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1. Un pôle central de l’économie
Comment la puissance de cette aire se manifeste-t-elle ?
1.1 Le poids économique de l’Asie orientale
 Un poids économique qui progresse
La seule Asie orientale est passée de 16 à 33% du PIB mondial de 1980 à 2010 – les Trente Glorieuses de
l’Asie !
 Des poids économiques différents (PIB en milliards de $ en 2011)
Chine : 5800
pays émergent depuis le début des années 2000
Japon : 5500
Agriculture Industrie Services
Pays développés
Corée du Sud : 1000
Japon
1.5
24
74.5
Indonésie : 706
Chine
10
47
43
Taïwan : 430
Singapour
0
26.5
73.5
Thaïlande : 318
Philippines
12.5
34.5
53
Malaisie : 238
Pays en développement
Laos
28
35
37
Singapour : 222
Philippines : 188
Structure de l’économie – part des secteurs d’activité
Vietnam : 103
dans la structure du PIB en % (2011)
Brunei : 49
Birmanie : 42
Cambodge : 11
PMA
Laos : 6
 Le reclassement des économies
En février 2011, le PIB chinois dépasse celui du Japon jusque-là le deuxième du monde. Ainsi, sur les trois
premières économies mondiales, deux proviennent d’Asie orientale.
Liste du FMI à partir PIB
Pays
PIB en milliards de $
1
États-Unis
15 064 816
2
Chine
6 988 470
3
Japon
5 855 383
4
Allemagne
3 628 623
5
France
2 808 265
6
Brésil
2 517 927
7
Royaume-Uni
2 480 978
8
Italie
2 245 706
9
Russie
1 884 903
15
Corée du Sud
1 163 847
17
Indonésie
834 335
21
Arabie saoudite
560 294
24
Taïwan
504 612
32
Thaïlande
339 396
37
Singapour
266 498
38
Malaisie
247 565
39
Hong Kong
246 941
46
Philippines
216 096
2
1.2 Une forte croissance économique
 Une croissance exceptionnelle
L’Asie orientale est un des moteurs de l’économie mondiale. Alors que les économies stagnent en Europe
occidentale…
-
France (PIB) : + 1,4 % en 2101, + 1,7 % en 2011.
Allemagne : + 3.7 ; + 3.0
Italie : +1.8 ; + 0.4
Grèce : - 6.9 en 2011
…et aux Etats-Unis : + 2.9 % en 2010 ; + 2.8 en 2011…
…au contraire, l’Asie orientale connaît une croissance importante, avec néanmoins des nuances selon les Etats.
 Une croissance inégale
Forte croissance
La Chine a connu pendant des années des rythmes de croissance deux fois supérieurs à ceux de la France pendant les Trente
Glorieuses. Croissance moyenne du PNB/ht 1990-2006 : 8.8%. En 2011 : + 8 %
Singapour (+14,7 % en 2010).
Faible croissance
Le Japon
La croissance annuelle du PIB réel était de 10,1 % dans les années 1960, de 4,4 % dans les années 1970, et d'environ 4 % dans les
années 1980.
Depuis 1991, le Japon connaît un marasme économique profond dont il peine à sortir.
Causes conjoncturelles :
- Bulles spéculatives (éclatent en 90-91).
- Catastrophe naturelle
- Placements douteux (banques japonaises)
- Dérèglement monétaire (origine Thaïlandaise de la crise de 97-98).
Causes structurelles :
- Endettement public.
- Crise des débouchés. - Crise du système productif.
 2011 : - 0,5 %. Une croissance compromise ?
Pays dont la croissance est modérée voire soutenue.
On peut distinguer de ce point de vue là deux catégories de pays :
- Les pays avancés : Corée du Sud (+3,6 % en 2011),
- Les pays les plus pauvres : la croissance prend de l’ampleur en raison d’une meilleure intégration à l’économie mondiale) :
Philippines (+4,7 % en 2011), Cambodge (+6,7 %), Vietnam (+5,6), Birmanie (+5,5%).
Dans l'aire orientale, le rythme de la croissance est donc inégal. Il donc difficile de parler d'aire de croissance
uniforme. Néanmoins, quelques croissances exceptionnelles confortent l'image d'une Asie orientale en
expansion (prévision de la Banque mondiale pour 2012 : + 7,8% à 7,9%).
1.3 L’intégration à l’économie mondiale
Quels flux animent l'Asie orientale ?
 Des flux considérables
D'importants flux de marchandises animent cette zone.
