INTRODUCTION Les troubles de la mémoire sont dus à une lésion au Lobe Temporal Médian ( LTM ). I- INTRODUCTION HISTORIQUE Pendant longtemps, on pensait que la MEMOIRE était une STRUCTURE UNIQUE. Au 18e s : les PHILOSOPHES se sont intéressés à la mémoire. A) EBBINGHAUS Au 19e s : intérêt concret à la mémoire par EBBINGHAUS en 1885. → Il a couplé la mémoire avec des formules mathématiques. → Formules faisant intervenir 2 paramètres : - la quantité des infos devant être retenue, ET - le temps de retenir ces infos. EBBINGHAUS en a conclu : plus il y a un nombre important d’informations à retenir, plus il faut du temps pour les retenir. → PROBLEME : cette conclusion ne fonctionne pas toujours, car si la structure du matériel est encodée, on mettra moins de temps. → Ex : LISTE A : jardin, encyclopédie, Etats-Unis, … LISTE B : rouge, lent, volant ; auteur ( concept identique « voiture » ). A la mort d’EBBINGHAUS, LASHLEY prendra le relais. → Car à l’époque, les idées des scientifiques n’étaient jamais remis en cause durant leur vivant. 1 B) LASHLEY En 1915, LASHLEY couplera 2 choses : - la neuropsychologie ( intérêt aux déficits de mémoire ), - la neurobiologie ( intérêt aux lésions du cerveau et des répercussions sur la mémoire ). → Il travaillera avec des rats, pigeons, souris. Il émit 2 principes : L’EFFET DE MASSE → Selon lui, le CERVEAU TOUT ENTIER intervient dans les processus de mémorisation. → En réalité : nous savons que ce n’est pas tout à fait vrai. → Car il existe des structures spécifiques du cerveau, assignées à un certain type de mémoire. → Ex. : - Hippocampe jouerait un rôle important dans l’encodage des souvenirs. - Hippocampe droit jouerait un rôle essentiel dans la mémoire spatiale. L’EQUIPOTENTIALITE → Selon lui, l’encodage d’une information visuelle, se fait par l’aire visuelle ( même schéma pour l’auditif, le toucher ). → TOUS les neurones, assignés au décodage d’une information sensorielle donnée, seraient responsables de l’enregistrement de cette information. C) Le cas H.M. En 1953, le cas H.M. : jeune homme épileptique ( environ 100 crises par jours ). → Besoin d’une intervention rapide. → On savait déjà où localiser le problème dans le LTM : dans l’HIPPOCAMPE. SCOVILLE, médecin, pense lui retirer cet hippocampe. OPERATION : résection des 2 hippocampes. RESULTAT : Plus de crises épileptiques. On attribue à H.M. une infirmière privée, durant le temps qu’il récupère. → Cette infirmière lui est présentée. → Puis 6 fois dans la même journée, le patient demandera à cette femme qui elle est. SCOVILLE pense au préalable que ce phénomène est du à l’opération, et qu’il ne sera que de courte durée. → Voyant que ces problèmes de mémoire continuent, il fera appel à une neuropsychologue, Brenda MILNER. MILNER se rendra compte que ce patient est AMNESIQUE + oublie des évènements jusqu’à 15 ans avant son opération. → Alors que tout ce qui précède ces 15 années, il s’en souvient. 2 H.M. est capable de lire un journal et d’en discuter. → Mais à long terme, il ne s’en souvient plus. → Il ne se souviendra jamais de MILNER. C’est grâce à ce cas, que nous avons appris qu’il existe DIFFERENTS TYPES de mémoire. → Après son opération, on lui propose de jouer au ping-pong alors qu’il n’y a jamais joué. → Bien évidemment, chaque fois qu’il y joue, il ne se souvient jamais qu’il y ait joué les jours précédents. → Mais au bout de 4 mois, il ne se souvient toujours pas avoir appris à jouer, mais à contrario il y joue très bien. → Ce phénomène révèle la mémoire motrice, procédurale. En travaillant avec des patients cérébraux lésés, on remarque qu’il existe différents types de mémoire. → Existence d’une mémoire : - avant la lésion ( mémoire rétrograde ), - après la lésion ( mémoire antérograde ). Après le cas H.M. de NOMBREUX AUTRES CAS ont été décrits. → Ex. : le cas de K.F. ( pas de MCT, mais de grandes capacités de MLT ). 