Contexte L'émergence du thème du développement durable est lié à l'inquiétude des pays du Nord face aux dommages environnementaux provoqués par leur croissance à partir des années 1970. Il est donc apparu d'emblée comme une notion du Nord, qui a émergé dans les arènes internationales à la faveur d’une configuration particulière des rapports de force entre acteurs de la scène internationale (Aknin et al., 2002). Au départ, cette notion semblait éloignée des questions traditionnelles du développement. Contexte Or, comme le souligne Hugon (2004, p. 25) : « les questions de la durabilité du développement et de la reproduction des conditions sociales et environnementales ont été dès le départ inhérentes à l'économie du développement. Parler de durabilité ou de la soutenabilité du développement est un pléonasme ». Pourtant, la résurgence de la dimension environnementale dans les arènes internationales dans les années 1990, se traduit difficilement dans des politiques de développement au Sud. Contexte Si cette dimension est progressivement prise en compte par les institutions internationales en charge du développement du Sud, elle est remarquablement peu appropriée par les institutions nationales et acteurs locaux. Ces derniers restent méfiants face à l’enthousiasme de certains pays du Nord pour le développement durable. Problématique et Défi Quelle légitimité les pays du Nord ont-ils pour imposer aux pays en développement des dépenses de protection de l’environnement et de gestion des ressources pour le bien commun de l’humanité ? Agarwal et Narain (1991) parlent même de colonialisme environnemental. Le thème de l’appropriation et de ces modalités devient alors central. Problématique et Défi Dans ces conditions on ne peut que s'interroger sur ce qu'est (ou ce que n'est pas) une politique de développement durable dans les pays du Sud. Poser cette question, c’est rompre avec une vision irénique du développement durable. Celui-ci ne saurait être ramené à une vision apaisée, consensuelle du monde, faisant l'impasse sur les conflits d'intérêt. Début de réponse international : Les OMDs Le consensus international autour des objectifs de développement du millénaire conduit, dans le temps de la montée en puissance du développement durable, à la mise en avant de l’objectif n°1 : la réduction de moitié de la pauvreté d’ici 2015. Or, la relation entre développement durable et réduction de la pauvreté n'est jamais posée comme un principe guidant les politiques économiques Début de réponse international : Les OMDs Il est remarquable, à cet égard, que les cadres stratégiques de réduction de la pauvreté définis dans le cadre de l’initiative « pays pauvres très endettés » ne fassent pas référence au développement durable. Enjeux, regards et perspectives L'idée centrale est que le développement économique et social que les pays du Nord ont promu en modèle d'action à l'échelle planétaire est devenu aujourd'hui contreproductif. Le rapport Brundtland insiste sur l'urgence de la prise de conscience de la non-soutenabilité, non-durabilité du productivisme, sous peine d'être confronté à des problèmes écologiques et sociaux (en particulier l'accentuation des inégalités Nord-Sud) graves et insoutenables, y compris pour les pays industrialisés. Enjeux, regards et perspectives Au niveau mondial, se pose la question de la compatibilité du développement durable et du développement des pays du Sud : il faut tenir compte des contraintes liées au sousdéveloppement dans les réflexions sur le développement durable. C'est donc bien " notre avenir à tous " qui est en jeu. Enjeux, regards et perspectives C’est la raison pour laquelle, trois axes méritent d’être analysés : 1) Les considérations environnementales doivent être inclues dans l'élaboration des politiques. Ce qui implique une prise en compte structurante du long terme dans la formulation des projets ; 2) La durabilité exige une prise en compte des différences de niveau de richesse à l'intérieur des nations comme entre les nations. Elle exige aussi la juste répartition des coûts et des bénéfices de l'environnement entre les générations ; 2) L'actualisation du développement durable dépend du niveau de mobilisation, donc de compréhension et de participation active de la population. Perspectives de Développement durable pour la République Centrafricaine La RCA à l’instar des autres pays en développement doit continuer les efforts en vue de son développement socio-économique. Tout le paradoxe reste alors à concilier ces avancées avec des politiques respectueuses d’un développement propre et durable, notamment en ce qui concerne les considérations environnementales pour ne citer que celles là! Un aperçu de la situation socio-économique de base est essentielle pour mieux comprendre les enjeux : Perspectives de Développement durable pour la République Centrafricaine 1)Dix ans de crises socio-économiques et politico-militaires ont réduit le potentiel économique du pays et contribué à l’aggravation de la pauvreté. 2)Très faible niveau de croissance actuel de l’économie doublé des difficultés de trésorerie dont fait face l’Etat centrafricain ne permet pas d’envisager une amélioration au cours de prochaines années. Perspectives de Développement durable pour la République Centrafricaine : L’objectif 7 des OMDs Objectif 7 : Assurer un environnement durable En RCA, la cible visée est : « Intégrer les principes du développement durable dans les politiques nationales et inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources environnementales » Au regard de cette cible, le Gouvernement de la RCA vise : Perspectives de Développement durable pour la République Centrafricaine : L’objectif 7 des OMDs 1) Les reboisements et les forêts classées : cette proportion reste encore très infime si l’on considère le taux de déboisement actuel (2.500 ha/an) autour des grandes villes; 2) La relance du secteur énergétique : a) 85 % de la consommation énergétique des ménages vient des combustibles traditionnels. Cette situation représente une menace pour l’écosystème national et les zones non protégées, et accélère le taux de déforestation. a) La quasi-totalité de l’électricité est d’origine hydraulique… et malgré le fait que la RCA soit un « Château d’eau », le potentiel électrique demeure encore très faible… a) Il faut donc envisagé très rapidement des ressources additionnelles pour capitaliser l’hydro-électricité et mettre en place d’autres dispositifs énergétiques propres et durables, comme les énergies renouvelables…