Centre de référence pour les troubles du langage CHU Dijon 21 DIJON Responsable : Dr LEVY, pédopsychiatre Rattachement : Pédiatrie 1 (Pr HUET) Site : CHU Dijon Service : Service de pédiatrie 1 Adresse : école des cadres infirmiers - 2ème étage- Complexe Bocage- CHU- 10 boulevard Maréchal de Lattre de Tassigny - BP 77908- 21079 DIJON Cedex Secrétariat : Christine MEUNIER Téléphone : 03.80.29.53.91 Fax : 03.80.29.53.10 MAITEOR Le 20/02/09 Compte-rendu proposé par l’association après relecture du CRTL 23 enseignants de RASED ont été reçus au Centre du langage le vendredi 20/02/09 après-midi, à l’initiative de MAITEOR, par : - Dr Fabienne LEVY Pédopsychiatre - Dr Candace BENSIGNOR Pédiatre - Delphine MELET Neuropsychologue - Marie-Anne RENAUD Orthophoniste - Edith DURAND Orthophoniste - Christine MEUNIER Secrétaire Le CRTL est un centre de diagnostic pluridisciplinaire implanté depuis 3 ans seulement à Dijon. Le protocole Le CRTL n’est pas une réponse en 1ère intention. Il doit y avoir eu déjà des essais de rééducation mais ceuxci sont inopérants. On peut être face à des cas « multi-dys… » mais, au premier abord, il faut que le Trouble du Langage soit présent. 1. Constituer le dossier: dossier administratif, parcours médical et paramédical (qui en général est déjà long), dossier scolaire (avec tests psychométriques). L’implication de la famille est absolument nécessaire car c’est à elle de rassembler les documents. Il est donc indispensable que la famille prenne directement contact avec le CRTL. 2. Le bilan a. Consultation pédiatrie générale ( + neurologie ou génétique si besoin) b. Consultation pédopsychiatrie + explications aux familles c. Bilan orthophonique 2x2h ou plus d. Bilan neuro-psychologique 2x2h ou plus e. Synthèse des différents bilans pour élaborer le diagnostic et pour la recherche de réponses et aménagements : contacts avec médecins scolaires, enseignants référents, professionnels du secteur du domicile de l’enfant. Il s’agit bien de rechercher le « disponible à proximité ». Poser un diagnostic précis est important car cela permet la déculpabilisation de la famille et la mise en place d’une rééducation efficace. 3. Rendez-vous avec la famille pour la présentation des résultats, explication du diagnostic, et du projet 4. Compte-rendu écrit à tous les professionnels en charge de l’enfant Quand intervenir ? Tranche d’âge concernée : à partir de 3 ans (sans langage), mais dans les faits, entre 5 et 18 ans surtout. un bilan orthophonique est nécessaire pour apporter une réponse face à toute inquiétude, concernant le langage d’un enfant dès 3 ans (voire avant en cas d’absence totale de langage). Une rééducation débutée précocement donne toujours de meilleurs résultats. 1 Après un diagnostic, la mise en place d’un Projet d’Accueil Individualisé est possible. Qui peut appeler pour présenter le cas ? Les parents doivent prendre contact ; et les professionnels concernés : médecin scolaire, psychologue scolaire, enseignant, toute personne concernée … En majorité ce sont des orthophonistes qui prennent contact, mais il y a aussi beaucoup d’enseignants. Délai d’attente Au CRL de Dijon, il existe actuellement un délai d’attente qui va de 6 mois et un an. La vocation des CRL est de synthétiser les observations déjà réalisées, et de les affiner par des bilans complets.. Du fait du personnel disponible et de la durée de chaque bilan, on peut considérer que cela concerne 1’enfant par semaine (pour les 4 départements de Bourgogne). Les parents doivent prévoir 4 à 5 déplacements ( + examens complémentaires éventuels). Coût C’est gratuit si les parents ont une Mutuelle ou la CMU. Les transports sont pris en charge après entente préalable avec la Sécurité Sociale. Un hébergement à la maison de parents est possible pour les familles qui viennent de loin. Les orthophonistes Les orthophonistes doivent être en mesure de poser un diagnostic de dysphasie ou de dyslexie. L’avis du psychologue scolaire est également indispensable (cf. test psychométrique).. Il est souhaitable que les orthophonistes soient en relation avec l’équipe pédagogique, pour favoriser l’accès aux connaissances et aménager les conditions d’enseignement. Le bilan du langage oral L’évaluation est qualitative et quantitative. L’observation porte sur toutes les composantes langagières, en réception (compréhension) et en production (expression) : gnosies, praxies, phonologie, lexique, syntaxe, pragmatique, et discours. Le bilan du langage écrit Déterminer un âge lexique (âge de lecture). Epreuves comportementales (lire/écrire des mots, des non-mots). Epreuves cognitives + langage oral (métaphonologie, troubles phono, épreuves visuelles). Epreuves écologiques (ou fonctionnelles) : compréhension