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3) 4 situations de domination
- Le Kurdistan turc
A peu près la moitié des Kurdes vivent en Turquie. Ils représentent 18 % des 76
millions d’habitants du pays, soit environ 15 millions. La majorité des Kurdes vit au
Kurdistan turc, dans le Sud-Est du pays. Comme le traité de Lausanne, en 1923, ne
fait aucune mention des Kurdes, la transformation kémaliste du pays se fait à
partir de 1923 sur la base du déni de l'existence de la très forte minorité kurde
en son territoire. Les Kurdes n'ont dès lors aucun droit, ils sont sommés d'oublier
leur culture et de se fondre dans la société. Ils furent maintes fois réprimés par les
forces turques. Par exemple, des révoltes kurdes sont réprimées en 1925 et
1930 par la force par le gouvernement turc.
Jusqu’en 1991, l’usage de la langue kurde — bien que largement répandu- est
interdit.
- Le Kurdistan irakien
Les Kurdes composent 17 % environ de la population totale en Irak. Ils sont
majoritaires au moins dans trois provinces dans le nord de l’Irak qui sont connues
comme le Kurdistan irakien. Il y a aussi des Kurdes dans toutes les grandes villes
irakiennes (Bagdad, Mossoul, Kirkouk).
En Irak, l'impérialisme américain espère instrumentaliser le peuple Kurde, bien
au-delà du rôle de supplétif militaire dans la région.
Des Kurdes s’engagent dans une série d'insurrections contre les régimes irakiens
successifs de 1960 à 1975. En mars 1970, l’Irak annonça un plan de paix qui
comprenait une autonomie kurde. Le plan devait être exécuté en 4 ans.
Le 11 mars 1974, Saddam Hussein prétend accorder une autonomie relative au
Kurdistan, avec la « Loi pour l’autonomie dans l’aire du Kurdistan » : « la
langue kurde doit être la langue officielle pour l’éducation des Kurdes ». Cette
loi permet aussi l’élection d'un conseil législatif autonome qui contrôle son
propre budget. Cependant, en réalité, 72 des 80 membres élus de ce conseil ont
été sélectionnés par Bagdad. En octobre 1977, la totalité du conseil est choisie par le
régime.