Pour donner une idée de l'intensité du trafic, l'Asie Orientale représente 45 % du trafic de conteneurs dans le
monde.
L’Asie orientale se situe au départ (ou à l’arrivée) de routes maritimes majeure :
- Asie orientale  Pacifique par le détroit de Luçon Amérique du Nord
- Asie orientale  l'océan Indien par le détroit de Malacca  vers Golfe persique, Europe. Ceci explique
l'importance de ports comme Kaohsiung à Taiwan, et surtout de Singapour premier port mondial.
Classement mondial des ports à conteneurs en 2009
1 Singapour
Singapour
3
2
3
4
5
Shanghai
Hong Kong
Shenzhen
Pusan
Chine
Chine
Chine
Corée du Sud
Au total, sur les 50 premiers ports à conteneurs mondiaux, 21 sont en Asie orientale.
Il y a un trafic intra-zone, c’est-à-dire entre les différents pôles éco régionaux, important.
L' Asie orientale est donc une aire de développement à la fois interdépendante et ouverte sur le monde
caractérisée par des courants d'échanges intra-régionaux.
 Tous les types de flux circulent dans la région.
-
Ces pays échangent entre eux des matières premières (Le Japon achète du bois d'Asie du Sud-est, du
pétrole indonésien raffiné à Singapour) et des produits semis finis (composants…).
Des produits finis destinés aux pays industrialisés.
On observe également d'importants flux de capitaux.
Bref aperçu du top 10 des bourses à l'échelle mondiale.
1)
Bourse de New York (Etats-Unis)
2)
NASDAQ (Etats-Unis)
3)
Bourse de Londres (Royaume-Uni)
4)
Bourse de Tokyo (Japon)
5)
Euronext (Belgique, France, Pays-Bas, Portugal)
6)
Bourse de Francfort (Allemagne)
7)
Bourse de Shanghai (Chine)
8)
BME (Espagne)
9)
Bourse de valeurs italienne (Italie)
10) Bourse de Hong-Kong (Hong Kong)
-
Des flux migratoires animent également l'Asie orientale. En Chine, il s'agit d'une immigration interne
en provenance des régions intérieures. Au Japon, les immigrés proviennent généralement d'Asie (Corée,
Chine, Philippines). Il faut compter également l'arrivée de nikkeijin descendants des émigrés japonais
du Brésil ou du Pérou.
 L’internationalisation des entreprises
Les marques des géants locaux (Sony, Samsung…) se mondialisent au tournant des XXe et XXIe siècles et
concurrencent frontalement leurs rivales américaines et européennes.
Mais davantage qu’à l’ère où le Japon faisait figure d’unique géant économique régional, au début du XXIe
siècle, c’est une situation de complémentarité qui prévaut : les firmes américaines utilisent largement l’appareil
productif chinois ou taiwanais pour baisser leurs coûts de production via la NDIPP (nouvelle division
internationale du processus productif). Le marché américain est le débouché indispensable des usines
asiatiques : qu’il se ferme et des dizaines de millions de chômeurs apparaissent instantanément dans toute
l’Asie de l’Est...
4
2. Les facteurs de puissance
2.1 Les hommes, atout de la puissance
 Ancien et principal foyer de peuplement mondial (1/4 de la population mondiale)
Le poids démographique de l’Asie orientale est beaucoup plus important que celui des autres aires de la Triade
Et le poids démographique des pays étudiés est très différent. Par exemple :
- Chine = pays le plus peuplé du monde, 1.3 milliard d’habitants, dont près de 50 % vivent dans les
provinces littorales dynamiques.
- Japon = 128 millions d’habitants.
- Corée du Sud = 48 millions
- Taïwan : 23 millions d’habitants.
- Hong Kong : 7 millions d’habitants (redevenue chinoise en 1997, mais gardant une autonomie
économique)
- Singapour : Cité - Etat de 4, 5 millions d’habitants.
Le point commun entre ces territoires réside dans les fortes densités (surtout dans les plaines, deltas et vallées) :
fortes densités rurales liées à la riziculture (qui demande beaucoup de travail mais est très nourricière), mais
aussi fortes densités urbaines (6600 hab/km2 à Singapour, d’immenses agglomérations à croissance rapide
comme Tokyo, Séoul ou Shanghai)
 Cette forte population a pu être un frein au développement (forte croissance démographique), mais
représente aujourd’hui un atout.