écrite, dictée en temps limité. Des troubles neuro-visuels demandent l’intervention d’un orthoptiste. Des troubles visuo-attentionnels demandent un autre type d’intervention. La dysphasie La dysphasie est un trouble structurel, durable, c’est un handicap, qui retentit sur la vie familiale, scolaire puis professionnelle; à la différence du retard de langage qui est un trouble fonctionnel et transitoire. La dysphasie n’est pas un trouble de la communication mais un trouble du langage. Quand un trouble sévère du langage limite les capacités d’expression d’un enfant, il faut mettre en place d’urgence un moyen de communication alternatif. En effet, ces troubles durables peuvent avoir un retentissement sur le développement de la pensée. Les adultes dysphasiques peuvent accéder à un langage fonctionnel, adapté à la vie quotidienne. Mais des difficultés perdurent. L’accès aux finesses du langage reste problématique, voire impossible. Tous les enfants ayant un trouble structurel du langage doivent bénéficier d’une PEC orthophonique. 2 Par sa démarche le CRL permettra aussi de repérer d’éventuels troubles associés. Cette association est très fréquente. A quoi sert un test psychométrique ? Il est fondamental dans la démarche diagnostique. C’est un outil pour repérer les efficiences dans différents domaines qui font appel à des compétences langagières et non langagières. En cela, il est très utile pour analyser la situation individuelle de l’enfant. Cela permet d’être dans une démarche scientifique, pour poser un diagnostic rigoureux, précis (structurel, organique, de la personnalité, … ?) L’analyse de chaque indice est fondamentale. Dans le cadre de troubles structurels, le profil est souvent très hétérogène. Certains indices peuvent être chutés ; le QI ne doit donc pas être calculé. Il n’a aucun sens, parce qu’il peut amener à des diagnostics erronés de déficience intellectuelle. Dans le cas, où une déficience intellectuelle est associé à un trouble structurel du langage oral, on parle alors de dysphasie relative.. Il s’agit de bien typer le trouble afin de proposer la meilleure orientation. Le bilan neuropsychologique Il s’associe au bilan orthophonique, pour poser le diagnostic et rechercher d’éventuels troubles associés. Il permet l’évaluation des fonctions cognitives : mémoire, attention, fonctions exécutives , praxies. Un diagnostic pour quoi faire ? Le diagnostic est fondamental pour l’enfant et sa famille. Il leur apporte une connaissance et une reconnaissance du handicap. Il met fin à la stigmatisation de l’enfant et de sa famille. Trop souvent des jugements de valeur sur la personnalité de l’enfant et les méthodes éducatives des parents sont portés hâtivement, et leurs effets dévastateurs ignorés. L’absence de diagnostic peut avoir de graves conséquences. Par exemple, il y a un certain nombre d’adolescents non diagnostiqués que l’on retrouve en IME, ITEP, SEGPA … et qui n’accèdent pas à l’écrit. Les troubles du comportement réactionnels à l’absence de diagnostic, d’orientation et d’aménagements scolaires masquent la réalité du trouble du langage, et traduisent leur souffrance. L’évaluation précise des professionnels du CRL permet de déterminer les compétences et déficiences de l’enfant. Certaines déficiences devront être soutenues par la rééducation ; et les compétences devront être utilisées pour les contourner. Des aménagements scolaires sont à mettre en place pour accéder aux apprentissages. Les Troubles sévères du langage relèvent du handicap et donnent des Droits (loi de février 2005 sur la scolarisation des enfants handicapés) : aménagements du temps scolaire, aides, … De nombreux détours sont possibles. Par exemple, l’orthographe illustrée (méthode visuo-sémantique de Sylviane Valdois) ; apprendre directement les syllabes, … Et l’écrit ? La dysphasie n’exclue pas l’accès au langage écrit, et peut même constituer un point d’appui pour le langage oral. Que penser des « classes de dys » ? 3 L’intégration scolaire a ses limites. Elle doit être discutée au cas par cas, et tenir compte de l’intensité du trouble, de l’existence ou non de troubles associés, et des aides et adaptations qui peuvent être ou non mises en place. Lorsque le trouble du langage oral est sévère, il se répercute sur la plupart des apprentissages scolaires : lecture, orthographe, mathématiques, apprentissage des leçons, etc. Dans ce cas, l’intégration peut être source de maltraitance pour l’enfant, mais aussi les autres enfants, et l’enseignant. Une orientation dans une CLIS pour trouble du langage, ou dans un établissement spécialisé, lorsqu’ils existent, est alors à privilégier. Les classes spécialisées n’existent pas dans toutes les villes. 4