PROBLEMATIQUE DU COLLOQUE Le laboratoire « Les Pme dans le développement local » de la faculté des sciences économiques, commerciales et des sciences de gestion, de l’Université Akli Mohand Oulhadj (Bouira), en partenariat avec le CREAD (Alger) et l’Université Mouloud Mammeri (Tizi-Ouzou), Organisent les 18 et 19 novembre 2017 un colloque international sous le titre : « TERRITOIRE, ENTREPRENEURIAT ET INNOVATION : DES ACTEURS POUR LA RELANCE ? » : Le thème du colloque en objet est peu étudié dans la littérature économique dans ses trois composantes. Il ressort pourtant assez clairement des trois ordres de faits suivants qui ont marqué l’évolution des économies développées depuis une quarantaine d’années : - Le premier est la crise de l’Etat-providence (avec ce que la notion d’Etat-providence recouvre d’idées liées à l’affectation des ressources et à la prise de décision par le haut), dont l’issue est le recul de la gouvernance étatique centralisée (Rosanvallon, 1981, Esping-Andersen, 2007, Mastaganis, 2013) ; - Le second est l’émergence ou le développement de nouveaux acteurs d’implantation territoriale (Courlet, 2008) tels que des filiales de grands groupes industriels, des PME, des groupements de producteurs, des sociétés coopératives de salariés et autres entrepreneurs (Gaussens et Georget, 2012) ; - Le troisième est l’avènement de l’économie de la connaissance (Acs et Armington, 2003, Audretsch et Lehmann, 2005) annoncée par la naissance de la microinformatique et par les développements de l’ingénierie mécanique et électrotechnique, de l’industrie aéronautique et spatiale, des neurosciences etc. induisant des innovations jusque dans l’organisation sociale et politique. Le concept de territoire ne renvoie pas tant à l’aspect physico-géographique d’un espace inerte qu’à une entité socio-anthropologique. Celle-ci intègre la diversité des processus humains et des dynamiques économiques. C’est un construit social (Jouve et Cassé, 1999, Sauvin, Léon, 2010) en ce sens qu’il est produit et constamment reproduit par des groupes humains solidaires ou en compétition, dans un réseau d’intermédiations/interactions entre les acteurs. L’idée de territoire s’inscrit ou non dans une forme explicite de gouvernance territoriale mais obéit nécessairement à une logique implicite d’organisation de l’espace. Le concept de territoire peut rendre compte des réalités locales tant dans les pays développés à économie de marché constituée où les activités ont un caractère formalisé, que dans les pays en développement où prédominent les activités informelles (Côte, 1988). Le concept de gouvernance territoriale qui lui est associé donne corps à la logique d’organisation de l’espace dans des modes variés de coordination/compétition entre les acteurs. L’idée de bonne gouvernance, souvent invoquée par la Banque Mondiale, le FMI et d’autres organismes multilatéraux (Diarra et Plane, 2012) intègre tant le principe d’efficacité économique que le principe de démocratie dans les processus de prise de décision. Si, de tradition, dans les pays développés, la bonne gouvernance est le mode institutionnel d’exercice de la démocratie, dans les pays en développement, elle a une dimension territoriale qui intègre l’idée de mise en œuvre de politiques publiques ciblées, orientées vers le développement soutenable au sens où il est en adéquation avec les ressources1. Nous distinguons nettement la notion de développement soutenable dans l’acception qu’on lui confère ici de celle de développement durable au sens habituel attaché à ce concept. Plus restrictive que cette dernière, l’idée de développement soutenable est simplement de soumettre tout projet à la contrainte de ressources. 1 1 Dans les pays à forte centralisation des ressources d’origine minière comme l’Algérie (Sid Ahmed, 1988) les défis qui se posent renvoient non seulement à l’impérieuse nécessité de revoir les procédures d’élaboration et de mise en œuvre des politiques publiques financées sur ces ressources, mais aussi d’adopter les formes de gouvernance territoriale les plus adaptées aux objectifs d’un développement soutenable. L’idée de rechercher de nouvelles sources de financement des projets, des services et des actions en partenariat public-privé de dimension territoriale s’impose aux acteurs sociaux et institutionnels en situation de crise des finances publiques. Encore faut-il, pour ce faire, organiser et gérer autrement les finances locales, favoriser les activités génératrices de ressources pour les collectivités territoriales et associer les acteurs locaux à la prise de décision dans le respect des normes techniques et des principes de justice et d’équité pour prétendre à la bonne gouvernance. Pareille orientation passe par de nouveaux arrangements productifs d’échelle territoriale, animés par des entrepreneurs innovants, des institutions territoriales créatives et des pouvoirs publics facilitateurs pour faire des territoires des espaces attractifs à même de libérer les