" Printemps de l’environnement – Document thématique Modes de Production et de Consommation Durables "
Suite à la mondialisation et à la tertiarisation, les modes de production se sont
profondément transformés au cours des 40 dernières années. Le développement des
technologies de l'information et de la communication ont permis d'améliorer la productivité
des facteurs de production (travail, matières premières et capital physique) et d'accroître le
niveau de vie. Toutefois, l’économie génère de plus en plus de pressions sur l’utilisation des
matières premières énergétiques et autres. De même, elle entraîne des risques pour les
ressources naturelles et la diversité biologique liés aux rejets de déchets toxiques ainsi que
des risques pour la santé des travailleurs liés à l’exposition à certaines substances
chimiques.
Les changements en matière de biodiversité ont été plus rapides au cours des 50 dernières
années que sur tout autre période de l’histoire humaine. Sur le territoire belge, les
populations de certaines espèces sont en forte diminution et peuvent même disparaître
localement. L'évolution du pourcentage des espèces commercialisées de poissons dans la
Mer du Nord et les eaux limitrophes, dont les stocks se trouvent à l’intérieur des valeurs de
précaution (valeurs de référence qui ont pour but de garantir une exploitation durable des
stocks de poissons) est inquiétante.
La biodiversité forme un réseau complexe qui assure des fonctions naturelles aussi
indispensables pour notre planète que la production d’oxygène ou le filtrage de l’eau. La
biodiversité procure également une multitude de services à l’homme. Il suffit de penser à
notre alimentation, aux médicaments, aux matières premières, … La perte de diversité
biologique est inquiétante car elle joue un rôle essentiel dans le développement
économique et social. En effet, 40% de l'économie mondiale repose sur des produits et des
processus biologiques; 60% des produits anticancéreux et anti-infectieux développés en
1989 et 1995 étaient d'origine naturelle.
Aujourd’hui, cinq grandes menaces pèsent sur la biodiversité:
le changement climatique
la pollution dont la pollution des eaux par les engrais et les pesticides
la fragmentation des habitats
la surexploitation et la surconsommation (comme la surpêche, par exemple)
les espèces exotiques envahissantes
Toutes résultent de l’activité humaine et affectent considérablement les écosystèmes. Il
faut donc agir sur ces cinq fronts pour maintenir l’intégrité des écosystèmes et ainsi,
préserver la diversité biologique.
Préserver la biodiversité, c’est bien plus que protéger et conserver la nature. C’est aussi
veiller à utiliser de manière durable nos écosystèmes et enfin, assurer un partage équitable
des avantages et des bénéfices qui sont tirés de l’exploitation des ressources naturelles.
Ces 3 objectifs sont repris dans la Convention de Rio sur la biodiversité biologique,
instrument international de référence en matière de biodiversité.
Comment modifier les comportements de tous les acteurs de la société impliqués d'une
manière ou d'une autre dans l’ensemble du processus (industriels, distributeurs,
consommateurs, pouvoirs publics) ? Comment agir à la fois sur l’offre et la demande ? Trois
secteurs prioritaires ont été identifiés. Il s’agit des transports (abordés dans l’atelier
mobilité), de l’habitat (au sens large y compris les produits utilisés pour se chauffer,
rénover, nettoyer son habitation, etc.) et de l’alimentation.
Pour répondre à ces défis, différents instruments politiques peuvent être utilisés :
les instruments juridiques tels que les normes de produits et les mesures relatives à
l’importation d’espèces et de produits issus de ressources, gènes et matériaux naturels
: ces instruments ont un effet contraignant pour agir à court terme sur des questions
prioritaires. Il s’agit d’arrêtés d'application relatifs à la teneur maximale de certains