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Avec le soutien scientifique de
THEME 2017
MANAGEMENT, GOUVERNANCE ET DYNAMIQUES TERRITORIALES :
Enjeux et Défis
Libreville, 23-24-25 mars 2017
L
C
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2017
COLLOQUE INTERNATIONAL DE LIBREVILLE
« Regards croisés sur le développement en Afrique »
Sous la présidence
du Professeur Yvon PESQUEUX (CNAM, Paris)
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I. Contexte et problématique
Depuis deux décennies, la question du développement des pays par les territoires préoccupe
les pouvoirs publics en Afrique. Afin de placer le territoire au cœur du développement, les
Etats élaborent des lois de décentralisation, d’orientation, d’aménagement et de
développement durable. De la conceptualisation administrative, au découpage foncier, en
passant par l’aménagement, ou encore la création de zones spéciales de développement,
l’intérêt manifesté pour les territoires, espaces nouveaux d’accueil de projets, s’accentue.
D’ailleurs, Pesqueux (2009) soutient que le territoire est « (…) le lieu de formulation d’un
projet (les attentes) et de la réalisation de ces attentes en termes économique, social et
politique avec la référence à des activités, des emplois et des liens sociaux ».
Mais, dans le contexte actuel de crise, cette dynamique se traduit-elle pour les Etats et
gouvernements africains « (…) par une prise de responsabilité, par des efforts particuliers,
par l’allocation de ressources » (Divay, 2014), susceptibles de libérer le potentiel
productif ou assure-t-elle insidieusement la création de nouveaux canaux d’évaporation de
moyens financiers ?
La pertinence de cette question intéresse les milieux académiques au vu des résultats
mitigés enregistrés. En effet, force est de constater que l’accès aux ressources, la gestion
optimale de la biodiversité, l’aménagement des territoires, la sécuri alimentaire, la
maîtrise de l’énergie sont des défis difficiles à relever et des enjeux pénibles à emporter. Ce
constat ausculte la complexité du territoire, vu comme organisation en proie aux
contradictions suivantes :
les choix institutionnels, contestés par les parties prenantes, renforcent les
particularismes et accentuent les inégalités ;
les alliances stratégiques Organisation marchande/Collectivité territoriale sont
faibles ;
Ethnicité et identification au territoire ;
la spéculation foncière est forte ;
la transformation agricole est rudimentaire ;
la contradiction est criante entre adhésion au développement territorial des pouvoirs
publics et réalités de paupérisation des zones extra-urbaines ;
les pratiques des entreprises influencent les écosystèmes à travers l’usage massif des
pesticides, le rejet de gaz à effets de serre, l’exploitation exagérée des milieux
halieutiques et forestiers.
Face à toutes ces tensions, les pouvoirs publics et les chercheurs intéressés par les
dynamiques territoriales agissent en vue d’apporter des réponses. En ce qui concerne les
politiques, ils prônent la gouvernance en édifiant la décentralisation comme modus operandi
susceptible de booster un développement local harmonieux.
Pour ce qui est de la communauté scientifique, elle considère le territoire comme un champ
de recherche fécond. Le territoire, espace local commun, confronté à de nombreux conflits
d’exploitation, constitue un écheveau à démêler en prenant en compte ses différentes
composantes. En effet, le territoire apparaît parfois « composante identitaire », c’est à dire
entité sociale et propriété culturelle ; parfois « pool technologique », c'est-à-dire avantage
concurrentiel géographique (Porter et Sölvell, 1998 ; Porter, 1999) ; « organisation sociale »,
lorsque les acteurs (Levy, Lussault, 2003) structurent la société par un maillage juridique,
politique et administratif et par un réseautage associatif. Le territoire est donc un enjeu
organisationnel parce que espace de nouvelle gouvernance, et un défi de développement
parce que source potentielle de création de richesses.