Il s’agit d’un formidable réservoir de main d’œuvre. Complémentarité de deux types de main d’œuvre : main
d’œuvre abondante et bon marché (voir Chine : migrants acceptant de bas salaires et de longues journées de
travail) et main d’œuvre très qualifiée à Singapour ou au Japon : haut niveau d’éducation)
Ces populations constituent parallèlement un vaste marché potentiel.
Des valeurs très fortes animent ces populations. Le communautarisme asiatique est souvent opposé à
l’individualisme occidental (effort de tous, entraide de la famille, ce qui se voit aussi à travers le rôle des
communautés de la diaspora chinoise, qui investit en Chine, par exemple à Singapour).
 Le poids des grandes métropoles.
L’Asie orientale concentre 31 des 100 premières métropoles mondiales
La croissance économique en Asie Orientale s’est accompagnée d’une forte croissance urbaine : les taux
d’urbanisation sont très élevés (plus de 80% et 100% dans les cités-Etats de Singapour et de Hong Kong), sauf
en Chine (35 %, mais le chiffre est plus élevé dans les régions littorales)
Cette croissance profite avant tout aux plus grandes villes, qui sont devenues des mégapoles de rang mondial
- L’agglomération de Tokyo est la plus grande du monde avec plus de 30 millions d’habitants. Avec OsakaKyoto-Kobé (17 millions d’habitants) et Nagoya (8,6 millions d’habitants), elles forment les piliers de la plus
importante mégalopole mondiale (voir le cours suivant) qui regroupe 100 millions d’habitants (4/5 des
japonais) ;
- Séoul, avec près de 20 millions d’habitants se situe au 4ème rang mondial.
Les villes chinoises (Shanghai, Pékin, Guangdong) connaissent un essor rapide et des transformations
importantes : de nombreux migrants ruraux viennent y tenter leur chance :
- A Pékin, les quartiers anciens sont détruits pour donner naissance à une capitale moderne (CBD à
l’américaine, parc technologique, métros, périphériques) ; face au centre historique de Shanghai s’est
développée la nouvelle zone de Pudong.
Les principales métropoles présentent de fortes similitudes en termes de paysages. On constate un acharnement
à construire des gratte-ciel de plus en plus hauts  volonté d’affirmer une puissance toute neuve. 6 des 10 plus
hauts édifices du monde sont concentrés en Asie orientale :
1. Burj Khalifa
Dubaï
Émirats arabes unis
828 m (flèche)
739 m
162 2009
2.Abraj Al Bait Towers
La Mecque
Arabie saoudite
601 m (flèche)
450 m
76 2011
3. Taipei 101
Taipei
Taïwan
508 m (flèche)
448 m 101 2004
4. Shanghai World Financial Centre
Shanghai
Chine
492 m
492 m 101 2008
5
5. International Commerce Center
Hong Kong
Hong Kong
6. Tours Petronas
Kuala Lumpur
Malaisie
484 m
476 m 108 2010
452 m (flèche)
410 m
88 1998
7. Willis Tower (anciennement Sears Tower) Chicago
États-Unis
527,3 m (antenne)
442 m
108 1974
8. Empire State Building
New York
États-Unis
443,2 m (antenne)
381 m
102 1931
9. Jin Mao Tower
Shanghai
Chine
420,5 m
366 m1
93 1998
10. Two International Finance Center
Hong Kong
Hong Kong
416 m
406,9 m 90 2010
- Des villes nouvelles poussent comme des champignons : elles voient naître de nouveaux comportements et de
nouveaux modes de vie ;
- ces villes, qui manquent souvent de place pour s’étaler, poussent en hauteur ;
- elles concentrent le plus souvent les activités industrielles, portuaires, mais aussi les activités du tertiaire
supérieur (aéroports, commerce, finances, recherche)
On trouve donc des métropoles puissantes, mais inégalement réparties. L’Asie orientale compte 16 des 100
premières métropoles mondiales en termes de PIB. Le Japon vient nettement en tête : 3/100. Tokyo a le 1er PIB
urbain mondial avec 1479 milliards de $. La Corée du Sud est représentée par Séoul (12e PIB en 2000) – 21E en
2009 Hong Kong figure à la 14e place (16e en 2009).
En quoi les métropoles ancrent-elles l’Asie orientale dans la mondialisation ?
- Les métropoles asiatiques sont les plaques tournantes des transports aériens de leur pays voire de l’Asie.
- Elles sont souvent en situation littorale et s’intègrent aisément par leurs ports et leurs activités industrielles au
système économique mondial.
- Ces villes sont des pôles de commandement économique, de rayonnement politique et culturel.
