stercorale (Tabl 1). Par définition, le score de tous les enfants était maximal au moment de la
première consultation.
Modalités du Suivi
De 1995 à 2007, 108 enfants répondant aux critères d’inclusion ont été rentrés dans une base
de donnée. Aucun n’a été opéré d’emblée. Sur ces 108 enfants, 2 ont été perdus de vue. Les
106 restants (41 garçons, 65 filles) constituent le corps de cette étude. Le motif de la
consultation a été 8 fois la conséquence d’un diagnostic anténatal de lipome ou de
méningocèle, 96 fois l’observation postnatale de stigmates cutanés évocateurs de lésion
dysraphique sous-jacente, au premier plan desquels une masse lombo-sacrée, et 2 fois une
imperforation anale. L’âge à la première consultation était égal ou inférieur à 1 mois dans 84
cas (79,2%), mais supérieur à 1 an dans 22 cas (20,8%). Parmi ces derniers, 9 avaient plus de
5 ans (6 à 21 ans). Ces 9 patients sont tous venus consulter pour des anomalies cutanées
lombosacrées. Certains ont été opérés de leur lipome superficiel par lipo-aspiration. Un bilan
urodynamique a été réalisé chez 44 bébés (41,5%) entre 2 mois et 1 an. La durée moyenne du
suivi a été 6,5 ans.
Le diagnostic de lipome a constamment reposé sur la pratique d’une IRM incluant des coupes
axiales et sagittales, en séquences T1, T2, et injection de gadolinium avec saturation de
graisse. Leur répétition au cours du suivi a été laissée à la discrétion du médecin responsable.
La revue des IRMs pour ce travail n’a été possible que pour 98 patients. La moelle se
terminait en L2-L3 dans 17 cas (17,4%), de L3 à S1 dans 55 cas (56,1%), au dessous de S1
dans 26 cas (26,5%). L’insertion du lipome était de type transitionnel dans 63 cas (64,3%) et
postéro-latéral dans 31 cas (31,6%), indiquant alors la très grande probabilité de racines intra-
lipomateuses {Chapman, 1993 #364; Pierre-Kahn, 1995 #333}. Au lipome coexistait une
méningocèle dans 13 cas (31,6%), une syrinx du cône terminal dans 23 cas (23,5%) et/ou une
myélocèle (hernie médullaire extra-rachidienne) dans 13 cas (31,6%). Des poly-
malformations ont été constatées chez 12 patients (11,3%) : 9 anomalies rachidiennes autres
qu’un spina bifida, dont 7 agénésies sacrées, 3 malformations des pieds, 7 malformations
périnéales dont 3 sténoses et 2 imperforations anales, 3 malformations viscérales, cardiaque
(n=1), rénale (n=1) et omphalocèle (n=1). Dans l’ensemble, et sur un plan anatomique, la
série étudiée ne diffère en rien de notre série historique où les enfants asymptomatiques
étaient systématiquement opérés {Pierre-Kahn, 1995 #333}.
Toute dégradation du score fonctionnel du fait de troubles de la marche, de déformation d’un
pied ou d’un orteil, de trouble sensitifs, d’une amyotrophie, d’un dysfonctionnement vésical
(clinique, ou urodynamique), d’une constipation opiniâtre, de douleurs rachidiennes ou d’un
membre inférieur a conduit à une intervention à bref délai sur le lipome.
L’objectif de l’intervention a été la libération médullaire, la section du filum en cas de lipome
du filum associé, et la réduction de volume du lipome du cône sans chercher à atteindre
l’interface fibreuse le séparant de la moelle. Son déroulement sous microscope a
constamment utilisé un laser « contact » Diomed delta 700 microns et souvent l’aspirateur à
ultrasons. Aucune des interventions n’a été pratiquée sous contrôle neurophysiologique. La
suture bord à bord de la placode médullaire a dépendu de l’opérateur. Il en a été de même de
l’agrandissement du fourreau dural au moyen d’une plastie dont, en outre, la nature a varié
avec le temps (Gore-tex, Neuropatch®, dure-mère lyophilisée). Pour éviter la création d’un
espace mort, source éventuelle d’une méningocèle postopératoire, de complications cutanées
ou de fuite de LCR et de surinfection, le lipome sous-cutané a généralement été laissé au
moins en partie en place et simplement incisé dans son grand axe jusqu’à parvenir au niveau
du spina bifida. Son reliquat a parfois fait l’objet ultérieur d’une lipoaspiration au gré de la
demande familiale.