1. RÉSUMÉ
La République centrafricaine ayant accédé à l’indépendance en 1960, a noué sa première
relation de coopération avec la Chine en 1964. Durant ces trois dernières décennies, elle a
été secouée par des multiples crises, certains organismes internationaux ne tardent pas à la
qualifier d’un « Etat faible, Etat fantôme, Etat failli ou Etat en crise de contre développement,
Etat fortement défaillant ». Au courant des années cette 2000, elle a entamé son lent et long
processus de rétablissement économique. Le Rapport sur le développement dans le monde
(PNUD) en 2010 classe la RCA presque au dernier rang de l’Indice du développement
humain (IDH) soit 179ième sur 187 pays. Egalement selon les rapports « Doing Business » de
2010 et de 2011 de la Banque mondiale, la RCA est répertoriée au 182ième rang sur 183
pays. En 2011, Transparency International a établi que la République centrafricaine est le
pays le plus corrompu au monde et est classée au 154ième rang sur 179 pays. En vue
d’améliorer sa situation économique, la République Centrafricaine a élaboré deux documents
fondamentaux : le DSRP I et le DSRP II. Le DSRP II a vision « de promouvoir une croissance
forte favorable aux pauvres, aux personnes vulnérable et au développement humain
durable ». Parce que la recherche d’une croissance forte et soutenue est fondamentale pour
atteindre l’objectif de réduction de la pauvreté et plus particulièrement l’OMD n°1 ; car le
rythme et les modalités de cette croissance fourniront des opportunités et des aptitudes
suffisantes aux pauvres pour participer à l’activité économique et en tirer plus d’avantage.
Ainsi, au courant de cette de crise de gouvernance, les bailleurs de fonds ont été réticents à
investir dans ce pays d’Afrique centrale soumise à des soubresauts périodiques. Toutefois,
on note que durant cette dernière décennie, la Chine s’est intéressée à la République
centrafricaine en intervenant dans différent domaines ou secteurs, tels que : la construction
des édifices publics, des routes et ouvrages d’art, les recherches pétrolières ; la coopération
dans les domaines sanitaires, éducatifs, culturels, militaires. Cette constatation de regains
d’attention de la part de la Chine, nous pousse à s’interroger sur les opportunités de la percée
chinoise en Centrafrique. Cette coopération est-elle une coopération agissante ? Ou est-elle
gagnante-gagnante ?
2. LES PRINCIPALES QUESTIONS DE RECHERCHE ET OBJECTIFS DU PROJET.
2.1. LES OBJECTIFS DU PROJET
L’objectif principal de cette étude est de parvenir à expliciter l’adéquation entre l’opportunité
de l’intervention chinoise en Afrique et le chantier de développement encore délabré des
pays fragiles ou les pays les moins avancés (PMA) africains. De ce fait, il s’avère donc
intéressant de fournir une littérature économique sur la taille, la structure et la significativité
des relations sino-centrafricaine, qui se manifestent à travers les principaux concepts socio-
économiques que sont : le commerce, l’investissement et l’aide publique (dons, santé,
éducation, culture) en provenance de la Chine.
Cette étude nous permettra d’identifier les principaux gagnants et/ou perdants de ces
principales relations économiques, à savoir les centrafricains (les consommateurs, les
travailleurs, les commerçants, la société civile, les organisations non gouvernementales, les
entrepreneurs privés ou publics, le Gouvernement), et les chinois (à travers les investisseurs,
les producteurs, les consommateurs, les importateurs et exportateurs).