1
1. Un pôle central de l’économie
Comment la puissance de cette aire se manifeste-t-elle ?
1.1 Le poids économique de l’Asie orientale
Un poids économique qui progresse
La seule Asie orientale est passée de 16 à 33% du PIB mondial de 1980 à 2010 les Trente Glorieuses de
l’Asie !
Des poids économiques différents (PIB en milliards de $ en 2011)
Chine : 5800 pays émergent depuis le début des années 2000
Japon : 5500
Corée du Sud : 1000
Indonésie : 706
Taïwan : 430
Thaïlande : 318
Malaisie : 238
Singapour : 222
Philippines : 188
Vietnam : 103
Brunei : 49
Birmanie : 42
Cambodge : 11
Laos : 6
Le reclassement des économies
En février 2011, le PIB chinois dépasse celui du Japon jusque-là le deuxième du monde. Ainsi, sur les trois
premières économies mondiales, deux proviennent d’Asie orientale.
Liste du FMI à partir PIB
Pays
PIB en milliards de $
1
États-Unis
15 064 816
2
Chine
6 988 470
3
Japon
5 855 383
4
Allemagne
3 628 623
5
France
2 808 265
6
Brésil
2 517 927
7
Royaume-Uni
2 480 978
8
Italie
2 245 706
9
Russie
1 884 903
15
Corée du Sud
1 163 847
17
Indonésie
834 335
21
Arabie saoudite
560 294
24
Taïwan
504 612
32
Thaïlande
339 396
37
Singapour
266 498
38
Malaisie
247 565
39
Hong Kong
246 941
46
Philippines
216 096
Agriculture
Industrie
Services
Japon
1.5
24
74.5
Chine
10
47
43
Singapour
0
26.5
73.5
Philippines
12.5
34.5
53
Laos
28
35
37
PMA
Pays développés
Pays en développement
2
1.2 Une forte croissance économique
Une croissance exceptionnelle
L’Asie orientale est un des moteurs de l’économie mondiale. Alors que les économies stagnent en Europe
occidentale
- France (PIB) : + 1,4 % en 2101, + 1,7 % en 2011.
- Allemagne : + 3.7 ; + 3.0
- Italie : +1.8 ; + 0.4
- Grèce : - 6.9 en 2011
et aux Etats-Unis : + 2.9 % en 2010 ; + 2.8 en 2011
…au contraire, l’Asie orientale connaît une croissance importante, avec néanmoins des nuances selon les Etats.
Une croissance inégale
Forte croissance
La Chine a connu pendant des années des rythmes de croissance deux fois supérieurs à ceux de la France pendant les Trente
Glorieuses. Croissance moyenne du PNB/ht 1990-2006 : 8.8%. En 2011 : + 8 %
Singapour (+14,7 % en 2010).
Faible croissance
Le Japon
La croissance annuelle du PIB réel était de 10,1 % dans les années 1960, de 4,4 % dans les années 1970, et d'environ 4 % dans les
années 1980.
Depuis 1991, le Japon connaît un marasme économique profond dont il peine à sortir.
Causes conjoncturelles :
- Bulles spéculatives (éclatent en 90-91).
- Catastrophe naturelle
- Placements douteux (banques japonaises)
- Dérèglement monétaire (origine Thaïlandaise de la crise de 97-98).
Causes structurelles :
- Endettement public.
- Crise des débouchés. - Crise du système productif.
2011 : - 0,5 %. Une croissance compromise ?
Pays dont la croissance est modérée voire soutenue.
On peut distinguer de ce point de vue là deux catégories de pays :
- Les pays avancés : Corée du Sud (+3,6 % en 2011),
- Les pays les plus pauvres : la croissance prend de l’ampleur en raison d’une meilleure intégration à l’économie mondiale) :
Philippines (+4,7 % en 2011), Cambodge (+6,7 %), Vietnam (+5,6), Birmanie (+5,5%).
Dans l'aire orientale, le rythme de la croissance est donc inégal. Il donc difficile de parler d'aire de croissance
uniforme. Néanmoins, quelques croissances exceptionnelles confortent l'image d'une Asie orientale en
expansion (prévision de la Banque mondiale pour 2012 : + 7,8% à 7,9%).
1.3 L’intégration à l’économie mondiale
Quels flux animent l'Asie orientale ?
Des flux considérables
D'importants flux de marchandises animent cette zone.
Pour donner une idée de l'intensité du trafic, l'Asie Orientale représente 45 % du trafic de conteneurs dans le
monde.
L’Asie orientale se situe au départ (ou à l’arrivée) de routes maritimes majeure :
- Asie orientale Pacifique par le détroit de Luçon Amérique du Nord
- Asie orientale l'océan Indien par le détroit de Malacca vers Golfe persique, Europe. Ceci explique
l'importance de ports comme Kaohsiung à Taiwan, et surtout de Singapour premier port mondial.
