- Une action est « motivée » lorsqu’elle est dans un rapport instrumental avec
l’objet que l’acteur vise en la réalisant.
le résultat que l’acteur veut obtenir (idée de but comme « objet – but »)
- Mais d’autres acceptions existent de ce concept qui recouvre aussi l’émotion qui
« pousse » l’acteur à réaliser une action ou la position sociale (coopération, compétition,
challenge à soi-même etc.) qu’il occupe (idées motif d’agir comme « préoccupation » et
de but motivationnel comme « standard social de réponse »).
On identifie des réalités assez diverses :
* une valence « interne » ou intrinsèque et dynamogène de l’action.
Les motifs de l’acteur constituent des facteurs internes propres à l’acteur. L’acteur
s’engage toujours avec un but et des émotions positives ou désagréables dans une
action.
Dans cette hypothèse la difficulté est qu’on ne peut pas « motiver » un acteur car les
motifs sont internes et ne peuvent se décréter.
D’autre part, s’il n’est pas d’action sans motif, comme il n’est pas d’arbres sans
tronc, cette distinction est formelle et il n’existe pas de rapport instrumental entre action
et motif d’agir.
Problématique « motivation et évaluation » par exemple
* Une valence « externe » ou extrinsèque des motifs de l’action.
On considère que l’action est motivée par la présence de buts additionnels
(récompenses) qui doublent les buts initiaux qui animent l’acteur. Si l’on accepte que
l’action ne comporte pas de distinction entre instruments et engagement – intention, on
a ici que ces motifs externes constituent un référent social qui rend l’action reconnue,
acceptable, justifiée dans une communauté de pratiques et valeurs (Ricoeur, 1986).
On ne parle plus d’action motivée mais d’action sensée.
Dans ce cas, on peut « motiver » un élève au sens où on lui prescrit et proscrit des
motifs, ou plutôt on co-construit dans l’interaction le sens et l’acceptabilité des actions.
D’autre part, il existe des actions sans motifs externes, qui sont réalisées en
méconnaissance de cause, et la distinction peut être faite entre l’action et le format
culturel d’interprétation de celle-ci.
La difficulté est que cette différence tient à des catégories arbitraires de classement
d’actions et phénomènes dans le rang des « motifs ».
Exemple : dans l’action sensée « il faut envoyer le volant à tel et tel autre coin / pour que l’adversaire se
déplace beaucoup / pour marquer le point » on peut identifier 3 actions arbitrairement organisées et
instituées l’une en motif pour l’autre. La dernière, non justifiable par une autre action, est tout aussi
arbitraire et rattachée à la règle qui constitue le jeu culturel « badminton » où l’on a institué que tel
événement arbitraire (volant qui tombe) doit être considéré comme « un point marqué »,… Ce qui
constitue en soi un deuxième événement arbitraire et non observable, qui engage un acteur (adversaire) à
faire en sorte qu’il ne se produise pas. Dans le cadre de l’interaction qui se produit, toutes les actions
réalisées peuvent être jugées à partir de cette construction sociale et peuvent avoir ou ne pas avoir un sens,
une pertinence, une efficacité etc.
En didactique la motivation est considérée au titre des phénomènes
pédagogiques en tant que « préalable » à l’action et propédeutique aux apprentissages
disciplinaires (optimisation du rapport au savoir).