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CERCLE INTERIEUR :
Une anamnèse et un examen clinique ciblés permettent d’exclure les causes les plus graves :
- Maladies spécifiques du sommeil : syndrome d’apnées du sommeil,
narcolepsie
- Affections psychiatriques : dépression avec risque de suicide, psychose
Notamment, lors des décompensations maniaques ,dans le trouble bipolaire, les
besoins en sommeil sont nettement réduits (p.ex. le patient se sent parfaitement
reposé après seulement 3 heures de sommeil)
- Affections physiques : hyperthyroïdie, intoxication grave.
→ Puisque les troubles du sommeil constituent un facteur de risque de suicide en cas de
dépression, s’il constate une comorbidité entre l’insomnie et la dépression, le médecin doit
interroger activement le patient sur toute pensée suicidaire : « Vous arrive-t-il de penser que
ce serait mieux si vous ne vous réveilliez pas ? » Si oui : « Avez-vous déjà songé à mettre fin à
vos jours ? »
→ Les patients atteints du syndrome d’apnées du sommeil (SAS) ne se plaignent
généralement pas d’insomnie mais sont gênés par de la somnolence en journée. Les céphalées
matinales sont également fréquentes. Bien souvent, l’hétéroanamnèse met en évidence le
ronflement puissant. En outre, le patient a souvent un excès de poids ou de l’hypertension.
CERCLE EXTERIEUR :
Si des causes ont été exclues du cercle intérieur, des hypothèses de travail du cercle extérieur
sont examinées à l’aide des questions suivantes :
. Au cours des dernières semaines, un changement important est-il intervenu dans la vie
du patient ou des événements se sont-ils produits pour lesquels le patient se fait du
souci ?
→ sonder sur les problèmes psychosociaux (dispute, conflit relationnel, stress, etc.)
susceptibles d’entraîner un surmenage, l’impossibilité de se détendre ou la difficulté à trouver
le sommeil.
. Des changements d’humeur ou des angoisses sont-ils apparus au cours des dernières
semaines ?
→ sonder sur les affections psychiatriques (troubles de l’angoisse et de l’humeur, dépression
non suicidaire, etc.)
→ les troubles du sommeil en cas de dépression se caractérisent par un réveil prématuré. Des
troubles de l’endormissement, des réveils multiples, des cauchemars (angoissants) et une
hypersomnolence peuvent également être observés chez les patients dépressifs. Bien souvent,
la dépression s’accompagne d’un sommeil REM accru ou d’un sommeil REM anticipé. Dès
lors, les patients se plaignent parfois davantage de leurs rêves ou de leurs cauchemars.
Contrairement à la plupart des autres situations dans lesquelles l’insomnie survient, la fatigue
ressentie par les patients dépressifs n’augmente pas mais diminue au fil de la journée. Enfin,
si l’insomnie s’accompagne d’autres plaintes, parfois imprécises, il convient également de
penser à une dépression masquée.
. Outre l’insomnie, d’autres plaintes physiques sont-elles constatées ?
→ interroger sur les symptômes physiques ou les affections somatiques chroniques