Classement mondial des ports à conteneurs en 2009
1
Singapour
Singapour
3
2
Shanghai
Chine
3
Hong Kong
Chine
4
Shenzhen
Chine
5
Pusan
Corée du Sud
Au total, sur les 50 premiers ports à conteneurs mondiaux, 21 sont en Asie orientale.
Il y a un trafic intra-zone, c’est-à-dire entre les différents pôles éco régionaux, important.
L' Asie orientale est donc une aire de développement à la fois interdépendante et ouverte sur le monde
caractérisée par des courants d'échanges intra-régionaux.
Tous les types de flux circulent dans la région.
- Ces pays échangent entre eux des matières premières (Le Japon achète du bois d'Asie du Sud-est, du
pétrole indonésien raffiné à Singapour) et des produits semis finis (composants…).
- Des produits finis destinés aux pays industrialisés.
- On observe également d'importants flux de capitaux.
Bref apeu du top 10 des bourses à l'échelle mondiale.
1) Bourse de New York (Etats-Unis)
2) NASDAQ (Etats-Unis)
3) Bourse de Londres (Royaume-Uni)
4) Bourse de Tokyo (Japon)
5) Euronext (Belgique, France, Pays-Bas, Portugal)
6) Bourse de Francfort (Allemagne)
7) Bourse de Shanghai (Chine)
8) BME (Espagne)
9) Bourse de valeurs italienne (Italie)
10) Bourse de Hong-Kong (Hong Kong)
- Des flux migratoires animent également l'Asie orientale. En Chine, il s'agit d'une immigration interne
en provenance des régions intérieures. Au Japon, les immigrés proviennent généralement d'Asie (Corée,
Chine, Philippines). Il faut compter également l'arrivée de nikkeijin descendants des émigrés japonais
du Brésil ou du Pérou.
L’internationalisation des entreprises
Les marques des géants locaux (Sony, Samsung…) se mondialisent au tournant des XXe et XXIe siècles et
concurrencent frontalement leurs rivales américaines et européennes.
Mais davantage qu’à l’ère le Japon faisait figure d’unique géant économique régional, au début du XXIe
siècle, c’est une situation de complémentarité qui prévaut : les firmes américaines utilisent largement l’appareil
productif chinois ou taiwanais pour baisser leurs coûts de production via la NDIPP (nouvelle division
internationale du processus productif). Le marché américain est le débouché indispensable des usines
asiatiques : qu’il se ferme et des dizaines de millions de chômeurs apparaissent instantanément dans toute
l’Asie de l’Est...
4
2. Les facteurs de puissance
2.1 Les hommes, atout de la puissance
Ancien et principal foyer de peuplement mondial (1/4 de la population mondiale)
Le poids démographique de l’Asie orientale est beaucoup plus important que celui des autres aires de la Triade
Et le poids démographique des pays étudiés est très différent. Par exemple :
- Chine = pays le plus peuplé du monde, 1.3 milliard d’habitants, dont près de 50 % vivent dans les
provinces littorales dynamiques.
- Japon = 128 millions d’habitants.
- Corée du Sud = 48 millions
- Taïwan : 23 millions d’habitants.
- Hong Kong : 7 millions d’habitants (redevenue chinoise en 1997, mais gardant une autonomie
économique)
- Singapour : Cité - Etat de 4, 5 millions d’habitants.
Le point commun entre ces territoires réside dans les fortes densités (surtout dans les plaines, deltas et vallées) :
fortes densités rurales liées à la riziculture (qui demande beaucoup de travail mais est très nourricière), mais
aussi fortes densités urbaines (6600 hab/km2 à Singapour, d’immenses agglomérations à croissance rapide
comme Tokyo, Séoul ou Shanghai)
Cette forte population a pu être un frein au développement (forte croissance démographique), mais
représente aujourd’hui un atout.
Il s’agit d’un formidable réservoir de main d’œuvre. Complémentarité de deux types de main d’œuvre : main
d’œuvre abondante et bon marché (voir Chine : migrants acceptant de bas salaires et de longues journées de
travail) et main d’œuvre très qualifiée à Singapour ou au Japon : haut niveau d’éducation)
Ces populations constituent parallèlement un vaste marché potentiel.
Des valeurs très fortes animent ces populations. Le communautarisme asiatique est souvent opposé à
l’individualisme occidental (effort de tous, entraide de la famille, ce qui se voit aussi à travers le rôle des
communautés de la diaspora chinoise, qui investit en Chine, par exemple à Singapour).
Le poids des grandes métropoles.