3 II- LA MÉMOIRE : UN ENSEMBLE DE SYSTÈMES MNÉSIQUES La mémoire intervient dans de nombreux : - processus COGNITIFS ( le langage, … ), - processus ATTENTIONNELS, - CONNAISSANCES sur le monde, - PERCEPTION. → Quel que soit le disfonctionnement cognitif, on retrouve généralement des troubles cognitifs associés ( mais pas forcément les mêmes associations ). o Système mnésique 1 = forme d’adaptation spéciale du traitement de l’information à retenir. → Ex. : mémoire sémantique = connaissances générales sur le monde ( pas de contexte spatiale et temporelle ). PARIS est la capitale de la France ? → Ex. : mémoire autobiographique = mémoire des événements personnels ( contexte spatiale et temporelle important ). → TEST : donner o des dates aux patients et leur demander ce qu’ils ont fait à ce moment. Système mnésique 2 = l’information retenue est à rappeler dans un but précis. o Système mnésique 3 = Tous ces systèmes mnésiques sont fonctionnellement INCOMPATIBLES. → Chaque système mnésique a son propre fonctionnement. → Ils sont INDEPENDANTS. A) Les processus mnésiques Existence de 3 processus mnésiques : Encodage : → IDENTIFICATION & ASSOCIATION de l’information perçue. → Ce processus est intact dans la plupart des cas. Consolidation : → Stockage de l’information avec formation d’une TRACE MNESIQUE OU → Le déficit de stockage est la cause la plus fréquente d’amnésie. ENGRAMME. Récupération : → INTERACTION D’INDICES EXTERNES avec les informations déjà stockées. → Cette interaction ( = ecphorie ) réactive les représentations mentales, telles qu’elles avaient été formées lors de l’encodage. 4 B) Tester la mémoire Il existe 3 méthodes OU situations de test. La procédure de récupération est évaluée par soit : - le RAPPEL LIBRE ( aucun indice ), - le RAPPEL INDICE, - la MEMOIRE DE RECONNAISSANCE. Ces bilans de mémoire PERMETTENT DE CONNAITRE PRECISEMENT quel processus mnésique est touché. Expérimentation : On donne 3 mots à un sujet : Déficit de stockage / déficit de récupération - cigare, - fleur, - porte. : On lui demande de les rappeler. → S’il n’y arrive pas, cela s’explique par soit : - un déficit de récupération, - un déficit de stockage ( les mots ne sont RAPPEL LIBRE IMMEDIAT plus en mémoire ). Pour connaître le déficit auquel nous avons à faire : nous utilisons le RAPPEL INDICE. → Déficit de récupération : si maintenant le sujet se souvient des mots. → Déficit de stockage : si le sujet ne se rappelle toujours pas des mots. 5 III- DIFFÉRENCIATION DES DIFFÉRENTS TYPES DE MÉMOIRE Il est possible de différencier les types de mémoire de différentes façons. A) Distinction en fonction du facteur « temps » On peut distinguer en fonction du facteur « temps », les différents systèmes de mémoire. → Selon le temps de stockage de l’information. SYSTEME D’ENREGISTREMENT SENSORIEL d’une durée de quelques secondes. → On parle de : - MEMOIRE ICONIQUE pour la vision ( persistance rétinienne ). - MEMOIRE ECHOÏQUE pour l’audition. → Ces 2 types de mémoire ne sont pas étudiés par les neuropsychologues. La Mémoire à Court Terme ( MCT ) & la Mémoire de Travail ( MT ). → Dans la MCT : les infos sont gardées quelques secondes en mémoire ( Test : série de chiffres ). → Dans la MT : utilisation des infos de la MCT ( Test : chiffre à rappeler dans l’ordre inverse ). La Mémoire à Long Terme ( MLT ) → Elle permet de stocker les informations. → Son dysfonctionnement est au centre des consultations de neuropsychologie. 6 B) Le modèle multi-système de la mémoire ( de TULVING, 1985 ) TULVING a commencé ses travaux en 1972. → En 2001, ces études faisaient encore l’objet de modifications. 1.- LES SYSTÈMES MNÉSIQUES DE CE MODÈLE Mémoire épisodique Mémoire sémantique Mémoire sémantique ( MCT, MT ) Système de représentation perceptif Mémoire procédurale : - habileté perceptivo-motrice, - habileté perceptivo-sensorielle, - habileté perceptivo-cognitive. MEMOIRE PROCEDURALE : → Ex. : vélo, toutes actions motrices, … HABILETE PERCEPTIVO-COGNITIVE : → Ex. : Addition mentale. SYSTEME DE REPRESENTATION PERCEPTIF est associé à l’effet d’amorçage. → TEST : - Présentation à un sujet plusieurs fois le même stimulus, - Puis présentation que d’une partie de ce stimulus, - Demander au sujet de le rappeler. → Amorçage lexical : utilise des mots. → Amorçage perceptif : usage. 