Tumeurs osseuses et des tissus mous
La Lettre du Rhumatologue - n° 325 - octobre 2006
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Les liposarcomes pléomorphes et à cellules rondes, de mauvais
pronostic, se présentent comme des tumeurs hétérogènes en
partie nécrosées, mal délimitées et hypervascularisées, avec un
contingent graisseux difficile à identifier et des métastases (pou-
mon, plèvre, os, etc.) souvent présentes dès le diagnostic.
LE DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Il se pose dans des circonstances variées :
– l’involution lipomateuse des structures musculaires et la
collection hématique (hypersignal T1 sur les séquences avec
suppression de graisse) sont facilement reconnues ;
– l’élastofibrome (localisation élective à la paroi thoracique dor-
sale en regard de la scapula) présente une architecture caracté-
ristique composée d’une alternance de couches fibreuses et adi-
peuses. L’échographie (stries hyperéchogènes), le scanner et
l’IRM permettent d’affirmer le diagnostic devant l’aspect carac-
téristique fibrillaire et fasciculé avec des couches fibreuses en
hyposignal T1 et T2. La prise de contraste après injection de gado-
linium est variable, parfois intense ;
– la tumeur primitive ou secondaire à mélanine est en hyper-
signal T1, avec également un hypersignal en EG T2 et sur les
séquences avec suppression de graisse ;
– le sarcome à cellules claires, en fonction de sa teneur en méla-
nine, présente un signal en pondération T1 supérieur à celui du
muscle, un signal variable en pondération T2 et surtout un rehaus-
sement intense après injection de gadolinium.
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Pour en savoir plus...
❒
❒Fusch A, Henrot P, Walter F et al. Tumeurs graisseuses des parties molles des
membres et des ceintures de l’adulte. J Radiol 2002;83:1035-57.
❒
❒Peterson JJ, Kransdorf MJ, Bancroft LW, O’Connor MI. Malignant fatty
tumors: classification, clinical course, imaging appearance and treatment.
Skeletal Radiol 2003;32:493-503.
Les premiers résultats de l’étude STOPP
(STudy on Osteoarthritis Progression Pre-
vention) ont été présentés dans le cadre
du congrès de l’EULAR qui s’est déroulé du
20 au 24 juin dernier à Amsterdam. Cet essai
clinique prospectif multicentrique constitue la
quatrième partie d’un vaste programme de
recherche mené avec Chondrosulf®(Labora-
toires Genévrier/Ibsa) dans la gonarthrose. Cet
essai randomisé en double aveugle a comparé
un traitement par chondroïtine sulfate à un pla-
cebo chez 622 patients âgés de 62 ans en
moyenne ayant une gonarthrose symptoma-
tique. Le critère principal d’évaluation était la
réduction de hauteur de l’interligne articulaire
à 2 ans. Les critères secondaires étaient la dou-
leur mesurée par l’EVA et la composante dou-
leur du WOMAC, la consommation de paracé-
tamol et le recours aux AINS. La lecture des
clichés effectués en position “schuss” a été réa-
lisée par un examinateur entraîné à l’aide d’un
analyseur automatique d’images numérisées.
Les clichés ont été effectués au moment de
l’inclusion, puis à 12, 18 et 24 mois. L’évalua-
tion clinique a été réalisée à intervalles rappro-
chés par un même examinateur pour chaque
patient, à distance de la prise d’antalgiques ou
d’AINS. Au cours des deux années de suivi,
33,3 % des patients du groupe chondroïtine sul-
fate et 34,2 % des patients du groupe témoin
ont arrêté leur traitement. Les données radio-
graphiques à 2 ans montrent une différence
significative en faveur de la chondroïtine sul-
fate (p < 0,0002) pour la hauteur de l’interligne
articulaire au point de pincement maximal. La
perte moyenne de hauteur de l’interligne arti-
culaire est de 0,10 ± 0,03 mm dans le groupe
Chondrosulf®contre 0,24 ± 0,03 mm à 2 ans
dans le groupe placebo (analyse en intention de
traiter). Les résultats en analyse per protocole
sont comparables : la différence de pincement
articulaire est statistiquement significative en
faveur de Chondrosulf®dès le 18emois de trai-
tement (0,14 mm versus 0,21 mm ; p < 0,009).
Une diminution significative de la douleur pour
les patients traités par Chondrosulf®est notée
entre J1 et M9. La tolérance globale rapportée
par les patients et les examinateurs est bonne,
sans différence entre les deux groupes. L’en-
semble de ces résultats est superposable à ceux
obtenus par les essais cliniques du programme
international de recherche, notamment ceux de
la Zurich Study (B.A. Michel), et suggèrent
qu’un traitement par Chondrosulf®donné pen-
dant deux ans ralentit significativement la pro-
gression de l’arthrose du genou.
Dr Catherine Bailly
NOUVELLES DE L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE
Communiqués des conférences de presse, symposiums, manifestations organisés par l’industrie pharmaceutique