énergies et les initiatives et de rendre possible les objectifs du développement soutenable tel que défini. Ainsi qu’il ressort des attendus ci-dessus, la problématique du colloque en objet est à plusieurs entrées. Il s’agit de s’interroger sur les théories et les pratiques ayant le territoire pour enjeux, en relation avec l’idée de développement soutenable. Celles-ci ont trait aux interactions/interrelations touchant aux organisations, aux acteurs et aux activités, aux initiatives et aux innovations ainsi qu’à tout ce qui peut trouver place dans l’idée de gouvernance territoriale au sens le plus étendu de l’expression. Sans prétendre à l’exhaustivité, les axes suivants peuvent résumer les préoccupations que les organisateurs voudraient voir ressortir des communications dans l’objectif de tirer des expériences exposées, des enseignements théoriques et pratiques à même de pouvoir être mis en œuvre dans le cas de l’Algérie. AXES DU COLLOQUE Axe 1 – Territoires : espaces attractifs, espaces répulsifs. La littérature récente associant territoire, croissance et développement, aborde souvent la question sous l’angle de l’attractivité des territoires plutôt que sous l’angle de la disponibilité des facteurs comme l’enseigne classiquement la théorie économique. L’émergence de pôles industriels, de bassins de ressources et autres centres d’activité à fort pouvoir attractif dans les pays en développement comme dans les pays développés disqualifie en effet l’idée selon laquelle certains territoires, peu dotés en facteurs et restés en marge de l’industrialisation, seraient réfractaires à l’apprentissage technologique pour amorcer leur sortie du sous-développement. Si des blocages peuvent néanmoins y être constatés, ce sont souvent des blocages politiques ou institutionnels – rarement des blocages culturels ou sociétaux – plutôt que naturels ou technologique. Des mesures de bon sens entrant dans les pratiques de la bonne gouvernance peuvent parfois lever les obstacles pour changer du tout au tout la vocation de tel ou tel territoire dans un espace susceptible de s’élargir et même de s’inscrire dans la mondialisation. Les communications traitant de ces questions peuvent aborder un ou plusieurs des thèmes suivants ou apparentés : 1. Théories et modèles d’économie entrepreneuriale et territoire : pour des approches interdisciplinaires des problèmes dans l’optique du développement soutenable. 2. Les pôles d’attractivité et leurs atouts : quelle(s) leçon(s) pour les pays en développement ? expériences, projets pilotes et initiatives innovantes. 3. Les facteurs de blocage du développement territorial : aspects technologiques et naturels, politiques et institutionnels, culturels et sociétaux. Axe 2 : Politiques publiques, disponibilité des ressources et gouvernance territoriale. La problématique de la gouvernance est liée d’une façon ou d’une autre à celles des politiques publiques et des ressources. S’il paraît évident que la disponibilité des ressources doit constituer à un horizon de moyen terme la frontière des possibilités pour des politiques publiques saines (avec ou sans recours à l’emprunt national ou étranger), le mode de gouvernance peut permettre ou non de réunir les conditions favorables à la mise en œuvre de politiques avantageuses à l’échelon territorial. La littérature sur le sujet a montré que, tant en raison des ambitions trop élevées qui leur sont attachées, que des procédures et modalités administratives de leur mise en œuvre, les politiques publiques d’envergure nationale ont rarement atteint le degré de performance attendu pour couvrir les coûts induits dans le respect du principe du développement soutenable. Elles sont fréquemment 2 au demeurant sources d’inégalités territoriales et de discriminations sociales. Les politiques publiques à vocation territoriale ont-elles de meilleures chances de réaliser leurs objectifs aux coûts programmés ? Ceci peut dépendre du passage d’un mode de gouvernance centralisé à un mode de gouvernance décentralisé en même temps que de l’existence d’un climat territorial favorable pour leur réalisation. Les communications traitant des problématiques de gouvernance territoriale, de ressources et de politiques publiques peuvent trouver place dans les thèmes ci-dessous ou dans des thèmes apparentés. 1. De la gouvernance étatique centralisée à la gouvernance territoriale : quelle stratégie de transition ? 2. Les politiques publiques de promotion du développement territorial : quelle efficience ? 