LAsie orientale concentre 31 des 100 premières métropoles mondiales
La croissance économique en Asie Orientale s’est accompagnée d’une forte croissance urbaine : les taux
d’urbanisation sont très élevés (plus de 80% et 100% dans les cités-Etats de Singapour et de Hong Kong), sauf
en Chine (35 %, mais le chiffre est plus élevé dans les régions littorales)
Cette croissance profite avant tout aux plus grandes villes, qui sont devenues des mégapoles de rang mondial
- L’agglomération de Tokyo est la plus grande du monde avec plus de 30 millions d’habitants. Avec Osaka-
Kyoto-Kobé (17 millions d’habitants) et Nagoya (8,6 millions d’habitants), elles forment les piliers de la plus
importante mégalopole mondiale (voir le cours suivant) qui regroupe 100 millions d’habitants (4/5 des
japonais) ;
- Séoul, avec près de 20 millions d’habitants se situe au 4ème rang mondial.
Les villes chinoises (Shanghai, Pékin, Guangdong) connaissent un essor rapide et des transformations
importantes : de nombreux migrants ruraux viennent y tenter leur chance :
- A Pékin, les quartiers anciens sont détruits pour donner naissance à une capitale moderne (CBD à
l’américaine, parc technologique, métros, périphériques) ; face au centre historique de Shanghai s’est
développée la nouvelle zone de Pudong.
Les principales métropoles présentent de fortes similitudes en termes de paysages. On constate un acharnement
à construire des gratte-ciel de plus en plus hauts volonté d’affirmer une puissance toute neuve. 6 des 10 plus
hauts édifices du monde sont concentrés en Asie orientale :
1. Burj Khalifa
Dubaï
Émirats arabes unis
828 m (flèche)
739 m
162
2009
2.Abraj Al Bait Towers
La Mecque
Arabie saoudite
601 m (flèche)
450 m
76
2011
3. Taipei 101
Taipei
Taïwan
508 m (flèche)
448 m
101
2004
4. Shanghai World Financial Centre
Shanghai
Chine
492 m
492 m
101
2008
5
5. International Commerce Center
Hong Kong
Hong Kong
484 m
476 m
108
2010
6. Tours Petronas
Kuala Lumpur
Malaisie
452 m (flèche)
410 m
88
1998
7. Willis Tower (anciennement Sears Tower)
Chicago
États-Unis
527,3 m (antenne)
442 m
108
1974
8. Empire State Building
New York
États-Unis
443,2 m (antenne)
381 m
102
1931
9. Jin Mao Tower
Shanghai
Chine
420,5 m
366 m1
93
1998
10. Two International Finance Center
Hong Kong
Hong Kong
416 m
406,9 m
90
2010
- Des villes nouvelles poussent comme des champignons : elles voient naître de nouveaux comportements et de
nouveaux modes de vie ;
- ces villes, qui manquent souvent de place pour s’étaler, poussent en hauteur ;
- elles concentrent le plus souvent les activités industrielles, portuaires, mais aussi les activités du tertiaire
supérieur (aéroports, commerce, finances, recherche)
On trouve donc des métropoles puissantes, mais inégalement réparties. L’Asie orientale compte 16 des 100
premières métropoles mondiales en termes de PIB. Le Japon vient nettement en tête : 3/100. Tokyo a le 1er PIB
urbain mondial avec 1479 milliards de $. La Corée du Sud est représentée par Séoul (12e PIB en 2000) 21E en
2009 Hong Kong figure à la 14e place (16e en 2009).
En quoi les métropoles ancrent-elles l’Asie orientale dans la mondialisation ?
- Les métropoles asiatiques sont les plaques tournantes des transports aériens de leur pays voire de l’Asie.
- Elles sont souvent en situation littorale et s’intègrent aisément par leurs ports et leurs activités industrielles au
système économique mondial.
- Ces villes sont des pôles de commandement économique, de rayonnement politique et culturel.
2.2 Les facteurs économiques
Un essor économique par étapes
La théorie du vol d'oies sauvages est un modèle de veloppement économique crit par l'économiste
japonais Kaname Akamatsu en 1937. Elle fut complétée par Shinohara en 1982.
Dans ce modèle d'industrialisation, on observe qu'un pays initie le processus d'industrialisation sur un produit à
faible technicité, il en devient exportateur, puis l'abandonne pour un produit à plus haute valeur ajoutée. Cet
« abandon » permet à un autre pays d'entamer son propre processus d'industrialisation. Ainsi, on observe trois
phases : premièrement, le pays importe le produit, puis il substitue la production nationale aux importations
avant de l'exporter.
Suite au Japon, les nouveaux pays industrialisés (NPI) de la première génération (Singapour, Corée du Sud,
Hong Kong, Taïwan) ont ainsi entamé leur industrialisation dans les années 1960. Dans les années 1980, une
seconde génération de NPI apparaît (Thaïlande, Malaisie, Philippines et Indonésie). L'industrialisation de la
république populaire de Chine s'appuie sur d'autres éléments, mais son insertion récente dans l'économie
mondiale se rapproche de ce modèle d'industrialisation.
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