7 MEMOIRE SEMANTIQUE : → Ex. : connaissance sur le monde, les savoirs ( maths, langue, … ). → Les informations stockées sont DEPOURVUES DU CONTEXTE SPATIO-TEMPORELLE de l’encodage. MEMOIRE EPISODIQUE : → TOUS les souvenirs de ce qu’on a PERSONNELLEMENT vécu. → Ex. : Pour appeler les 3 mots de l’expérience ci-dessus, on utilise la mémoire épisodique ( pas autobiographique ). → Contexte spatio-temporel important. MEMOIRE AUTOBIOGRAPHIQUE : → Elle fait partie de la mémoire épisodique. → Elle concerne ma vie VRAIMENT PERSONNELLE & souvent EMOTIONNELLE. 2.- CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES DE CE MODÈLE Pour TULVING : ces mémoires ont une HIERARCHIE PHYLOGENETIQUE. → Elles tiennent compte de l’EVOLUTION DES ESPECES : - pour les êtres les plus simples : la seule mémoire qu’ils ont est la mémoire procédurale. - pour les êtres plus évolués : ils ont la mémoire procédurale + le système de représentation perceptif. - pour les êtres très évolués : ils ont la mémoire procédurale + le système de représentation perceptif + la mémoire sémantique. Pour TULVING : ces mémoires ont aussi une HIERARCHIE ONTOGENETIQUE. → Elles tiennent compte de l’EVOLUTION DE L’ETRE HUMAIN : - l’embryon : mémoire procédurale. - à la naissance : mémoire procédurale + système de représentation perceptif. - de 0 à 14 mois : les 2 + MCT + MT. - puis après 14 mois : les 4 + mémoire sémantique. 3 autres caractéristiques importantes de ce modèle : Les informations vont être encodées de manière Sérielle ( S ). → Les informations passent dans tous les systèmes de mémoire, avant d’être stockées dans le bon. On stocke à la fois des informations sémantiques & procédurales. → On stocke plusieurs choses Parallèlement ( P ). La récupération se fait de manière Indépendante ( I ). → Si je récupère quelque chose dans un système, je n’ai pas besoin d’utiliser les autres systèmes. → Ce qui prouve l’existence de plusieurs mémoires. Ce modèle est appelé « SPI » ( Sériel, Parallèle, Indépendant ). 8 MEMOIRE IMPLICITE ( = apprendre sans s’en rendre compte ) : → Dans la mémoire procédurale : la RECUPERATION est implicite. → Dans la mémoire sémantique : la RECUPERATION est implicite. → Dans la mémoire épisodique ( contient la mémoire autobiographique ) : implicite. MEMOIRE EXPLICITE : → Dans la mémoire procédurale : → Dans la mémoire sémantique : ENCODAGE ENCODAGE ENCODAGE explicite. explicite ( processus de répétition ou de rafraîchissement ). → Dans la mémoire épisodique ( contient la mémoire autobiographique ) : RECUPERATION explicite. Besoin de différencier les mémoires pour les sujets cérébro-lésés. → Mémoire rétrograde ( = avant la lésion ). → Mémoire antérograde ( = après la lésion ). → Pas toujours facile à les déceler pour les sujets souffrant de pathologies ( tel Alzheimer, épilepsie, … ). Existence de différents modèles de la mémoire, mais tous peuvent se mélanger. 3.- FAIBLESSE DE CE MODÈLE Selon TULVING : si un système est déficitaire, tous les systèmes sont touchés. → Car l’information ne peut plus passer. → Si la mémoire sémantique est touchée, le sujet ne peut plus avoir de souvenir personnel ( = mémoire épisodique ). PROBLEME POSE PAR CE MODELE : impossibilité de concevoir une mémoire sémantique déficiente couplée à une capacité de stocker des données épisodiques nouvelles. → Possibilité de le vérifier en neuropsychologie. → Observation de patients atteint de démence sémantique. INTERET DES MODELES EN SCIENCE : Ils peuvent être établi, puis moduler. → Tous les modèles en science peuvent être REFUTES. Le modèle de TULVING est remis en question. Mais grâce à TULVING, nous savons aujourd’hui que la mémoire n’est pas un système unitaire. → Il s’agit d’un CONCEPT MULTI-SYSTEME. 