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De par sa notion polysémique, le territoire mobilise plusieurs disciplines telles que
l’économie, la sociologie, le marketing, la géographie, l’agronomie et la gestion. Les uns et
les autres cherchent à comprendre les multiples interactions observées.
C’est dans ce contexte aux attentes variées, aux points de vue différents, que l’objet de
recherche se construit et trouve sa source dans les enjeux et les défis issus du terrain, en se
projetant sous forme d’interrogations :
Au niveau de la transférabilité dans les territoires : quelles approches de gouvernance
pour quels territoires ? et pour quelle efficacité (développement économique,
social…) ?
Quels sont les ressorts et les attentes des territoires ?
Au niveau de son efficacité, en termes de booster entrepreneurial : quelles réformes
institutionnelles (réglementaires, gouvernance…) envisageables pour le
développement de l’entrepreneuriat des territoires et dans les territoires?
Quelles relations entre acteurs publics et privés pour favoriser une cohésion sociale
et le développement des territoires ?
Quels modèles de gouvernance mettre en œuvre pour encourager l’ingénierie
territoriale, la « croissance verte », l’« économie résiliente » et l’« économie de la
connaissance » ?
Quels supports institutionnels élaborer pour développer la coopération des parties
prenantes au développement territorial ?
Partant de travaux qui évoquent le capital institutionnel comme ensemble d’ « éléments
structurels » (Krishna, 1997) facilitant la coopération et la coordination des parties prenantes
au développement d’un territoire, le faisceau de questions ci-dessus, tout en convoquant le
territoire dans sa diversité, ouvre des pistes de réflexion à travers des facteurs
institutionnels et managériaux.
L’ambition de la 4ème édition du Colloque International de Libreville (CIL-2017) est de
proposer en débat les pratiques actuelles de management et de gouvernance des territoires,
les réformes en cours et les ajustements institutionnels possibles pour garantir un
développement des territoires en Afrique. Depuis 2010, les institutions étatiques prédisent
l’ « émergence ». Pour ce faire, des programmes d’emploi de jeunes chômeurs (exemple : 1
jeune-1 métier, au Gabon), des programme de promotion de l’entrepreneuriat agricole, des
programmes de « partage » de ressources monétaires aux « populations vulnérables » sont
mis en place. Dans une Afrique l’initiative entrepreneuriale et capitaliste est encouragée,
les Etats principaux chantres de cette dynamique s’invitent maintenant en qualité de
booster de l’économie de l’entreprise. Alors même que le non-interventionnisme des Etats
semblait s’installer de manière pérenne, l’autorité publique redécouvre la nécessité
d’influencer directement le fonctionnement des territoires. Cette perspective a comme
objectif principal, la réduction des disparités économiques et sociales à travers la vitalisation
des territoires. La gestion des territoires tend à devenir une source de compétence partagée
entre la puissance publique, les organisations productives, l’administration centrale et des
agences.
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Au moment où les agences font leur apparition dans le panorama public, les autorités
publiques promeuvent un système de coopératives de production, de transformation et de
services. Une coopérative est un modèle d’organisation managériale et économique basé sur
des cercles homogènes et hétérogènes évoluant en seaux. Selon Stacey (1996), le réseau
est « un système composé d’un nombre important d’agents qui interagissent les uns avec les
autres afin de développer des stratégies de survie adaptatives pour eux-mêmes et pour le
système auquel ils appartiennent ». Ces entreprises collectives entretiennent une
« coopération plus ou moins stable, non hiérarchique, entre des organisations qui se
connaissent et se reconnaissent, négocient, échangent des ressources et peuvent partager
des normes et des intérêts » (Le Galès, 1995). Cette dynamique donne naissance à des
démarches et des « coopératismes » impliquant divers acteurs autour de projet de
développement de territoires.