2.2 Les facteurs économiques
 Un essor économique par étapes
La théorie du vol d'oies sauvages est un modèle de développement économique décrit par l'économiste
japonais Kaname Akamatsu en 1937. Elle fut complétée par Shinohara en 1982.
Dans ce modèle d'industrialisation, on observe qu'un pays initie le processus d'industrialisation sur un produit à
faible technicité, il en devient exportateur, puis l'abandonne pour un produit à plus haute valeur ajoutée. Cet
« abandon » permet à un autre pays d'entamer son propre processus d'industrialisation. Ainsi, on observe trois
phases : premièrement, le pays importe le produit, puis il substitue la production nationale aux importations
avant de l'exporter.
Suite au Japon, les nouveaux pays industrialisés (NPI) de la première génération (Singapour, Corée du Sud,
Hong Kong, Taïwan) ont ainsi entamé leur industrialisation dans les années 1960. Dans les années 1980, une
seconde génération de NPI apparaît (Thaïlande, Malaisie, Philippines et Indonésie). L'industrialisation de la
république populaire de Chine s'appuie sur d'autres éléments, mais son insertion récente dans l'économie
mondiale se rapproche de ce modèle d'industrialisation.
N°12, p. 219
6
7
 Un essor économique par étapes
…)
 Différents niveaux de développement.
Il y a une tradition autoritaire en Asie orientale (on a parlé de « despotisme oriental » et l’Etat, par des
méthodes différentes, joue toujours un rôle important). Aujourd’hui, l’Etat, dans des contexte différents
continue de jouer un rôle important :
- au Japon : Constitution de 1946 (régime démocratique), mais intervention de l’Etat à travers le MITI créé en
1948
- en Chine, régime communiste depuis 1949 : après les difficultés des années Mao, Deng Xiao Ping lance en
1978 une politique progressive de réformes et d’ouverture aux investissements étrangers des régions littorales.
8
2.3 L’intégration par les flux
3. Limites à la puissance et tensions
3.1 La persistance, voire l’aggravation des inégalités
 Entre les Etats – cf. 1.1
 Les inégalités régionales : 3 Etats
Que disent les cartes ?
Exemple n°1 : Singapour - N°1 et 5, p. 224 et 225
 accords commerciaux entre les Etats  ouverture des frontières (Malaisie et Indonésie)  construction et
mise en place d’infrastructures de transports.
 Spécialisation des territoires
- Singapour : services et industries de pointe
- Malaisie : industries
- Indonésie : tourisme
 Modèle centre/Périphérie. Singapour est un centre d’impulsion régional.
Exemple n°2 : Corée du Sud - n°9, p. 219
 Montée des inégalités : littoral/intérieur ; axe Séoul-Pusan/reste du territoire ; Séoul/autres agglomérations
 Les deux axes de l’aménagement du territoire sud-coréen : rééquilibrage de certains vers certains littoraux en
profitant de l’ouverture croissante de la Chine + renforcement de l’axe Séoul-Pusan pour le rendre plus
performant (c’est la puissance de ce territoire qui permet à la Corée du Sud de jouer un rôle dans la
mondialisation).
 Un territoire intégré à la mondialisation :
- ports, aéroports
- zones franches
- fonctions de commandement (bourse, banque)
- stratégies de délocalisation

Le
cas
chinois :
article
Questions
internationales
+
N°1
et
3,
p.
222
et
223
9
3.2 L’Asie orientale : les facteurs de fragmentation
Quelles tensions s’expriment dans la région ?
- entre la Chine et Taïwan.
Le problème repose principalement sur le fait que Beijing considère encore aujourd'hui l'île de
Taiwan comme une « province rebelle » faisant partie intégrante du territoire chinois et devant être
réunifiée sous la formule « un pays, deux systèmes » (formule ayant déjà été appliquée pour la
réunification de Hong Kong en 1997 et de Macau en 1999).
De son côté, Taiwan possède toutes les caractéristiques d'un État et revendique un statut égalitaire
face à la Chine continentale.