9 IV- LA MÉMOIRE À COURT TERME ( MCT ) A) Généralités sur la MCT Elle est transitoire. Elle a une capacité limitée ( de l’ordre de quelques secondes ). TEST: Donner une série de chiffres / lettres / mots à un patient et lui demander de répéter. → En général, les gens retiennent en moyenne : - 7 chiffres, - 6 lettres, - 5 mots. Attention : le sujet doit reproduire exactement le matériel présenté, sans qu’il ait pu le répéter mentalement avant la réponse orale OU écrite. o Empan = capacité, quantité d’information stockée. L’empan de la MCT peut être influencée par plusieurs facteurs : - familiarité des éléments, - la longueur des listes, - la durée d’articulation verbale des items, - le degré de superposition de sons des items. B) Le modèle de la MCT de BADDELEY ( 1874, 1986, 1990 ) La MCT : La MT : stockage des infos de la MCT, mais nous devons travailler avec. TEST de la MCT: Donner 2 chiffres à un sujet et lui demander de les répéter à l’envers. Idem avec : - 3 chiffres, - 4 chiffres, - 5 chiffres, - 6 chiffres, -… 10 1.- MODÈLE DE LA MÉMOIRE DE TRAVAIL ( MT ) Le modèle de la MT a 3 composants : L’ADMINISTRATEUR CENTRAL est l’élément principal. → C’est un système attentionnel qui gère les 2 autres composantes. 1- Traitement & stockage de l’info. 2- Régulation du flux de l’info dans la MT. 3- Récupération de l’information contenue dans d’autres systèmes. Le CALEPIN VISUO-SPATIAL. → Il est sollicité lors : - du stockage à court terme des informations visuo-spatiales, & - de tâche de génération, de maintien, de comparaison, de manipulation, d’images mentales, … . La BOUCLE PHONOLOGIQUE est formée de 2 sous-systèmes : 1- Le stockage phonologique à court terme. 2- Le processus de répétition sous-vocale ( répétition de la phrase mentalement ). 2.- MODÈLE DE BADDELEY DE LA MCT Plusieurs facteurs permettant de l’étudier : Effet de longueur des mots. → Présentation d’une listes de 12 à 20 mots aux sujets ( 1 mot / seconde ). → Puis demande de rappel immédiat. → Présentation de mots COURT ( tasse, main, … ) OU LONGS ( université, perspective, … ). → On remarque que pour la liste de mots courts, le sujet rappelle plus de mots que pour une liste de mots longs. → Avantage de mots courts se retrouve quelque soit la présentation de mots ( par écrit ou orale ). → EXPLICATION : ce serait du à la durée d’articulation des mots. Durée d’articulation. → Pour contrôler la durée d’articulation, tous les mots doivent avoir le même nombre de syllabes. → Mais une liste de mots aura des items plus longs à articuler que l’autre liste. → Ex. : pitre ( plus rapide ) que croître. → Baddeley étant anglais : listes de mots en anglais. → SON CONSTAT ( 1975 ) : plus les mots sont longs à articuler, plus il est difficile de les retenir. → Cependant, le problème : cette différence n’est pas toujours répliquable / présente. → D’autant plus, qu’il y existe une pathologie : l’ANARTHRIE ( = pers. incapable d’articuler, peuvent apprendre à lire & écrire, mais pas à articuler ), alors certains chercheurs ont pris des patients congénitals ( = dès la naissance ) et leur ont appris des listes des mots courts et longs et les ont comparé à des sujets sains. → RESULTATS : performance équivalente que des sujets sains pour les mots écrits. → Par conséquent, cet effet ne semble pas être un facteur important pour la MCT. 11 Articulation sous-vocale. → Fait de donner à un sujet une liste de mots, qu’il répète mentalement sans les prononcer. → Effet lié à la durée d’articulation. → Les auteurs ont proposé de faire varier le temps de présentation entre chaque stimulus ( 500 ms, 1s, 1,5s ). → RESULTATS : lorsque les temps sont courts, meilleur rappel des mots. Effet de suppression articulatoire. → Donner oralement une liste de mots. → En même temps, le sujet devait répéter toujours le même non-mot. → Ex. : picru. → RESULTATS : lors de la suppression de l’articulation sous-vocale, moins bonne performance que lorsqu’il peut le faire. → Mais aujourd’hui, cette étude est abandonnée. Effet de similitude phonologique. → Lors d’une présentation de mots proches ( main, vin, train, … ) ces mots seront moins bien rappelés que des mots phonologiquement présents ( tour, pli, homme, … ), car ils prêtent à confusion. → EXPLICATION : les sujets font souvent des intrusions ( mots n’appartenant pas à la liste ). Effet de lexicalité. → Items existants ( = mots connus ) mieux rappelés que des non-mots. 3.- CRITIQUE DU MODÈLE DE BADDELEY BADDELEY décrit les composants, sans fournir une explication des processus & des mécanismes. Le fonctionnement de la boucle phonologique NE SUFFIT PAS A EXPLIQUER de quelle façon les informations phonologiques peuvent devenir des constructions permanentes ( = stockage dans la MLT ). Propositions de GATHERCOLE & MARTIN ( 1996 ) : Des représentations phonologiques stockées & activées, lorsque la MT est en fonctionnement. → Entendre des mots & même temps la MT va interroger la MLT, pour savoir si ces mots sont déjà présent. Notion d’une « perception acoustique active ». → Dans la MT : déjà analyse du stimulus auditif. PROCEDURE : → Dans un 1er temps : analyse du phonème du mot. → Dans un 2ème temps : interrogation du stock phonologique à long terme. → Selon eux, l’activation des réseaux neuronaux dépendant de la MCT & la MT vont activer des structures dans le cerveau. 12 Cette activation va être plus ou moins importante selon 3 facteurs : La qualité des signaux phonologiques du discours. → S’il y a présence d’un bruit de fond en même temps que le mot est entendu, alors le réseau neuronal sera moins bien activé. Le poids des associations pré-existantes. → Si les phonèmes entendus sont déjà stockés dans la MLT & sont fortement représentés, alors l’activation du réseau neuronal sera optimale. Les représentations des séquences phonologiques connues & stockées dans la structure phonologique. → Pour une liste de non-mots, l’activation du réseau neuronal ne sera pas très forte. → ≠ pour une liste de mots connus. CRITIQUE DU MODELE DE BADDELEY : grâce à l’apparition des nouvelles techniques d’imagerie. → IRM. → IRM Fonctionnel avec tests effectués lorsque le sujet est dans la machine. 13 C) Considérations anatomiques Utilisation du schéma des aires de Brodmann. LOBE OCCIPITAL : vision LOBE TEMPORAL : - production du langage - audition. LOBE PARIETAL : - gestion de l’espace, - attention, - carrefour de toutes les modalités sensoriels. LOBE FRONTAL : - motricité, - prise de décision, - élaboration de stratégies & d’actions dans un but. 14 Cas individuel: Phineas GAGE Américain travaillant pour la compagnie des chemins de fer. → Il dynamitait les rochers pour pouvoir poser les rails. ACCIDENT : il s’est pris une barre à mine passant sous l’œil gauche et ressortant sur le dessus du crâne. → Il est endommagé au lobe frontal. → Opération + coma. SEQUELLES : - plus de vision de l’œil gauche, - nombreuses crises d’épilepsie, - désinhibé ( lui étant poli antérieurement, insulte les gens + n’est plus travailleur ), - prise de décision & changement immédiat. A la mort de GAGE, DAMAZIO a récupéré son crâne pour faire une simulation en 3D ( replaçant son cerveau à l’intérieur de ce crâne endommagé ). → Vision des structures du cerveau touché. 1.- MCT PHONOLOGIQUE TEST de la Boucle Phonologique : Présentation d’items sous formes de dessins. Puis demander au sujet de montrer les images des mots, qui lui sont présentés oralement. Utilisation de techniques d’imagerie cérébrale → Plus souvent IRMf. AIRE TEMPORAL : AIRE OCCIPITAL : AIRE PRE-FRONTAL : - BA 41 & BA 42 - BA 17 : aire visuelle primaire ( cortex strié ). BA 18 & 19 : BA 4 & 6 : Durant la MCT phonologique : cortex hyper-strié. aire frontal servant à la motricité. seul l’hémisphère GAUCHE s’active. LE STOCKAGE : active le lobe pariétal postérieur au niveau de l’Aire de Brodmann 40. → BA 40 fait partie de la jonction pariéto-occipitale. LA REPETITION : associée à l’Aire de Broca & l’AMS ( = Aire Motrice Supplémentaire ). → BA 44 & 6 également à gauche. 