un environnement propice au développement industriel aura des retombées positives sur
l'investissement en R&D, et réciproquement.
• Globalement, estimez-vous que la stratégie Europe 2020 a apporté une différence?
Veuillez préciser votre réponse.
Pour le Leem, les mesures visant au développement de la recherche, de l'innovation et de l'industrie
sont majeures et les entreprises du médicament ne peuvent que souscrire à la volonté d'intensifier les
efforts dans ces domaines. Au moment du lancement de la Stratégie Europe 2020, les industriels
s'étaient déjà félicités des actions conjointes entreprises, qui ont notamment permis la mise en place
de l'Initiative pour les Médicaments Innovants (IMI). L'adoption de la Stratégie en 2010 et les 4
premières années de mise en œuvre ont lancé une dynamique intéressante, que la crise économique
a probablement freinée. Sans cette dernière cependant, l'impact de la crise aurait sans doute été
encore plus fort. Nous tenons également à rappeler que l'industrie européenne du médicament doit
affronter une forte concurrence, notamment de l'Asie et des Etats-Unis, où les gouvernements ont mis
en place des politiques de soutien à la recherche, au développement et à la production de
médicaments. Dans ce sens, le récent document de la Commission européenne « Pharmaceutical
Industry : a strategic sector for the European Economy » (26 juin 2014) est une réelle avancée pour le
secteur pharmaceutique.
Dans le cadre de la stratégie Europe 2020 et du Semestre européen, les Plans nationaux de réformes
sont des instruments de suivi et d'évaluation du volet national de la stratégie Europe 2020. Les Etats
membres doivent prévoir ainsi chaque année des réformes structurelles afin d'atteindre les objectifs
prévus par la stratégie, ce qu'ils seraient sans doute moins enclins à engager sans cet outil.
Dans la continuité de la stratégie, un certain nombre d'initiatives nationales ont été prises, en faveur
de la compétitivité et de l'industrie. Au niveau français, on peut citer les 34 plans de reconquête pour
une nouvelle France industrielle. Mi-septembre 2013, le président de la République, François
Hollande, a présenté 34 plans devant permettre à la France de regagner d'ici 10 ans des parts de
marché à l'international dans des domaines industriels jugés porteurs. L'un de ces plans porte sur les
biotechnologies médicales. La feuille de route de ce plan a été adoptée le 9 juillet 2014 et met l'accent
sur la thérapie cellulaire, immunitaire et vaccinale. L'objectif est de permettre à la France de prendre
15% du marché mondial des biotechnologies. Il devrait aussi pouvoir accompagner le développement
d'une vingtaine de nouveaux produits (vaccins, produits anticancéreux...).
On peut toutefois regretter le manque de coordination entre certaines politiques nationales dont les
programmes issus de la déclinaison de la Stratégie en France font partie. L'exemple le plus frappant
en France est celui du manque de cohérence actuel entre politiques industrielles et politiques de
régulation conduisant peu à peu à l'effritement de l'attractivité de la France dans le secteur
pharmaceutique. Par exemple, le gouvernement a, d'une part, réaffirmé son soutien aux industries
innovantes, avec les 34 plans de la « Nouvelle France industrielle », dont 3 relèvent de la santé
(hôpital numérique, biotechnologies et dispositifs médicaux). D'autre part, un plan d'économie sévère
a été annoncé quelques mois après, faisant porter près d'un tiers des économies envisagées sur le
médicament. Cela s'ajoute à une politique de régulation de plus en plus intensive chaque année, via
des baisses de prix, un accès au marché de plus en plus lent et problématique ainsi qu'une volatilité 5