.
L’individu aura le sentiment de liberté alors que son action sera le reflet de la socialisation.
Pour Durkheim, la socialisation consiste à éduquer la jeune génération en vue de perpétuer et de renforcer l’homogénéité
de la société. Il s’agit de l’apprentissage d’un ensemble de règles et de normes qui vise à intégrer les individus dans un
groupe ou dans la société globale. Elle contribue donc à la reproduction sociale.
Q11
Modalités de la socialisation par inculcation (enfant passif)
apprentissage par conditionnement (répétition):
Un certain nombre d’éléments de notre contexte socioculturel (ex : habitudes alimentaires) prennent une
signification particulière parce qu’ils ont été associés à de nombreuses reprises. Ils deviennent des réflexes, des
habitudes qui conditionnent notre existence
ex : accepter certains aliments et pas d’autres comme le rat, le serpent…
apprentissage par renforcement :
On conditionne l’enfant pour qu’il se comporte de la façon souhaitée en lui appliquant un système de
récompense / sanction selon que l’on approuve ou désapprouve son comportement
Modalités de la La socialisation par interaction (enfant actif)
apprentissage par observation (imitation):
l’enfant apprend en observant les conduites des adultes et en les imitant, en les reproduisant. Il peut se dvper un
processus d’essai / erreur
apprentissage par essai / erreur :
c’est un apprentissage par la pratique dans lequel l’individu apprend en corrigeant ses erreurs
apprentissage par interaction :
l’enfant apprend et intériorise les règles sociales dans ses interactions avec autrui et principalement à travers ses
jeux.
En résumé
S° comme un conditionnement
S° comme interaction
-l’enfant considéré comme une cire molle que l’on
modèle par une action méthodique individu passif
-la procède par inculcation (conditionnement et
renforcement) des adultes sur les enfants
-objectif de la S° : adaptation de l’individu à la société
-S° primaire exerce un effet irréversible, il ne peut y
avoir que des adaptation marginales au modèle original
-l’enfant a un rôle actif ds la S° et construit son identité
sociale
-la procède par interactions avec son
environnement
-objectif : adaptation de l’individu mais surtout
l’épanouissement des individus
-les effets de la primaire sont + réversibles et
peuvent être modifiés profondément par la
secondaire
1 / 4 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !