COMMUNIQUE DE PRESSE 25 avril 2014
Le médicament, cible quasi-exclusive des mesures de rigueur
Marisol Touraine hypothèque l’investissement
et la relance économique par les industries de santé
Réagissant aux mesures d’économies détaillées ce matin par la ministre des Affaires sociales et de la Santé dans
un entretien aux Echos, le Leem dénonce un plan de facilité, profondément inadapté aux enjeux, qui fait encore une
fois porter tout l’effort sur le médicament. L’organisation professionnelle appelle le gouvernement à se ressaisir
d’urgence, et à mettre en cohérence ses ambitions industrielles avec sa stratégie de maîtrise des comptes.
Les mesures d’économies détaillées ce matin dans le quotidien Les Echos par la ministre des Affaires sociales et de la
Santé constituent, pour les entreprises du médicament opérant en France, un désaveu cinglant de la stratégie industrielle
soutenue au plus haut niveau de l’Etat.
En annonçant un niveau d’économies de 3,5 milliards d’euros sur les trois prochaines années sur le poste médicament,
auquel s’additionneront les mesures de maîtrise médicalisée, le gouvernement renie la dimension stratégique de l’industrie
du médicament, reconnue par le président de la République et par les récentes missions Gallois et Lauvergeon.
Il prend ainsi le risque d’assécher définitivement les considérables effets d’entraînement économique de ce secteur sur
l’ensemble de l’économie du pays. Enfin, il confirme le caractère totalement disproportionné de l’effort demandé à l’industrie
du médicament, au regard du poids réel de ce poste dans les dépenses de santé. Ces trois dernières années, l’industrie
pharmaceutique a supporté l’essentiel des efforts d’économie au travers des lois de financement de la Sécurité sociale, alors
que le médicament ne représente que 15 % des dépenses de santé.
« Il est temps que l’Etat arrête de fonder des décisions de régulation sur des constats inappropriés par rapport aux enjeux
des déficits sociaux, s’insurge Patrick Errard, président du Leem. Il est, par exemple, inexact de dire que les Français
consomment plus de médicaments qu’ailleurs, et de prétendre que ces médicaments sont plus chers qu’ailleurs. Alors que la
France se situe désormais, tant en termes de prix qu’en termes de consommation de médicaments, dans la moyenne
européenne, on persiste dans la voie d’une régulation punitive et court-termiste, qui remet aujourd’hui en cause l’outil
industriel de production ».
Ces nouvelles mesures frappent un secteur en récession économique sur son marché remboursable
1
, étranglé par la
fiscalité générale et sectorielle la plus lourde d’Europe
2
, et font peser une menace directe sur les effectifs de cette industrie,
qui emploie aujourd’hui près de 100 000 collaborateurs en France. Le dernier Contrat d’étude prospective (CEP) mené par
l’Etat et les partenaires sociaux établit que, faute de mesures favorisant l’attractivité de la France, 32 000 emplois sont
menacés de disparition à horizon 2020. « Or, analyse le président du Leem, face à la concurrence européenne, la France
1
Après une année 2012 à - 3,3 % et une année 2013 à - 2,3 %, les prévisions pour 2014 font envisager une décroissance d’environ - 1,5 % du marché
remboursable.
2
Le cabinet Landwell montre, dans une étude de 2013, que la France est, au sein de l’Europe, le pays le moins attractif pour les entreprises du
médicament au regard de la fiscalité, qu’elle soit de droit commun (impôts sur les sociétés, cotisations sociales…) que spécifique (taxes au bénéfice de
l’assurance maladie telles que la taxe promotion, la taxe sur les ventes directes ou les remises conventionnelles).
est maintenant talonnée, voire dépassée par ses proches voisins en matière d’attractivité pour les industries de santé. A
rebours de pays comme l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui osent des réformes de structure tout en proposant aux
industriels une plus grande visibilité sur l’avenir, notre pays continue de mettre les entreprises du médicament en coupe
réglée ».
Le Leem, qui appelle depuis des mois à la mise en place de vraies réformes structurelles pour l’amélioration du système de
santé et la pérennité de notre système de protection sociale, souligne l’impact de ces nouvelles mesures sur la qualité des
soins. « Quoi qu’en dise la ministre des Affaires sociales et de la Santé, ces mesures impacteront considérablement la
qualité de notre système de soins, estime Patrick Errard. Ce n’est pas en hypothéquant l’arrivée des innovations
thérapeutiques sur le marché français, en affaiblissant les capacités de production nationale de médicaments de marque et
de génériques, et en fragilisant l’indépendance sanitaire du pays, que l’on préservera la qualité des soins ».
Le Leem déplore que, par ces arbitrages, le gouvernement acte le déclin définitif de la France sur le terrain industriel,
scientifique et sanitaire, et en appelle solennellement à la cohérence entre sa stratégie industrielle de long terme et une
gestion purement court-termiste des économies de santé.
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