
 
 Les  économies  de  la  Chine  et  du  Japon  sont  donc  plus  complémentaires  que 
concurrentes dans le circuit intégré asiatique. 
b. Une intégration régionale source de rivalités 
 Si,  dans  le  circuit  intégré  asiatique,  la  Chine  et  le  Japon  sont  interdépendants 
économiquement,  au  niveau  des  organisations  régionales,  ils  sont  en  rivalité.  Tous 
deux cherchent à avoir une position dominante dans ces organisations
.  
 L’ASEAN  est  une  zone  de  libre-échange  et  un  forum  de  coopération  politique  qui 
concerne l’Asie du Sud-Est. Actuellement, cette organisation cherche à s’agrandir en 
ASEAN+3  (+  Chine,  Corée,  Japon).  Du  coup,  les  négociations  pour  les  accords  de 
l’ASEAN+3  sont  tendues  car  la  Chine  et  le  Japon veulent  chacun  s’assurer  que  leurs 
propres intérêts seront les mieux représentés.  
 La Chine fait par ailleurs partie de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) 
créée en 2001. Cette organisation regroupe la Chine, la Russie, l’Inde, le Pakistan et 4 
pays d’Asie centrale. L’OCS a  été  fondée par des  pays qui  ont  des relations tendues 
avec  l’Occident  pour  créer  une  alliance  politique  et  économique  qui  puisse  rivaliser 
avec  l’OTAN.  Le  but  de  l’OCS  est  de  rééquilibrer  l’ordre  politique  et  économique 
international actuel qui favorise trop l’Occident. Le Japon, grand allié des EUA, n’y est 
pas  le  bienvenu.  La  Chine  affirme  donc  son  leadership  régional  dans  deux  grandes 
organisations : au Nord l’OCS, au sud l’ASEAN+3.  
c. Rivalités géopolitiques 
 Dans  le  domaine  politique,  les  relations  entre  la  Chine  et  le  Japon  sont  tendues  à 
cause  d’une longue histoire  de tensions et  affrontements. Par exemple,  la  mémoire 
des  massacres  de  Chinois  par  les  Japonais  pendant  la  Seconde  Guerre  mondiale, 
comme celui de Nankin, est encore très sensible en Chine. A Tokyo, il y a un sanctuaire 
shintoïste, le Yasukuni, qui est dédié aux morts et héros japonais de la guerre. Or, les 
noms de certains criminels de  guerre responsable de massacres en Chine y  figurent. 
Du  coup,  à  chaque  fois  qu’un  Président  ou  qu’un  homme  politique  japonais  visite 
officiellement ce sanctuaire, cela provoque de vives protestations côté chinois. 
 Les rivalités politiques reposent aussi sur des tensions actuelles. Par exemple, la Chine 
et le Japon se disputent une partie de la Mer de Chine qu’ils considèrent tous les deux 
comme  faisant  partie  de  leur  propre  ZEE.  Il  s’agit  de  la  zone  qui  entoure  les  îles 
Senkaku, riche en  ressources halieutiques et hydrocarbures. Ces îles appartiennent 
au Japon depuis 1895, mais la Chine aimerait les récupérer.  
 Au niveau militaire, la Chine s’affirme d’avantage comme une puissance régionale que 
le Japon.  
o Le  Japon  a  surtout  une  armée  de  défense.  Il  n’intervient  pas  militairement 
dans la région, et se repose sur son alliance avec les Etats-Unis.  
o De  son  côté,  la  Chine  est  plus  offensive.  Par  exemple,  ses  relations  avec 
Taïwan sont très tendues car elle souhaite réannexer l’île.  
o La Chine possède également une marine de guerre qui lui permet de sécuriser 
ses approvisionnements en matières premières. Elle a créé une série de bases 
navales  dans  l’Océan  Indien,  le  « collier  de  perles  »  pour  lutter  contre  la 
piraterie, ce qui montre son ambition d’être une puissance militaire régionale. 
 
  La  Chine  et  le  Japon  sont  plus  complémentaires  que  concurrents  dans  le  domaine 
économique, chacun tenant sa place dans la division régionale du travail. Toutefois, la Chine 
affirme des ambitions économiques et géopolitiques régionales de plus en plus grandes. 
 
 Rappel :  dans chacune des grandes organisations régionales, il  y a un  (ou des) pays qui  domine, par 
exemple EUA pour ALENA, Brésil pour MERCOSUR.