15 Hémisphère Gauche 2.- MCT SPATIALE Pour les études en IRMf : on évite de prendre des femmes. → Car en moyenne, elles utilisent les fonctions frontales ( stratégie différente pour les hommes ). Durant la MCT spatiale : utilisation de l’hémisphère DROIT. TEST du Calepin Visuo-spatiale : TACHE : replacer les objets, comme il les a vus initialement. Activation du lobe préfrontal ( BA 47 ). LE STOCKAGE SPATIAL ( = encoder les éléments vus ): jonction occipito-pariétale. → BA 19 & 40. 16 associe le lobe occipital antérieur & la LA REPETITION ( rappeler les éléments ) : → BA 40 & 6. le lobe pariétal postérieur & l’AMS. Hémisphère Droit 3.- MT ( ou FONCTIONS FRONTALES ) Utilisation de l’hémisphère GAUCHE. Le cortex préfrontal dorsolatéral à gauche. → BA 9, 10, 44. Le cortex frontal latéral bilatéralement. → BA 45 & 46. 17 Hémisphère Gauche 18 V- LA MÉMOIRE À LONG TERME ( MLT ) : EXPLICITE / IMPLICITE SCHACTER ( 1992 ) SQUIRE ( 1993 ) o Mémoire explicite ( ou déclarative ) = englobe les faits et données intentionnellement appris & les expériences vécues. → Le tout formant des souvenirs directement accessibles A LA RECUPERATION CONSCIENTE. o Mémoire implicite ( ou non-déclarative ) = jamais consciemment rappelée. → MEMOIRE PROCEDURALE. expérience vécue, mais A) Les systèmes de mémoire explicite à long terme 1.- LA MÉMOIRE ÉPISODIQUE Encodage, d’informations PERSONNELLEMENT VECUES. Stockage Récupération → Situées dans leur contexte temporel & spatial d’acquisition. Elle comprend la MEMOIRE AUTOBIOGRAPHIQUE. → Souvenirs des évènements personnellement vécus. → Acte de se rappeler le contenu, le lieu & le moment d’un évènement et d’en être conscient. 3 composantes : - le sens de SOI ( = conscience de sa propre identité au passé et au futur ), - le sens SUBJECTIF DU TEMPS, - la conscience AUTONOETIQUE. o Conscience autonoétique = offre à un individu la capacité de : - voyager mentalement dans le temps. ( Ex : souvenir d’enfance ) - de se représenter consciemment les évènements passés, - d’intégrer les évènements passés dans un projet futur. - de prendre conscience de sa propre identité ( le Self ) dans un temps subjectif, qui s’étend du passé au futur. → Cette conscience est propre à la mémoire autobiographique. 19 TEST de la Mémoire Episodique : Pour évaluer cette mémoire, on utilise une évaluation du niveau de conscience associée à chaque souvenir = le PARADIGME REMEMBER / KNOW. → Remember : se rappeler directement. → Know : je sais que je l’ai vu, cela m’est familier. 2.- LA MÉMOIRE SÉMANTIQUE o Mémoire sémantique = ensemble des connaissances générales sur le monde, qui nous entoure, avec : - ses objets, - ses évènements OU - tout autres faits répétitifs. Elle comporte également les : - acquis didactiques théoriques de toutes sortes - les règles grammaticales, - les symboles, - les mots. → Cette mémoire est dépourvue de contexte temporo-spatial. 3.- LES THÉORIES DE LA CONSOLIDATION DE LA TRACE MNÉSIQUE Comment consolide-t-on l’information à long terme ? 2 théories : - le modèle standard - la théorie des traces multiples. LE MODÈLE STANDARD SCOVILLE & MILLNER ( 1957 ) SQUIRE & ZOLA-MORGAN. ( 1993 ) Naissance de cette théorie : problème de l’ablation des lobes temporaux médian de H.M. → Les Lobes Temporaux Médian ( LTM ) sont importants pour consolider les souvenirs. 20 Amnésie de HM : - opération, où on lui enlève les hippocampes, - puis on observe sa mémoire rétrograde ( = toutes connaissances encodées avant qu’on l’opère ) - puis on observe sa mémoire antérograde. CONSTAT de sa mémoire rétrograde : - encore une bonne mémoire sémantique ( = bonnes connaissances générales sur le monde ). - amnésie de 15 ans au niveau de : - sa mémoire autobiographique ( les 15 années précédent son opération, présence d’un gradient temporel ) , - des faits publics & - les personnages célèbres. CONSTAT de sa mémoire antérograde : → Déficit massif de mémoire antérograde en présence d’un encodage préservé. → Il