3. La mobilisation des ressources, la fiscalité locale et le développement local : quels modes de gouvernance territoriale ? Axe 3 : Entrepreneuriat innovant et innovations dans la gouvernance. L’innovation est au cœur des processus productifs et des formes de gouvernance pouvant s’inscrire dans les objectifs du développement soutenable. Si les recherches à caractère scientifique et technologique ayant des prolongements directs sur la création de valeur prennent souvent le pas sur les recherches à caractère socioéconomique et politico-institutionnel, les processus sociaux et humains innovants, les procédures institutionnelles de régulation territoriale et les diverses actions publiques à impact restreint (local) sont de plus en plus des objets de recherche, en relation ou non avec des objectifs spécifiques du développement soutenable. Les communications qui s’inscriront dans cette sous-problématique trouveront place dans un ou plusieurs des thèmes ci-après ou dans des thèmes apparentés. 1. Entrepreneuriat et innovation : les retombées territoriales des initiatives entrepreneuriales en termes d’emploi, de création de valeur et de gouvernance territoriale. 2. Rôle de la diaspora dans les investissements à impact territorial valorisant : tourisme, mise en valeur des terres et gestion de l’eau, valorisation des produits du terroir et promotion des régions. 3. Politique étatique en faveur de l’innovation, réaménagements institutionnels et gouvernance territoriale. Axe 4 : L’expérience algérienne de gouvernance : une décentralisation en suspens. Jusqu’à présent, la libéralisation économique ne s’est pas accompagnée de la décentralisation en Algérie. La principale cause de cette situation paradoxale réside dans le fait que l’essentiel des ressources qui alimentent le budget de l’Etat vient de la fiscalité pétrolière. Si la prise en main par l’Etat de l’économie du pays était une nécessité après l’indépendance, elle n’a donné lieu après la crise pétrolière de 1986 qu’à « une vraie fausse ouverture » (Benachenhou, 2015). La décentralisation paraît pourtant de nature à libérer les initiatives, à promouvoir l’économie locale et à valoriser le potentiel touristique et culturel. Les axes suivants peuvent fournir l’occasion aux communicants de présenter leurs travaux sur les questions ayant trait aux incidences de la décentralisation sur l’économie locale, sur les activités à caractère social, culturel et plus généralement sur les solutions locales aux problèmes de la population. 1. La rente pétrolière, la centralisation des ressources et leurs effets sur les politiques de développement en Algérie ; 2. Le poids de l’inertie institutionnelle dans le marasme économique en Algérie et les perspectives de sortie de crise ; 3. Les difficultés de la mise en place de la fiscalité locale et leurs impacts sur le développement territorial. PRESIDENT DU COLLOQUE : Chaabane, doyen de la Faculté des Sciences Economiques, Commerciales et des Sciences de Gestion de l’Université Akli Mohand Oulhadj (Bouira) FEREDJ PRESIDENT DU COMITE SCIENTIFIQUE : Professeur Ahcène AMAROUCHE, Membres : AIT AKKACHE Samir (Université de Bouira), BEKHTI Farid (Université de Bouira), BELARBI Yacine (CREAD), BELKACEM-NACER Azzedine (ENSSEA – Alger), BENACHENHOU Abdellatif, Professeur, BENGUERNA Mohamed (CREAD), BOUYACOUB Ahmed (Université d’Oran, CREAD), , FEREDJ Chaabane (Université de Bouira), FERRAH Rachid (Université de Bouira), 3 Amina (Université de Tizi-Ouzou), MEYER Jean-Baptiste (IRD- Paris), NAFA Aziz (CREAD), PERRAULT Jean-Louis (Université de Rennes I – Laboratoire CIAPHS), SAAD Mohammed (Université de Bristol), SAINT JEAN Etienne (Université de Trois Rivières), SAUVIN Thierry (Université de Brest Orientale), SIMOHAMMED Djamal, (Université de Tizi-Ouzou) TESSA Ahmed (Université de Tizi-Ouzou). LEGHIMA - - - Réponse provisoire aux auteurs : 15 avril 2017, sous réserve de l’engagement de l’auteur à remettre le texte de la communication selon les normes académiques requises et les termes de la problématique du colloque ; - Date de réception des textes complets : 15 juin 2017 ; - Réponse définitive : 15 septembre 2017 Conditions de participation - - Les articles sont acceptés dans les langues : Arabe, Français et Anglais ; Les communications ne doivent pas dépasser 15 pages référencées conformément aux règles scientifiques et académiques ; Les articles doivent relever de l’un des axes du colloque ; Le texte contenu doit être rédigé en Times New Roman 12 pour les articles en langues française et anglaise, et Traditionnel Arabic 14 pour les articles rédigés en langue arabe. Papier format A4. Un résumé dans la langue de rédaction de l’article et en français et/ou en anglais, mentionnant les mots clés doit accompagner le texte complet. Les articles proposés ne doivent pas avoir été présentés dans une autre manifestation scientifique ou publié dans une revue. Les auteurs des articles acceptés sont tenus de confirmer leur participation dès l’acception de leurs articles en format Word par email à l’adresse suivante : [email protected] Fiche de participation Nom ………………………………… Prénom ……………………………... Etablissement ………………………. Fonction ……………………………. Grade ………………………………. Spécialité …………………………… Adresse professionnelle ………………………………………. Adresse électronique ………………………………………. Pays ………………………………… Téléphone …………………………… Fax …………………………………. Titre de la communication ……………………………………… ……………………………………… ……………………………………… ……………………………………… Axe du colloque …………………… 4