Actuellement, les deux parties semblent être campés sur leurs positions respectives. Du côté chinois,
Beijing refuse de renoncer à l'usage de la force afin de ramener Taiwan dans son giron et une aucun
dirigeant du PCC ne semble enclin à accepter la « perte » de l'île. Du côté taiwanais, une imposante
majorité de citoyens considèrent leur pays comme étant souverain et plus de 75 % de la population
s'oppose de façon constante à la formule « un pays, deux systèmes. »
-
entre la chine et le Japon
Plusieurs facteurs de tensions :
 Nature territoriale
Administrativement, les îles Senkaku dépendent de la ville d'Ishigaki sur l'île éponyme, dans la préfecture
d'Okinawa. Géographiquement, elles font partie de l'archipel Sakishima, avec les îles Yaeyama et Miyako
(plus au sud), et donc des îles Ryūkyū. L'intérêt de ces îles est économique, avec les gisements potentiels
d'hydrocarbures situés à proximité, notamment celui de Chunxiao/Shirakaba, ainsi que stratégique pour
la marine chinoise.
L'île Oki-no-tori est un atoll japonais situé à 1 740 km de Tōkyō, au milieu de la mer des Philippines.
L'atoll est le point le plus au sud du Japon, et fait officiellement partie de l'archipel d'Ogasawara (souspréfecture d'Ogasawara). Si Okinotorishima est considéré comme une île par le Japon, la Chine considère
qu'il s'agit uniquement de rochers, et que le Japon ne peut pas établir autour d'eux une zone économique
exclusive (ZEE) selon l'article 121 de la convention des Nations unies sur le droit de la mer. Cette ZEE
couvre environ 400 000 km², avec de nombreuses ressources halieutiques et très certainement des
gisements minéraux (manganèse, cobalt, lithium).
 Nature géopolitique : la Chine veut être la principale puissance régionale et s’oppose à une réforme du
Conseil de Sécurité que donnerait un siège permanent au Japon à l’ONU.
 le poids de l’histoire.
Les plaies sont encore vives. Le massacre de Nankin également connu sous l'appellation sac de Nankin
ou Viol de Nankin est un évènement de la seconde guerre sino-japonaise qui a eu lieu en 1937, pendant
six semaines, après la bataille de Nankin, l'ancienne capitale de la République de Chine. Au cours de cette
période des centaines de milliers de civils et de soldats désarmés sont assassinés et entre 20 000 et 80 000
femmes et enfants sont violés par les soldats de l'armée impériale japonaise.
Le massacre reste un sujet de controverse politique, puisque certains aspects sont contestés par certains
historiens révisionnistes et nationalistes japonais, qui affirment que le massacre a été exagéré voire
totalement fabriqué à des fins de propagande. Les estimations des historiens japonais varient largement,
entre 40 000 et 200 000 victimes.
Actuellement :
La haine atteint son paroxysme lors des violentes émeutes antijaponaises qui secouèrent la Chine en 2005.
Depuis, elle s'est dissipée. «Le Japon et la Chine sont engagés dans ce qu'ils appellent un partenariat
stratégique. Hu Jintao a décidé de faire passer au second plan les querelles historiques. Il ne parle plus que
des relations sino-japonaises de l'après-guerre, qui sont sans nuage», explique Ryosei Kokubun,
professeur de l'Université Keio, le meilleur spécialiste des relations entre les deux pays.
Les dirigeants japonais et chinois multiplient les visites officielles. En 2007, le premier ministre chinois,
Wen Jiabao, a prononcé devant la Diète japonaise un discours, retransmis en direct à la télévision
chinoise, dans lequel il saluait les multiples excuses du gouvernement japonais à propos de la Seconde
Guerre mondiale.
10
En mai 2008, une tragédie a achevé de rapprocher les frères ennemis d'Asie. Après le tremblement de
terre du Sichuan, le Japon fut le premier pays à envoyer une équipe de secours sur les lieux du sinistre.
Malgré la méfiance réciproque entre les opinions publiques, la télévision d'État chinoise consacra une très
large couverture aux efforts des soixante secouristes japonais. En première page, les journaux chinois
publièrent la photo de ces ennemis d'hier, voûtés et silencieux, prostrés par leur impuissance face à la
mort, au milieu des décombres. «À partir de ce moment, l'image des Japonais a changé en Chine», estime
Ryosei Kokubun.
-
attitude de la Corée du Nord – le nucléaire
Dans un contexte de tensions avec les États-Unis qui l'accusaient de mener un programme clandestin
d'enrichissement de l'uranium à des fins militaires, la Corée du Nord a présenté le développement de son
programme nucléaire (à base de plutonium) comme une mesure de défense face à l'attitude qu'elle
jugeait « agressive » des États-Unis : elle a procédé à son premier essai le 9 octobre 2006 après s'être
retirée du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) en 2003 devenant le neuvième État à devenir une
puissance nucléaire militaire dans le monde.