retient les informations, mais seulement quelques minutes. Le lobe temporal médian est composé de plusieurs structures : - hippocampe, - cortex entorhinal, - le gyrus parahippocampique antérieur ( = cortex périrhinal ). - le gyrus parahippocampique postérieur. POSTULAT DU MODELE STANDARD : Initial binding : → Les informations enregistrées au niveau du néocortex sont reliées sous la forme d’une trace mnésique à l’hippocampe et aux autres structures du Lobe Temporal Médian ( LTM ) & du diencéphale ( thalamus et hypothalamus ). → Ce processus de binding a une durée maximale de quelques minutes. → La consolidation à long terme commence immédiatement après. Les LTM ont de moins en moins d’implication avec le temps dans la récupération de l’information. 21 PROCESSUS EN ETAPES : - initial binding ( Ex. : relecture du cours ). - sollicitation de l’hippocampe & de structures annexes pour la RECUPERATION de l’engramme ( pose son cours de côté et récite le cours ). - les structures du LTM sont de moins en moins requises, lors du PROCESSUS DE RAPPEL. - CONSOLIDATION COMPLETE de la trace mnésique dans le néocortex temporal EXCLUSIVEMENT. Selon cette théorie du modèle standard : l’HIPPOCAMPE : est une structure mnésique & temporaire. GRADIENT TEMPOREL : mis en évidence chez quelques cas d’amnésie rétrograde. → Le gradient temporel indiquerait qu’après un certain temps, les lésions du LTM n’ont plus d’effets sur les traces mnésiques. MAIS existence de certains cas d’amnésie rétrograde avec un déficit s’étendant tout au long de la vie des patients. → Existence de certains cas de déficit s’étendant à 20, 30 ou même 40 années. → Dans ce cas, le modèle standard ne fonctionne pas. Non séparation des mémoires épisodiques & sémantiques ( = les 2 réunies = mémoire déclarative ). THÉORIE DES TRACES MULTIPLES POINTS COMMUNS AVEC LE MODELE STANDARD : → Rôle des structures hippocampiques : - Lors des 1ers stades d’encodage de l’information. - Structure qui sous-tend l’opération centrale du binding. - Par la mise en relation avec les réseaux neuronaux du néocortex. POINTS EXCLUSIFS AU MODELE DE TRACES MULTIPLES : Toute réactivation du souvenir épisodique s’accompagne d’une nouvelle trace mnésique au niveau de l’hippocampe & d’un réseau neuronal distribué. Chaque trace partage une partie OU toute l’information concernant l’épisode initiale. Activation : & - des structures hippocampiques pour le contexte spatial, - du lobe frontal pour le contexte temporel. La mémoire sémantique : son contenu peut être rappelé sans le concours de l’hippocampe. 22 CONSEQUENCES DE CE MODELE : INTERACTION hippocampo-corticale CONTINUE. Les souvenirs autobiographiques PLUS ANCIENS auront formé PLUS DE TRACES mnésiques que ceux qui sont plus récents. Une LESION HIPPOCAMPIQUE, même très légère, peut ALTERER LA RECUPERATION d’une trace mnésique autobiographique. Une LESION COMPLETE de la formation hippocampique devrait PRODUIRE UNE AMNESIE AUTOBIOGRAPHIQUE RETROGRADE sans gradient temporel OU s’étendant jusqu’à l’enfance. B) Troubles de la mémoire antérograde et rétrograde 1.- AMNÉSIE ANTÉROGRADE INCAPACITE D’APPRENDRE un matériel nouveau, à partir du moment où la lésion cérébrale a eu lieu. Il EXISTE des amnésies antérogrades denses isolées. 2.- AMNÉSIE RÉTROGRADE INCAPACITE DE RECUPERER les souvenirs appartenant à la période d’avant le début de l’affection cérébrale, est très variable en terme du temps affecté. → L’oubli rétrograde peut être d’à peine quelques minutes avant l’accident, jusqu’à, pratiquement, toute la vie passée Il N’EXISTE PAS d’amnésie rétrograde dense isolée. 