Au travers des échanges entre chercheurs, praticiens et institutionnels, le CIL-2017 se
propose de voir comment s’opèrent les modalités de l’enchâssement de la coordination
dans les dynamiques territoriales ainsi que, à l’inverse, la manière dont les contraintes de
coopération façonnent les pratiques managériales et provoquent des transformations en
termes de gouvernance car :
- les territoires sont en quête de compétences nouvelles ;
- l’ancrage territorial des mouvements coopératifs s’essoufflent, faute
d’accompagnement ;
- les démarches identitaires influencent les politiques foncières ;
- la gestion publique des territoires, soumise à la pression des groupes internationaux,
ne favorise pas l’inclusion des compétences locales ;
- la vulgarisation des techniques agricoles performantes n’est pas assurée ;
- la gouvernance des agences, soumise à des pratiques managériales opaques, ne
favorise pas l’émergence de conditions de naissance d’un entrepreneuriat local
robuste.
Aujourd’hui, ces points ne peuvent être ignorés. L’observation des territoires africains livre
quelques contrastes et l’examen de ces espaces nous offre un panorama non homogène en
termes de développement. Certaines zones connaissent une progression économique.
D’autres sont confrontés à des manquements infrastructurels et organisationnels. Cette
dichotomie prédit une coopération conflictuelle des acteurs qui pourrait constituer un frein
au développement. L’analyse des conditions de l’émergence en Afrique montre leur
complexité, et les obstacles qui perdurent.
Aussi, dans une perspective large et globalisante, le Colloque International de Libreville (CIL-
2017) invite les praticiens, les institutionnels et les chercheurs à produire des réponses
autour de la problématique territoriale susceptibles d’éclairer l’opinion sur les ressorts, les
besoins et les attentes des territoires. Etudier les attentes et les contraintes des territoires,
c’est analyser les jeux des acteurs, prendre en compte les rapports de force qui entourent
les « coopératismes », décrire les influences périphériques. Cette démarche, permettant de
décrire la complexité du contexte dans lequel se trouvent le Management (stratégique) et la
Gouvernance placés au centre de la vie sociale, politique et entrepreneuriale va
contribuer à jeter la lumière sur les « dynamiques territoriales ».
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II. Thématiques
Les principaux thèmes abordés lors de ce colloque pourront s’inscrire dans les
trois axes suivants :
Axe 1. Gouvernance et politiques institutionnelles
- gouvernance territoriale et développement local
- territorialisation et réformes sanitaires
- gouvernance territoriale et droits de propriété en faveur des porteurs de projets
- prospérité des territoires et développement durable : mythe ou réalité ?
- management public et management territorial
Axe 2. Gouvernance et Entrepreneuriat
- management stratégique, entreprises locales et dynamiques territoriales
- opportunités d’alliances stratégiques & création d’avantages concurrentiels
- dynamique entrepreneuriale et dynamique territoriale
- compétitivité entrepreneuriale et attractivité territoriale
- gouvernance et management des PME locales
- gouvernance territoriale et problématique de financement des entreprises locales
- crowdfunding et finance durable
- coopératives et dynamiques territoriales
Axe 3. Gouvernance et valorisation territoriale
- marketing et produits de terroir
- marketing territorial et développement local
- développement numérique et territoires
- optimisation de la chaine logistique territoriale
- ressources logistiques et performance de l’entreprise à ancrage territorial
- attractivité territoriale et entreprises touristiques
Les thèmes cités ci-dessus ne sont pas exhaustifs. Tout projet de communication cadrant ou
allant dans le sens de la dynamique territoriale sera le bienvenu.
III. Soumissions des intentions de communications, publications et calendrier
III.1 Communications
Les propositions seront soumises sous forme de papier court entre cinq et dix pages
présentant la problématique générale de la recherche et les principales méthodes
envisagées ou suivies ainsi que les éventuels résultats ou études de cas.
III.2 Publications
Sur la base des papiers soumis, le colloque vise à « croiser les regards » et permettre des
échanges entre participants. Ces discussions permettraient d’améliorer les textes des
communications et de les transformer en articles publiables en revue scientifique. Une
sélection des meilleurs articles sera proposée à une revue académique.
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