Cet essai a été fortement critiqué par la communauté internationale, y compris par la Chine, proche de
Pyongyang. Cette dernière a en représailles stoppé la fourniture de pétrole durant trois mois.
Deux ans et demi après son premier essai, la Corée du Nord annonce le 25 mai 2009 qu'elle a réalisé un
second essai nucléaire souterrain.
Voir aussi l’actualité des derniers jours au sujet notamment d’un lancement de satellite nord-coréen.
-
tensions en Mer de Chine méridonale
Les îles Spratley et les îles Paracel sont deux archipels coralliens inhabités de mer de Chine méridionale,
qui sont l'objet d'un conflit territorial complexe impliquant la Chine, Taïwan, le Việt Nam, les Philippines,
la Malaisie et Brunei. Les intérêts des différentes nations sont l'acquisition de domaines de pêche pour les
deux archipels, l'exploitation de gisements de pétrole et de gaz naturel pour les îles Spratley, et la maîtrise
d'une position stratégique.
Les premiers sondages montrant que la zone pourrait être riche en pétrole remontent à 1968. Le
ministre chinois des ressources géologiques et minières a estimé leur potentiel à 17,7 milliards de tonnes
de brut (le Koweït en possédant 13 milliards). Dans les années qui suivirent, les revendications
s'intensifièrent.
Le 11 mars 1976, la première compagnie pétrolière philippine découvrit un gisement pétrolier au large de
l'île de Palawan (île de mer de Chine méridionale, mais appartenant aux Philippines). Ces champs
pétrolifères fournissent 15 % de la consommation annuelle de pétrole aux Philippines.
Cependant, aucun des pays revendiquant les Spratley n'a accordé de concession en mer, pour éviter de
provoquer une crise. De plus, les compagnies pétrolières internationales n'ont pas encore pris
d'engagements, elles attendent que le litige territorial soit réglé.
Les perspectives de pêche abondante sont une autre motivation à la revendication. En 1988, la mer de
Chine méridionale comptait pour 8 % des prises mondiales, chiffre qui a crû depuis. Il y a déjà eu de
nombreux accrochages dans les Philippines avec des bateaux de pêche étrangers (notamment chinois)
dans la ZEE philippine. La Chine estime que la valeur en prise de pêche et pétrole de cette mer se monte à
mille milliards de dollars.
La zone est également une île des routes maritimes les plus fréquentées au monde. Dans les années
1980, au moins 270 navires de commerce l'empruntaient chaque jour. Actuellement, plus de la moitié du
tonnage de pétrole transporté par mer y transite, chiffre en augmentation constante avec la croissance de la
consommation chinoise de pétrole. Ce trafic est ainsi trois fois plus important que celui passant par le
canal de Suez et cinq fois plus que celui du canal de Panama.
Les Spratley forment également une excellente base d'observation des manœuvres de la flotte américaine.
Tout cela se produit dans un contexte de poussée nationaliste.
3.3 L’absence d’association régionale
11
Les Etats de la région demeurent incapables de s'associer en un ensemble cohérent de manière à défendre des
intérêts communs et à se faire entendre sur la scène internationale. Face aux deux pôles équilibrés constitués par
des associations économiques avancées, l'ALENA articulée autour des Etats Unis et de l'UE, l'Asie orientale
doit affirmer sa cohésion autour d'une puissance qui reste à déterminer (Japon ? Chine ?).
Parfois, il y a des phases de coopération régionales. Mais elles sont ponctuelles. Une réponse commune et
concertée lui a particulièrement fait défaut lors de la crise financière qui s'est déclenchée en 1990 au Japon,
aggravée par la dévaluation du yuan Chinois en 1994 et transformée en crise économique. L'ASEAN,
association visant à établir le libre échange en Asie Pacifique et regroupant la majorité des états hormis les plus
industrialisés (Corée du Sud, Taïwan, Japon) et crée en 1967 en réponse à la construction européenne, est peut
être la plus apte à défendre et orienter les dynamiques régionales en Asie orientale face à une économie où la
concurrence est-elle aussi mondiale.
L'Asie orientale a su s'appuyer sur des dynamismes régionaux générés par la mondialisation de l'économie pour
se développer. Elle doit désormais prouver sa capacité à maîtriser ce développement à long terme pour ne pas
réitérer les erreurs qui ont mené à la crise asiatique, notamment en se réunissant dans une association au
pouvoir de décision réel.
12
13
Nb : Birmanie, Laos, Cambodge : même symbole que Indonésie, Malaisie…
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