23 3- LA MÉMOIRE PROCÉDURALE Procédures cognitives : ( étudiées pour la première fois chez le patient HM ) → Le test de la tour de Londres. Etudes par des procédures motrices : ( étudiées pour la première fois chez le patient HM ) → Le dessin vu dans un miroir. → La poursuite visuelle d’une cible en mouvement. → Apprentissage de labyrinthes tactiles. Etudes par des procédures verbales : ( étudiées pour la première fois chez le patient HM ) → La lecture dans un miroir. ( mesure de l’affluence verbale du patient : mot/min ). H.M. s'améliore au fil des jours, même s'il a l'impression à chaque jour de faire le test pour la 1ère fois. → Mesure par le fait qu’il va de plus en plus vite. → Cas HM : mémoire sémantique + épisodique touchées, mais mémoire procédurale intacte. 24 Pour eux : existence de la perception & de la mémorisation non-conscientes. → Etudiées pour la première fois chez le patient HM. → Rapport aux images subliminales ( utilisé par des groupes de musique : Beattles, Abba, groupes métal dont Jesus Christ ). → Messages subliminaux auditifs : faire tourner disque à l’envers, sur lequel est gravé des messages. → Scientifiquement, aucune influence sur nos cerveaux des messages subliminaux auditifs ( à l’inverse des messages subliminaux visuels ). → Etudes des messages subliminaux en neuroscience ( non en neuropsychologie ). Warrington Weiskrantz Les patients amnésiques continuent à bénéficier de leurs apprentissages procéduraux, pour qu’ils améliorent leurs performances après amorçage. → Plupart des patients amnésiques : rappel libre chuté, mais reconnaissance intacte. → Mais pour certains : les 2 sont chutés. → Pour d’autres : système de représentation perceptif préservé grâce au mécanisme de l’amorçage. 4- L’AMORÇAGE Test d’amorçage souvent utiliser pour vérifier les dires du patient lors de la consultation. → Généralement ils sont réussis par les patients, même lésés. TESTS DIRECTS : → Situation intentionnelle & consciente d’apprentissage et de récupération de l’information. → Le patient est prévenu qu’il va faire un test de mémoire. Phase de rappel Tâche de mémorisation Voit… Mai… Cra… Piv… Rej… Voiture Maison Crayon Pivoine Rejet 25 TESTS INDIRECTS : → Situation non intentionnelle & non-consciente d’apprentissage et de récupération de l’information → Le patient ne sait pas qu’on va tester sa mémoire, mais lui présente sous forme d’une autre tâche. Phase d’épellation Tâche de lecture Ballet Port Pure … Épelez-moi le mot… Mot généralement épeler selon la familiarité du mot. Mais ici le patient, puisqu’il y a eut amorçage, épellera le mot donné (moins courant ). Rôle écologique de l’amorçage : → Faciliter la reconnaissance immédiate des objets du monde qui nous entoure & des mots que nous rencontrons régulièrement. L’amorçage visuel : Dans la Maladie d’Alzheimer : Atteintes amnésiques. + Atteinte des zones cérébrales postérieures. Déficits aux tâches d’amorçage visuel. → Certitude d’un diagnostic d’Alzheimer : AUTOPSIE POST-MORTEM, où l’on recherche la présence de plaques séniles. → Un patient ne meurt pas de la maladie d’Alzheimer, mais des pathologies associées. Souvent l’amorçage est préservé, alors que le patient est fortement amnésique. L’amorçage sémantique : L’INFLUENCE NON-CONSCIENTE des acquis sémantiques sur le comportement. → Présentation de phrases déstructurées à des patients lésés + sains et demande de la récupérer. → Sujet lésés : ne s’en souviennent pas. → Sujets sains : pas retenu, car phrases trop décousues. Donc après 30 min. leur donne un indice. → Ex. de phrase à rappeler : → Indice donné après 30 min. : Les notes étaient fausses, parce que les coutures étaient craquées. cornemuse. 26 VI- LA MÉMOIRE PROSPECTIVE o Mémoire prospective = constituée par l’encodage & le stockage des traces mnésiques, qui impliquent l’INTENTION de réaliser une action. En clinique : la perte de mémoire prospective s’accompagne d’une altération de la vie personnelle, familiale, sociale et professionnelle. → Cas de Phineas GAGE. HARLOW, 1868 : « Il conçoit beaucoup de projets pour des actions dans l’avenir que aussitôt planifiées, sont abandonnées et remplacées par d’autres, apparemment plus facilement réalisables ». Reconstitution en 3D de la position de la barre à mine, qui causa ses lésions cérébrales. Test de lhermite pour vérifier lésion frontale. Voir sur net. 27